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Hystérectomie : causes, déroulement et précautions

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Concept d'une opération d'hystérectomie

Une hystérectomie est une intervention qui consiste en l’ablation de l’utérus. Elle est pratiquée pour traiter diverses affections pour lesquelles l’ablation de l’organe génital féminin constitue le seul recours de traitement. Cette intervention aide de nombreuses femmes, car elle permet d’arrêter la propagation des cellules cancéreuses, de réduire le risque de problèmes de santé futurs et de prévenir la perte d’autres organes essentiels. Toutefois, comme tout type de chirurgie, elle présente des avantages et des inconvénients. Il faut donc s’assurer de bien comprendre les tenants et les aboutissants de cette intervention. Découvrez à cet effet, dans cet article, les causes, le déroulement et les précautions à prendre lors d’une hystérectomie.

Causes de l’hystérectomie

En plus d’être une intervention chirurgicale qui consiste à retirer l’utérus d’une femme, l’hystérectomie peut aussi impliquer l’ablation des trompes et des ovaires s’ils sont malades ou endommagés. Elle est également utile si la chirurgie est pratiquée à des fins de contrôle des naissances. Parmi les multiples raisons de pratiquer cette intervention, on retrouve les suivantes.

Les fibromes utérins

Les fibromes utérins sont des excroissances non malignes situées dans ou autour de l’utérus. Ce sont aussi des tumeurs non cancéreuses de l’utérus. Ces tumeurs sont constituées de muscles lisses, de tissu conjonctif et de cartilage qui se forment généralement sous la paroi de l’utérus. Elles peuvent se développer dans différentes directions et dans différentes tailles, affectant la forme, la taille et la position de l’utérus d’une femme.

Les fibromes peuvent également se développer de différentes manières. Ils peuvent être solides, encercler et déformer l’utérus. Ils peuvent aussi développer de petits et courts tentacules qui traversent les muscles ou d’autres tissus, pour atteindre une autre partie du corps, comme la vessie ou les intestins. De plus, les fibromes font partie des tumeurs bénignes les plus courantes chez les femmes. Ils touchent environ 50 % des femmes avant l’âge de 40 ans. Généralement, ils peuvent provoquer :

  • Des saignements ;
  • Une pression et des douleurs utérines ;
  • Des cycles menstruels anormaux ;
  • L’infertilité.

Si les fibromes sont suffisamment gros, ils peuvent entraver une grossesse normale, en exerçant une pression sur l’ovule fécondé ou le fœtus. Même si les fibromes utérins peuvent être traités par des médicaments ou une hormonothérapie, il est souvent préférable de les retirer par voie chirurgicale.

L’endométriose

La principale raison de l’hystérectomie chez la femme est l’endométriose, une maladie qui touche environ 10 % des femmes souffrant de douleurs pelviennes. L’endométriose est une maladie dans laquelle l’endomètre se développe à l’extérieur de l’utérus, là où il n’est pas censé le faire. Cette croissance peut parfois provoquer des douleurs pendant les règles et les rapports sexuels, des inflammations et des adhérences. Les autres symptômes peuvent inclure des selles et des mictions douloureuses, un gonflement des membres, le syndrome du côlon irritable et la fatigue.

Hormis cela, l’endométriose peut affecter de nombreuses zones du corps et est liée à l’infertilité. Dans de rares cas, elle peut provoquer des adhérences qui attachent des plaques de tissu ensemble et peuvent éloigner les organes de leur position normale.

Les infections

Les infections peuvent provoquer des saignements anormaux, qui sont une cause fréquente d’hystérectomie. Parmi les causes courantes d’infection utérine d’origine infectieuse, il y a :

  • Le micro-organisme protozoaire en forme de bâtonnet Trichomonas vaginalis, transmis lors de rapports sexuels ;
  • La bactérie Chlamydia trachomatis qui peut provoquer une maladie inflammatoire pelvienne ;
  • L’urétrite gonococcique, maladie sexuellement transmissible caractérisée par une inflammation de l’urètre.

Les autres infections courantes comprennent la gonorrhée et les infections causées par le virus du papillome humain, ainsi que le cancer du col de l’utérus. L’utérus enflammé peut également devoir être retiré, s’il est infecté par une souche particulièrement virulente de bactéries ou de champignons.

Le risque d’être affecté par une infection est particulièrement élevé pour les femmes qui subissent une hystérectomie. Car cela signifie que les germes responsables de l’infection peuvent facilement remonter les trompes de Fallope et atteindre l’utérus. Les médecins essaieront toujours d’éviter cette opération, sauf s’ils pensent qu’un autre problème risque de se développer, qui pourrait être plus grave qu’une infection.

