L’enfant est exposé à un grand nombre de maladies parmi lesquelles les maladies ophtalmologiques. Au nombre de celles-ci, figure l’amblyopie, un trouble visuel plus remarqué chez les plus petits. Elle se déclare pendant la maturation du système visuel (entre 0 et 10 ans). Encore appelé « œil paresseux », l’amblyopie consiste en une altération de la qualité de la vision chez l’enfant. Ce mal est si sérieux que s’il n’est pas pris en charge avant l’âge de 7 ans, il peut conduire à une perte totale de la vue. C’est pourquoi il importe de bien connaître ses causes, symptômes et moyens de traitement. Ce billet vous dit tout sur cette anomalie des yeux.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que c’est que l’amblyopie ?
L’amblyopie est une maladie qui attaque les enfants dès leur plus jeune âge. Elle se caractérise par la différence d’intensité visuelle entre les deux yeux. En effet, l’un des deux yeux n’arrive pas à bien capter les images. Pour cela, les images que l’œil envoie au cerveau sont de très faible qualité. Avec cette différence entre deux images reçues, le cerveau n’arrive pas à les superposer. Ainsi, ce dernier choisit d’ignorer les images captées par l’œil défaillant. Si elle n’est pas vite prise en charge, cette dégradation évolue progressivement au point de devenir définitive. Il est donc possible que l’enfant devienne complètement aveugle.
L’amblyopie touche environ 3 % de la population dès les premiers mois et parfois dès la naissance. Elle est la première cause de l’affaiblissement visuel chez l’enfant.
Les différentes formes d’amblyopie
Généralement, on distingue plusieurs formes d’amblyopie. La forme la plus connue est l’amblyopie fonctionnelle.
L’amblyopie fonctionnelle
Il s’agit habituellement d’un défaut visuel qui commence dès l’enfance. Un seul œil est capable de capter et de transmettre des images au cerveau pour traitement. Le second qualifié de « paresseux » est ignoré par le cerveau. Les autres formes étant extrêmement rares, le terme médical « amblyopie » fait directement penser à l’amblyopie fonctionnelle.
L’amblyopie organique
Très souvent, elle est causée par une anomalie située au niveau du globe oculaire. Il peut s’agir de la cataracte qui touche principalement la cornée, le cristallin, la rétine, etc. Il peut également être question d’un glaucome congénital ou d’un dysfonctionnement des voies optiques.
L’amblyopie profonde
On parle d’amblyopie profonde lorsque l’acuité visuelle de l’œil paresseux est inférieure à 1/10 selon l’échelle de Monoyer. L’échelle de Monoyer est très souvent utilisé par les ophtalmologues pour jauger la qualité de la vision. L’amblyopie profonde correspond au niveau le plus faible.
L’amblyopie bilatérale
L’amblyopie bilatérale est diagnostiquée lorsqu’elle touche les deux yeux en même temps. L’enfant atteint de cette forme d’amblyopie a une acuité visuelle générale inférieure à la normale pour son âge. La qualité de la vision est partiellement améliorable par le port de lunettes dédiées.
L’amblyopie relative
L’amblyopie relative est la différence des acuités visuelles entre les deux yeux. Selon que la différence est grande, on distingue : l’amblyopie relative légère, l’amblyopie relative moyenne et l’amblyopie profonde.
L’amblyopie Strabique
L’amblyopie Strabique correspond à l’amblyopie couplée d’une déviation de l’œil concerné de son axe du regard (phénomène appelé strabisme). Elle est considérée comme une partie de l’amblyopie fonctionnelle. Il est important de noter que ce n’est pas forcément l’amblyopie qui cause le strabisme. Cependant, l’inverse est vrai.
L’amblyopie congénitale
On parle d’amblyopie congénitale lorsque l’enfant présente les signes dès la naissance. Le diagnostic peut se faire rapidement.
Quelles sont les causes de l’amblyopie
Les causes d’une amblyopie diffèrent selon la forme. Néanmoins, on distingue trois causes principales pour tous les types.
La première est le strabisme, une déviation de l’œil de son axe de regard. L’œil perçoit alors des images relativement floues.
La deuxième réside dans les troubles de la réfraction. Encore appelées « problèmes de focalisation », elles se manifestent par une hypermétropie, une vision floue des objets proches. Elles peuvent aussi se manifester par astigmatisme qui n’est rien d’autre qu’une déformation de la cornée.
La dernière est l’obstruction de l’axe du regard. Elle se situe entre la surface de l’œil et la rétine. Elle survient généralement dans le cadre d’une cataracte congénitale. Elle se manifeste par une opacité totale ou partielle du cristallin.
Quels sont les facteurs de risque de l’amblyopie ?
Certaines personnes sont plus exposées à l’amblyopie que d’autres. Rappelons que cette maladie touche les enfants avant l’âge de 2 ans. Il existe des facteurs qui favorisent son développement. Il s’agit entre autres de :
- L’hypermétropie (c’est le plus grand facteur de risque) ;
- La prématurité ;
- Les antécédents familiaux de trouble de réfraction ;
- La trisomie 21 ;
- Les malformations ;
- Les troubles neuromoteurs ;
- L’infirmité motrice au niveau du cerveau.
