Pathologie intestinale due à des vers intestinaux, les géohelminthiases sont responsables de plusieurs maux. En effet, l’infection aux vers de géohelminthiases, quel qu’en soit le type, bouleverse tout l’organisme. En plus de douleurs abdominales et de saignements, ces vers peuvent empêcher la croissance d’un enfant voire bloquer son tube digestif. Dans les formes les plus sévères, une chirurgie peut être nécessaire. Cependant, cette affection encore mal connue mérite qu’on y mette la lumière. Quelles sont donc les causes des géohelminthiases ? Quels sont leurs modes de transmission ? Quels sont les traitements préventifs et curatifs possibles ?
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que les géohelminthiases ?
Définition de la pathologie
Les géohelminthiases sont des vers intestinaux qui infectent généralement les enfants. Environ huit cents et neuf cents millions d’enfants à travers le monde entier, sont infectés par ces vers intestinaux. Cette maladie affecte beaucoup plus les enfants vivants en Asie et en Afrique.
Différents types
Il existe trois différents types de ces vers intestinaux que sont :
- L’ascaris (le vers rond) ;
- Le trichocéphale ;
- L’ankylostome ; comportant deux espèces (Necator americanus et Ancylostoma duodenale).
Ces différents types de vers sont souvent connus sous le terme de géohelminthiases. Ils attaquent les enfants et les femmes en âge de procréer. Fort de cela, les enfants et les femmes enceintes vivant dans les zones endémiques doivent beaucoup faire attention. Cela passe par la prise de certaines précautions hygiéniques et d’un traitement préventif.
Description de la géohelminthiase
Plus de 1,5 milliard de personnes, soit près de 24 % de la population mondiale sont infectées par des géohelminthiases. Ces dernières se retrouvent surtout dans les régions tropicales et subtropicales, particulièrement en Afrique subsaharienne, en Amérique et en Chine. C’est une infection causée par les parasites intestinaux (ascaris).
Toutefois, ce parasite se transmet aussi dans des zones où l’hygiène n’est pas respectée ou reste insuffisante. Les vers de ce parasite vivent dans les intestins et provoquent de graves conséquences sanitaires et digestives. Ils empêchent l’absorption des nutriments et donc, provoquent un ralentissement de la croissance et du développement physique. Ces vers peuvent aussi provoquer des douleurs intestinales chez les enfants et les femmes infectés.
Les causes des géohelminthiases
Différentes espèces de vers parasitaires sont les causes de cette pathologie. Les géohelminthiases sont contractées par les œufs de parasite présents sur les sols. Plus précisément, elles sont causées par le contact avec un sol infecté par des excréments humains contaminés.
Comment se transmettent les géohelminthiases à l’être humain ?
Ce mal est transmis par des œufs présents dans les excréments des personnes contaminées. La plupart de sa transmission se produit, lorsqu’une personne a son pied en contact direct avec un sol contaminé.
En effet, les œufs contenus dans les selles éclosent sur le sol, libérant des larves qui poursuivent leur développement. Elles se développent et atteignent un stade où elles peuvent facilement traverser la peau humaine. Ainsi, dès qu’ils ont l’occasion d’être en contact avec un humain, ils se dirigent vers les intestins. Ils y siègent et deviennent des vers adultes dans l’intestin.
Les vers adultes présents dans les intestins produisent des milliers d’œufs chaque jour. Mis à part cette forme de transmission, il en existe également bien d’autres. Cette pathologie peut aussi se transmettre autrement :
- Les œufs des parasites intègrent l’organisme, par consommation d’une nourriture souillée. Cela arrive souvent en cas de défaut d’hygiène pendant la cuisson ;
- Les œufs intègrent l’organisme aussi par consommation d’une source d’eau contaminée. Surtout si l’eau n’a subi aucun traitement avant d’être consommée.
Par ailleurs, il n’existe pas de transmission directe entre deux personnes, à partir de selles évacuées sur-le-champ. Ceci parce que, les œufs des parasites excrétés dans les selles doivent d’abord subir une maturation à l’air libre. Cette maturation dure trois semaines environ et permet enfin à ces œufs d’être infectieux.
Cependant, certaines espèces de vers de ce mal ne se multiplient pas dans l’organisme humain. Il s’agit des vers :
- A. lumbricoides ;
- T. trichiura :
- Ankylostomes.
Dans le cas de ces vers, la transmission ne peut s’effectuer qu’après un contact direct avec des larves capables d’infecter. Cela se produit généralement dans l’environnement de vie naturel du parasite. Par contre, l’espèce S. stercoralis peut se multiplier dans l’organisme de l’homme et chez les sujets immunodéprimés. Sa multiplication n’est pas contrôlée et reste très dangereuse voire mortelle.
Quels sont les symptômes des géohelminthiases ?
Cette maladie présente surtout de graves conséquences sur l’état nutritionnel des personnes qu’elle attaque. Sa gravité et ses symptômes dépendent du nombre et de l’espèce de vers qui attaquent. Par conséquent, l’infection de la maladie peut être de faible intensité ou de forte et de grave intensité.
Il faut noter que l’infection de faible intensité peut rendre les sujets asymptomatiques. En effet, les personnes dont l’infection est de faible intensité ne présentent généralement pas de souffrance particulière. Toutefois, l’infection sans symptôme n’est pas moins dangereuse et ne doit pas être prise à la légère.
En revanche, les infections de plus forte intensité peuvent présenter comme symptômes, des diarrhées et douleurs abdominales, une malnutrition. Elles peuvent aussi présenter un état général de malaise et de faiblesse, un ralentissement de croissance et du développement physique.
