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Infection urinaire homme : causes, symptômes, traitements

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Infection urinaire homme : causes, symptômes, traitements

L’excrétion urinaire est une fonction biologique importante pour l’équilibre de l’organisme humain. Elle purifie le sang de tous les déchets métaboliques qu’elle évacue hors de l’organisme sous forme de l’urine. Le déroulement de tout ce phénomène biologique met en jeu un ensemble d’organes à savoir : les reins, la vessie, l’uretère, l’urètre, et d’autres.

Parfois, dans des cas rares, il arrive que des bactéries malsaines s’accumulent n’importe où dans les voies urinaires provoquant ainsi une infection. Certes, les infections des voies urinaires (IVU) sont beaucoup plus fréquentes chez les femmes, mais les hommes peuvent également les contracter.

Qu’est-ce que les infections urinaires chez l’homme ? Quels en sont ses causes et symptômes ? Et comment le traiter en cas d’atteinte ?

Les infections urinaires masculines : définition

Infection urinaire homme
Infection urinaire chez l’homme – © Crédit : informationhospitaliere.com

Une infection urinaire est la contamination d’une partie de la voie urinaire par des agents bactériens causant généralement des douleurs au moment de l’excrétion de l’urine ou d’autres complications. Dans des cas extrêmes, elle peut être à la base d’une stérilité. Autrement dit, il s’agit d’une agression de tout ou partie de l’arbre urinaire par un ou plusieurs micro-organismes qui génèrent une réaction inflammatoire et la manifestation de signes cliniques.

Généralement, on distingue deux formes d’infection urinaire selon leur localisation dans l’appareil urinaire :

  • Les infections urinaires des voies supérieures : ici, les organes endommagés sont les reins et les uretères ;
  • Les infections urinaires des voies inférieures : elles ont lieu dans la vessie, la prostate ou l’urètre.

En effet, les infections urinaires se rencontrent rarement chez l’homme et ne surviennent qu’à l’issue d’une IST (Infection Sexuellement Transmissible) chopée au cours d’une rencontre sexuelle ou avec les complications anatomiques liées à la prostate, après 50 ans.

Elles (les infections urinaires) sont la deuxième cause d’infection bactérienne après les infections de l’appareil respiratoire. Et plus de femmes en sont concernées à cause de leur uretère très court. La longueur de l’urètre des hommes constitue un bon moyen de prévenir la migration ascendante des bactéries du méat de l’urètre vers la vessie.

En revanche, la fréquence des infections urinaires masculines augmente après 50 ans à cause de la stase urinaire provoquée par des anomalies prostatiques. Selon l’American Urogical Association, 12 % des hommes sont susceptibles de développer une infection urinaire au cours de leur vie.

Les différentes causes des infections urinaires masculines

D’abord, il faut noter que la principale cause des infections urinaires est la colonisation des conduits et certains organes urinaires. Ces bactéries d’origine gastro-intestinale arrivent à se nidifier dans certaines régions de l’arbre urinaire où elles se développent. Dans 90 % des cas, elles sont liées aux entérobactéries et dans 77 % des cas à l’E. coli.

En effet, pour mieux expliquer comment les bactéries arrivent à ronger certaines parties de l’appareil urinaire, il faudra comprendre les différents types d’infections urinaires qui existent. Ils sont :

  • L’urétrite : la colonie des bactéries se loge et se multiplie dans l’urètre, le conduit qui remonte de l’extérieur vers la vessie ;
  • La Cystite : On parle de la Cystite lorsque l’organe colonisé par les bactéries est la vessie ;
  • La prostatite : ici, l’organe mis en cause est la prostate qui subit des réactions inflammatoires fréquentes ;
  • La pyélonéphrite : les différentes complications que peut engendrer une infection urinaire chez l’homme endommagent également les reins.

Par ailleurs, la présence des bactéries en ces endroits s’explique notamment par deux raisons chez l’homme : les infections Sexuellement Transmissibles (IST) et les complications anatomiques de la prostate liées à l’âge. Et comment ?

Les IST, la cause inhérente des infections urinaires chez les jeunes

Chez le jeune homme (n’ayant pas excédé les 50 ans), l’infection urinaire est très rare. Pour qu’elle apparaisse, il faudra qu’elle soit déclenchée en général par une IST. Elle ainsi prend la forme d’une urétrite. En effet, l’urètre est colonisé par une flore de micro-organismes tels que les gonocoques (on parle de gonococcie) ou des chlamydiæ.

À savoir que les hommes contractent souvent les IST au cours des rapports sexuels contaminants et non protégés.

La prostatite, la cause des infections urinaires chez l’homme adulte.

