Encore appelée « maladie du baiser » ou « maladie des fiancés », car elle se transmet par la salive, la mononucléose est une affection virale très contagieuse. Elle peut passer inaperçue ou se révéler par des symptômes variés. Quelles sont ses causes ? Ses symptômes ? Comment la traite-t-on et combien de temps dure-t-elle ? On fait le point sur le sujet dans cet article.
Définition de la mononucléose infectieuse
La mononucléose est une maladie infectieuse causée par le virus Epstein-Barr (EBV), qui appartient à la famille des virus herpès. Elle n’apparaît qu’une seule fois au cours de la vie d’un individu. C’est une infection virale généralement sans gravité. Les autorités médicales estiment que près de 90 % à 95 % des adultes ont déjà été exposés à cette maladie sans le savoir. En effet, dans une très grande majorité de cas, elle est asymptomatique.
Il faut savoir que le virus de la mononucléose à l’instar de celui de la grippe peut toucher aussi bien les hommes que les femmes, les enfants, les adultes et les seniors. Toutefois, il s’attaque plus particulièrement aux adolescents et aux jeunes adultes.
Modes de transmission
La mononucléose se transmet essentiellement par la salive. Ainsi, la transmission directe intervient par un échange de salive lors des baisers ou lorsque vous recevez des postillons d’une personne infectée par exemple. En ce qui concerne la transmission indirecte, elle intervient par l’utilisation commune de couverts ou de verres. De manière exceptionnelle, elle peut se transmettre par la voie sexuelle ou la voie sanguine (lors d’une transfusion). Le virus une fois contracté a une durée d’incubation allant de 3 à 7 semaines.
Mononucléose contagion
La mononucléose infectieuse est contagieuse. La période de contagion est longue et peut durer jusqu’à 6 mois après la guérison. Ainsi, même après sa guérison, une personne ayant souffert de mononucléose est toujours potentiellement contagieuse, même si elle est désormais immunisée contre le virus. Par ailleurs, il est possible qu’elle continue d’être contagieuse de façon intermittente durant plusieurs années. Le virus peut être réactivé chez cette personne en cas d’immunodépression.
Symptômes de la mononucléose
Le virus de la mononucléose entraîne une exagération de la réponse immunitaire chez la personne atteinte. Cela se traduit par l’accroissement des globules blancs, et un gonflement des endroits où ils sont produits à savoir les aisselles, l’aine, le cou et la rate.
Les principaux symptômes de cette maladie sont :
- une fièvre vespérale ;
- des maux de tête ;
- des nausées ou vomissements ;
- un mal de gorge ;
- une angine ;
- une adénopathie (augmentation de la taille des ganglions cervicaux) ;
- et surtout, de la fatigue.
Cependant, ces symptômes n’apparaissent pas systématiquement. Chez les bébés et les enfants par exemple la mononucléose est souvent non symptomatique. Toutefois, au lieu d’entraîner des symptômes semblables à ceux des adultes, elle peut causer chez les tout-petits la diarrhée, la perte d’appétit, des douleurs abdominales, une otite ou encore des symptômes d’infection respiratoire.
En cas de prise d’antibiotiques, une éruption cutanée peut apparaître (plaques rouges) sur les bras, le tronc et les membres inférieurs. Il est important de préciser qu’en cas de fatigue prolongée sur plus de 4 semaines, il est souhaitable de prendre rendez-vous auprès d’un médecin. En effet, ce type de symptôme peut cacher une pathologie plus grave comme un lymphome.
Mononucléose : prise de sang pour confirmer le diagnostic
Le diagnostic de la mononucléose repose avant tout sur un examen clinique comportant une observation des signes physiques et un interrogatoire du patient. Il est confirmé par la mise en évidence d’anticorps anti-EBV grâce à une prise de sang. Au nombre des examens sanguins généralement demandés, il y a :
- la numérotation formule sanguine (NFS) qui indique une élévation importante des globules blancs en cas de mononucléose ;
- l’augmentation des transaminases représente un signe d’une atteinte du foie et il atteste la présence d’anticorps spécifiques ;
- le test sérologique (MNI-test).
Un test TDR peut également être effectué. Il permet de s’assurer que le patient ne souffre pas d’une angine bactérienne.
Mononucléose durée
Entre le temps d’incubation, l’apparition de la maladie et la guérison, il faut compter au moins 12 semaines. Selon la sévérité des symptômes et en fonction du traitement appliqué, il faudra au moins 8 à 12 semaines supplémentaires pour retrouver une santé robuste. Pendant cette période de convalescence, le patient doit privilégier le repos et une bonne alimentation pour hâter son rétablissement.
Complications de la mononucléose infectieuse
Bien qu’étant rares, les complications de cette maladie ne sont pas inexistantes. Elles peuvent notamment toucher :
- le cœur (myocardite) ;
- le cerveau (encéphalite, méningite) ;
- les poumons (pneumonie) ;
- le rein (néphrite) ;
- et le foie (hépatite virale).
La rupture de rate est la plus rare des complications. Elle intervient souvent au moment où l’infection dans sa phase aiguë entraîne le gonflement des ganglions, dont celui de la rate. Le moindre traumatisme au niveau de l’abdomen peut entraîner une rupture de la rate. Elle constitue une urgence chirurgicale.
Une hépatite ou inflammation du foie accompagne parfois la mononucléose. Elle est généralement transitoire et bénigne. L’insuffisance hépatique ne survient que rarement, et touche essentiellement les patients immunodéprimés.
La mononucléose peut aussi causer une anémie ou encore une thrombopénie (baisse du nombre de plaquettes sanguines). Cette dernière est souvent asymptomatique et sans conséquence sur la santé lorsqu’elle reste au-dessus d’un certain seuil.
Mononucléose infectieuse : le traitement
A priori, il n’y a pas de traitement spécifique contre cette maladie. Elle guérit en principe d’elle-même après environ 4 semaines. Par contre, il est possible de réduire ou supprimer les symptômes qu’elle induit, en attendant que les défenses immunitaires de l’organisme se mettent en place.
Pour les enfants, il est préférable de les garder à la maison tant qu’ils sont contagieux. Ils doivent boire beaucoup pour éviter la déshydratation et se reposer.
La recommandation est la même chez les adolescents et les adultes. Il faut prendre beaucoup de repos pour récupérer de l’asthénie causée par la maladie. Il est préférable d’avoir une activité physique modérée durant une période de 3 à 6 mois si vous êtes malades. Adopter une alimentation saine et équilibrée contribuera à booster les défenses naturelles de l’organisme, et vous vous rétablirez plus vite.
En cas de fièvre, la prise d’antipyrétiques (paracétamol ou ibuprofène) est recommandée. Évitez cependant de donner de l’aspirine aux enfants souffrant d’affection virale. Des corticoïdes pourront être prescrits en cas d’infection sévère ou de ganglions très enflés.
Attention, carla prise d’antibiotiques (ampicillines ou amoxicillines) est à éviter. Elles peuvent provoquer des exanthèmes impressionnants.
Prévention
La mononucléose infectieuse est difficile à prévenir. Cependant, il est possible d’éviter d’être contaminé. Pour cela, il faut respecter les règles minimales d’hygiène et éviter les gestes à risques comme :
- le partage des couverts ;
- le partage des cigarettes ;
- embrasser une personne malade ou convalescente.
Il faut également avoir une bonne hygiène de vie pour conserver un système immunocompétent.