Dans l’organisme, il est tout à fait normal de retrouver des leucocytes dans l’urine. Lorsque ceux-ci sont présents en quantité importante, on parle de leucocyturie. Quels sont les facteurs pouvant favoriser un excès de leucocytes dans l’urine ? Comment peut-on la traiter ? Décryptage dans ce billet.
Présentation de la leucocyturie
La leucocyturie est un terme médical qui décrit la présence excessive de globules blancs (leucocytes) dans l’urine. En général, l’urine ne contient pas de leucocytes en quantité significative, mais en cas d’infection ou d’inflammation dans le système urinaire, les leucocytes peuvent être présents en plus grand nombre.
La leucocyturie peut être un signe d’infection urinaire (qui est une affection courante causée par la présence de bactéries dans la vessie ou les voies urinaires). En outre, elle peut également être due à d’autres affections, telles qu’une inflammation de la vessie, des calculs rénaux ou une maladie rénale. Dans tous les cas, la détection de la leucocyturie lors d’une analyse d’urine peut être un indicateur important pour les médecins dans le diagnostic et le traitement des maladies du système urinaire.
Les types de leucocyturie
La leucocyturie existe sous deux formes : une forme aseptique et une forme septique. La leucocyturie septique est une augmentation du nombre de globules blancs dans l’urine causée par une infection bactérienne du système urinaire. Par contre, la leucocyturie aseptique est une augmentation du nombre de globules blancs dans l’urine sans la présence de bactéries.
Elle peut être causée par d’autres facteurs tels que des calculs rénaux, une inflammation de la vessie, une maladie rénale, un traumatisme, une intervention chirurgicale ou un cathétérisme urinaire. Les symptômes de la leucocyturie aseptique varient en fonction de la pathologie ou du facteur en cause.
Les causes de la leucocyturie
La leucocyturie est souvent causée par une infection urinaire, laquelle correspond à la présence de bactéries dans la vessie, l’urètre ou les reins. En plus des infections urinaires, d’autres causes courantes de leucocyturie comprennent :
- Les calculs rénaux ou les calculs de la vessie, qui peuvent provoquer une irritation et une inflammation du système urinaire ;
- Une inflammation de la vessie, également appelée cystite interstitielle, qui peut causer des douleurs et des envies fréquentes d’uriner ;
- Une maladie rénale, telle que la glomérulonéphrite, qui provoque une inflammation des glomérules rénaux et peut entraîner une fuite de protéines et de globules blancs dans l’urine ;
- Une infection sexuellement transmissible, telle que la chlamydia ou la gonorrhée, qui peut se propager dans le système urinaire ;
- Une tumeur ou une autre affection pouvant causer une obstruction dans les voies urinaires.
La leucocyturie peut donc avoir plusieurs causes, allant des infections urinaires aux affections plus graves.
Les personnes à risque
La leucocyturie peut affecter tout individu, quel que soit l’âge ou le sexe de ce dernier. Toutefois, certains individus sont plus prédisposés au développement d’une leucocyturie que d’autres. Les personnes à risque de leucocyturie comprennent :
- Les personnes atteintes de maladies rénales telles que la néphrite interstitielle ou la pyélonéphrite, sont plus susceptibles de développer une leucocyturie ;
- Les femmes : elles ont un risque plus élevé de développer une leucocyturie en raison de leur anatomie. Les femmes ont un urètre plus court que les hommes, ce qui peut faciliter la propagation des bactéries et l’infection des voies urinaires ;
- Les personnes atteintes de diabète : elles sont plus susceptibles de développer des infections urinaires, ce qui peut entraîner une leucocyturie ;
- Les personnes atteintes de maladies auto-immunes telles que le lupus érythémateux systémique, peuvent avoir un risque accru de développer une leucocyturie ;
- Les personnes ayant un système immunitaire affaibli comme celles qui prennent des médicaments immunosuppresseurs ou qui ont le VIH, peuvent être plus susceptibles de développer une leucocyturie.
Par ailleurs, la leucocyturie peut également être causée par des facteurs non liés à la santé, tels que la prise de certains médicaments ou la consommation de certains aliments.
