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Quelles sont les complications du cancer de la prostate?

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Quelles sont les complications du cancer de la prostate?
Cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est un cancer très répandu chez l’homme, et d’après les prévisions, il pourrait devenir la première cause de décès. Lorsque les cellules de la prostate deviennent cancéreuses, cela provoque l’apparition de légers symptômes qui peuvent conduire à la réalisation d’un diagnostic.

Par contre, lorsque le cancer n’est pas immédiatement détecté ou s’il n’est pas bien pris en charge, il peut entraîner d’importantes complications. Quelles sont donc les complications du cancer de la prostate ? Quels sont les facteurs à risque ?  

Hypercalcémie

Le calcium est un élément très important pour l’organisme. Le corps s’en sert notamment, pour renforcer le squelette et les dents. Le calcium est aussi important pour le muscle cardiaque et le système nerveux. Ainsi, la régulation du taux de calcium dans le corps se fait grâce aux reins et aux deux hormones que sont, la parathormone et le calcitriol.

L’hypercalcémie est la présence d’une quantité de calcium supérieure à la moyenne dans le sang. La moyenne pour un taux optimal de calcium dans le sang est de 2,60 mmol/L. Au-dessus, on peut parler d’hypercalcémie évidente. Néanmoins, le cancer de la prostate n’est pas la seule cause d’hypercalcémie. La quantité de calcium dans le sang peut aussi devenir alarmante, en cas de maladie rénale ou de surconsommation de vitamine D, notamment à travers des médicaments.

Les symptômes les plus courants en cas d’hypercalcémie sont :

  • La constipation ;
  • La polyurie ;
  • Une faiblesse intense ;
  • Des vomissements ;
  • Etc.

En présence de ces symptômes, il faut immédiatement effectuer un diagnostic et prendre en charge l’hypercalcémie, car celle-ci peut avoir de graves conséquences. Cette complication du cancer est à l’origine de nombreux troubles cardiaques et peut même entraîner la mort.

Compression de la moelle épinière (compression médullaire)  

La compression de la moelle épinière est un phénomène caractérisé par la pression d’une forme de tumeur sur la moelle épinière. En cas de compression médullaire, la quantité de sang qui arrive à la moelle épinière est réduite. Ce symptôme est intimement lié à un autre : la métastase.

En effet, la compression de la moelle épinière est, le plus souvent, la conséquence d’une métastase qui s’est propagée à la colonne vertébrale.

Dans certains cas, la douleur représente le seul symptôme perceptible de la compression médullaire. Une évolution significative de la tumeur cancéreuse peut accentuer la sensation de douleur, aussi bien au niveau du dos que du cou. Plus tard, celle-ci peut s’étendre jusqu’aux bras. Une sensation d’engourdissement, une incontinence urinaire ou une constipation sont aussi d’autres symptômes récurrents.

Le traitement d’une compression médullaire peut avoir la priorité sur celui du cancer de la prostate. Il est important que ce mal soit pris en charge au plus vite. En effet, si la moelle épinière subit des dommages irréversibles, la qualité de vie du patient ne sera plus jamais la même. Pour éviter une invalidité permanente, les médecins préconisent des corticostéroïdes, une intervention chirurgicale ou une radiothérapie externe. 

Dysfonction érectile

Les nerfs chargés d’assurer la réponse érectile chez l’homme sont situés près de la prostate. Une tumeur cancéreuse à cet endroit, peut entraîner leur dysfonctionnement ou les endommager. La dysérection peut aussi être une conséquence des traitements du cancer de la prostate.    

Incontinence urinaire

L’incontinence urinaire n’est pas une maladie, mais un symptôme souvent associé à un mal chronique (dans le cas présent, le cancer de la prostate). Elle est caractérisée par des pertes d’urine, à n’importe quel moment de la journée. L’individu qui manifeste ce symptôme perd totalement le contrôle de sa vessie.

Lorsque ce symptôme n’est pas vite pris en charge, il peut entraîner des inflammations de la partie génitale et une récurrence d’infections urinaires. Pour cela, il est recommandé d’utiliser des tampons absorbants, de pratiquer des exercices de Kegel et de se rendre régulièrement aux toilettes. Un cancer de la prostate au stade avancé, peut entraîner plusieurs types d’incontinence urinaire.

