Les problèmes liés au comportement alimentaire atteignent de plus en plus de français. La plupart des individus qui en souffrent n’en sont pas nécessairement conscients. Ainsi, il est indispensable de savoir reconnaître les manifestations de ces troubles alimentaires. Cela permet ainsi d’apporter une solution adaptée à chaque cas, mais aussi de déterminer la source du problème.
Sommaire de l'article
Définition des troubles du comportement alimentaire ou TCA
Appelés également troubles des conduites alimentaires, les TCA servent à identifier les anomalies qui se rapportent au comportement alimentaire.
Ces perturbations sont considérées comme anormales, car elles sont différentes des pratiques alimentaires des personnes vivant dans le même environnement. Elles peuvent également entraîner des effets négatifs sur la santé physique et mentale de la personne concernée.
Il existe alors trois principaux troubles du comportement alimentaire.
La boulimie
Ce type de TCA correspond à une crise alimentaire durant laquelle une personne ressent le besoin de consommer une grande quantité de nourriture. Par conséquent, un individu peut ingurgiter jusqu’à 3000 kcal durant sa crise de suralimentation.
Cette forme de TCA est aussi appelée boulimie nerveuse. Il s’agit plus exactement d’un trouble psychiatrique qui s’accompagne d’un besoin irrépréhensible de consommer de la nourriture en grande quantité. Il faut noter que cette frénésie alimentaire n’est pas permanente. Cette dernière se manifeste uniquement durant les crises.
La boulimie se caractérise également par la sensation de perte de contrôle du sujet. Ce dernier ressent ainsi de la honte et se sent coupable d’avoir consommé autant d’aliments. C’est à la suite de cela qu’il va adopter des comportements inappropriés destinés à éviter de prendre du poids et donc d’éliminer les calories ingurgitées.
Pour cela, les individus concernés vont jusqu’à se faire vomir afin d’évacuer tous les aliments qu’ils ont consommés. Certains prennent des médicaments tels que les laxatifs, les diurétiques, les purgatifs…) D’autres se consacrent excessivement à la pratique d’exercice physique ou au jeûne. C’est ainsi que sont déterminés les deux types de boulimies :
- La boulimie purgative
- La boulimie non purgative
Il faut savoir que chez la personne boulimique, ce rapport pathologique avec la nourriture survient de manière répétitive ainsi que durable. À part cela, les crises peuvent aussi durer quelques minutes ou au contraire s’étaler sur plusieurs heures.
L’anorexie mentale
Ce trouble du comportement alimentaire a comme particularité une perte de poids intentionnelle initiée par le sujet. Ainsi, comme tous les autres TCA, l’anorexie entraîne des conséquences négatives sur la vie de l’individu. Elles concernent notamment la santé mentale, mais aussi la santé physique de la personne.
Il faut noter que l’anorexie mentale est différente de la simple anorexie. Cette dernière est uniquement associée à une perte d’appétit temporaire. Elle survient suite à certains évènements angoissants et traumatisants que l’individu a vécus.
Contrairement à cela, l’anorexie mentale consiste surtout à se sous-alimenter, c’est-à-dire à consommer moins que les besoins physiologiques de l’individu. Cette pratique naît d’une fausse perception du sujet sur son corps. En effet, ce dernier pense qu’il doit perdre du poids ou qu’il ne doit en aucun cas en prendre, même s’il est déjà très amaigri. En d’autres termes, l’anorexie regroupe ainsi les éléments suivants :
- Le besoin du sujet d’être très mince et la peur d’être gros
- Une grande préoccupation de l’individu concernant son poids ainsi que sa morphologie
- Une image déformée de son corps
- Une obsession anormale pour la nourriture
- Un manque de confiance en soi accompagnée d’une dévalorisation de l’image corporelle
L’hyperphagie boulimique
Tout comme la boulimie, l’hyperphagie se caractérise également par une surconsommation d’aliments. Néanmoins, à la différence de la boulimie, ce TCA ne s’accompagne pas d’un épisode de purge ou de culpabilité. Il faut noter cependant que des périodes de régimes et de jeûnes peuvent néanmoins survenir.
Dans ce TCA, la quantité d’aliments consommée ingérée par le sujet ne correspondent ni aux critères énergétiques, ni métaboliques. De cette manière, l’hyperphagie boulimique est souvent associée à l’obésité. En effet, le surpoids survient assez rapidement et l’individu devient facilement obèse. Par ailleurs, la surconsommation d’aliments répond plus à un besoin psychologique plutôt que physiologique.
L’hyperphagie boulimique touche toutes les catégories d’âges et tous les sexes. Elle peut évoluer vers d’autres pathologies plus graves telles que :
- L’hypertension
- Le diabète type II
- Le cancer
- La cholestérolémie
Comment reconnaître un trouble du comportement alimentaire ?
