Décrite pour la première fois au 20e siècle, plus précisément en 1907, par George Hoyt Whipple, la maladie de Whipple est une affection chronique rare. Le facteur principal à l’origine de cette pathologie est une bactérie. La maladie de Whipple peut être mortelle en l’absence de prise en charge. Certains antibiotiques peuvent participer à un traitement optimal de la maladie.
Sommaire de l'article
Présentation de la maladie de Whipple
La maladie de Whipple appartient à la catégorie des pathologies chroniques infectieuses. Celle-ci est capable d’occuper l’ensemble de l’organisme. La maladie de Whipple s’attaque principalement au petit intestin et est plus répandue chez les hommes. Le petit intestin est la partie de l’organisme dans laquelle est absorbée la majorité des aliments consommés.
Outre l’intestin grêle, la maladie de Whipple peut s’attaquer à d’autres parties de l’organisme, causant ainsi des dommages conséquents. Parmi ces organes, on peut citer :
- Le cœur ;
- Les ligaments ;
- Les poumons ;
- Les yeux.
Par ailleurs, il existe quelques rares cas, où cette affection peut s’attaquer aux neurones.
Cause de la maladie de Whipple
La maladie de Whipple est engendrée par une infection bactérienne. L’agent pathogène en cause est la bactérie Tropheryma whipplei. Cette dernière s’attaque, dans un premier temps, à la partie supérieure de l’intestin grêle. Ensuite, elle se répand dans l’ensemble de l’organisme.
Lorsque cette bactérie s’attaque à l’intestin, elle empêche les villosités intestinales de correctement absorber les nutriments. C’est probablement la raison pour laquelle, la diarrhée est un symptôme associé à la maladie de Whipple. La bactérie Tropheryma whipplei peut attaquer n’importe quel individu. Néanmoins, les hommes ayant entre 30 et 60 ans sont les plus exposés.
La maladie de Whipple a une prévalence assez faible. En effet, sur 100 000 individus, elle peut toucher une seule personne. Par ailleurs, la bactérie Tropheryma whipplei est très fréquente au niveau des stations d’épuration, car elle est excrétée par les selles. Par conséquent, les employés travaillant dans des stations d’épuration sont plus assujettis au développement de la maladie.
Jusqu’à nos jours, le mode de transmission précis de l’affection reste inconnu. Toutefois, certains chercheurs émettent l’hypothèse selon laquelle, la maladie de Whipple serait une pathologie héréditaire.
Manifestations de la maladie de Whipple
Cette maladie peut se manifester de manière différente chez chaque patient. De façon générale, les symptômes les plus communs sont :
- Une perte de poids ;
- Des épisodes de diarrhées ;
- Des douleurs abdominales et
- Une arthrite.
Dans certains cas, il peut arriver que les épisodes de diarrhées ne se manifestent pas. À leur place, d’autres symptômes peuvent survenir, comme :
- De la fièvre ;
- Des douleurs articulaires ;
- L’apparition de taches jaunâtres et blanchâtres au niveau de la muqueuse intestinale ;
- Une fatigue intense ;
- Des selles graisseuses ;
- Des pertes d’appétit ;
- Des ballonnements et crampes dans la poitrine.
À ces symptômes préalablement cités, on peut ajouter les faiblesses musculaires, un grossissement des vaisseaux lymphatiques et un assombrissement de la peau.
Les formes sévères de cette maladie peuvent se manifester par des pertes mémorielles, des céphalées, des œdèmes du visage, etc.
L’apparition de ces différents symptômes doit amener le patient à se rendre à l’hôpital, afin de bénéficier d’une prise en charge adéquate, au risque de faire face aux complications. Notons que lorsque cette maladie n’est pas traitée, elle peut être fatale pour le patient.
Examens et analyses complémentaires de la maladie de Whipple
Les médecins réalisent généralement une endoscopie avec biopsie, afin de localiser la bactérie Tropheryma whipplei au niveau de la muqueuse duodénale. Contrairement à ce que l’on pense, celle-ci est difficile à reconnaître (que ce soit à l’intérieur de phagocytes ou à l’air libre). C’est la raison principale pour laquelle, les faux négatifs (test négatif à tort) et les faux positifs (test positif à tort) sont possibles.
La présence de la bactérie Tropheryma whipplei est confirmée par des résultats de PCR positifs, associés à la recherche de l’ARN spécifique. Le médecin réalise en complément un examen sérologique, pour distinguer les porteurs sains des malades.
En dehors de ces examens, le diagnostic de la maladie doit prendre en compte des analyses sanguines, des examens physiques ou encore l’historique familial du patient (en vue de déceler une probable transmission génétique). Le médecin généraliste est celui qui effectue le premier diagnostic de la maladie de Whipple. Toutefois, il est généralement recommandé de se rendre chez un gastro–entérologue, pour que ce dernier puisse confirmer le diagnostic de la maladie et si possible prendre en charge cette dernière.
Traitement de la maladie de Whipple
La prise en charge de cette pathologie chronique infectieuse est basée sur une antibiothérapie. En effet, cette dernière favorisera la destruction de la bactérie à l’origine de la maladie (qui n’est rien d’autre que la bactérie Tropheryma whipplei). Au cours des deux premières semaines de traitement, le médecin prescrit au patient la prise d’antibiotiques tels que :
- Le meropenom ;
- La streptomycine ;
- La pénicilline ;
- La ceftriaxone.
Ces antibiotiques sont administrés au patient par voie intraveineuse.
Toutefois, l’antibiothérapie par voie intraveineuse n’est pas le seul traitement prescrit par le médecin au patient. Ce dernier bénéficie aussi d’une antibiothérapie par voie orale. Dans ce cas, le traitement est administré sur une longue période (approximativement 2 ans). Les antibiotiques prescrits sont alors: la doxycycline, le sulfaméthoxazole et la tripmethoprim.
Le patient doit bien suivre le traitement. Tant que toutes les souches de bactéries Tropheryma whipplei présentes dans son organisme ne seront pas détruites, il ne doit en aucun cas arrêter son traitement.
En vue d’obtenir le résultat escompté, le médecin doit suivre de près le patient. Ainsi, il pourra s’assurer de la disparition de toutes les souches bactériennes présentes dans l’organisme de ce dernier. Pour ce faire, le médecin devra régulièrement réaliser des prises de sang ou encore des endoscopies au patient.
Cependant, les formes sévères de la maladie nécessitent des corticostéroïdes, de l’hydroxychloroquine et des injections hebdomadaires d’interférons gamma. Nul besoin de préciser que le respect du traitement garantit la guérison du patient.