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La protonthérapie : Déroulement, Avantages et Effets secondaires

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La protonthérapie : Déroulement, Avantages et Effets secondaires

Forme de radiothérapie extrêmement précise, la protonthérapie permet de traiter les tumeurs situées proches des organes sensibles chez les personnes adultes et les enfants. C’est une technique qui repose sur l’utilisation des faisceaux de protons. Qu’appelle-t-on protonthérapie et comment se déroule-t-elle ? Retrouvez ici l’essentiel à savoir sur la protonthérapie.

Présentation de la protonthérapie

Parmi les formes de radiothérapie les plus abouties, se trouve la protonthérapie. Autrefois, celle-ci était développée pour les tumeurs intracrâniennes et les tumeurs localisées au niveau de l’œil.

Cependant, avec le progrès de la science et de la technique, la protonthérapie a évolué, avec un élargissement des indications. Compte tenu de sa capacité à localiser et à neutraliser avec précision les tumeurs, cette technique revêt un certain intérêt. De plus, au cours de l’exécution de cette technique, les tissus biologiques environnants sont moins exposés aux dommages. C’est justement pour cette raison qu’elle est préférée, au détriment de la radiothérapie conventionnelle. Par ailleurs, la protonthérapie est recommandée aux patients pédiatriques.

Pour la petite histoire, le premier domaine dans lequel la protonthérapie a fait ses preuves fut le traitement du cancer de l’œil, en particulier les mélanomes de l’œil. Avant l’apparition de la protonthérapie, le seul traitement qui existait pour ce type de cancer était l’extraction de l’œil. Aujourd’hui, la protonthérapie figure dans la liste des techniques permettant de soigner sans mutilation cette tumeur. Cependant, l’usage de la protonthérapie se trouve limité à certains patients et à certains cancers.

Grâce à la protonthérapie, lorsqu’il est question de traiter des tumeurs localisées à proximité d’organes sensibles, les médecins, particulièrement les radiothérapeutes ont en leur possession, un rayonnement à la balistique très précise.

Déroulement d’une séance de protonthérapie

Étant donné qu’elle est très précise, la protonthérapie exige un positionnement précis du sujet malade. Pour ce fait, il existe plusieurs étapes de prétraitement qui favorisent ce bon positionnement. La protonthérapie s’exécute sur quatre jours consécutifs, en quatre séances. Le traitement est effectué soit :

  • Par une association photonsprotons ;
  • Par protons, exclusivement.

Le médecin opère des examens préliminaires avant le traitement proprement dit. Généralement, il s’agit des examens d’imagerie. En effet, ces examens visent à délimiter avec précision, les contours de la tumeur dont il est question ainsi que ceux des organes situés à proximité. Par la suite, les radiophysiciens et les dosimétristes seront chargés de :

  • Déterminer le nombre de faisceaux ainsi que leurs caractéristiques ;
  • Déterminer la meilleure balistique.

Pour cette opération, ils se servent d’un logiciel spécifique appelé Traitement Planning System (TPS).

Il existe deux étapes nécessaires avant la réalisation d’un traitement de protonthérapie. Il s’agit :

  • De la contention et la pose de bille (première étape) ;
  • De la simulation (seconde étape).

La contention et la pose de bille

La contention et la pose de bille constituent la première étape avant une séance de protonthérapie. Cette première étape de prétraitement vise à préparer le patient, afin que ce dernier puisse être positionné avec précision durant les jours du traitement. Pour y arriver, les médecins font recours à l’utilisation d’un système de contention personnalisé et des repères radio-opaques.

 La contention

Le plus souvent, c’est un masque facial en forme plastique thermoformé. Le médecin le met dans l’eau chaude, afin de le ramollir. Il le pose ensuite sur le visage du sujet malade. Ainsi, le visage de ce dernier sera moulé. Au cours de son refroidissement, le masque gardera la forme du visage du patient. Cette pratique permettra de repositionner la tête du patient de la même manière, et ceci à chaque séance. La contention est appliquée lors des examens d’imagerie par résonance magnétique et durant les examens d’imagerie scanner.

Les repères métalliques

Les repères métalliques contrôlent l’installation quotidienne du sujet malade en protonthérapie. Pour ce fait, le médecin insère dans la boîte crânienne du patient, des repères radio-opaques. Ce sont généralement des vis en titane ou des billes en or. Les repères radio-opaques sont implantés sous anesthésie locale ou générale, dans l’os crânien. Cette intervention est effectuée par un chirurgien ou un radiothérapeute. Ces repères radio-opaques sont facilement observables sur les radiographies traditionnelles du crâne, ainsi que sur les coupes de scannographie.

Les clips en ophtalmologie

Cette intervention est réalisée par un ophtalmologue. Ce dernier est chargé de disposer des clips au patient, sous anesthésie générale ou locale. Ces clips ont un diamètre qui mesure environ 2 millimètres. Ils sont observables à l’aide d’une radiographie standard.

La simulation

Lors de la simulation, la personne malade est installée dans des conditions de traitement. Elle est réalisée des jours avant l’examen proprement dit, et dure entre 01 heure et 02 heures.