Les symptômes de la leucocyturie
La leucocyturie est une anomalie se traduisant par une augmentation du nombre de globules blancs (leucocytes) dans l’urine. Celle-ci peut être associée à diverses affections du système urinaire et peut avoir des symptômes différents en fonction de la cause sous-jacente. Ces symptômes sont entre autres :
- Des douleurs ou une brûlure lors de la miction (signe d’une infection urinaire, d’une inflammation de la vessie ou de l’urètre, ou d’une présence de calculs rénaux) ;
- Une fréquente envie d’uriner (qui correspond également au symptôme d’une infection urinaire, d’une inflammation de la vessie ou de l’urètre) ;
- Une urine malodorante ou trouble ;
- Des douleurs abdominales ou dorsales (signe de la présence d’une tumeur ou d’une obstruction dans les voies urinaires) ;
- Une fièvre (qui correspond habituellement à la présence d’une infection urinaire) ;
- Des nausées ou vomissements.
Notons que les symptômes de la leucocyturie peuvent varier en fonction de la cause sous-jacente, et que certaines personnes sont en mesure de ne présenter aucun symptôme. Il est donc fondamental de consulter un médecin dès que vous présentez des symptômes de leucocyturie, afin de bénéficier d’un examen et d’un traitement approprié.
Le diagnostic de la leucocyturie
Le diagnostic de la leucocyturie implique généralement un examen urinaire pour mesurer le nombre de globules blancs dans l’urine. Cet examen est appelé Examen Cytobactériologique des Urines (ECBU). Sa réalisation consiste à recueillir un échantillon d’urine du patient et à l’analyser pour détecter la présence de globules blancs. Les résultats de l’analyse permettent de déterminer si le nombre de globules blancs est supérieur à la normale, indiquant ainsi une leucocyturie.
Si une leucocyturie est détectée, la réalisation d’autres tests peut être essentielle pour l’identification de la cause sous-jacente. Par exemple, un test de dépistage des bactéries dans l’urine peut être effectué pour déterminer s’il y a une infection urinaire. Si une infection urinaire est confirmée, une culture d’urine peut être effectuée pour déterminer quelles bactéries sont responsables de l’infection et quel antibiotique serait le plus efficace pour la traiter.
D’autres tests tels qu’une échographie, une tomodensitométrie (TDM) ou une cystoscopie peuvent également être effectués pour aider à identifier la cause sous-jacente de la leucocyturie.
Autres examens permettant d’identifier les causes sous-jacentes de la leucocyturie
Il existe plusieurs causes possibles de la leucocyturie. Pour identifier la principale cause sous-jacente, des examens diagnostiques spécifiques peuvent être nécessaires. Voici quelques examens couramment utilisés pour identifier les causes sous-jacentes de la leucocyturie :
- Les examens d’imagerie ;
- L’analyse d’urine spécifique ;
- La cystoscopie.
Les examens d’imagerie
Des examens d’imagerie tels qu’une échographie, une tomodensitométrie (TDM) ou une IRM peuvent être utilisés pour examiner les reins et les voies urinaires. Ces examens peuvent aider à identifier la présence de calculs rénaux ou de la vessie, de tumeurs ou d’autres anomalies structurelles pouvant être à l’origine de la leucocyturie.
La cystoscopie
Cet examen consiste en l’insertion d’un tube mince et flexible appelé cystoscope dans l’urètre pour examiner la vessie et les voies urinaires. La cystoscopie peut aider à identifier la présence de tumeurs, d’obstructions, d’inflammations ou d’autres anomalies qui peuvent être à l’origine de la leucocyturie.
Analyse d’urine spécifique
Des tests spécifiques peuvent être utilisés pour détecter d’autres causes possibles de la leucocyturie, telles que la présence de cellules cancéreuses, de cristaux, de protéines ou de glucose dans l’urine. Ces tests peuvent être utilisés pour identifier des troubles tels que la cystite interstitielle, la pyélonéphrite chronique, le diabète ou d’autres affections systémiques qui peuvent affecter les reins et les voies urinaires.
Le dosage de leucocyturie sans symptômes
Le dosage de la leucocyturie sans symptômes est souvent effectué dans le cadre d’un examen de routine ou de dépistage. Il est courant de trouver des leucocytes dans l’urine en petites quantités, ce qui peut être considéré comme normal dans certaines situations. Cependant, si le nombre de leucocytes dans l’urine dépasse une certaine limite, cela peut indiquer une infection ou une inflammation des voies urinaires.
Lorsque la leucocyturie est détectée sans symptômes, le médecin peut recommander une surveillance étroite pour apprécier sa progression. Parfois, des analyses supplémentaires peuvent être indispensables pour l’identification de la cause sous-jacente de la leucocyturie. Par exemple, si l’on soupçonne une infection urinaire, un test d’urine supplémentaire peut être effectué pour identifier l’agent pathogène responsable de l’infection.
