Accueil Bien-être La Musicothérapie : la thérapie par la musique

La Musicothérapie : la thérapie par la musique

0
La Musicothérapie : la thérapie par la musique
Concept de musicothérapie

Les disciplines de l’art-thérapie sont en pleine expansion depuis une dizaine d’années. Parmi elles, la musicothérapie a su se démarquer à travers ses prouesses. Elle intervient dans de nombreux domaines pour soulager les patients de leurs maux physiques, psychiques ou encore psychiatriques. De fait, elle dispose de nombreux bienfaits, tant pour les hommes que pour les animaux. Mais, que savoir concrètement de la musicothérapie ?

Qu’est-ce que la musicothérapie ?

La musicothérapie est une sorte de thérapie au cours de laquelle on se sert de la musique pour soigner ou pour répondre à un certain nombre de problématiques. Elle utilise donc les sons et rythmes comme instruments pour permettre au patient de :

  • Reprendre contact avec lui-même ;
  • Améliorer sa créativité ;
  • Traiter un certain nombre de troubles de la santé.

La musique est aussi utilisée comme un outil de croissance qui augmente le dynamisme. Elle accroît également les capacités psychomotrices (agilité, mobilité, coordination), socio-affectives, et cognitives (mémoire et attention) du patient.

À ses débuts, la musicothérapie était seulement réservée à la psychothérapie. Plus tard, elle a élargi son champ d’action et dispose désormais de visées thérapeutiques. Aujourd’hui encore, ces visées ne cessent d’évoluer. Son expansion est, en partie, due au fait qu’elle ne nécessite pas de la part du patient des compétences en musique.

En outre, la musicothérapie fait usage de tous les moyens à sa disposition pour restaurer et maintenir la santé tant physique, psychique qu’émotionnelle du patient. L’objectif de cette thérapie est alors d’offrir au patient les outils qu’il lui faut pour reprendre et garder le contrôle de ses paroles, ses sentiments, son corps et son esprit.

Histoire de la musicothérapie ?

La musique a toujours été connue pour son effet thérapeutique. Dans de nombreuses civilisations et cultures traditionnelles, elle est hissée au rang de science sacrée. Selon certaines croyances, elle a même déjà été utile pour réduire les tensions sexuelles parmi les sociétés primitives.

Selon l’histoire, la musicothérapie est apparue en Amérique au cours du XXe siècle pendant la guerre mondiale. À cette période, elle a servi à soulager les soldats blessés. Au Québec, le traitement des patients souffrant de troubles psychiatriques par la musicothérapie a été initié par Thérèse Pageau.

En 1954, Jacques Jost introduit les premières séances de musicothérapie. Il se basait sur la pensée selon laquelle la musique favorise l’harmonisation de l’esprit et du corps. Le mouvement s’est répandu si vite que dans la même période, la première association de musicothérapie naquit.

En France, des chercheurs ont effectué des expérimentations en milieu hospitalier en 1970. Les résultats qui en sont issus ont permis d’intégrer la musicothérapie dans les habitudes de plus de 400 centres de santé.

Quels sont les principes de la musicothérapie ?

Retenons d’abord que tout le monde ne réagit pas de la même manière face à une musique. D’ailleurs, on entend même dire que tous les individus ne sont pas réceptifs à la musique. Il revient donc au musicothérapeute de choisir la bonne approche pour atteindre les objectifs du patient.

En fonction des affections, de la personnalité et des objectifs de son client, il a le choix entre deux approches : la musicothérapie active et la musicothérapie réceptive. En effet, dans la musicothérapie active, le patient est impliqué dans la création du son ou de la musique. Il peut se servir de divers outils comme :

  • La voix : pour le chant ;
  • Les instruments ; 
  • Son corps ;
  • Les objets qui l’entourent.

Cette approche mise beaucoup plus sur l’exécution de mouvements rythmiques, la composition des chants, le chant en lui-même, et l’improvisation instrumentale et gestuelle. De fait, le patient se sert de la musique pour exprimer des choses qu’il est incapable d’exprimer autrement.

En revanche, dans la musicothérapie réceptive ou passive, le patient se contente de recevoir et d’écouter le son de la musique. Ce principe facilite l’amélioration de l’humeur, la relaxation, et conduit à la réminiscence du patient. Il stimule l’énergie créative, accroît la mémoire, augmente considérablement la mémoire et favorise l’atteinte du mindfullness (la pleine conscience).

En outre, les deux approches de musicothérapies sont effectuées avec l’accompagnement du thérapeute. Chacune d’elle favorise le développement d’une relation de soutien entre le patient et son thérapeute.

