Au nombre des affections qui atteignent les poumons, figurent les infections d’origine bactérienne ou virale comme la pneumonie. Cette dernière est une inflammation habituellement infectieuse et auparavant mortelle dans la moitié du rang des infectés. À cet effet, de multiples antibiotiques ont été découverts pour le traitement de ce mal. Mais cela n’empêche pas pour autant de nombreux décès, surtout chez les personnes âgées. Il existe néanmoins quelques mesures de prévention pour réduire l’exposition au risque de pneumonie. Qu’est-ce que la pneumonie ? Quels sont les causes et les symptômes de cette maladie ? Quels traitements et préventions possibles ? Découvrez ici l’essentiel sur la pneumonie.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que c’est la pneumonie ?
La pneumonie est une inflammation du parenchyme pulmonaire, causée souvent par une infection (bactérie ou virus) et parfois par des substances irritantes ou des vomissements inhalés. Les poumons sont constitués des alvéoles qui renferment d’air servant à la respiration chez une personne en bonne santé. En cas de pneumonie, ces poumons sont infectés par les micro-organismes. Cela conduit au remplissage de ceux-ci par du liquide inflammatoire et du pus.
Ce phénomène rend les échanges gazeux difficiles et douloureux. Les poumons sont aussi composés de cinq lobes et dans la majorité des cas, l’infection touche un seul lobe pulmonaire. Cela est un avantage pour le malade en ce sens qu’il ne peut mourir asphyxié. Si la pneumonie atteint uniquement les lobes pulmonaires, elle est qualifiée de pneumonie lobaire et lorsqu’elle touche les bronches, on parle de broncho-pneumonie.
Quel que soit le type de pneumonie, c’est une infection grave, notamment si elle touche les personnes atteintes d’une maladie chronique comme : maladie de foie (hépatite, cancer), insuffisance rénale, maladie de reins, etc. Chez une personne âgée, cette maladie peut constituer une source de décès.
Quels sont les différents types de pneumonie ?
Il existe quatre types de pneumonie et ils diffèrent l’un de l’autre selon leur mode d’apparition.
Pneumonie aiguë communautaire
Une pneumonie est dite aiguë communautaire si l’infection apparaît dans la communauté, c’est-à-dire en dehors du milieu sanitaire. Ce type de pneumonie est le plus fréquent : il est estimé à environ 50% des cas. Plus de 25% des cas observés nécessitent une prise en charge médicale.
Pneumonie d’aspiration
La pneumonie causée par l’inhalation accidentelle des produits irritants (aliments avalés à travers, vomissements) est appelée la pneumonie d’aspiration. Elle survient souvent chez les personnes ayant du mal à avaler suite à un accident vasculaire cérébral ou à la maladie d’Alzheimer par exemple. Ce type de pneumonie atteint également les toxicomanes ou alcoolodépendants qui vomissent, or ils sont dans une situation de conscience altérée.
Pneumonie nosocomiale
On parle de la pneumonie nosocomiale lorsque l’infection apparaît chez une personne ayant été hospitalisée depuis plus de deux jours. Elle touche souvent ceux qui ont été placés sous ventilation respiratoire assistée, accompagnée de l’intubation. Ce type de pneumonie a pour origine les micro-organismes qui résistent aux antibiotiques fréquemment utilisés en milieu hospitalier, et qui rendent le traitement de l’infection difficile. La pneumonie nosocomiale touche également des personnes malades.
Pneumonie à germe opportuniste
La pneumonie à germe opportuniste survient chez les individus immunodéprimés (à cause du VIH, de la chimiothérapie…). Les microbes sources de ces pneumonies sont généralement inoffensifs chez les personnes en bon état de santé. Toutefois, ils peuvent apparaître chez ceux qui ont un système immunitaire affaibli.
Quelles sont les différentes causes de la pneumonie ?
La plupart des pneumonies sont provoquées par des virus, des germes ou des bactéries. Dès que l’infection atteint les alvéoles pulmonaires, l’organisme réagit par une inflammation.
Les bactéries à l’origine des pneumonies
Il existe plusieurs bactéries qui sont à l’origine de la pneumonie.
- Le Steptococcus pneumonie (pneumocoque) : c’est la bactérie la plus sévère et la plus fréquente à l’origine de la pneumonie ;
- Le Legionella pneumophila (légionellose) : la deuxième bactérie source de pneumonie bactérienne grave ;
- La Mycoplasma : ce sont des germes atypiques à l’origine des pneumonies mycoplasmes ;
- Les pseudomonas ou les entérobactéries à l’origine des pneumonies nosocomiales ;
- Le Chlamydia pneumonie : c’est une bactérie transmise par la volière ou les oiseaux d’élevage.
La tuberculose est également une source de la pneumonie bactérienne.
