Les maladies auto-immunes sont nombreuses et affectent beaucoup de personnes de nos jours. Particulièrement, les arthrites chroniques font parler d’elle à travers les douleurs qu’elles infligent au patient. La forme la plus fréquente est la polyarthrite rhumatoïde. Elle cible précisément les articulations du corps. C’est une maladie qui évolue très rapidement. Elle peut être objet de complications si elle n’est pas vite prise en charge. Pour cela, un diagnostic précoce s’impose pour maximiser les chances du malade. Même s’il est encore difficile, voire impossible de guérir la polyarthrite rhumatoïde, des traitements médicamenteux permettent de contenir la gravité des symptômes et d’améliorer les conditions de vie des personnes atteintes. Cet article vous en dit plus.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que c’est que la polyarthrite rhumatoïde ?
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune. C’est-à-dire que le système immunitaire qui est censé protéger le corps l’agresse au contraire. Cette pathologie commence son attaque par les articulations avant de l’étendre vers les autres parties du corps.
Ce mal attaque environ 0,25 % de la population mondiale. Elle concerne les femmes 3 fois plus que les hommes. Retenez quand même que la polyarthrite rhumatoïde peut toucher tout le monde et à n’importe quel âge. Néanmoins, elle survient généralement entre 40 et 50 ans.
La maladie en question consiste en une inflammation des articulations qui finit par causer d’atroces douleurs. Si la polyarthrite rhumatoïde n’est pas vite diagnostiquée et traitée, elle peut évoluer et provoquer des dommages permanents. Par exemple, les articulations atteintes peuvent à la longue se déformer de façon progressive. Cette déformation commence généralement par les mains.
Comment fonctionne une articulation ?
Une articulation est une sorte de charnière entre deux os, que des ligaments maintiennent ensemble. Tout près d’une articulation, plusieurs muscles se hissent en étant fixés par des tendons. Notons que ce sont les cartilages qui protègent le bout de ces os.
Les articulations sont couvertes et tenues par une capsule. La paroi interne de cette capsule est tendue par la membrane dite « membrane synoviale ». C’est cette membrane qui sécrète le liquide synovial, servant à nourrir et graisser l’articulation et le cartilage. Ledit liquide sert donc à faciliter les mouvements.
Quelles sont les causes de la polyarthrite rhumatoïde ?
Commençons par rappeler que la polyarthrite rhumatoïde est une maladie pendant laquelle le système immunitaire attaque l’organisme. En effet, l’immunité produit des anticorps, encore appelés « auto-anticorps ». Ces auto-anticorps agressent la membrane synoviale, responsable de la sécrétion du liquide synovial. Cette agression amène la membrane à s’épaissir et à sécréter plus de liquide qu’il n’en faut. Le surplus du liquide contient beaucoup d’enzymes inflammatoires anormales. Ce sont ces enzymes-là, qui attaquent l’articulation entière avec les tendons, l’os et les cartilages. D’où le déclenchement de l’inflammation anormale de l’articulation.
Cette inflammation anormale de l’articulation provoque un gonflement en son sein. Ensuite, les enzymes attaquent progressivement la capsule, les ligaments, les muscles, etc. Elles érodent l’os et continuent de détruire l’articulation.
Au cours de ces 20 dernières années, les études sur la polyarthrite rhumatoïde ont beaucoup avancé. Au nombre des trouvailles, on détecte l’implication d’une trentaine de facteurs génétiques dans le déclenchement de cette maladie. Cependant, les chercheurs ont pu démontrer l’implication de deux gènes seulement. Il s’agit du PTPN22 et du HLA-DRB1. Toutefois, il convient de retenir que la polyarthrite rhumatoïde n’est pas une maladie totalement basée sur la génétique. L’implication de la génétique dans son apparition est estimée à environ 30 %.