Quels sont les bienfaits de la musicothérapie ?

La musicothérapie a un large éventail d’applications thérapeutiques. Ces bienfaits étaient connus depuis de nombreuses années. Les moyens pour les prouver étaient néanmoins limités. Heureusement, le progrès de l’imagerie médicale a permis de montrer l’efficacité de cette thérapie sur un grand nombre de maux.

Cependant, il convient de souligner que la musicothérapie n’est pas une médecine curative : elle est une thérapie complémentaire. Parmi ses nombreux avantages, on peut citer :

L’amélioration de l’humeur

De nombreuses études approuvent l’idée selon laquelle la musicothérapie serait efficace contre les troubles d’humeur. Elle est donc très utile pour les patients hospitalisés et leurs proches. Elle améliore leur humeur et rend leur séjour agréable.

Mais, la musicothérapie serait aussi efficace contre les perturbations d’humeur provoquées par l’autogreffe des cellules souches. De toute évidence, cette thérapie aide les agents de santé ayant une longue garde à tenir le coup.

La réduction de l’anxiété

La musique possède plusieurs effets psychologiques. Lorsqu’elle est relaxante, elle contribue à faire baisser le taux de cortisol, l’hormone liée au stress. Elle permet également de libérer des endorphines aux propriétés analgésiques, calmantes et euphorisantes.

Par conséquent, un patient qui écoute une musique apaisante peut voir ses douleurs et son anxiété baisser. C’est justement la raison pour laquelle on recommande la musicothérapie comme adjuvant aux soins des patients hospitalisés.

Par ailleurs, des essais cliniques ont prouvé que la musicothérapie serait aussi efficace pour baisser le niveau d’anxiété en soins palliatifs. Elle serait utile durant les phases préopératoires, postopératoires et lors des traitements de la lombalgie chronique. C’est également le cas dans la prise en charge des patients souffrant de problèmes cardiaques ou de troubles respiratoires.

La contribution à l’apaisement de la douleur

Tout comme l’anxiété, de nombreuses publications font cas de l’efficacité de la musicothérapie dans la gestion et le soulagement de la douleur. Cela contribue à la réduction de l’usage des sédatifs comme la morphine, les analgésiques et les anxiolytiques.

En outre, cette thérapie est également connue pour réduire la perception de la douleur et développer une grande tolérance à celle-ci. Elle peut, par exemple, aider à soulager les symptômes douloureux de maux suivants :

Les études ont également prouvé l’importance de la musicothérapie dans le soulagement des douleurs chroniques, des maux de tête et de dos. Elle joue aussi un rôle non négligeable durant les soins palliatifs, intensifs, néonatals et post-anesthésiques. Plusieurs médecins ont aussi attesté qu’elle s’avère utile lors des chirurgies et de nombreuses autres procédures.

L’amélioration du sommeil

Qu’elle soit enregistrée ou en direct, instrumentale ou chantée, la musique présente des effets apaisants pour les personnes de tous les âges. Selon de nombreuses études sur les personnes âgées particulièrement, elle favorise l’endormissement et améliore la qualité du sommeil. Par les mêmes conclusions, la musicothérapie diminuerait également le nombre de réveils.

La contribution à la croissance de l’enfant et la consolidation des soins néonatals

Une méta-analyse a été réalisée sur les enfants nés prématurément. Les résultats prouvent l’apport de la musicothérapie pour calmer le nouveau-né, favoriser la prise de poids et stimuler le développement du langage. Aussi, la pratique régulière de cette méthode peut aider à réduire le stress et écourter le séjour à l’hôpital.

La musicothérapie et la maladie d’Alzheimer

Pendant la dernière décennie, une relation a été progressivement révélée entre la musique et le cerveau à l’aide de scintigraphies cérébrales. Ces découvertes ont fait penser que la musique était un moyen d’accéder au cerveau.

En effet, la plus importante de ces découvertes stipule que la musique a un impact sur certaines zones du cerveau. À partir de cette dernière, les personnes atteintes d’aphasie qui ne peuvent pas parler arrivent à échanger. Notons qu’une aphasie est une perte complète ou même partielle de l’aptitude à s’exprimer ou à comprendre un message parlé ou écrit.

Cette découverte a permis aussi aux personnes souffrant de traumatismes cranio-cérébrales comme un coma profond de parler grâce à la musicothérapie. En outre, selon d’autres études, la partie du cerveau qui reconnaît une musique familière reste intacte même si le reste de l’organe est détruit par maladie d’Alzheimer.

