La fracture du pénis est une affection qui survient lors d’un accident sexuel ou d’un choc violent. Cette pathologie touche majoritairement les jeunes adultes en pleine activité sexuelle. Classée comme une urgence urologique rare, la fracture du pénis est l’accident sexuel, que les hommes redoutent le plus au monde. Comment se définit la fracture du pénis ? Comment se manifeste-t-elle ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Quelle est la prise en charge adaptée à ce type de pathologie ?
Qu’est-ce que la fracture du pénis ?
Le pénis est l’organe externe de l’appareil reproducteur masculin. Encore appelé verge, il est constitué à l’externe de trois différentes parties que sont : la racine, le corps et le gland. À l’interne, le pénis est constitué de l’urètre et de l’enveloppe qui couvre les corps caverneux. Quand l’homme est excité, le sang remplit le tissu érectile de la verge. C’est pour cela qu’elle augmente de volume et devient plus dure, afin de faciliter la pénétration dans le vagin lors d’un ébat sexuel. Ainsi, en pleine excitation, il est possible que le pénis se fracture lorsqu’on n’y prend pas garde.
La fracture du pénis est encore appelée le faux pas du coït. Elle se traduit par la déchirure des corps caverneux du pénis et de l’albuginée. Les corps caverneux sont définis comme le réservoir du pénis, qui est rempli de vaisseaux sanguins et dont les cavités sont bourrées de sang lors d’une érection. Ils sont au nombre de deux et sont situés l’un près de l’autre, au-dessus de la verge.
La fracture du pénis est souvent appréciée comme une urgence urologique même si elle est rare. Elle a été décrite premièrement en 1924, suite au tout premier cas ayant été recensé. Initialement, la fracture de la verge était considérée comme une plaie relativement rare. Mais les nombreux cas rapportés au fil des années ont permis de l’identifier comme un traumatisme génito-urinaire.
Quelles sont les causes d’une fracture de la verge ?
Une recherche a été menée au sujet de la fracture du pénis. Les données rassemblées sont méta-analysées grâce au logiciel Revman. Au total, 58 études pertinentes ont porté sur trois mille deux cent treize patients. Les résultats issus de ces études démontrent que les relations sexuelles représentent seulement 48 % des cas de fracture du pénis. La masturbation et la manipulation forcée, représentent 39 % des cas.
La fracture de la verge est donc une pathologie qui touche généralement les jeunes adultes en pleine activité sexuelle. En effet, lors d’un rapport sexuel, le pénis peut glisser hors de la partenaire sexuelle. Par manque d’attention, s’il se heurte contre l’os pelvien ou les fesses, il peut se tordre et provoquer la fracture. Certaines positions sexuelles, favorisent aussi la fracture de la verge, notamment la levrette et l’Andromaque.
Quelques fois, la fracture du pénis est le fruit d’une manipulation forcée pendant la masturbation. Elle peut également surgir lors de toute autre mauvaise manipulation sur le pénis. Dans certaines régions du Moyen-orient ou du Maghreb, une pratique culturelle appelée le taqaadan, peut aussi en être la cause. En effet lors du taqaadan, le pénis en érection est plié de force, dans le but de stopper une érection.
Quels sont les symptômes d’une fracture de verge ?
La fracture du pénis est une affection qui s’observe sur la verge en érection. Lorsqu’il y a fracture, le sujet entend un claquement qui entraîne une déformation de la verge et un gonflement des testicules.Le pénis déformé prend ainsi la forme d’une aubergine, avec une forte douleur persistante. En cas de fracture, le sujet perd brutalement son érection et remarque visiblement une cassure de son appareil génital.
La difficulté pour uriner, la présence du sang dans l’urine ou un saignement anormal peuvent être aussi des signes d’une fracture du pénis. En dehors des blessures ou lésions retrouvées sur les corps caverneux, on assiste parfois à la rupture de l’urètre. Celui-ci est le canal qui favorise l’écoulement de l’urine et le passage du sperme.
Quel est le diagnostic d’une fracture du pénis ?
Pour diagnostiquer la fracture du pénis, l’exploration médicale constitue la meilleure option pour avoir un bilan concluant des lésions. Le médecin propose un examen physique qui consiste à identifier la rupture albuginéale par une palpitation. Il demande ensuite des tests plus approfondis.