Les virus sources de la pneumonie
Il est estimé qu’environ 50% des cas de pneumonies sont provoqués par les virus, spécialement chez les enfants. Généralement, les pneumonies virales sont moins graves que les pneumonies bactériennes. Au niveau des enfants, les pneumonies dites virales proviennent du virus respiratoire syncytial (VRS). Ce dernier est un virus responsable de l’infection virale respiratoire chez les nourrissons en hiver. Les pneumonies virales chez les adultes sont dues au virus influenza (grippe), parainfluenza, rhinovirus (virus du rhume), VRS, et même herpèsvirus. Un autre virus pouvant provoquer une pneumonie parfois mortelle est le syndrome respiratoire aigu sévère.
Les champignons à l’origine des pneumonies
Les champignons qui peuvent être source de pneumonies sont certains champignons microscopiques tels que : Pneumocystis carinii, Aspergillus, etc. Les infections issues de ces champignons surviennent chez les personnes ayant un système immunitaire déprimé.
Quels sont les personnes et les facteurs de risque ?
La pneumonie est une infection fréquente et le risque de l’attraper est croissant à partir de l’âge de quarante ans. Il est encore plus élevé chez les personnes âgées de plus de soixante-cinq ans. C’est dire que l’effet des pneumonies à pneumocoques chez les personnes de troisième âge est trois plus élevé que chez les adultes. Au niveau de ces derniers, les facteurs de risque observés sont :
- Les immunodépressions : transplantation, chimiothérapies, infection au VIH, anticancéreuse ;
- L’alcoolisme et le tabagisme ;
- L’ablation de la rate (splénectomie) ;
- L’insuffisance rénale chronique.
Les enfants ayant un âge de moins de trois ans peuvent également contracter la pneumonie en raison de la faiblesse du système immunitaire.
La pneumonie est-elle contagieuse ?
La pneumonie est une infection contagieuse et il existe plusieurs manières de transmission. Les bactéries et les virus qui sont souvent présents dans le pharynx ou les voies nasales des enfants peuvent contaminer les poumons dans le cadre d’une inhalation. Ils peuvent également se transmettre à travers des gouttelettes issues des éternuements, de la toux, ou encore par voie aérienne. Les pneumonies sont aussi transmissibles par voie sanguine de la mère au nourrisson, pendant ou après l’accouchement.
Quels sont les symptômes de la pneumonie ?
Les signes les plus remarquables de la pneumonie sont :
- La toux ;
- Les frissons ;
- La fièvre élevée ;
- Les douleurs thoraciques ;
- La dyspnée (essoufflements);
- Les expectorations ;
- La tachycardie.
Les pneumonies virales peuvent présenter les mêmes symptômes que la grippe :
- Les courbatures ;
- La toux ;
- La fatigue ;
- La fièvre ;
- La gêne respiratoire.
Chez les enfants, les pneumonies se manifestent par la toux, les douleurs abdominales aiguës et la respiration difficile. Chez les personnes âgées, les signes de cette maladie peuvent se limiter à la confusion et à la dyspnée.
Quel diagnostic pour la pneumonie ?
Le diagnostic de la pneumonie repose sur :
- L’examen clinique ou le tableau clinique ;
- Le bilan sanguin, afin de rechercher le signe sepsis ;
- La radiographie du thorax, parfois tomodensitométrie du thorax (TDM);
- L’examen cytobactériologique des crachats.
Le médecin peut vérifier si la pneumonie est présente en faisant l’auscultation du thorax avec un stéthoscope. En général, le diagnostic de cette infection est confirmé par la radiographie du thorax, et un TDM si nécessaire. Si le malade présente des symptômes moins graves, le médecin traitant peut décider de faire les soins en fonction des résultats. Dans les cas graves nécessitant une hospitalisation, ils peuvent procéder à des examens d’expectoration ainsi que des prélèvements d’urine et de sang.
Malgré ces examens, l’agent pathogène responsable de la pneumonie peut ne pas être identifié dans la majorité des cas. Il existe néanmoins des signes permettant d’éliminer le diagnostic de pneumonie aiguë communautaire. Il s’agit de la fréquence cardiaque < 100 par min, de la température centrale < 37,9 °C, de la fréquence respiratoire < 30 par min.
Dans le cadre d’un diagnostic difficile, le médecin peut demander un scanner thoracique avec ou sans injection. Plusieurs autres tests peuvent être réalisés en cas d’hospitalisation : hémocultures, examen cytobactériologique des crachats (ECBC), PCR multiplex, PCR simplex bactéries atypiques, antigène urinaire de la légionellose et antigène urinaire du Streptoccocus pneumonia.
Quand consulter un médecin pour la pneumonie ?
Il est important de faire recours au médecin dans n’importe quel cas de suspicion de pneumonie. Dans le cas où vous crachez un mucus de couleur brune ou sang ou encore vous avez du mal à respirer, il s’agit d’une urgence médicale. Il faut donc consulter immédiatement un médecin.
Quels traitements contre la pneumonie ?
Le traitement de la pneumonie est fonction de son origine (bactérie, champignon, virus…). Le médecin fait également référence à l’âge, l’examen physique, l’État de santé de la personne, si nécessaire, les examens complémentaires avant de choisir le traitement approprié.
