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La dyspareunie féminine : Causes, Symptômes et Traitements

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La dyspareunie féminine : Causes, Symptômes et Traitements
Closeup of woman with hands holding her crotch in bathroom.

Avoir mal lorsqu’on fait l’amour : ce sujet délicat et tabou reste mal documenté. Très peu de personnes en parlent même si c’est un problème fréquent. En effet, les douleurs lors d’un rapport sexuel touchent une femme sur dix selon une étude britannique publiée en 2017. La dyspareunie touche également les hommes. Il s’agit de la dyspareunie masculine qui touche la verge. Dans cet article, l’accent est principalement mis sur la dyspareunie chez les femmes. Découvrez ci-dessous quelles sont les causes de la dyspareunie ? Ensuite, quelles sont les différentes formes et comment elles se manifestent ? Enfin comment se font le diagnostic et les traitements appropriés ?

La dyspareunie ou douleur lors d’une relation sexuelle avec pénétration

La dyspareunie : définition

La dyspareunie désigne une douleur ressentie au niveau des parties génitales de façon persistante ou récurrente tout juste avant, pendant, ou après un rapport sexuel avec pénétration. Dans un cas de dyspareunie, toute tentative d’activité sexuelle avec pénétration implique une sensation de douleur.

Elle peut se manifester de plusieurs façons comme une sensation de brûlure, une crampe ou une douleur aiguë.

Variété de la dyspareunie

La dyspareunie touche les hommes et les femmes, bien que la forme masculine soit peu fréquente. La dyspareunie masculine se manifeste par une douleur au niveau du gland, de la verge ou de tout l’organe génital jusqu’au périnée. La douleur au périnée entraîne un inconfort total après la relation sexuelle chez l’homme. Il peut même avoir une fracture de la verge.

La dyspareunie chez les femmes se manifeste de deux manières : la dyspareunie superficielle et la dyspareunie profonde.

  • La dyspareunie superficielle

C’est une douleur superficielle ressentie à l’orifice vaginal. Elle touche la sphère génitale ou la vulve. Cette douleur peut apparaître soit après un frottement ou attouchement sexuel au niveau de la partie externe de l’organe génital féminin soit après une pénétration.

  • La dyspareunie profonde

Dans la forme profonde, la douleur est perçue au niveau du bassin, du bas-ventre (pelvis) de la femme. La douleur au bas-ventre survient forcément après une pénétration du pénis ou du vibromasseur ou autres sex-toys en profondeur.

Que ce soit une dyspareunie profonde ou superficielle, les muscles pelviens en se tendant, accroissent la douleur.

Les causes de la dyspareunie

Causes émotionnelles et psychologiques

La douleur de la dyspareunie est fortement liée à l’émotion de la personne lors du rapport sexuel. En effet, les ressentiments de gène, de dégoût, de colère à l’encontre du partenaire peuvent conduire à une dyspareunie.

Aussi, une précédente expérience sexuelle traumatisante comme un viol peut prédisposer à des manifestations de dyspareunie. Est associé aux causes émotionnelles la mauvaise estime de soi-même, la peur de l’intimité ou de la grossesse.

De plus, la crainte de la douleur et le sentiment qu’elle pourrait ne jamais partir tendent à amplifier la douleur, créant un cercle vicieux.

À ces éléments sont ajoutés, les états psychologiques notamment, le stress, la névrose, la dépression qui peut conduire à un vaginisme.

Causes organiques

Les causes organiques de la dyspareunie varient selon le type de douleur (superficielle ou profonde). De façon générale, elle survient après une pratique sexuelle brutale, des traumatismes, de mauvais sentiments envers le partenaire. Il y a aussi les infections ou maladies congénitales qui peuvent entraîner une dyspareunie

Douleur superficielle :

De façon organique, les rapports sexuels deviennent douloureux quand le vagin ne produit pas assez de sécrétions pour faciliter la pénétration. Il s’agit de la sécheresse vaginale. Le vagin alors sec n’est pas correctement lubrifié pour un rapport sexuel. La faible lubrification est généralement due à des préliminaires insuffisants.

De plus, avec l’âge et l’arrivée de la ménopause, la muqueuse vaginale s’affine et s’assèche en raison de la diminution des taux d’hormones comme l’œstrogène. Il s’agit d’une affection appelée la vaginite atrophique.

Au cours de l’allaitement, une sécheresse vaginale peut être également observée toujours à cause de la diminution des taux d’œstrogènes.

Les antihistaminiques peuvent aussi provoquer de façon transitoire une légère sécheresse vaginale.

La douleur superficielle peut être également la conséquence de ce qui suit :

  • Sensibilité accrue de la sphère génitale à la douleur ;
  • Inflammation ou infection de la sphère génitale du vagin, des glandes de Bartholin, des voies urinaires ;
  • Traumatismes de la sphère génitale ;
  • Radiothérapie affectant l’élasticité ou provoquant des cicatrices au niveau du vagin, ce qui rend la zone qui entoure le vagin plus petit et plus court ;
  • Réactions allergiques aux mousses ou gels contraceptifs ou au latex du préservatif ;
  • Contraction involontaire des muscles vaginaux (vaginisme) ;
  • Malformation congénitale (comme une paroi vaginale anormale ou un hymen rigide ou serré empêchant la pénétration du pénis) ;
  • Intervention chirurgicale entraînant une diminution de la taille du vagin (comme une reconstitution vaginale après un accouchement par voie basse ou pour corriger une anomalie du plancher pelvien.

