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L’anhédonie : Causes, Symptômes et Traitements 

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L’anhédonie : Causes, Symptômes et Traitements 
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Les troubles neuropsychiatriques affectent de plus en plus de personnes. Cependant, ils sont mal connus du grand public et causent de ce fait des dommages sur tous les plans. C’est le cas de l’anhédonie, un problème qui déconnecte son sujet de son entourage. Le mal est si profond qu’il convient d’en apprendre davantage à son sujet. Qu’est-ce que l’anhédonie et quelles en sont les causes ? Comment se manifeste-t-elle et comment en venir à bout ? Ce billet vous dit tout sur cette maladie.

Définition et description de l’anhédonie

Le mot « anhédonie » vient de deux mots grecs « a » qui signifie « sans » et « hêdonê » qui veut dire « plaisir ». Cette terminologie a été introduite en 1896 pour désigner la perte de la capacité de ressentir tout plaisir et intérêt. Cela permet aujourd’hui de définir l’anhédonie comme la diminution ou la quasi-disparition subjective de l’aptitude à ressentir du plaisir pour des expériences qui étaient pourtant excitantes et agréables par le passé.

Certes, la perte d’intérêt ou de plaisir pour une chose peut arriver naturellement ou peut être due à autre chose. Mais l’anhédonie est plus souvent un symptôme de la dépression et d’autres troubles mentaux comme la schizophrénie, la maladie de Parkinson, la psychose, etc.

On distingue deux types d’anhédonie : l’anhédonie physique et l’anhédonie sociale. La première est une référence à la perte progressive de la capacité d’éprouver du plaisir dans la pratique des activités physiques. L’intéressé n’a plus du goût pour les pratiques comme le sexe, la nourriture, le toucher, la musique, etc.

L’anhédonie sociale quant à elle, est l’inhibition du plaisir provenant des interactions avec la famille, les amis, proches et autres êtres vivants. Cette dernière prive le sujet des plaisirs que lui procuraient les discussions, les travaux collaboratifs, la chaleur des relations interpersonnelles, etc.

De nouvelles données ont conduit à la catégorisation de deux autres types d’anhédonies : l’anhédonie consommatoire (appréciation de ce l’on fait) et l’anhédonie de motivation ou par anticipation (envie de faire quelque chose).

Les causes de l’anhédonie

L’anhédonie n’est pas une pathologie en soi. Elle est soit le résultat d’un problème de l’organisme, soit le symptôme d’un mal plus dense.

Elle résulte par exemple de la dépendance par rapport à une ou plusieurs substances, des accidents vasculaires cérébraux, la dépression, l’anxiété, l’altération des circuits de la récompense et du plaisir, etc. Elle peut être le symptôme direct de maladies comme : la schizophrénie, le syndrome de stress post-traumatologique, la maladie de Parkinson, et bien d’autres maladies chroniques.

Il est difficile de décrire ce qui se passe exactement dans le cerveau d’un patient atteint. De récentes données permettent d’affirmer que l’anhédonie est liée à différents processus cognitifs. Ces processus sont pris en charge par des circuits neuronaux situés pour la plupart dans le striatum ventral et au niveau des régions corticales préfrontales.

Les manifestations de l’anhédonie

Le mal se manifeste par plusieurs signes clairement visibles. Ils dépendent du type d’anhédonie dont le patient souffre.

L’anhédonie physique se manifeste par la perte du plaisir que procurent les activités physiques. L’anhédonie sociale pousse le patient à se détacher de tout son entourage vivant.

D’un autre côté, sachez que l’anhédonie de motivation inhibe toute envie ou excitation à faire quelque activité que ce soit. Alors que l’anhédonie consommatoire lui enlève toute appréciation des choses qu’il se résout à faire. On note généralement une absence totale d’émotion pour les évènements passés, présents et même futurs.

Quelle est la différence entre l’anhédonie et l’aboulie ?

Beaucoup ont tendance à confondre l’anhédonie à l’aboulie. Cependant, vous devez savoir que l’aboulie est un terme beaucoup plus vaste que l’aboulie. Elle regroupe l’anhédonie de motivation et un autre trouble clinique dénommé « apathie ».

Comment diagnostiquer l’anhédonie ?

Dès l’apparition des signes, évitez de faire un autodiagnostic. L’anhédonie peut être le symptôme de plusieurs troubles neuropsychiatriques. Il est conseillé de consulter un médecin le plus tôt possible.

Le professionnel de la santé qualifié, pourrait réaliser une série d’entretiens cliniques. Il se basera aussi sur différentes échelles d’évaluation pour établir le diagnostic de l’anhédonie. Ces différents tests vont lui permettre de discerner les composantes présentes de l’anhédonie et mesurer la dimension ainsi que l’ampleur du mal. C’est à base des résultats obtenus qu’il envisage un traitement.

Comment traiter l’anhédonie ?

Pour traiter l’anhédonie, il faut d’abord en connaître la cause. C’est son origine qui permettra au médecin d’orienter les traitements.

Cependant, on peut aborder le traitement sous un autre angle en substituant le mal à un symptôme. Cette solution est difficile, mais relativement efficace. Actuellement, les spécialistes utilisent des antidépresseurs associés à la dopamine. C’est l’un des rares traitements qui donnent une lueur d’espoir. Cependant, les antidépresseurs dopaminergiques ne sont pas très nombreux sur le marché.

Par ailleurs, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont aussi prometteuses. On les accompagne d’exercices spécifiques qui consistent à travailler la capacité à ressentir de plaisir. Au cours de ces exercices, le patient imagine ce qui pourrait lui faire plaisir en amont, comme en aval.

En outre, certains patients se retrouvent de mieux en mieux après un changement de mode de vie. Entre autres changements possibles, on peut citer : le changement de régime alimentaire, la méditation, le yoga, une amélioration de la gestion du temps pour permettre au patient de tirer plus de profits de sa vie.

Quelques conseils pour lutter contre l’anhédonie

Il est possible d’améliorer le mode de vie des personnes atteintes de l’anhédonie pour rendre le mal plus supportable. Pour commencer, pensez à passer des nuits complètes de sommeil sous des couvertures lestées. Contrôlez votre alimentation. Mangez des aliments équilibrés et surtout ceux qui sont riches en sérotonine. Vous en trouverez dans des aliments comme le chocolat et les fruits frais.

« Le sport, la santé », dit-on ! La pratique des exercices sportifs pourrait améliorer votre santé. Aussi, devrez-vous être positif en vous concentrant uniquement sur des évènements heureux qui se présentent. Tournez-vous vers les thérapies comme la Gestalt-thérapie. Essayez d’autres techniques comportementales.

L’anhédonie est un mal qu’il importe de prendre au sérieux le plus tôt possible. Dès l’apparition des premiers signes, n’hésitez pas à consulter un médecin.