Le cancer de l’utérus

Le cancer de l’utérus est une tumeur maligne gynécologique courante. La maladie survient lorsque la paroi interne de l’utérus, appelée endomètre, commence à se développer de manière incontrôlée et agressive. Environ 2 % de toutes les femmes en sont atteintes au cours de leur vie. C’est également la troisième cause d’hystérectomie après les cancers de l’endomètre et du col de l’utérus.

Le cancer de l’utérus peut provoquer des menstruations, des saignements et des douleurs. La cause de ce type de cancer est inconnue, mais elle pourrait être liée à des changements hormonaux pendant la grossesse ou après la ménopause. Les femmes de plus de 50 ans sont plus susceptibles de développer un cancer de l’utérus que celles des autres groupes d’âge.

Outre l’hystérectomie, les options de traitement du cancer de l’utérus comprennent la chimiothérapie et la radiothérapie.

Les saignements anormaux

Les saignements anormaux sont une cause fréquente de l’affection. La plupart des femmes connaissent des saignements au cours de leur vie, mais certains peuvent toutefois signaler la nécessité d’un traitement ou d’une intervention chirurgicale. Les saignements anormaux peuvent être causés par une infection, une inflammation de l’utérus ou des ovaires, des règles douloureuses et l’endométriose.

Les saignements qui surviennent alors que la femme n’a pas ses règles peuvent aussi être un signe de cancer. Cependant, il n’existe toujours pas de preuve définitive liant les saignements anormaux à un risque accru de formation de cellules cancéreuses du col de l’utérus.

En outre, les saignements post-ménopausiques peuvent également être considérés comme des saignements anormaux. Il existe également des tumeurs bénignes qui peuvent se développer dans l’utérus ou autour de celui-ci. Ces tumeurs doivent être retirées par une hystérectomie.

L’intervention peut également être une option pour les femmes qui essaient de devenir enceintes, mais ne le peuvent pas. Cela est dû à des problèmes structurels de leur utérus, comme des malformations congénitales telles que l’utérus septal.

Déroulement de l’hystérectomie

Types d'hystérectomie – Crédit : informationhospitaliere.com
Types d’hystérectomie – Crédit : informationhospitaliere.com

Une hystérectomie peut être pratiquée dans un hôpital, une maison de naissance ou un établissement de chirurgie ambulatoire. La chirurgie de l’hystérectomie peut alors être réalisée de deux manières : par voie abdominale ou par voie vaginale.

Tout d’abord, le médecin pratique une petite incision dans le bas de l’abdomen ou le haut de la cuisse et retire l’utérus par cette ouverture. Il retire ensuite toute la muqueuse et les veines utérines, ainsi que les fibromes utérins ou les polypes endométriaux présents sur les ovaires. La vessie peut également être retirée si elle a été endommagée par un gros fibrome, mais cela n’est pas toujours nécessaire. Après l’ablation de l’utérus, le médecin recoud l’incision. Il place ensuite un ou plusieurs drains dans l’abdomen, pour recueillir les liquides qui pourraient s’écouler pendant la convalescence.

Il existe 2 principaux types d’hystérectomies : l’hystérectomie totale et l’hystérectomie partielle.

L’hystérectomie totale

L’hystérectomie totale est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer l’utérus, le col de l’utérus et la partie supérieure du vagin. Elle est souvent pratiquée pour traiter des tumeurs cancéreuses ou des saignements anormaux. Cette intervention est également pratiquée à titre préventif, chez certaines femmes qui ont de lourds antécédents familiaux de cancer de l’utérus.

Au cours de l’intervention, le chirurgien pratiquera une incision autour de la partie supérieure du vagin de la patiente, ainsi que des incisions dans son abdomen. Cela afin de retirer son utérus par ces incisions sans endommager d’autres organes. Ensuite, le médecin suturera ces incisions pour qu’elles puissent guérir correctement. Il est aussi important de noter que l’opération peut être réalisée par une seule incision ou par chirurgie laparoscopique.

Enfin, la femme se retrouve sans ses organes reproducteurs, notamment ses trompes de Fallope, ses ovaires et son col de l’utérus. Cette procédure la rend incapable de tomber enceinte, lors de rapports sexuels.

L’hystérectomie partielle

La procédure d’hystérectomie partielle implique l’ablation de l’utérus et du col de l’utérus. Le col de l’utérus est l’extrémité inférieure et étroite de l’utérus. Cette opération signifie que les ovaires, les trompes de Fallope et le col de l’utérus seront enlevés, mais pas le vagin ni la vessie.

