La broncho-pneumopathie chronique obstructive encore appelée BPCO est une affection chronique inflammatoire des bronches. Cette maladie, généralement associée à d’autres affections, est souvent caractérisée par une obstruction permanente et un rétrécissement progressif des voies aériennes des poumons. Ce qui provoque chez les personnes atteintes, des difficultés de respiration.
La BPCO est le plus souvent diagnostiquée chez les sujets fumeurs. En France, entre 800 000 et 1 000 000 de personnes souffrent de cette affection chronique. Elle connaît une augmentation en termes de fréquence au sein de la population féminine. Toutefois, des études scientifiques sont en cours pour mieux comprendre le mécanisme de la BPCO, afin d’identifier ses facteurs de risque et de déterminer des traitements thérapeutiques.
Sommaire de l'article
La broncho-pneumopathie chronique obstructive : qu’est-ce que c’est ?
La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une affection chronique respiratoire. Chez les individus atteints, une obstruction des bronches cause une hypersécrétion du mucus et un épaississement des parois bronchiques. La maladie entraîne aussi une inflammation des tissus pulmonaires et des perturbations au niveau des cellules du poumon. Ensuite, vient la destruction des alvéoles pulmonaires permettant les échanges de gaz pendant la respiration. Ce qui conduit à un gonflement et une dilatation excessive des vésicules pulmonaires. La BPCO est une affection encore méconnue de la majorité des personnes. Pourtant, il ne s’agit pas d’une maladie rare.
En 2010, le nombre de Français atteint par la BPCO était estimé à 3,5 millions, soit environ 7,5 % de la population. Ce chiffre ne représente que le nombre des patients diagnostiqués, puisqu’il existe une proportion importante de sujets non connus. Le tabac étant sa cause principale, la BPCO est plus fréquente chez les personnes fumeuses et avec l’évolution du tabagisme féminin, elle concerne de nos jours, autant de femmes que d’hommes. En 2006, la fréquence de la broncho-pneumopathie chronique obstructive chez les femmes était de 28 pour 10 000. Neuf ans plus tard, cette fréquence est passée à 41 pour 10 000.
En 2015, près de 15 000 français âgés de plus de 45 ans étaient touchés par des formes sévères de la BPCO. Ils étaient traités à l’oxygénothérapie de longue durée souvent associée à un traitement par ventilation. La broncho-pneumopathie chronique obstructive provoque tous les ans des cas de décès dus à l’aggravation des symptômes de la maladie. Le taux d’hospitalisation lié à l’affection ne cesse d’augmenter depuis 2000, avec une hétérogénéité entre les zones. En 2017, le nombre d’hospitalisations dues à la maladie a atteint 170 000 en France et les cas de décès étaient de 1 700.
La mortalité due à la BPCO peine à régresser malgré les progrès observés dans la prise en charge, probablement à cause des retards de diagnostic. D’après les projections de l’Organisation Mondiale de la Santé, la broncho-pneumopathie chronique obstructive pourrait devenir, d’ici 2030, la troisième cause de mortalité dans le monde.
Broncho-pneumopathie chronique obstructive : quels sont les facteurs de risque ?
La principale cause de la broncho-pneumopathie chronique obstructive reste le tabac. Environ 90 % des cas sont liés au tabagisme (passif ou actif). En plus de ces cas, la BPCO peut aussi être considérée comme une maladie professionnelle (10 % des cas).
Le tabagisme
Considéré comme le principal facteur de risque de la BPCO, le tabac provoque la production excessive de mucus dans les bronchioles. La quantité trop importante du mucus provoque ainsi des infections bronchiques qui entretiennent l’inflammation des bronches. Toutefois, tous les fumeurs ne réagissent pas de la même manière face à la maladie. À consommation égale du tabac, seulement 30 % des fumeurs seront exposés à cette maladie.
Les professions à risque de BPCO
Les travailleurs de mines constituent un groupe à risque, surtout en cas d’inhalation de la fumée d’oxyde de fer ou en cas d’exposition à la silice. Ceux qui travaillent dans les secteurs des BTP sont aussi des groupes à risque, notamment en cas d’exposition à des travaux excessifs de gaz. Les secteurs de la sidérurgie et de la fonderie sont également des secteurs à risque de BPCO.
En plus de ces secteurs d’activité qui présentent des risques, le secteur de l’industrie textile présente aussi un groupe de travailleurs très exposé. Il s’agit principalement des travailleurs de la filature de lin, coton, sisal ou chanvre. Quant aux métiers d’élevage et agricoles, plusieurs ouvriers travaillant dans la production laitière, dans les silos, dans l’élevage des volailles ou des porcs sont des sujets à risque.
Autres facteurs de risque de la BPCO
En plus du tabagisme et des cas professionnels, il existe d’autres facteurs extérieurs qui accroissent le risque de contracter une broncho-pneumopathie chronique obstructive. Il s’agit entre autres :
- De la pollution de l’air ;
- Des expositions domestiques à des substances chimiques ;
- Du tabagisme in utero (passif) .
Considérée comme une maladie multifactorielle, la BPCO peut aussi avoir des sources génétiques. Les infections des voies respiratoires au cours de l’enfance peuvent également prédisposer à développer la maladie.
Quels sont les symptômes d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive ?