L’autre cause des infections urinaires masculines est la prostatite. Pour ceux qui l’ignorent, la prostate est une glande de l’appareil génital masculin qui sécrète une partie du liquide séminal. Cet organe est situé sur la ligne médiane de la partie inférieure du col vésical. Et il a tendance à prendre du volume au fur et à mesure qu’évolue l’âge.

Normalement d’une taille de noix au début, elle peut prendre la forme d’une balle de tennis. Mais cette augmentation de volume est souvent sans danger : il ne s’agit que d’une hyperplasie bénigne de la prostate. Cependant, en prenant du volume, la prostate peut empêcher l’écoulement normal des urines, vu sa position.

N’étant pas totalement évacuée, une partie de l’urine stagne dans le réseau excrétoire, ce qui est favorable au développement des bactéries. La bactérie gastro-intestinale Escherichia coli est celle que l’on retrouve majoritairement. Mais on retrouve également d’autres virus comme Proteus mirabilis, Entérobactéries et plus.

Autres facteurs pouvant conduire aux infections urinaires masculines

Outre ces cas cités, il existe d’autres facteurs à risques directs ou indirects qui peuvent être à la base des infections urinaires masculines. Entre autres, on peut citer :

  • Anomalies des voies urinaires : certains bébés naissent avec des anomalies de voies urinaires. Ces dernières ne permettent pas à l’urine de quitter le corps normalement. Dans certains cas, elles font remonter l’urine dans l’urètre, ce qui augmente le risque d’infections urinaires ;
  • Blocages dans les voies urinaires. Des calculs rénaux ou une hypertrophie de la prostate peuvent emprisonner l’urine dans la vessie favorisant la multiplication des micro-organismes augmentant le risque d’infections urinaires ;
  • Un système immunitaire affaibli. Le diabète et d’autres maladies qui altèrent le système immunitaire – la défense du corps contre les germes – peuvent augmenter le risque d’infections urinaires ;
  • Utilisation du cathéter. Les personnes qui ne peuvent pas uriner seules et qui utilisent un tube (cathéter) pour uriner présentent un risque accru d’infections urinaires. Cela peut inclure les personnes hospitalisées, les personnes souffrant de problèmes neurologiques qui rendent difficile le contrôle de leur capacité à uriner et les personnes paralysées ;
  • Une intervention urinaire récente. La chirurgie urinaire ou un examen de vos voies urinaires impliquant des instruments médicaux peuvent tous deux augmenter votre risque de développer une infection des voies urinaires.

Les différents symptômes des infections urinaires masculines

Quelle que soit l’origine d’une infection urinaire, les symptômes chez l’homme sont faciles à identifier. Toutefois, les infections des voies urinaires ne provoquent pas toujours de signes et de symptômes, mais au cas où elles en présentent, elles peuvent inclure :

  • Une envie forte et persistante d’uriner ;
  • Une sensation de brûlure (inflammation) en urinant ;
  • Passage fréquent, de petites quantités d’urine ;
  • Urine qui semble trouble ;
  • Urine qui apparaît rouge, rose vif ou de avec des traces de sang dans l’urine ;
  • Urine à forte odeur.

Par ailleurs, les infections urinaires peuvent être négligées ou confondues avec d’autres affections chez les personnes âgées. Cependant, il arrive que chaque type d’infections urinaires soit accompagné de symptômes spécifiques.

Les symptômes spécifiques liés aux infections urinaires masculines

Les signes décrits plus haut sont en réalité d’ordre général. Précisons donc à nouveau que chaque type d’infection urinaire peut entraîner des symptômes plus spécifiques, selon la partie des voies urinaires infectée.

  • Reins (pyélonéphrite aiguë) : La présentation clinique typique associe, de façon constante et continuelle, des signes de cystite discrets et des signes témoignant d’une atteinte du parenchyme rénal. Le patient est victime des douleurs de la fosse lombaire, typiquement unilatérales descendant vers les organes génitaux. Accompagnées d’une forte fièvre, elles (les douleurs) sont spontanées ou provoquées par palpation ou percussion de la fosse lombaire. L’individu peut ressentir également des tremblements et des frissons. Les troubles digestifs comme la diarrhée, la nausée et le vomissement ne sont pas du reste.
  • Vessie (cystite) : Il s’agit d’une inflammation de la vessie qui se manifeste par plusieurs signes que sont : pression pelvienne, inconfort du bas-ventre, mictions fréquentes et douloureuses, sang dans les urines ;
  • Urètre (urétrite) : Le symptôme le plus recensé dans ce cas est la brûlure intense lors de la miction.

Comment traiter les infections urinaires masculines ?

infection
En effet, la première et meilleure démarche en cas de constat des symptômes est de contacter un médecin. Lui seul saura vraiment s’il s’agit d’une infection urinaire.