L’incontinence urinaire à l’effort

Chez certains hommes atteints du cancer de la prostate, il suffit d’une forte pression sur l’abdomen ou d’une forme d’effort physique, pour que de l’urine (en faible quantité) s’échappe de l’appareil urinaire. L’incontinence urinaire à l’effort entraîne donc un écoulement de l’urine, même en l’absence d’une envie réelle d’uriner.

L’incontinence par regorgement

En cas de cancer de la prostate, l’urine peut sortir d’elle-même, sans la volonté du malade, lorsque la vessie est pleine. Ce type d’incontinence urinaire survient généralement, lorsque la vessie n’est plus en mesure de se contracter à cause d’une faiblesse musculaire.

L’incontinence totale    

On parle d’incontinence urinaire totale, lorsque la vessie ne peut plus jouer son rôle de réservoir d’urine. Dans ce cas, l’écoulement se fait de manière discontinue, de jour comme de nuit.

Insuffisance rénale aigüe  

Une insuffisance rénale aiguë est un dysfonctionnement de la fonction rénale chez un individu. La conséquence directe de cette anomalie est une accumulation de l’urémie dans le sang. Les premiers symptômes de l’insuffisance rénale aiguë sont, une diminution significative de l’urine ou une absence totale de celle-ci.

Cette complication du cancer de la prostate se manifeste également à travers un surpoids évident, des problèmes cardiaques, des vomissements, etc.

Toutefois, même lorsque les symptômes sont évidents, il faut toujours procéder à un diagnostic. Les différents examens existants sont : la biopsie rénale, l’imagerie par résonance magnétique, un test APS, une analyse de l’urine, etc.

L’insuffisance rénale aiguë peut avoir de très graves conséquences. Les plus récurrentes sont le développement d’un œdème aigu, l’hyperkaliémie, la péricardite, etc.

Les reins sont des organes indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Lorsqu’ils connaissent un dysfonctionnement avancé, il faut s’attendre à des conséquences graves. Une insuffisance rénale aiguë liée à un cancer de la prostate, peut donc entraîner la mort prématurée de la personne qui en souffre.

Métastase

Lorsqu’un cancer atteint un certain stade, il n’est pas rare de le voir se propager à d’autres organes. Le cancer de la prostate n’en fait pas exception. La métastase est le nom donné à ce déploiement des cellules cancéreuses vers les autres parties du corps. Il faut également savoir que tous les cancers peuvent entraîner une métastase.

Métastase – © Crédit : informationhospitaliere.com
Métastase – © Crédit : informationhospitaliere.com

Par ailleurs, un cancer de la prostate ne se transforme pas obligatoirement en métastase. La manifestation de cette complication prend en compte plusieurs éléments tels que la taille du cancer, son évolution, etc.

Lorsque les cellules d’un cancer grandissent, elles se divisent souvent et migrent vers d’autres organes. Celles-ci se servent de différents canaux, tels que le système lymphatique, les tissus et le sang.

Cependant, les métastases ne se ressemblent pas pour tous les cancers. Les cellules cancéreuses du cancer de la prostate par exemple, ont pour habitude de se propager aux os, les affaiblissant considérablement.

Pour diagnostiquer une métastase du cancer de la prostate, les médecins procèdent généralement à un bilan d’extension. Cet examen permet d’avoir une idée précise de l’évolution de la tumeur cancéreuse, et sa possible propagation à d’autres organes. La biopsie et l’IRM peuvent également être envisagées.

Cancer de la prostate : quels sont les facteurs à risque ?

Le cancer de la prostate apparaît rarement avant 50 ans. Par contre, les hommes beaucoup plus âgés courent le risque de le développer. Cependant, l’âge est loin d’être le seul facteur à risque.

Les facteurs avérés

Parmi les facteurs de risques avérés, on retrouve :

  • Les antécédents familiaux ;
  • L’origine ethnique ;
  • L’obésité ;
  • La grande taille à l’âge adulte ;
  • Etc.

En ce qui concerne la grande taille à l’âge adulte chez l’homme, ce n’est pas la taille qui est à l’origine du risque, mais plutôt la vitesse de croissance pendant la période de l’enfance.

Les facteurs nutritionnels

Plusieurs études pointent du doigt les aliments riches en graisses, même si pour le moment, le mécanisme par lequel ils favorisent l’apparition d’un cancer de la prostate n’a pas encore été élucidé. Certaines recherches affirment également qu’une consommation élevée de produits laitiers et un régime alimentaire avec un taux de calcium élevé, peuvent aussi entraîner un cancer de la prostate. Au-delà de 50 ans, il faut également éviter les viandes rouges et l’alcool.