De fait, les personnes atteintes par ces deux maux restent sensibles aux musiques liées à des évènements même en étant en phase terminale. Par ailleurs, retenons que l’écoute de la musique agit sur patient de la même manière qu’une technique de relaxation. Cette écoute peut alors avoir, à long terme, un effet sur les patients. D’un autre côté, la musicothérapie active peut favoriser l’implication des patients à leur propre traitement par l’interaction sociale.

La musicothérapie et l’autisme

Depuis 2017, une étude a fixé tout le monde sur le fait que la musicothérapie ne résout pas les problèmes sociaux des enfants autistes. Toutefois, plusieurs chercheurs pensent que la pratique de la musicothérapie permet aux enfants autistes de devenir plus réactifs et flexibles. Ces capacités les amèneront à développer de bonnes compétences sociales et communicationnelles.

Les mêmes études ont conclu que la pratique de la musicothérapie improvisée avec les autistes favorise la production des évènements liés à la joie. Elle favorise aussi l’initiation à l’engagement et à la synchronicité émotionnelle.

La musicothérapie et la maladie Parkinson

De nombreuses études ont été effectuées au sujet du lien entre la musicothérapie et la maladie de Parkinson. Cependant, celles menées en 2016 et en 2017 permettent d’affirmer que le chant améliore le contrôle respiratoire et la déglutition. Or, ces deux fonctions se trouvent entravées par la maladie de parkinson.

En effet, la posture et l’exercice respiratoire que le chant impose participent au renforcement des muscles, la réduction du stress.  Par le biais de la musicothérapie, elles permettent aussi de faire régresser la dépression dont les patients sont sujets souffrant de cette maladie.

La musicothérapie et la réadaptation des victimes d’AVC

À travers une étude dont les résultats ont paru en 2020, des séances de musicothérapie ont un effet accélérateur sur l’humeur et la neuroadaptation des patients. Il s’agit notamment de ceux qui sont victimes d’une séquence d’AVC aiguë. 

En dehors l’amélioration de l’humeur, les participants de cette étude ont présenté des changements dans le cerveau qui ont favorisé l’amélioration de la fonction neuronale. Les chercheurs n’ont pas aussi manqué d’observer une amélioration de leur concentration. Des avancées notables ont également eu lieu sur le plan physique. On pourrait citer l’amélioration de la démarche et de la fonction du bras.

Par ailleurs, les patients ont également été dotés de tablettes à écran leur permettant de jouer à certains instruments. Cela a eu un impact sur la réadaptation de leur main  et a favorisé l’amélioration de l’entraînement cognitif et de la dextérité manuelle.  

Pour finir, le personnel soignant a remarqué une excitation et plus d’engagements auprès des patients. Ces apports les aident à mieux gérer la fatigue, les troubles d’humeur et représentent un gros coup de pouce pour leur rééducation.

La musicothérapie et la dépression

La dépression est aujourd’hui un fléau qui touche environ 264 millions de personnes dans le monde selon l’OMS. Il existe de nombreux remèdes contre ce mal. Mais, peu d’entre elles sont efficaces à long terme et ne présentent pas de lourdes conséquences.

Par conséquent, de nombreuses études sont menées pour trouver des traitements plutôt efficaces et sans effets secondaires. Même si les données recueillies restent insuffisantes, les chercheurs estiment que la musicothérapie a des vertus qui permettent de combattre la dépression. Cette thérapie serait également utile pour restaurer et maintenir une bonne santé et surtout l’expression de soi.

La musicothérapie et ses applications sur les animaux

La zoomusicologie est l’étude des aspects musicaux de la communication et des sons produits et reçus par les animaux. Cette dernière est très utilisée pour maîtriser les effets et les fonctions de la musique dans la vie des animaux.

Chez les animaux domestiques, les chercheurs attestent que l’usage de la musique a un grand potentiel en tant que mesure thérapeutique. Facile à mettre en œuvre, elle présente de nombreux avantages pour la santé des animaux. Il existe d’ailleurs des recommandations spécifiques pour la mise en place d’une zoomusicologie thérapeutique.

Comment se déroule une séance de musicothérapie ?

Vous vous demandez certainement à quoi ressemble une séance de musicothérapie typique. Mais, la réponse ne saurait être très précise en raison du large éventail de services proposé. En effet, la musicothérapie s’adapte à de nombreux types de besoins. De ce fait, pour une séance de musicothérapie, il n’existe aucun ordre typique.