Le traitement à la maison
Antibiotique pour la pneumonie bactérienne
Au niveau des personnes en bonne santé, la majorité des pneumonies contactées dans la communauté sont prises en charge avec un des antibiotiques de la classe des macrolides tels que : azithromycine, clarithromycine, érythromycine. En effet, il n’est pas nécessaire de se rendre au centre médical. S’il arrivait que l’antibiotique n’ait pas d’effet au bout de quelques jours de traitement, le mieux est de le changer. Toutefois, il est important de faire le traitement jusqu’au bout, comme prescrit.
Antiviraux pour la pneumonie virale
Très souvent, les pneumonies virales guérissent sans une prise en charge médicale. Les antibiotiques n’ont pas de grands effets sur les virus. Les antiviraux comme le zanamivir (Relenza) ou l’oseltamivir (tamiflu) peuvent servir dans certains cas. D’autres médicaments tels que : le paracétamol, l’ibuprofène peuvent être utilisés pour soulager les douleurs thoraciques. La toux quant à elle ne doit pas être traitée complètement, car elle contribue à l’expulsion des sécrétions qui obstruent les bronches. À cet effet, les sirops contre la toux sont à éviter. Il faut plutôt opter pour les astuces naturelles, par exemple prendre de l’eau contenant un peu de miel.
Antifongiques pour les pneumonies dues aux champignons
Les pneumonies provoquées par des champignons microscopiques ou au bacille de la tuberculose peuvent être prises en charge avec des antituberculeux spécifiques ou des médicaments antifongiques.
Kinésithérapie respiratoire
Ce traitement est généralement utilisé pour les personnes souffrant d’une maladie respiratoire chronique. Il permet de désencombrer les voies respiratoires. La Kinésithérapie consiste à faire des mouvements de percussions sur le dos du patient. Cela active la toux et ensuite évacue les sécrétions. Pour y arriver, le malade doit se coucher sur son ventre et avoir le haut du corps en situation oblique vers le bas.
Le traitement à l’hôpital
Dès que la pneumonie devient grave ou le risque de complications est considérable, l’hospitalisation s’avère nécessaire. Les médicaments peuvent donc être administrés par voie intraveineuse aux patients et complétés avec de l’oxygène dans le cas d’un taux d’oxygène sanguin très bas. La plupart des cas pneumonies hospitalisés sont des personnes âgées, des enfants, des bébés ou des personnes ayant un système immunitaire affaibli ou touchées par une maladie chronique.
Les traitements naturels
La pneumonie est une maladie potentiellement grave, il est donc recommandé de ne pas la traiter seule avec des plantes. Il faut plutôt faire recours à la phytothérapie pour accompagner votre traitement par un antibiotique et autres. En ce qui concerne les plantes médicinales, nous avons :
- Bourgeons de sapin : disponible sous forme de bonbons ou sirops ;
- Bouillon blanc : disponible sous forme de tisane ;
- Thym : sous forme de tisane ;
- Pulmonaire : en vente sous forme de tisane ;
- Lierre : disponible sous forme de médicaments ;
- Eucalyptus : sous forme de tisane, sirop, goutte ou huile essentielle.
Ces différentes plantes expectorantes peuvent être utilisées pour traiter ou compléter le traitement de la pneumonie, surtout dans le cadre d’une toux.
Quelles sont les préventions contre la pneumonie ?
Comme mesures de préventions, nous avons le vaccin anti-pneumococcique et antigrippal puis les règles d’hygiène.
Le vaccin anti-pneumococcique et antigrippal
Il est recommandé aux personnes âgées de plus de soixante ans, à ceux qui ont une pathologie chronique, aux alcooliques ou aux déprimées de prendre le vaccin anti-pneumococcique afin de se prémunir contre les pneumonies, en particulier à pneumocoque. Également recommandé pour les enfants, ce vaccin doit être pris tous les cinq ans. De plus, le vaccin contre la grippe protège aussi contre plusieurs pneumonies issues d’une grippe.
Les règles d’hygiène
Pour éviter la propagation ou la contraction de la pneumonie, il faut :
- Se couvrir la bouche en cas d’éternuements ou de toux ;
- Opter pour les mouchoirs à usage unique ;
- Ne pas tenir des rapports sexuels avec un malade ;
- Ne pas utiliser les brosses à dents du malade ;
- Désinfecter les articles du malade avant usage ;
- Se laver les mains après ou avant tout contact avec le malade.
N’oubliez pas non plus d’aérer votre résidence toutes les vingt minutes quotidiennement.
Quelles sont les complications de cette maladie ?
La pneumonie se guérit chez la plupart des malades en deux semaines ou plus, mais quelques complications graves peuvent se présenter. On retrouve entre autres :
- L’abcès au niveau des poumons ;
- Le choc septique : infection générale de l’organisme provoquée par le passage des bactéries des poumons vers le sang ;
- L’épanchement pleural : accumulation de liquide entre les deux feuillets de la plèvre, ce qui engendre la compression du poumon ;
- La détresse respiratoire : la respiration devient difficile dès que les deux poumons sont touchés par la pneumonie.
Cependant, il existe des antibiotiques permettant de limiter les décès qu’autrefois.