Douleur profonde :

La douleur profonde peut être provoquée par ce qui suit :

  • Infection du col de l’utérus, de l’utérus ou des trompes de Fallope pouvant provoquer des amas de pus [abcès] au niveau du pelvis ;
  • Endométriose ;
  • Excroissances au niveau du pelvis [comme les tumeurs ou kystes ovariens] ;
  • Bandes de tissu cicatriciel se formant entre les divers organes pelviens après une intervention chirurgicale, une infection, une radiothérapie dans le traitement d’un cancer touchant un organe pelvien tel que le col de l’utérus, l’utérus, les trompes de Fallope ou les ovaires ;
  • Rétroversion de l’utérus due à un fibrome peut provoquer une douleur profonde ;
  • Hypertonicité musculaire pelvienne provoquant des contractions importante et non intentionnelle des muscles pelviens. Ce dernier peut être une cause ou une conséquence de la dyspareunie.

Voici les affections pathologiques qui peuvent causer une dyspareunie.

  1. Avant la ménopause : candidose récidivante, herpès, vaginisme, dermatite vulvaire, postnatale [en particulier chez les femmes qui allaitent], abcès ou kyste d’une glande de Bartholin ;
  2. Péri ou post-ménopause : atrophie vulvovaginale, dermatose [lichen], vaginisme [primaire ou secondaire], dermatite vulvaire [évaluer aussi la continence urinaire].
  3. Moins fréquemment : iatrogène [post-césarienne, traumatisme périnéal, radiothérapie, mutilations sexuelles féminines], causes neurologiques [douleur neuropathique, maladie neurologique], anomalies de la structure du vagin [cloison, cicatrices…], tumeur [vaginale ou vulvaire].

Symptômes de la dyspareunie

Généralement, la dyspareunie a pour symptômes la sécheresse vaginale lors du rapport sexuel puis une douleur pendant et après le rapport. Les dyspareunies de sources émotionnelles ou psychologiques peuvent se manifester peu avant l’acte sexuel.

Diagnostic et traitement de la dyspareunie

Diagnostic

Le diagnostic repose sur les symptômes et un examen pelvien. En raison de la multiplicité des causes et des facteurs physiologiques possibles, les médecins procèdent à des examens médicaux, gynécologiques, dermatologiques et bactériologiques. À cela s’ajoute la mesure de la sensibilité à la douleur en général et vérification d’autres zones douloureuses sur le corps.

Ensuite vint l’évaluation des éventuels facteurs psychologiques, relationnels et émotionnels susceptibles d’être à l’origine du problème. Il faut noter qu’il est important d’impliquer et de faire participer le partenaire déjà lors des premières consultations.

Auto-traitement

  • Utilisation d’un lubrifiant personnel qui facilite la pénétration ce qui atténue la crainte des douleurs ;
  • Changement de position ;
  • Préliminaires plus longs ;
  • Pratique d’exercice de relaxation, comme le yoga.

Traitement médical

Un traitement médical peut être nécessaire face à une dyspareunie de cause organique [maladies gynécologiques ou infectieuses, troubles hormonaux, etc.] ou psychiatrique [dépression, stress, etc.]. N’hésitez donc pas à consulter les spécialistes appropriés [gynécologue, dermatologue, psychiatre, etc.] pour régler ce problème.

En effet, la dyspareunie nécessite souvent une combinaison de traitements d’ordre physique et psychologique [psychothérapeutique], à adapter selon la situation. Voici les traitements médicaux plus reconnus pour leur efficacité :

  • Le gel lubrifiant : qu’importe le traitement entrepris, il est communément recommandé d’utiliser un gel lubrifiant pendant les rapports sexuels.
  • La chirurgie : une intervention chirurgicale peut être nécessaire et utile dans certains cas très précis comme l’endométriose, les myomes, tumeurs. Il est recommandé de toujours combiner avec une sexo/psychothérapie.
  • L’anesthésiant local : c’est l’application d’une pommade anesthésiante à base de lidocaïne durant plusieurs semaines tous les soirs. Il permet de diminuer la douleur et de rendre les rapports sexuels possibles chez certaines.
  • Le traitement anti-infectieux à base d’antibiotiques ou d’antimycosiques : lutte contre les infections en cas de dyspareunie de cause infectieuse
  • Le traitement hormonal : c’est la prise d’hormone pour combler un déficit en œstrogènes

Traitement paramédical [sexo-psychologique]

  • La physiothérapie pelvienne : reconnue comme un des piliers du traitement de différents types de dyspareunie, elle permet d’agir sur la douleur et sur la tension musculaire locale et générale. Le principe est d’apprendre à relaxer les muscles de la région pelvienne.
  • La sexothérapie cognitive et comportementale s’est également révélée être très efficace et est scientifiquement prouvée. Avec pour objectif une désensibilisation progressive de l’anxiété liée à la pénétration et aussi la crainte de nouvelles douleurs.

Pour finir, il faut préciser que les activités sexuelles d’un couple peuvent se faire sans pénétration. Face à un problème de dyspareunie, les pratiques érotiques sans pénétration peuvent être privilégiées. Vous en trouverez sur internet et dans vos revues de magazines érotiques.