La broncho-pneumopathie chronique obstructive se manifeste essentiellement par des signes cliniques comme :
- La toux chronique ;
- L’essoufflement ;
- Les expectorations.
Dans la plupart des cas, ces manifestations sont sous-estimées par les patients. Les symptômes apparaissent progressivement et s’aggravent au cours du temps. Ainsi, à leur apparition, l’activité physique des patients décroît et certaines activités du quotidien deviennent difficiles à réaliser.
La dégradation progressive du physique des patients est aussi, dans la plupart des cas, ponctuée d’exacerbations. C’est-à-dire que tous les signes chroniques de la maladie s’aggravent. Face à ces symptômes persistants, une spirométrie est indispensable, notamment chez les sujets fumeurs. La spirométrie est un test qui permet de mesurer les débits des bronches ainsi que les volumes des poumons.
Ce test consiste à effectuer des manœuvres respiratoires avec comme support un embout buccal, principalement pendant que le patient expire l’air. Dans le cas où les voies respiratoires seraient obstruées, le volume d’air expiré est faible. Le niveau de d’évolution de la maladie se détermine grâce à un indicateur de sévérité de l’obstruction des bronches appelé VEMS. Les mesures du VEMS permettent de catégoriser la BPCO en fonction de son degré de sévérité :
- Stade I(léger) : à ce stade, le VEMS minimum est à 80 % ;
- Stade II(modéré) : à ce niveau, le VEMS varie entre 50 et 80 % ;
- Stade III(sévère) : ici, le VEMS varie entre 30 et 50 % ;
- Stade IV(très sévère) : à ce stade, le VEMS est en dessous de 30 %.
Cette catégorisation a évolué depuis, en intégrant l’altération de la qualité de vie, la sévérité de la dyspnéeet le nombre d’exacerbations au cours de l’année. Ces nouvelles données font définir la maladie de stade A à D.
Comment traiter une broncho-pneumopathie chronique obstructive ?
Les personnes souffrant de broncho-pneumopathie chronique obstructive ne peuvent être guéries, mais il existe des traitements qui ralentissent l’évolution des symptômes. Il s’agit principalement d’une prise en charge pluridisciplinaire qui inclut :
- L’arrêt du tabac ;
- De l’exercice physique ;
- Une réhabilitation respiratoire ;
- Des médicaments.
En effet, après un diagnostic de broncho-pneumopathie chronique obstructive, la première chose à faire est d’arrêter de fumer et d’être exposé aux substances chimiques favorisant l’affection. Le traitement médicamenteux, quant à lui, consiste à utiliser des bronchodilatateurs, afin de dilater les voies de la respiration et de rendre meilleur le débit d’air. Ce traitement peut être accompagné des corticoïdes afin de diminuer l’inflammation en cas d’aggravation des symptômes.
Dans le cas d’une BPCO sévère provoquant des insuffisances respiratoires chroniques, il est indispensable de procéder à une oxygénothérapie sur une longue durée. Cette prise en charge peut être suivie par une ventilation invasive ou non. Quant à la réhabilitation respiratoire, elle correspond aux patients ne pouvant plus fournir d’effort ou qui sont limités dans l’exercice de leurs activités quotidiennes. Cette approche repose sur une prise en charge transdisciplinaire qui implique des exercicesmusculaires, une éducation thérapeutique et une kinésithérapie respiratoire.
En plus de ces différents traitements, il est recommandé à toute personne souffrant de la BPCO de faire une vaccination antigrippe chaque année. Il leur est également possible de faire une vaccination antipneumococcique tous les 5 ans. Ce vaccin est beaucoup plus conseillé aux patients développant une insuffisance respiratoire.
Comment prévenir la broncho-pneumopathie chronique obstructive ?
Tout comme la première démarche à faire pour traiter la BPCO, l’arrêt du tabac constitue aussi le pilier de la prévention de cette maladie. En plus du fait d’arrêter le tabac, vous devez aussi arrêter de vous exposer aux substances chimiques et à la fumée des autres fumeurs. De plus, prenez certaines mesures simples et logiques pour participer au maintien de bonnes habitudes respiratoires.
Respirer sainement
Vous devez éviter les lieux enfumés et pollués. Il est conseillé de consulter fréquemment les informations sur la qualité de l’air ainsi que les jours où elle sera polluée. Si vous aimez les activités physiques, essayez de fournir moins d’efforts et de courir plutôt les matins tout en évitant d’être trop près des grands axes.
Respirer efficacement
Respirez efficacement afin d’améliorer vos capacités respiratoires. Pour cela, apprenez à respirer par votre abdomen. Afin d’y arriver, restez en position couchée et mettez vos mains au niveau de votre nombril. Ensuite, relaxez les muscles de votre abdomen et respirez par le nez en augmentant le volume de votre ventre. Pour finir, maintenez vos lèvres fermées et respirez par la bouche.
Faire de l’exercice et s’habiller confortablement
Le sport ne soigne pas les symptômes de la BPCO, mais elle permet l’amélioration de l’endurance des sujets à risque et évite la fatigue. Il est conseillé de faire de la marche chaque jour et à votre rythme. En plus des exercices physiques, vous devez aussi faire attention à votre habillement. Il est surtout déconseillé de porter des ceintures susceptibles de comprimer votre ventre et des habits trop cintrés, vous empêchant de respirer profondément.