Le dosage de la leucocyturie sans symptômes ne doit, en aucun cas, être ignoré. Même en l’absence de symptômes, une leucocyturie importante peut indiquer un risque accru de complications telles que des infections récurrentes ou des dommages aux reins. Par conséquent, il est important de suivre les recommandations du médecin en matière de surveillance de la leucocyturie, même en l’absence de symptômes.
Le traitement de la leucocyturie
La prise en charge et le traitement de ce trouble dépendent de sa cause sous-jacente. Si la leucocyturie est causée par une infection urinaire, un traitement antibiotique est généralement prescrit pour éliminer l’infection. La durée et le type d’antibiotique peuvent varier en fonction de l’agent pathogène responsable de l’infection. Il est donc important de prendre le traitement antibiotique selon les instructions du médecin et le terminer pour éviter une récidive de l’infection.
Si la leucocyturie est causée par une autre affection, le traitement dépendra de la nature et de la gravité de celle-ci. Par exemple, s’il s’agit des calculs rénaux ou de la vessie, le traitement peut impliquer l’expulsion des calculs à l’aide de médicaments ou de procédures chirurgicales. Lorsqu’une inflammation de la vessie ou des voies urinaires est en cause, alors l’administration des médicaments aux propriétés anti–inflammatoires doit être envisagée, pour une réduction de l’inflammation et un soulagement des symptômes associés.
En plus du traitement spécifique de la cause sous-jacente, il est important de maintenir une bonne hygiène urinaire pour prévenir les infections.
La leucocyturie et la grossesse
La leucocyturie peut être plus fréquente chez les femmes enceintes que chez celles qui ne le sont pas. Cela est dû à plusieurs facteurs, notamment les modifications hormonales et physiologiques qui surviennent durant la période de grossesse.
Pendant la grossesse, les niveaux d’hormones tels que l’œstrogène et la progestérone augmentent, ce qui peut affecter la fonction de la vessie et des voies urinaires. Les modifications physiques telles que l’élargissement de l’utérus peuvent également exercer une pression sur la vessie, ce qui peut entraîner une rétention d’urine et une augmentation du risque d’infections urinaires.
Les femmes enceintes sont également plus susceptibles de développer une bactériurie asymptomatique, ce qui signifie qu’elles ont des bactéries dans leur urine sans présenter de symptômes d’infection urinaire. Cette condition peut augmenter le risque de complications pour la mère et le fœtus, notamment une prématurité ou un faible poids de naissance.
Il est donc important que les femmes enceintes subissent régulièrement des tests d’urine pour détecter la leucocyturie ou d’autres signes d’infection urinaire. Si une infection urinaire est diagnostiquée, un traitement rapide est essentiel pour prévenir les complications pour la mère et le fœtus.
La prévention de la leucocyturie
De nombreuses mesures préventives sont envisageables pour réduire le risque de développer une leucocyturie. Cela peut inclure le fait de boire suffisamment d’eau, d’uriner régulièrement et d’éviter les irritants de la vessie tels que les produits chimiques et les boissons irritantes. Il peut être aussi question d’avoir une bonne hygiène personnelle.
Hygiène personnelle
Maintenir une bonne hygiène personnelle peut aider à prévenir l’infection urinaire qui peut entraîner une leucocyturie. À cet effet, après avoir utilisé les toilettes, il est conseillé de s’essuyer en partant de l’avant vers l’arrière, pour limiter la propagation de bactéries dans la région génitale.
Boire suffisamment d’eau
Boire suffisamment d’eau peut aider à diluer l’urine et à éliminer les bactéries qui peuvent causer une infection urinaire et une leucocyturie.
Uriner régulièrement
Uriner régulièrement peut aider à éliminer les bactéries de la vessie et des voies urinaires avant qu’elles ne se multiplient et ne causent une infection.
Éviter les irritants urinaires
Éviter les irritants urinaires tels que l’alcool, la caféine et les boissons gazeuses peut aider à prévenir l’irritation de la vessie et des voies urinaires.
Traiter les infections urinaires
Les infections urinaires non traitées peuvent conduire à une leucocyturie. Il est donc important de traiter rapidement toute infection urinaire pour prévenir les complications et réduire le risque de développer une leucocyturie.
Pratiquer des rapports sexuels sûrs
Les rapports sexuels peuvent entraîner une introduction de bactéries dans l’urètre, ce qui peut entraîner une infection urinaire et de fait une leucocyturie. Pratiquer des rapports sexuels sûrs, y compris l’utilisation de préservatifs, peut aider à prévenir l’infection urinaire.
Si vous êtes à risque de développer une leucocyturie ou si vous avez déjà été diagnostiqué, il est important de consulter votre médecin pour discuter des mesures préventives appropriées pour votre situation individuelle.