Le lupus systémique est une pathologie chronique auto-immune (attaque des cellules saines par le système immunitaire), qui s’attaque principalement aux femmes. Cependant, le lupus systémique chez une femme enceinte peut entraîner une fausse couche. Dans le même temps, envisager une grossesse tout en étant lupique est possible. Toutefois, cette possibilité nécessite une bonne préparation et un bon suivi, en vue d’échapper à d’éventuelles complications. Qu’appelle-t-on lupus systémique ? Quels sont les risques d’une grossesse avec un lupus ? Découvrez-en plus dans cet article.
Sommaire de l'article
Présentation de la maladie
Le lupus systémique est une affection auto–immune chronique, qui peut attaquer plusieurs organes du corps humain. En effet, c’est le dysfonctionnement du système immunitaire, qui entraîne une attaque des cellules par le lupus. La plupart du temps, un lupus systémique se traduit par :
- Une inflammation des articulations ;
- Une éruption cutanée sur l’arête du nez et les joues.
Cette maladie touche particulièrement les femmes ayant entre 30 et 39 ans. En d’autres termes, les femmes en âge de procréer ont plus de risques de contracter le lupus.
Causes du lupus systémique
L’origine du lupus systémique serait probablement liée à plusieurs facteurs, notamment :
- Les facteurs environnementaux ;
- Les facteurs génétiques ;
- Les facteurs hormonaux.
Chez les femmes, les œstrogènes (hormones sexuelles féminines) contribuent à l’émergence des poussées lupiques. Etant donné que la grossesse conduit à des changements hormonaux, elle pourrait aussi être à l’origine d’un lupus systémique.
Manifestations du lupus systémique
Cette maladie chronique évolue par poussées. Celles-ci peuvent se traduire par :
- Une éruption cutanée : la peau devient photosensible et les boutons apparaissent sur les zones de la peau exposées au soleil ;
- Des douleurs articulaires : le genou, les doigts, le poignet, les chevilles (qui constituent les petites articulations) deviennent gonflés, chauds et rouges.
L’inflammation peut affecter les deux poignets, les deux chevilles ou encore les deux mains. Dans ce cas, on parle de lupus systémique symétrique. Par ailleurs, les arthrites dues au lupus systémique ne déclenchent pas une destruction articulaire.
Cependant, d’autres symptômes comme l’atteinte pulmonaire, l’atteinte de la membrane du péricarde et l’atteinte rénale peuvent être associés aux manifestations préalablement énumérées. Aussi, le sujet malade peut être exposé à une atteinte neurologique.
Peut-on envisager une grossesse avec un lupus ?
Plusieurs femmes dans le cas se posent cette question, qui est totalement légitime.
Il faut savoir qu’en dépit du fait que le lupus systémique affecte préférentiellement les femmes en âge de « donner la vie », cette maladie est à priori compatible avec une grossesse. Toutefois, il faut l’envisager avec précaution, car le lupus systémique peut nécessiter la prise de médicaments pouvant affecter la santé du fœtus, et la fertilité de la femme.
D’après plusieurs spécialistes, les femmes lupiques enceintes sont exposées à des risques de fausse couche et de naissance prématurée. Ils recommandent, par conséquent, à celles-ci d’opter pour un suivi particulier. Cette maladie (lupus systémique) a un effet secondaire sur les risques et éventuelles complications d’une grossesse. Pour ce fait, les femmes lupiques enceintes doivent envisager :
- Un suivi gynécologique classique ;
- Un suivi par un spécialiste du lupus.
En présence d’un lupus systémique sévère, la grossesse sera déconseillée à la patiente, au risque de faire face à un grand danger. Il est recommandé aux femmes lupiques de planifier leur grossesse. Elles doivent envisager une grossesse, seulement quand la maladie est inactive (sur une durée d’au moins 6 mois).
La femme lupique enceinte est exposée à plusieurs risques. Pour ce fait, les médecins conseillent à celle-ci de se rendre dans des maternités de niveau II et III pour accoucher. Elle pourra ainsi bénéficier de soins spécialisés. Toutefois, la prise en charge se fera en fonction de l’évolution de la grossesse et des antécédents de la femme (en ce qui concerne le lupus systémique).