Les facteurs de risques de la polyarthrite rhumatoïde
Certaines catégories de personnes présentent des dispositions favorables à l’apparition de la polyarthrite rhumatoïde. Les premiers facteurs de risque de cette maladie sont les antécédents familiaux. Comme nous venons de le mentionner, cette maladie est à 30 % basée sur la génétique. Néanmoins, le fait que vous ayez ces gènes n’est pas une condition sine quanone pour que vous en souffriiez. Beaucoup d’autres facteurs peuvent influencer votre état.
Le sexe aussi est un facteur déterminant dans l’apparition de ce mal. Les femmes y sont 3 fois plus exposées que les hommes. On note aussi l’implication de certaines hormones. En effet, les changements hormonaux peuvent faciliter le déclenchement de la polyarthrite rhumatoïde. On parle des changements hormonaux comme celles qui interviennent avant, pendant et après une grossesse, lors de l’allaitement, pendant la prise de certains contraceptifs, etc.
Par ailleurs, l’âge peut également prédisposer à la polyarthrite rhumatoïde. Certes, il n’y a pas d’âge pour développer cette pathologie. Cependant, on reconnaît que le vieillissement expose les patients à ce mal. Il se déclenche plus souvent vers l’âge de 40 à 60 ans.
L’environnement aussi est un facteur de risque. Certaines infections peuvent provoquer la polyarthrite rhumatoïde. Mais il n’est pas possible de se faire contaminer, car elle n’est pas contagieuse.
Enfin, des experts ont démontré que les personnes tabagiques sont à même de souffrir de ce mal. Le tabagisme est capable même de l’aggraver dans certains cas.
Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde
En général, les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde apparaissent progressivement avant de se propager. Cette propagation peut prendre des semaines ou des mois selon le cas. Tout commence par une polyarthrite rhumatoïde à la main avant l’attaque des autres articulations. Du coup, le patient ressent :
- Raideur et douleur au niveau des articulations ;
- Gélification momentanée des articulations (pendant une heure environ, soit le matin au réveil) ;
- Rougeur et sensation de chaleur dans les articulations ;
- Difficultés à bouger les articulations concernées ;
- Etc.
Ces symptômes sont plus intenses la nuit au point où les patients en perdent le sommeil, ou le matin dès le réveil. Ils sont souvent accompagnés de fatigue, fièvres, perte de poids, perte d’appétit, etc. Il arrive même que des bosses se forment sous la peau au niveau des mains, des coudes, des pieds. On note aussi que les articulations concernées sont souvent gonflées.
Quelles sont les articulations concernées par la polyarthrite rhumatoïde ?
Cette pathologie peut s’attaquer à toutes les articulations du corps. Cependant, elle concerne souvent les articulations comme celles des poignées, des coudes, des genoux, des chevilles, des épaules, etc. Elle touche beaucoup plus les petites articulations comme celles des mains, des doigts et celles des pieds…
Évolution de la polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde évolutive grave est différente d’un individu à un autre. Il est donc difficile de prédire comment la maladie peut évoluer chez un patient précis. Dans la majorité des cas, la polyarthrite rhumatoïde évolue de manière intermittente. Elle connaît des périodes de crise et des périodes de repos où les symptômes diminuent ou s’estompent complètement. À chaque période de crise, la maladie s’aggrave et détruit progressivement les articulations.
On note même que dans 20 % des cas, la polyarthrite rhumatoïde finit par paralyser le patient, le rendant invalide. Il existe des types de polyarthrites rhumatoïdes très agressives. Ces dernières attaquent non seulement les articulations, mais aussi les autres organes comme : les poumons, le cœur, les reins, les vaisseaux. Ces formes de polyarthrite rhumatoïde peuvent mettre la vie du patient en péril.
Par ailleurs, on relève aussi que dans 10 ou 15 % des cas, la maladie disparaît au bout de quelques semaines. Chez d’autres patients encore le mal disparaît pendant de longues années avant de réapparaitre. Ces améliorations sont dues aux dernières avancées dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde. Les recherches ont aussi permis de découvrir une polyarthrite rhumatoïde à évolution bénigne. Dans ces cas, le patient ressent peu de douleurs et ne subit pas de déformation au niveau des articulations.