Les facteurs de risque environnementaux et professionnels

La question des facteurs environnementaux est toujours sujette à débat. Il en est de même pour les facteurs à risque professionnels. Toutefois, certaines études avancent qu’une exposition à des produits chimiques tels que l’arsenic et le cadmium, pourrait accentuer le risque de développer un cancer de la prostate.

Dans le domaine de l’agriculture, un lien a déjà été établi entre l’utilisation d’une certaine catégorie d’insecticides et le cancer de la prostate.

Les autres maladies de la prostate

Même si elle est la plus connue de toutes, le cancer n’est pas la seule maladie de la prostate. Il y a également l’hypertrophie bénigne de la prostate et la prostatite.

L’adénome de la prostate

L’adénome de la prostate ou l’hypertrophie bénigne de la prostate est une augmentation significative de la prostate. Etant une maladie bénigne, elle est donc sans risque. Elle ne doit pas être confondue à un cancer de la prostate.

Les causes d’une hypertrophie de la prostate sont nombreuses. Si certains spécialistes mettent en cause l’âge, d’autres évoquent également des prédispositions génétiques parmi les facteurs à risque. Les symptômes les plus marquants d’un adénome de la prostate sont :

  • Des problèmes de miction ;
  • Des dysfonctionnements urinaires ;
  • Une incontinence urinaire ;
  • La présence de sang dans l’urine ;
  • Etc.

L’adénome de la prostate peut aussi entraîner d’importantes complications telles qu’un blocage urinaire ou des infections. Quant au diagnostic, il peut se faire de plusieurs façons. Dans un premier temps, le spécialiste peut procéder à un examen physique, puis envisager un toucher rectal ou des analyses sanguines.

Il existe aujourd’hui plusieurs solutions pour traiter une hypertrophie bénigne de la prostate. Si les symptômes de la maladie ne sont pas agressifs, il suffit généralement d’apporter un certain nombre de modifications à son hygiène de vie. Les médecins interdisent notamment la consommation de toute forme de liquide avant le coucher.

On peut également recommander l’arrêt des produits contenant de la caféine. Par ailleurs, même si les symptômes ne sont que légers, une personne atteinte d’adénome de la prostate est constamment sous surveillance. Cette mesure permet aux médecins de prendre des mesures, lorsque les signes deviennent alarmants.  

Dans ce cas, les spécialistes peuvent recommander des médicaments, tels que les alpha-bloquants et les inhibiteurs. Les premiers sont capables de décontracter les muscles autour de la prostate, et ainsi faciliter l’écoulement de l’urine.

Quant aux inhibiteurs, ils peuvent contribuer à réduire la taille de la prostate. Le traitement médicamenteux n’est pas toujours efficace. La chirurgie devient donc la seule option pour guérir de l’adénome de la prostate.

La prostatite

La prostatite est une inflammation de la prostate. Elle peut être aigüe ou chronique. Dans le premier cas, la cause est souvent d’origine bactérienne. Une infection sexuellement transmissible peut par exemple provoquer ce type de prostatite.

Par contre, une prostatite chronique est généralement la conséquence d’une pathologie de la prostate. Il existe plusieurs différences entre une prostatite aigüe et une prostatite chronique.

Les symptômes d’une prostatite aigüe sont par exemple les frissons, des douleurs lombaires et des pics de fièvre. Quant à la prostatite chronique, elle provoque surtout des dysfonctionnements urinaires et érectiles.

Si elle n’est pas vite traitée, une prostatite peut entraîner un certain nombre de complications. Elle peut par exemple, se transformer en rétention urinaire ou en abcès. Quant à la prostatite, c’est la plus susceptible de se transformer en cancer de la prostate.

Les médecins s’appuient surtout sur les causes et le type de prostatite pour effectuer leur diagnostic. En plus de l’examen physique, il y aura également des analyses de sang pour déterminer la présence d’IST. En outre, le diagnostic de la prostatite peut également nécessiter une échographie de la prostate.

Pour traiter la prostatite, on fait généralement appel à un traitement médicamenteux, notamment à des antibiotiques, des antalgiques et des anti-inflammatoires. Ceux-ci ne sont pas sans effets secondaires, mais ils se surmontent facilement. Les médecins peuvent également recommander une modification des habitudes alimentaires.