Risques du lupus systémique chez la femme et le bébé
La grossesse de la femme lupique est considérée comme une grossesse à risque. Par conséquent, cette dernière doit être rigoureusement et fréquemment surveillée par une équipe médicale multidisciplinaire. La femme lupique enceinte est exposée à un risque de mortalité fœtale et maternelle. En dehors de ce risque, elle peut être confrontée à d’autres complications comme :
- Les poussées lupiques ;
- Le retard de croissance in utero ;
- La perte du fœtus ;
- Le lupus néonatal.
Aussi, à la fin de sa grossesse, la femme lupique est plus encline à développer une pré–éclampsie. D’après certaines études, celle-ci (pré–éclampsie) a un risque de prévalence, qui varie entre 8 et 36 %. Cette affection apparaît généralement, durant la seconde moitié de la grossesse. L’apparition de la pré–éclampsie associe une protéinurie à une hypertension artérielle.
Le lupus systémique est également associé au syndrome des antiphospholipides (SAPL). Les anticorps à l’origine de ce syndrome doivent être recherchés systématiquement, chez toutes les femmes enceintes atteintes de lupus systémique, afin d’éviter d’éventuelles complications. Le syndrome d’antiphospholipides se manifeste cliniquement par :
- La formation de caillots sanguins ;
- La mort fœtale in utero ;
- Une fausse couche spontanée et précoce ;
- Une pré–éclampsie.
Face à cette situation, les médecins recommandent la prise d’aspirine (pour fluidifier le sang) et d’anticoagulant.
Parlant du lupus néonatal (qui est une forme de complication du lupus systémique), il peut intervenir uniquement chez les femmes porteuses d’un anticorps anti-SSB ou anti-SSA. Ces femmes sont enclines à transmettre ces anticorps à leur descendance. Par conséquent, le bébé sera exposé à une atteinte cardiaque ou cutanée.
La conduction électrique du cœur du fœtus subit un ralentissement, à cause des anticorps anti-SSA et anti-SSB. Les médecins recommandent sur ce point, la surveillance du rythme cardiaque du fœtus tous les 15 jours, au cours de la période d’aménorrhée.
Traitement du lupus systémique chez la femme enceinte
La prise en charge du lupus systémique repose sur la prise de certains médicaments, et sur une surveillance régulière. Les médicaments à prendre doivent être compatibles avec la grossesse.
Médicaments
Le traitement médicamenteux du lupus systémique repose sur la prise de corticoïdes (à faibles doses), et d’hydroxychloroquine. En dehors de l’azathioprine, l’utilisation de tous les autres immunodépresseurs est interdite durant la grossesse.
L’hydroxychloroquine est utilisée, pour le traitement de fond du lupus systémique. Plusieurs études ont été menées sur ce médicament, en vue de tester son efficacité. Les résultats de ces études révèlent que l’hydroxychloroquine limite le risque de poussée lupique chez la femme enceinte, et ne provoque pas d’anomalie chez le futur enfant. Les médecins recommandent également la prise d’aspirine à faibles doses.
Surveillance régulière
La surveillance régulière de la patiente est essentielle dans le traitement du lupus systémique. Elle est assurée par une équipe médicale multidisciplinaire. Cette surveillance vise à :
- Déterminer l’apparition ou l’aggravation des symptômes du lupus systémique ;
- Rechercher les signes d’évolution de la maladie ;
- Identifier des complications liées au syndrome des antiphospholipides ;
- Rechercher et anticiper une pré-éclampsie.
La surveillance prend en compte le plan échographique, biologique et clinique. En effet, sur le plan clinique, des consultations prénatales mensuelles sont effectuées. Ces consultations permettent au médecin de se renseigner sur le bon état de la grossesse. Elles permettent aussi de rechercher des complications obstétricales et les signes indiquant l’évolution du lupus systémique.
Le plan biologique regroupe l’ensemble des différents bilans sanguins réguliers. Il s’agit du contrôle de l’hémoglobine, du taux de protéines dans l’urine et de la glycémie.
En ce qui concerne le plan échographique, il concerne plus les femmes lupiques porteuses d’anticorps anti-SSB ou anti-SSA. À ce niveau, le médecin propose, tous les 15 jours, des échographies supplémentaires à la patiente.
Consultez un médecin au plus tôt, si vous souffrez de lupus systémique, et que vous êtes enceinte, ou que vous envisagez d’avoir un enfant. Cela vous permettra d’être prise en charge, et d’avoir une grossesse bien encadrée, et sans complications.