Complications possibles de la polyarthrite rhumatoïde
Si cette maladie n’est pas prise en charge dans son évolution, elle peut créer des complications qu’il serait difficile de contenir. La première complication possible se traduit par la déformation des articulations. À titre illustratif, on dit que les orteils se déforment « en marteau » ou que les doigts se déforment en « boutonnière » ou en « col de cygne ».
Ces déformations sont suivies de la perte de dextérité. Dès lors, il devient horriblement difficile de faire de petits gestes comme : tenir un crayon, tourner une poignée de porte, déformer un chiffon, etc. Le problème peut persister au point de rendre le patient invalide et l’obliger à utiliser un fauteuil roulant.
Les complications peuvent s’étendre aux autres organes en dehors des articulations. Elle peut provoquer le syndrome de Gougerot-Sjögren (une sécheresse dans les yeux et la bouche). À cette étape, on peut aussi constater :
- Des problèmes au niveau des poumons ;
- Des atteintes des yeux ;
- Des infections ;
- Des attaques des nerfs ;
- Des problèmes du cœur et des vaisseaux ;
- Des nodules rhumatoïdes, etc.
Au vu de ces complications, la polyarthrite rhumatoïde peut diminuer l’espérance de vie de 5 à 10 ans si elle n’est pas vite traitée. Pour les éviter, il importe de vite détecter le mal pour administrer les traitements adéquats.
Comment diagnostiquer la polyarthrite rhumatoïde ?
Si vous ressentez un ou plusieurs de ces signes ci-dessus cités, consultez un médecin le plus tôt possible. En réalité, il n’existe pas de test dédié pour un diagnostic précis de la polyarthrite rhumatoïde. Pour la détecter, le médecin pourrait ausculter vos articulations et posera des questions sur vos antécédents familiaux. Il peut arriver qu’il vous demande une prise de sang pour des examens afin de discerner les inflammations.
Par ailleurs, le professionnel peut faire des radiographies pour appréhender les potentielles lésions au niveau des articulations. S’il conclut que vous souffrez d’une polyarthrite rhumatoïde, il vous recommandera les services d’un rhumatologue qui saura quel traitement vous administrer.
Divers traitements contre la polyarthrite rhumatoïde
Jusqu’à ce jour, il est impossible de guérir la polyarthrite rhumatoïde. Du moins, les recherches sont toujours en cours en ce sens. Mais en attendant, il existe des traitements pour freiner l’évolution de la maladie et offrir de meilleures conditions de vie aux patients.
Le premier traitement consiste en la prise de médicaments immunosuppresseurs. Ils permettent d’inhiber l’action des auto-anticorps qui causent le problème. On prescrit aussi des anti-inflammatoires non stéroïdiens et des stéroïdes pour calmer les douleurs. Mais la plupart des médicaments qu’on conseille sont des anti-rhumatismaux.
La deuxième possibilité réside dans les thérapies. En effet, la kinésithérapie fait des merveilles en ce sens. Par les différents exercices proposés, elle aide les patients à retrouver leurs forces et les fonctions musculaires.
En dehors de ces traitements, on distingue aussi une procédure médicale dénommée : arthrocentèse. Elle consiste à prélever le liquide qui détruit les articulations à l’aide d’une seringue.
En dernier recours ou selon le niveau d’évolution du mal, les médecins ont recours à la chirurgie. Ils usent de l’arthroplastie, un procédé qui permet de réparer une articulation défectueuse. Il peut s’agir de la remplacer par une toute nouvelle.
La polyarthrite rhumatoïde est un mal qu’on continue de découvrir. Dès que vous ressentez un de ses symptômes, rendez-vous immédiatement chez un médecin pour le diagnostic et pour vite suivre le traitement adapté.