L’imagerie par résonnance magnétique (IRM) aide le médecin à avoir un diagnostic exact de la rupture et de la contusion. L’IRM favorise aussi l’identification d’une rupture éventuelle de l’urètre. L’échographie permet de localiser la rupture. Si le médecin soupçonne une blessure de l’urètre, il demande une urétrographie. Dans des cas où, le patient fait une hémorragie de l’urètre ou éprouve des difficultés à uriner, l’urétrographie doit être suivie de l’urétrocystoscopie.
Comment traiter une fracture du pénis ?
Le traitement d’une telle fracture se fait le plus souvent par chirurgie. Si le sujet consulte en urgence ou au plus tard le 7e jour, c’est encore possible d’avoir un bon résultat. La chirurgie consiste en la réparation de la tunique albuginée et des autres blessures, puis à l’évacuation de l’hématome. Ensuite, la verge est immobilisée pendant que le patient suit un traitement médicamenteux (anti-inflammatoire, antidouleur). 6 à 8 semaines de convalescence sans rapport sexuel et sans manipulation, sont nécessaires pour la cicatrisation de l’albuginée.
Très rarement, certains patients préfèrent un traitement conservateur. Ce type de traitement peut intervenir au cas où le sujet refuse de se faire opérer. Pour le traitement conservateur, le médecin administre des anti-androgènes pour bloquer l’érection de la verge. Il prescrit aussi des antalgiques lorsque l’IRM confirme la rupture d’une partie de l’albuginée.
Toutefois, ce procédé a souvent de complications sur les patients. On note généralement des complications comme la dysfonction érectile, la déformation du pénis, l’incurvation pénienne, les douleurs pendant l’érection, la formation d’abcès, les fistules, la nécrose voire la gangrène.
Dans certaines régions du monde comme l’Afrique ou le Moyen-Orient, les patients ne consultent pas toujours pour la fracture du pénis. En effet, pour des raisons culturelles ou de pudeur, certains sujets de peur d’être jugés, se réservent d’aller voir un médecin pour parler de leur accident. Or la fracture du pénis provoque de graves complications si elle n’est pas traitée ou si elle est mal prise en charge.
Comment prévenir la fracture du pénis ?
Les pratiques qui visent à redresser ou manipuler de force sa verge sont à proscrire pour limiter les risques liés à une fracture du pénis. Pendant les ébats sexuels, le contrôle des va-et-vient et les bonnes conduites d’attention sont recommandés pour limiter tout risque d’accident.
La prévention passe également par une bonne lubrification pendant les rapports sexuels. En pleine érection, il est préférable de ne pas sauter imprudemment et de ne pas se retourner sur soi. De même, il est recommandé de ne pas mettre sa verge de force dans un sous vêtement serré.
Par ailleurs, les patients atteints de fracture de la verge ont besoin d’être éduqués pour prévenir d’éventuels cas de récidive. En réalité, il est bien possible d’observer la récidive chez des sujets rares, mais à des endroits différents. L’éducation ici, doit donc impliquer un dialogue sur les raisons courantes des fractures péniennes. Elle portera également sur l’adoption les pratiques sexuelles saines et le fait d’éviter certaines positions sexuelles trop vigoureuses.
En cas d’accident ou de doute lié à une fracture, la première chose à faire est de consulter en urgence un médecin pour faciliter la prise en charge.
Comment se réadapter et gérer la reprise des rapports sexuels ?
Reprendre normalement les activités sexuelles après une fracture du pénis, dépend de l’ampleur de la fracture et du temps de la prise en charge des lésions. Cependant, un repos d’environ 1 mois est nécessaire avant de reprendre une activité sexuelle normale. Pendant ce temps, le médecin doit veiller à donner certaines instructions au patient. Ce sont des instructions liées aux soins postopératoires qui méritent d’être concises et précises.
Amener le patient à prendre conscience de son état, est très capital dans le processus de guérison. Il faut que ce dernier comprenne que l’entretien et l’immobilisation du pénis réparé (pendant au moins quatre semaines) sont très importants. Cela est bien nécessaire, pour protéger ou prévenir de toute contusion urétrale.
Outre cela, il a besoin des instructions en ce qui concerne le soin des plaies issues de l’incision. Les plaies doivent rester propres et à l’abri de toute souillure. Le patient doit éviter de les manipuler et ne doit non plus se raser autour d’elles.
Cependant, les soins et la prise en charge n’excluent pas le risque de récidive. C’est pour cette raison, qu’il est préférable de prendre des précautions pour limiter les risques de récidive.