Considérée comme l’une des affections les plus dangereuses, la maladie d’Alzheimer s’installe progressivement dans le cerveau. Ainsi, elle franchit plusieurs étapes avant de devenir incurable. Bien qu’aucun traitement n’existe contre ce mal, il subsiste, à présent, divers procédés pour l’atténuer. Lesquels sont-ils ? Quel est leur résultat ? Focus sur la maladie d’Alzheimer !
Sommaire de l'article
Maladie d’Alzheimer : quelles en sont les causes ?
Les éléments à l’origine de cette affection sont multiples. On distingue les causes principales, les causes secondaires et les facteurs à risque. Quelle que soit la catégorie citée, il est clair que cette pathologie n’est pas liée à la mort des neurones lors du processus de vieillissement. Elle est plutôt due à l’accumulation de protéines anormales dans le cerveau.
Causes principales
Majoritairement, la maladie d’Alzheimer provient de la formation de deux lésions cérébrales. Les protéines tau et bêta-amyloïde sont à la base de l’apparition de ces dommages. En effet, elles entraînent des plaques amyloïdes ou des dégénérescences neurofibrillaires. Le premier facteur est créé par un entassement du bêta-amyloïde en dehors du neurone.
Pour ce qui est du second facteur, il est issu de l’accumulation de la protéine tau. Cependant, elle doit avoir été transformée chimiquement à l’intérieur du neurone. Après la modification, la protéine devient anormalement phosphorylée. Parmi tous les cas d’Alzheimer répertoriés par France Alzheimer, près de la moitié a pour cause ces dégâts cérébraux.
Causes secondaires
Outre l’excès de protéine, le manque de certains éléments dans le système neuronal favorise l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Il s’agit en l’occurrence :
- D’une perte des neurones ;
- D’une neuro-inflammation ;
- D’une atrophie du cerveau.
La baisse des éléments de croissance est également une cause poignante de cette affection. En outre, une perte des synapses engendre aussi ce mal. En effet, ces points de jonction entre les neurones sont les passerelles de transmission du message chimique. Par conséquent, son absence crée une condition favorable à l’instauration de l’Alzheimer.
Facteurs à risque de la maladie d’Alzheimer
Cette rubrique est subdivisée en deux parties à savoir : les facteurs modifiables et les facteurs non modifiables. Dans la première section, ce sont les risques environnementaux du mal qui sont cités. Il s’agit notamment du diabète, de l’obésité, du tabagisme, et de la sédentarité. L’hypertension artérielle est incluse dans la liste.
Au nombre des facteurs à risques non transformables, il y a la prédisposition génétique et l’âge. En effet, certaines personnes possèdent des gènes les apprêtant à cette maladie. Il faut noter que le gène principal ApoE peut prendre plusieurs formes. Toutefois, les porteurs de l’ApoE4 ne sont pas susceptibles de développer l’affection.
Quant à l’âge, il est la principale raison de l’apparition de la maladie d’Alzheimer. La majorité des personnes nouvellement détectées positives, sont situées dans la tranche d’âge de 65 à 75 ans. Toutefois, les jeunes personnes (ayant moins de 65 ans) sont aussi exposées à l’affection.
Alzheimer : les stades d’évolution et leurs symptômes
Avant que la maladie d’Alzheimer ne s’installe définitivement, elle franchit 7 étapes. Chaque stade est caractérisé par des signes cliniques précis. Ces derniers varient d’une absence de symptômes à la première phase, à un déficit cognitif très sévère à la dernière phase.
Premier stade
Cette étape est celle du début de l’affection. Aucun trouble de mémoire et aucune manifestation particulière ne sont apparents. Le professionnel de la santé n’est pas en mesure de détecter la maladie à ce stade. En outre, le malade ne montre aucune démence et toutes ses fonctions sont normales.
Deuxième stade
À ce niveau, le patient touché par l’Alzheimer ressent les premiers signes. Bien que cela soit léger, les trous de mémoire sont présents. Il commence par oublier certaines choses vitales comme l’emplacement d’objets fréquemment utilisés.