Lors de l’intervention partielle, l’objectif du chirurgien est d’enlever le moins d’utérus possible. Il administrera à la patiente une anesthésie générale ou régionale, ou une combinaison des deux. L’anesthésie générale endort la patiente, de sorte qu’elle ne ressente aucune douleur et ne se souvienne de rien de l’opération. Une fois qu’elle est endormie, le chirurgien pratique une incision horizontale juste sous son nombril. Il pratique ensuite une autre petite incision juste en dessous de la ligne des cheveux pubiens, au-dessus de chaque hanche. Il détache l’artère utérine de ses attaches avant de retirer une partie de l’utérus. Il le fait à l’aide de grands instruments chirurgicaux par ces minuscules ouvertures dans son abdomen et son aine. Une fois l’opération terminée, ces petites incisions cicatriseront rapidement sans points de suture externes ni agrafes.

Enfin, les patientes peuvent généralement quitter l’hôpital dans les quatre jours suivant l’opération. Cela dépend du stade de la maladie et des autres traitements éventuellement administrés avant l’opération.

Par ailleurs, l’hystérectomie partielle est à privilégier, pour des adhésions virales ou bactériennes longues sur le bas de l’utérus comme le virus du papillome humain.

Cependant, cette opération peut entraîner :

  • Une perte de sensations au cours des rapports sexuels ;
  • Une sensibilité des parois vaginales ;
  • Une pression de la vessie.

Après l’intervention partielle, un traitement hormonal peut être nécessaire pour éviter l’ostéoporose et les symptômes de la ménopause.

Hystérectomie – Ovario-hystérectomie – Cervicectomie

Lhystérectomie peut être réalisée avec ou sans ablation des ovaires : c’est l’ovario-hystérectomie. Au cours d’une ovario-hystérectomie, l’ensemble de l’utérus et des ovaires est retiré par une incision abdominale. Au cours de l’intervention, le chirurgien pratiquera une incision entre le nombril et le pubis de la patiente. Cette incision est parfois appelée « coupe bikini ». Le chirurgien pourra retirer l’utérus en un seul morceau ou devra le diviser en deux pour le faire passer par la petite ouverture faite dans le pubis. Cela dépendra de la taille de l’utérus de la patiente.

L’intervention peut aussi être réalisée avec l’ablation des trompes de Fallope et/ou du col de l’utérus : c’est la cervicectomie.

Précautions à prendre avant et après une hystérectomie

Afin de rester en bonne santé, vous devez prendre des précautions avant et après toute opération chirurgicale. Dans le cas d’une hystérectomie, il existe un ensemble de règles à suivre.

Avant l’intervention, il faut éviter la constipation et la déshydratation. Il ne faut pas oublier qu’après l’opération, la patiente ne pourra ni boire ni manger pendant un certain temps. En prenant soin de ses intestins à l’avance et en s’assurant que ses tissus sont bien hydratés avant l’opération, elle se sentira mieux après celle-ci.

Il faut également que la patiente fasse des analyses de sang, pour s’assurer que son cœur est suffisamment sain pour l’opération. Elle devra notamment rencontrer un cardiologue, un obstétricien et un anesthésiste pour discuter de ses antécédents médicaux. Ces différents entretiens peuvent se faire en présence du médecin traitant de la patiente, afin de mieux discuter de toutes les options de traitement. Cela lui permettra de prendre une décision éclairée sur la ou les procédures qui lui conviennent le mieux.

Après l’opération, la patiente peut s’attendre à des douleurs qui peuvent être inconfortables. Il est important de se reposer autant que possible pendant les premiers jours. Elle doit prendre les médicaments antidouleur qui lui auront été prescrits. De plus, après une hystérectomie, le médecin peut recommander à la patiente un traitement hormonal substitutif. Cependant, il faut mettre en balance les effets secondaires potentiels de l’hormonothérapie substitutive, avec les risques associés à une utilisation à long terme.

Si une patiente a subi une hystérectomie, elle doit discuter avec son médecin de la meilleure façon de prendre soin de son corps après l’opération. Les directives générales sont les suivantes :

  • Ne pas soulever de charges lourdes ;
  • Ne pas faire d’activité intense ;
  • Éviter de rester assis ou debout dans la même position pendant de longues périodes.

La patiente doit aller doucement pendant quelques semaines après l’opération et reprendre lentement toutes ses activités normales, selon les instructions du médecin. Si elle a subi une hystérectomie vaginale et qu’elle suit ces conseils, elle peut se remettre plus rapidement de l’opération. Ainsi, elle pourra reprendre ses activités normales beaucoup plus tôt que prévu.