Cependant, des séances individuelles sont proposées. Au cours de ces dernières, le programme est défini en fonction des besoins du patient. Notons que ces séances se passent, soit dans la chambre d’hôpital du patient, soit à son domicile. Les séances de groupes quant à elles, se passent sous forme d’ateliers artistiques.

Avant toute séance, le thérapeute se doit de rencontrer ses patients individuellement ou en groupe. Son choix varie selon leurs motivations. Au cours de cet entretien, le patient exprime ses besoins et ses objectifs. Sur cette base, le professionnel se charge donc de concocter un programme précis.

Avec le temps, des évaluations sont réalisées dans le but de vérifier si le programme répond aux besoins du patient. Mais, notons que ce planning est susceptible de modifiable. En fonction de l’état de santé du patient, de sa réceptivité, et des réponses de son organisme, le thérapeute peut effectuer des ajustements.

Lors des séances, notons qu’il peut arriver que le thérapeute demande au patient de choisir un instrument pour improviser quelque chose. Il peut aussi s’agir d‘un exercice pour taper du pied, chanter, ou produire un son spécifique ou insolite. Quoi qu’il en soit, l’objectif n’est pas de faire une performance musicale extraordinaire. Le but est de permettre au patient d’exprimer son ressenti.

Par ailleurs, en partant d’une approche globale du traitement, le thérapeute peut fixer des objectifs à court terme. À l’aide de petites activités musicales réceptives, il atteint progressivement son objectif et peut mesurer l’avancée. Notons que la durée des séances et le nombre de séances varient selon le thérapeute et son patient. Tout dépend, en réalité, de l’activité pratiquée. Mais, de façon générale, les séances prennent généralement entre 1h et 2h.

Le choix de la musique en musicothérapie 

Il existe une multitude de choix musicaux pour une séance de musicothérapie. Les thérapeutes se trouvent parfois dépassés à force de chercher la musique adaptée pour le patient. Notons que ce qui marche pour l’un patient peut ne pas l’être pour l’autre.

Quoi qu’il en soit, le praticien n’a pas le droit au découragement et à l’abandon. Il a la lourde responsabilité de trouver la composition parfaite selon les objectifs de son client. S’il est réellement qualifié, il peut se baser sur ses connaissances et ses expériences pour dénicher la bonne formule musicale.

Quelles sont les contre-indications à la musicothérapie ?

Il n’existe pratiquement pas de risque à la pratique de musicothérapie. Toutefois, certains patients ressentent certains effets néfastes par rapport à certains types de musiques comme le hard rock et le heavy métal. Pour ces derniers, ces types de musique provoquent un état d’excitation non désiré.

En outre, lors d’une musicothérapie, le volume sonore doit être adapté aux participants et aux circonstances de la séance. Autrement, cela pourrait avoir des effets indésirables. Par ailleurs, il est conseillé de se rendre auprès de professionnels qualifiés et reconnus pour des résultats satisfaisants.

Qu’est-ce qu’un musicothérapeute et comment en devenir un ?

Le musicothérapeute est un professionnel de la musicothérapie. Puisqu’il s’agit d’une art-thérapeute, ce dernier peut être un psychiatre qui choisit d’user de l’art dans ses différentes thérapies. Quoi qu’il en soit, un engagement dans une carrière de musicothérapeute est un réceptacle d’opportunités. Des récompenses sont d’ailleurs décernées aux professionnels qualifiés.

En outre, ces thérapeutes interviennent dans de nombreux milieux, dont les hôpitaux, les EHPAD et les centres psychiatriques. Ils sont aussi retrouvés dans les centres de réadaptation, les maisons de retraite et les garderies éducatives. Mais, il est possible qu’un musicothérapeute installe son cabinet privé pour des consultations tant individuelles qu’en groupe.

Par ailleurs, pour devenir musicothérapeute, il faut un baccalauréat option art ou musique. Les formations sont, néanmoins, ouvertes pour toutes les personnes ayant les qualités requises et la motivation nécessaire. Même si en France le métier de musicothérapeute n’est toujours pas homologué, il existe, cependant, des centres spécialisés capables de délivrer ces genres de services.

Ces centres sont plutôt homologués par la Fédération française de Musicothérapie.  Les programmes disponibles incluent des cours de musique et dans les domaines de la thérapie accompagnée de cours de musicothérapie. La formation professionnelle du thérapeute lui garantit un savoir théorique, clinique et pratique dans plusieurs sous-domaines. Entre autres, on peut citer : la neuropsychologie et la psychologie, la neurophysiologie de musique et la psychopathologie.