Le diagnostic

Votre médecin recueillera des informations sur vos symptômes. Il vous posera également des questions sur vos antécédents sexuels, car le sexe peut augmenter votre risque d’infection urinaire.

Les tests d’urine peuvent confirmer si vous avez une infection urinaire. Si votre médecin pense que le problème pourrait être lié à votre prostate, vous pouvez passer un examen de la prostate. Dans de rares cas, vous devrez peut-être également passer une radiographie ou une échographie afin que votre médecin puisse mieux examiner vos voies urinaires.

Les traitements médicaux proprement dits

Quels que soient son origine ou les symptômes qu’elle présente, l’infection urinaire de l’homme guérit avec un traitement médical par antibiotiques. Ils sont indispensables pour éviter des complications futures. Mal soignée, une prostatite peut devenir chronique, tandis qu’une mauvaise prise en charge peut provoquer un rétrécissement de l’urètre.

Le médecin choisit l’antibiotique à utiliser en fonction des indications données par l’analyse d’urines. La durée du traitement est souvent assez longue. En cas de prostatite aiguë, il faut compter quelques semaines (3 à 4) de traitement pour être sûr d’obtenir un résultat efficace. Pourquoi ? Cela s’explique par le fait que les antibiotiques ont du mal à atteindre la prostate.

Respectez bien cette durée : une prostatite insuffisamment traitée peut devenir chronique à l’avenir et sera beaucoup plus compliquée à soigner. Si vous souffrez d’une infection urinaire due à une infection sexuellement transmissible (urétrite), le traitement antibiotique durera au minimum une semaine.

Il faut s’abstenir de rapports sexuels pendant toute la durée du traitement de l’infection : vous restez contagieux tant que vous n’êtes pas complètement guéri. Si l’infection s’avère modérée, par contre, le médecin prendra l’option de vous donner des antalgiques pour calmer la douleur et attendre les résultats des tests urinaires pratiqués.

Ces analyses sont essentielles pour déterminer précisément la bactérie ou les micro-organismes responsables de votre infection.

Les examens médicaux complémentaires réalisés chez l’homme de 60 ans et plus

Si des symptômes d’infection urinaire apparaissent chez une personne âgée 60 ans ou plus, surtout si ce n’est pas la première fois, le médecin demandera sûrement de faire des examens d’imagerie médicale. Il peut s’agir d’une échographie ou bien d’une IRM des voies urinaires et parfois aussi d’un uro-scannage.

Une analyse de sang complète parfois peut aussi être nécessaire. L’objectif est de connaître l’état de la prostate, s’assurer qu’il n’y a pas d’autre maladie et aider éventuellement le patient au choix d’un traitement. Si les examens révèlent une anomalie de la prostate, le médecin généraliste vous renverra en général vers un urologue.

C’est ce dernier qui vous suivra sur le long terme et évaluera l’efficacité des traitements. Dans certains cas, si la prostate est trop volumineuse ou si les traitements par voie orale n’agissent pas, il est évident d’envisager une intervention chirurgicale.

Les traitements dits “naturels” pour soulager les symptômes et quelques méthodes préventives

Le traitement de l’infection urinaire de l’homme doit se faire sous ordonnance, c’est-à-dire par un médecin. En revanche, il est possible de soulager les symptômes de votre infection avec des remèdes naturels, en plus des antalgiques que prescrira le médecin.

Voici quelques recommandations en cas de cystite :

  • Mettre une bouillotte d’eau chaude sur le bas du ventre, pour calmer la douleur ;
  • Boire beaucoup pour faciliter l’élimination des bactéries : eau, thé, tisanes (pissenlit, baies de genévrier et prêle notamment seraient diurétiques) ;
  • Demander à votre pharmacien une ou plusieurs huiles essentielles pouvant vous aider à soulager votre infection urinaire ;
  • Consommer du jus de canneberge : il booste le système immunitaire. L’Organisation Mondiale de la Santé considère ce fruit comme un soutien aux traitements des infections urinaires ;
  • Éviter les rapports sexuels le temps que l’infection urinaire se calme.

Cependant, avant d’utiliser un remède naturel pour l’infection urinaire, consulter un médecin est toujours une bonne idée. Lui seul est habileté à vous confirmer qu’il n’y a pas d’interactions dangereuses avec les médicaments qu’il vous prescrira.

En somme, il apparaît utile de noter que l’infection urinaire masculine n’est jamais contagieuse. Il n’est pas possible que l’homme ne puisse pas transmettre une infection urinaire. En revanche, il peut transmettre une infection sexuellement transmissible à ses partenaires sexuels. Elle ne provoquera pas forcément d’infection urinaire chez elles, mais elle peut avoir d’autres conséquences, parfois extrêmement graves : la stérilité par exemple.