Les personnes qui présentent ces prédispositions sont plus exposées à l’amblyopie.
Quels sont les symptômes de l’amblyopie ?
Le symptôme le plus classique dans le cas de l’amblyopie est la perte de vision unilatérale. Dès son plus bas âge, l’enfant peut se plaindre de troubles de vision. Il peut avoir une perception floue des objets qu’ils soient proches ou éloignés de lui.
Les spécialistes affirment que le strabisme et l’amblyopie sont très liés. Le strabisme peut donc être un signe à prendre en compte. Il arrivera que l’enfant voie les images en double ou suivant une autre direction.
Par ailleurs, on peut craindre une amblyopie lorsque l’enfant plisse souvent les yeux, lorsqu’il se couvre un œil. Aussi, quand en regardant, ses deux yeux voient dans deux différentes directions.
Nous vous conseillons de consulter un médecin ophtalmologue dès l’apparition de ces signes ci-dessus cités.
Comment diagnostiquer l’amblyopie ?
Les troubles visuels sont les premiers indices de l’amblyopie. Dès que vous remarquez ces signes chez l’enfant, conduisez-le directement chez un médecin ophtalmologiste. Ce dernier saura effectuer un dépistage efficace pour détecter s’il s’agit d’une amblyopie.
Le dépistage en question sera basé sur des tests de mesure de l’acuité visuelle à travers une échelle.
Le professionnel considère qu’un œil est amblyope lorsqu’il existe une différence d’acuité visuelle s’élevant à au moins 2/10. À titre illustratif, si l’œil droit présente une acuité visuelle de 9/10 alors que celle de l’œil gauche est de 5/10, alors l’œil gauche est amblyope.
À ce titre, on distingue plusieurs degrés d’amblyopie. On parle d’amblyopie légère lorsque l’acuité visuelle de l’œil amblyope est inférieure ou égale à 6/10. Elle est modérée lorsque l’acuité est comptée en 2/10 et 5/10. On diagnostiquera une amblyopie profonde dans le cas où l’acuité visuelle de l’œil concerné est inférieure ou égale à 1/10.
Néanmoins, il a été prouvé que ces tests de mesures ne sont pas à prendre en compte chez un enfant très jeune. Les ophtalmologues ont donc recours à l’analyse des réflexes pupillaires. Pour cela, ils utilisent le photodépistage qui consiste à enregistrer les réflexes pupillaires en usant d’une caméra.
Notifions que plus le dépistage est précoce, plus le traitement a de chance d’être efficace. Il est plus difficile de traiter l’amblyopie chez un adulte. À partir d’un certain âge, le mal devient irréversible. Ainsi, l’amblyopie peut rendre aveugle.
Comment traiter l’amblyopie ?
L’objectif principal de amblyopie traitement est d’atteindre l’isoacuité, c’est-à-dire l’égalité entre les acuités visuelles des deux yeux.
Dans tous les cas, des lunettes sont prescrites à l’enfant. Elles permettront de corriger les maux comme l’hypermétropie, l’astigmatisme, la myopie, etc. Pour un résultat probant, les parents doivent veiller au port permanent des lunettes par l’enfant.
Dans le cas d’une amblyopie organique, le port des lunettes sera accompagné d’une amblyopie opération. Celle-ci permettra de traiter la pathologie (comme la cataracte congénitale et les autres cités ci-dessus) qui l’a causé.
Pour toutes les autres formes, il existe un traitement bien connu qui a déjà fait ses preuves. Il s’agit de l’occlusion de l’œil non amblyope. L’œil dominant est caché avec cache adhésif pour susciter le développement visuel de « l’œil paresseux ». La première partie consiste à un traitement d’attaque. À cette étape, l’occlusion de l’œil dominant est permanente (24 h/24). Le nombre de semaines que cette étape doit durer est égal au nombre d’années déjà vécu par l’enfant. L’enfant de 3 ans subira l’occlusion complète pendant trois semaines.
Après cette étape, une mesure de l’acuité visuelle s’impose pour vérifier si l’isoacuité est atteinte. Dans le cas échéant, le médecin démarre la phase du traitement d’entretien. Cette étape consiste en une régression progressive du temps journalier de l’occlusion (16 h/jour, 12 h/jour, puis 8 h/jour, etc.). Cette phase peut durer plusieurs mois. Elle peut aussi être remplacée par l’usage d’un filtre semi-opaque sur le verre correcteur de l’œil dominant.
Conjointement à ce traitement, il est important d’effectuer un examen sous Skiacol ou Atropine tous les 6 mois. Il permettra d’adapter la correction optique chez l’enfant au fur et à mesure.
On retient que la durée globale du traitement est difficile à déterminer au début. Elle dépendra de l’évolution chez chaque patient.
Comment prévenir l’amblyopie ?
Il n’est pas possible de prévenir l’amblyopie chez l’enfant. Toutefois, vous pouvez contrôler régulièrement la vision de votre enfant chez un ophtalmologue. Souvenez-vous, seul le diagnostic précoce permet d’assurer un traitement efficace.
En cas de diagnostic positif d’une amblyopie, le suivi scrupuleux des recommandations de l’ophtalmologue vous permettra de prévenir les complications.