Quant aux personnes dont l’infection est de très forte intensité, elles peuvent développer des obstructions intestinales. Cela peut nécessiter dans certains cas, une intervention chirurgicale. En effet, les vers vivent du sang de l’hôte. Cette situation entraîne un manque de sang et de protéines chez certains patients. Il peut aussi avoir une anémie suite à des hémorragies intestinales chroniques, dues à la présence des parasites.
En outre, l’infection par l’espèce S. stercoralis peut faire apparaître une morbidité dermatologique et gastro-intestinale. Ces maux sont associés à une malnutrition chronique, lorsqu’il s’agit d’un enfant. Les enfants infectés peuvent aussi développer une anémie, une asthénie et un ralentissement de croissance.
Lorsqu’il s’agit des femmes enceintes infectées par l’espèce ankylostome, elles peuvent présenter une anémie. Cette anémie pourrait avoir une incidence négative sur le poids du nouveau-né et sur ses chances de survie. Toute femme enceinte doit se faire suivre par un médecin et effectuer des bilans périodiques à titre préventif. Cela est d’autant plus nécessaire, si elle vit dans un milieu à risque.
Quelles sont les complications possibles d’une infection de géohelminthiases ?
Les géohelminthiases détruisent de plusieurs façons, l’état nutritionnel des personnes qui les contractent. Cette maladie connaît au fur et à mesure des complications comme suit :
- Au premier stade, elle provoque une perte de sang et de protéines. Ceci parce que, les vers de ces parasites ne vivent que des tissus de l’homme, notamment le sang ;
- Au deuxième stade, les vers augmentent la malabsorption des nutriments. Les espèces ascaris peuvent s’approprier une grande partie de la vitamine A dans l’intestin ;
- Au troisième niveau, certaines espèces des géohelminthiases provoquent une réduction de l’apport nutritionnel et une diarrhée ou une dysenterie :
- Au quatrième stade, le système immunitaire est complètement affaibli. Il peut conduire à un syndrome de dissémination et à la mort, en absence d’un traitement adapté et rapide.
Ce mal est diagnostiqué par la détection des œufs des parasites dans les selles. Il existe plus de 267 millions d’enfants d’âge préscolaire dans des zones où le risque de transmission est élevé. Par ce constat, la mise en place de mesures préventives et de traitements est primordiale.
Quelles mesures de prévention peut-on prendre contre les géohelminthiases ?
Afin d’empêcher toute contraction des géohelminthiases, plusieurs mesures sont à prendre. A cet effet, il est conseillé d’éviter rigoureusement de faire ses besoins au sol, dans l’environnement à l’air libre. Pour cela, il faut suivre les mesures suivantes :
- Faites toujours les besoins dans les latrines ;
- Entretenez correctement les latrines ;
- Pratiquez le lavage des mains après chaque toilette ;
- Nettoyez soigneusement les mains avant les repas ;
- Nettoyez correctement les légumes avant préparation et maintenez une bonne hygiène à la cuisine ;
- Protégez vos pieds en ne restant pas pieds nus contre le sol ;
- Instaurez des initiatives d’éducation en santé et l’hygiène.
Quels sont les traitements recommandés contre les géohelminthiases ?
Le traitement pour lutter contre les vers parasites des géohelminthiases est surtout basé sur une thérapie médicamenteuse. Il s’agit d’un traitement au vermifuge, administré à l’ensemble des personnes à risque dans les zones endémiques. La consommation de ces médicaments ne nécessite aucun diagnostic préalable. Cette thérapie permet de faire régresser la transmission de façon générale.
De plus, un traitement périodique doit être administré aux personnes habitant les zones à risques. Il s’agit là d’une mesure recommandée par l’organisation Mondiale de la Santé, afin d’éradiquer le mal. Cela permet aussi de protéger les personnes vulnérables qui sont à forts risques. Les principales cibles de ce traitement périodique sont les suivantes :
- Les enfants d’âge préscolaire ;
- Les enfants d’âge scolaire ;
- Les femmes en âge de procréer ;
- Les femmes enceintes, allaitantes ;
- Les adultes effectuant des activités de haut risque.
Il est en effet recommandé d’administrer périodiquement à ces personnes, un traitement avec l’albendazole afin de contrôler des géohelminthiases. La prise périodique d’albendazole vise à réduire durablement l’intensité des infections. De plus, cela aide à réduire la capacité de transmission chez les personnes infectées.
La lutte contre cette maladie liée à l’espèce S. stercoralis doit nécessiter le traitement à l’ivermectine. L’ivermectine peut se procurer en pharmacie ou par une distribution relevant des initiatives étatiques.
Par ailleurs, il existe d’autres médicaments qui traitent efficacement cette maladie : l’albendazole 400 mg et le mébendazole 500 mg. Ce sont des médicaments très populaires et connus par la plupart des personnes, surtout celles vivant dans une zone à risques.
En effet, ils sont efficaces, disponibles dans la plupart des pays et peu coûteux. De plus, ils ont moins d’effets secondaires. L’albendazole et le mébendazole sont parfois fournis sous forme de dons à l’ensemble des pays à risques, pour les traitements.
Un autre avantage de ces traitements est qu’ils peuvent être facilement effectués lors des journées sanitaires dans les écoles. Ces endroits sont parfaits pour administrer le traitement à un grand nombre d’enfants. Aussi, il s’agit d’un cadre propice aux activités d’éducation dans le domaine de la santé et de l’hygiène.