Parfois, ce sont des mots courants qui lui échappent. Cependant, aucune démence n’est détectable par le docteur. Même la réalisation d’examens médicaux ne fait pas ressortir une déficience. Les amis, les collègues ainsi que la famille ne se rendent également compte de rien.
Troisième stade
Dès qu’il aborde cette phase, les troubles de mémoire récurrents deviennent perceptibles. L’entourage commence à avoir des doutes sur l’existence du problème. Quant au médecin, il est en mesure de prouver l’ambiguïté de la santé mentale du patient. Mieux, il peut démontrer le manque de concentration dont fait preuve la personne atteinte par l’Alzheimer.
En effet, les signes annonciateurs de l’affection à ce stade sont :
- Une grande difficulté à réaliser des tâches dans les domaines social et professionnel ;
- Un problème lié à la trouvaille d’un nom ou mot couramment utilisé ;
- Une quasi-impossibilité à mettre en place une organisation.
Aussi, faut-il ajouter que le malade se retrouve dans une situation d’oubli rapide. En effet, quelques secondes après une lecture, il n’a plus la faculté de s’en rappeler. La perte ou le mauvais rangement de manière régulière, est également un témoignage de la présence de l’Alzheimer. Ce symptôme est d’autant plus criard si l’objet égaré possède une grande valeur.
Quatrième stade
Cette étape, considérée comme modérée, permet déjà un diagnostic de la pathologie grâce à un examen approfondi. Le signe clinique évident est l’oubli d’événements récents. Toutefois, d’autres symptômes tendent vers le même constat.
En premier, le malade n’est plus apte à faire des tâches complexes comme la cuisine, notamment la préparation du dîner pour une réception. Il est aussi incapable de faire la gestion des comptes ou encore de payer les factures.
Ensuite, l’isolement ou la manifestation de sautes d’humeur devient flagrant. Cela est encore plus remarquable lorsque des situations émotionnellement éprouvantes surgissent. Les évènements sociaux douloureux sont également une source d’apparition de ce signe clinique.
Enfin, une dégradation majeure est notée dans la capacité à résoudre les calculs mentaux. Cette difficulté se ressent lors du décompte par intervalle de 7 à partir de 100. À cela s’ajoute l’oubli du passé du malade.
Cinquième stade
Ce 5e palier est celui auquel la maladie d’Alzheimer devient peu à peu sévère. Le quotidien du patient est bouleversé, car il éprouve d’énormes difficultés à effectuer ses activités journalières. Il est donc obligé d’avoir recours à une assistance. Cette situation est causée par l’accroissement des troubles de mémoire et du raisonnement.
En effet, les personnes atteintes de cette affection sont complètement désorientées sur le plan temporo-spatial. Ils ont donc besoin d’aide pour choisir les habits adaptés à la saison. Il en est de même pour les occasions spéciales. Les calculs mathématiques assez simples, tels que les multiples de 2 ou 4, deviennent pénibles à faire. Le blocage devient perceptible à partir de 20.
Certaines informations, comme leur adresse et numéro de téléphone, sont effacées de leurs souvenirs. Néanmoins, les événements importants de leur vie et ceux de leur famille restent. Elles sont également autonomes pour se rendre aux toilettes ou prendre leur repas seules.
Sixième stade
Étant l’avant-dernier niveau, le malade souffre d’une aggravation de son état. Cela se remarque par des troubles avancés de la mémoire et de la personnalité. L’accompagnement devient donc vital pour la réalisation des tâches quotidiennes. Une fois ce niveau atteint, le patient :
- Devient incapable de retenir les récents évènements de sa vie ou celle de ses proches ;
- N’arrive plus à se souvenir des prénoms des gens situés dans son entourage ;
- Commence à avoir un niveau de sommeil assez bas ;
- Souffre d’incontinences fécales et/ou urinaires ;
- Se perd lorsqu’il sort seul.
Pour s’habiller convenablement, il a besoin d’être guidé au risque de faire des erreurs, tels que l’inversement des chaussures ou le port de pyjama à la place des vêtements ordinaires. Une obsession compulsive, des hallucinations ou encore une défiance accrue sont à prévoir chez le malade.