Différents signes et symptômes permettent d’identifier un trouble du comportement alimentaire. Reconnaître ces éléments est utile afin de pouvoir assurer une prise en charge efficace de chaque TCA. Il faut souligner que le dépistage d’un TCA à un stade précoce permet d’éviter les différentes conséquences dangereuses de celui-ci.
D’un point de vue général, les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire présentent quelques symptômes similaires. Ces derniers peuvent être évidents, mais sont aussi quelques fois subtils et méritent une plus grande attention de la part de l’entourage. Ces signes concernent :
- Une considération importante du nombre de calories consommées, de son alimentation, de son poids ou de son image corporel ;
- Un changement significatif dans ses habitudes alimentaires
- Une tendance à vouloir manger seul voire un retrait social
- Une faible estime de soi
- Une considération erronée de sa morphologie et de son poids
- Un refus de reconnaître d’avoir un TCA
D’autres symptômes plus spécifiques servent ensuite à déceler si l’individu souffre de boulimie ou plutôt d’anorexie mentale ou d’hyperphagie boulimique.
En cas d’anorexie mentale
Le premier signe d’alerte d’une anorexie mentale est un amaigrissement manifeste avec un Indice de Masse Corporelle inférieur à 17,5. Néanmoins, le sujet va tout de même considérer qu’il est trop gros et qu’une perte de poids est nécessaire. Chez certaines personnes, cela se traduit notamment par un refus de garder un poids normal. L’anorexie mentale concerne aussi les personnes qui sont tout le temps préoccupées par leurs poids ainsi que leur taille.
Les personnes qui souffrent de ce TCA vont aussi consommer des aliments en quantité réduite et sauter des repas. Il arrive aussi que ces individus suivent des régimes restrictifs, parfois accompagnés d’exercices physiques très intenses. D’autres sujets vont s’alimenter de manière sélective. Ils vont par exemple éviter le gras et le sucré et favoriser les aliments moins riches et moins rassasiants.
Le fait de subir fréquemment des malaises inexpliqués est aussi un signal d’alerte concernant l’anorexie mentale. À part cela, d’autres signes tels que l’aménorrhée ou l’absence de règles peuvent aussi être le signe d’une anorexie mentale.
Signes d’alertes de la boulimie
La boulimie se traduit par un besoin de manger au-delà de la sensation de faim, et ce, de manière incontrôlée. Elle apparaît aussi lorsque le sujet préfère manger en secret ou entre les repas. Après cela, il va alors ressentir un sentiment de culpabilité et procéder ainsi à des comportements dits compensatoires.
Ces derniers consistent surtout à réaliser des gestes purgatifs en utilisant des laxatifs ou autres médicaments. Certaines personnes vont même jusqu’à se faire vomir ou à prendre des pilules amaigrissantes. L’entraînement intensif est aussi un signe qui laisse penser à la boulimie.
Il faut savoir que les crises de boulimies surviennent au moins une fois par semaine et s’étalent parfois sur plusieurs jours. La présence de caries dues aux vomissements fréquents est aussi un signe de la boulimie. La personne peut aussi avoir un gonflement derrière la mâchoire. Une fluctuation du poids de manière importante est aussi un signe d’alerte de la boulimie.
Reconnaître l’hyperphagie boulimique
L’hyperphagie boulimique est le moins connu des TCA. Pour cela, elle est souvent confondue avec la boulimie. Elle apparaît généralement avec un surpoids ou une obésité. Tout comme pour la boulimie, la personne va avoir une frénésie alimentaire, mais sans comportements compensatoires.
D’ailleurs, ces crises de boulimie surviennent aussi au moins une fois par semaine. Durant ces dernières, le sujet peut manger de manière incontrôlée jusqu’à ressentir une distension abdominale douloureuse. Il présente également un sentiment de culpabilité et du dégoût de soi ainsi que de la dépression.
Qui peut diagnostiquer un TCA ?
Le fait de poser un diagnostic avéré est essentiel pour une prise en charge efficace de chaque TCA. Pour cela, il faut alors se tourner vers des médecins. Ces derniers vont déceler le trouble et apporter ensuite les traitements nécessaires pour l’éradiquer en profondeur.
Généralement, une équipe médicale composée de médecins, mais aussi de psychiatre, de pédiatre, de psychologue et de pédopsychiatre peut être requise pour ce type de traitement. Chacun de ces professionnels assure un rôle spécifique dans l’élimination du trouble du comportement alimentaire.
L’intervention d’un diététicien peut aussi être nécessaire afin de montrer la meilleure façon de s’alimenter. Ce professionnel va ainsi créer une approche en fonction des personnes, mais aussi des TCA à traiter. Un accompagnement est aussi fourni pour remettre le sujet vers son poids de forme. Dans le cas d’une boulimie, un menu type ou un plan de repas est aussi établi par le diététicien. Le but est d’éliminer toute frustration liée à l’alimentation.