De ces deux étapes, découle le traitement de la protonthérapie. Sa durée d’exécution dépend de la tumeur dont il est question. Le traitement des tumeurs de l’œil s’exécute en 4 séances sur 4 jours successifs. Quant aux tumeurs intracrâniennes, elles nécessitent une séance par jour sur plusieurs semaines. La séance du traitement proprement dit est similaire à celle de la simulation. Elle débute par des séries de clichés radiologiques. Ainsi, la position du sujet malade sera contrôlée et si possible ajustée. Cette mise en place dure en moyenne 35 minutes par faisceau.

Des caméras de surveillance sont installées pour visualiser l’intérieur de la salle d’intervention. Les médecins en charge de l’examen sont en mesure de communiquer avec le patient, à l’aide d’un interphone. Au cours de la protonthérapie, il se peut que durant un laps de temps, le patient ne ressente ni froid, ni douleur, ni chaud, ni pression.

Quels sont les cancers traités par la protonthérapie ?

La protonthérapie avait fait ses premières preuves à travers le traitement des mélanomes de l’œil chez un patient adulte. Aujourd’hui, elle est capable de traiter, à l’instar de certains cancers de l’œil, des tumeurs cervicales. Adultes comme enfants peuvent bénéficier de ce traitement (protonthérapie).

Mélanome de l’œil

C’est l’une des plus fréquentes tumeurs de l’œil. Le mélanome de l’œil survient rarement sur la conjonctive, l’iris ou les paupières. Il apparaît habituellement sur le blanc de l’œil appelé la choroïde. Les thérapies classiques n’ont pas montré leur efficacité contre cette tumeur. Tout de même, il est bien évidemment possible de réaliser une énucléation par chirurgie, ce qui n’est pas le cas avec la protonthérapie. En effet, celle-ci maintient le globe oculaire avec une vision utile dans la majorité des cas. Son traitement s’exécute pendant 4 jours successifs.

Chordomes et Chondrosarcomes

Les médecins conseillent la protonthérapie pour traiter les tumeurs intracrâniennes. Les chondrosarcomes représentent des tumeurs rares. Ils proviennent des cartilages. Quant aux chordomes, ils sont localisés au niveau de la base du crâne. Ces deux tumeurs se développent très lentement. Elles peuvent affecter les enfants comme les adultes. Cependant, les adultes sont plus à risque de développer ces tumeurs.

Outre ces deux types de cancers, la protonthérapie est efficace pour traiter certaines tumeurs chez les enfants. Elle est capable de réduire l’exposition des tissus sains (qui se trouvent non loin de la tumeur), ainsi que le risque de deuxième cancer chez l’enfant. Au nombre des tumeurs pouvant être traitées par la protonthérapie chez les enfants, on peut citer :

  • Les médulloblastomes (tumeurs survenant entre 3 ans et 8 ans chez l’enfant. Elles se développent très rapidement. Elles sont localisées au niveau de l’encéphale.) ;
  • Les gliomes (tumeurs localisées dans la région de la moelle épinière et de l’encéphale) ;
  • Les craniopharyngiomes (ce sont des tumeurs situées au niveau de la zone de l’hypophyse) ;
  • Les rhabdomyosarcomes (tumeurs très courantes se développant dans la région des cellules musculaires striées, on les observe au niveau du cou et de la tête) ;
  • Les épendymomes (tumeurs se développant en tout point du système nerveux central. Les enfants ayant en moyenne 5 ans, sont les plus à risque) ;
  • Le neuroblastome (tumeur extra cérébrale très répandue, affectant le plus souvent les enfants ayant moins de 2 ans. Cette tumeur attaque principalement l’abdomen).

La réussite de la protonthérapie dépend de plusieurs facteurs, en particulier le positionnement précis du patient. La réussite de ce facteur nécessite l’utilisation d’un masque de contention (pour immobiliser le patient) et celui d’un tableau robotisé. Le patient est installé en 20 minutes environ. Étant donné qu’il est difficilement envisageable de maintenir immobile un enfant, les médecins font simplement recours à l’anesthésie générale.

Effets indésirables de la protonthérapie 

En dépit de ses multiples avantages, la protonthérapie induit néanmoins quelques effets secondaires. Ceux-ci varient d’un patient à un autre. Les effets indésirables de la protonthérapie dépendent de la nature de la tumeur, ainsi que de la dose de protons et photons administrée.

Pour les tumeurs localisées au niveau de l’œil, les premiers effets secondaires sont supportables et rares. Néanmoins, il peut être question d’un œdème de la paupière. De plus, durant les deux heures qui précèdent le traitement, une vision floue peut survenir chez le patient. Celle-ci serait liée au collyre anesthésique.

En ce qui concerne les tumeurs intracrâniennes, les effets indésirables peuvent être :

  • La fatigue (peu importante, pouvant disparaître avec un repos et quelques exercices doux) ;
  • La perte de l’appétit et du goût (pouvant survenir de manière indépendante et susceptible de s’améliorer progressivement durant les jours qui précèdent le traitement) ;
  • L’inflammation des muqueuses ;
  • La dépression et l’anxiété ;
  • Les maux de tête et les vomissements ;
  • La rougeur de la peau ;
  • La chute des cheveux.

Cependant, en cas de manifestation de ces symptômes, il est recommandé de se rendre à l’hôpital pour recevoir un traitement adéquat dans les temps.