Malgré tous ces symptômes, le patient est toujours en mesure de se rappeler de son nom et de ses prénoms. Il peut également reconnaître les visages familiers, même s’il ne peut pas prononcer les noms.
Septième stade
Cette étape finale pousse le patient à ne plus interagir avec son entourage. En effet, il n’a plus la capacité de converser et de contrôler ses gestes. Les phrases prononcées sont mal coordonnées ou dépourvues de sens.
Son corps devient inopérant et il finit par souffrir de troubles de déglutition. Cela est dû au raidissement des muscles. À ce propos, le malade n’arrive plus à sourire ni à tenir sa tête levée. La position assise est difficile à tenir et les réflexes deviennent anormaux.
Il devient donc évident qu’une personne soit permanemment aux côtés du malade. Ainsi, il peut l’aider à manger, à s’asseoir et aller aux toilettes. Ce soutien est également nécessaire pour la marche.
Maladie d’Alzheimer : quels sont les traitements existants ?
À ce jour, il n’existe encore aucun remède contre la maladie d’Alzheimer. Par contre, il existe des traitements pouvant atténuer les différents symptômes de l’affection. Ils sont sous la forme médicamenteuse et non médicamenteuse.
Traitements médicamenteux
Au nombre de quatre, ces thérapeutiques servent à remédier aux problèmes cognitifs. Il s’agit du Donépézil, de la Rivastigmine, la Mémantine, et la Galantamine. Même si elles ne peuvent entraver l’évolution de la maladie d’Alzheimer, elles restent efficaces pour maintenir le malade dans une bonne forme.
Hormis la Mémantine, les autres médicaments sont des inhibiteurs de l’acétylcholinestérase. Ce dernier est un enzyme qui dégrade le neurotransmetteur. Par conséquent, il influe négativement sur le bon fonctionnement du cerveau. Leur absorption stoppe cette détérioration, et améliore la qualité de la synapse.
Quant à la Mémantine, elle bloque les NMDA. Ainsi, l’excitotoxicité apportée par la maladie d’Alzheimer n’atteint plus les neurones. L’hyper activation à laquelle est exposé le neurotransmetteur est diminuée, voire éliminée.
Solutions non médicamenteuses
Ce sont des thérapies qui ont pour objectif d’améliorer la condition de vie du malade. En les suivant, il est capable de réduire, et ce de façon considérable, l’intensité et la fréquence des troubles psycho-comportementaux. Au nombre de ces approches, il y a :
- La stimulation cognitive qui permet de maintenir les facultés cognitives intactes le plus longtemps possible ;
- L’orthophonie dont l’exécution permet au patient de préserver son langage ;
- La psychologie qui est une bonne option pour stabiliser le psychique du malade d’Alzheimer.
La kinésithérapie, la psychomotricité, l’ergothérapie et l’ostéopathie sont aussi utiles dans la sauvegarde des mouvements et l’autonomie du patient. Par ailleurs, certaines pratiques comme la musicothérapie, la zoothérapie et la luminothérapie permettent de réduire l’agressivité. La stimulation multisensorielle, l’aromathérapie et les massages permettent également une bonne action sur le comportement.
Par ailleurs, une prise en charge personnalisée est un précieux atout pour maintenir sa personnalité. Il en est de même pour ses goûts, ses affinités et, bien évidemment, ses fonctions motrices. Ainsi, le malade n’est pas contraint à entrer dans une institution spécialisée. Aussi, la perte de ses facultés sera ralentie, permettant par la même occasion, un allègement de fardeau à l’aidant.
En somme, la maladie d’Alzheimer est présente chez les sexagénaires. Bien que cela soit rare, les adultes âgés de moins de 65 ans sont aussi concernés. Les différents traitements existants permettent d’allonger le bon état physique du malade, mais ne garantissent pas sa guérison. Toutefois, l’aduhelm est un produit destiné au ralentissement du mal. Pourtant, son efficacité reste un sujet à controverse. Il faudra donc patienter le temps d’observer une évolution des recherches pour obtenir un résultat satisfaisant.