La mort fœtale est un phénomène couramment observé dans la pratique obstétricale. Elle constitue à la fois un problème psychologique pour la mère, et un drame inquiétant pour l’équipe soignante. Parmi les 3 600 bébés qui meurent chaque année au Royaume-Uni par exemple, la mort fœtale représente plus de 15 % de cet effectif.
En effet, la majorité des morts fœtales ont lieu avant le travail, et très peu, pendant le travail et l’accouchement. Il est sans doute important que ce phénomène alarmant soit élucidé, afin que les mesures nécessaires soient prises, pour limiter ses risques. Qu’est-ce qu’une mort fœtale ? Quelles sont ses causes ? Quels sont les traitements pour prévenir ce phénomène ?
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La mort fœtale : qu’est-ce que c’est ?
La mort fœtale se rapporte au décès d’un fœtus, après au moins 20 semaines de grossesse avant l’accouchement. En effet, les complications liées à la grossesse, conduisant à la mort fœtale, se manifestent souvent au cours de la grossesse. Elles peuvent être liées soit à la mère, soit au fœtus ou aux deux en même temps. Dans le monde, 5 sur mille grossesses connaissent la mort fœtale. En France par exemple, elle touche plus de 1% des naissances chaque année.
Il faut retenir qu’on parle de:
- mort fœtale précoce, lorsque le fœtus décède dans l’intervalle de 20 à 27 semaines de la grossesse ;
- mort fœtale intermédiaire, lorsque le fœtus meurt entre 28 et 36 semaines de la grossesse ;
- mort fœtale tardive, quand la mort survient à 37 semaines ou plus de la grossesse.
Toutefois, il faut noter que la mort fœtale diffère d’une fausse-couche ou d’un avortement spontané, qui survient généralement avant 20 semaines de la grossesse. Par ailleurs, elle est distinguée de la mort perpartum, qui survient dans la plupart du temps, pendant l’une des phases de l’accouchement.
Les symptômes de la mort fœtale
L’absence de mouvements du bébé est le premier signe révélateur d’une éventuelle mort fœtale. En effet, la mère peut constater à un moment de la grossesse, que son enfant ne bouge plus pendant des heures. Dans le cas de certaines femmes, on remarque une montée de lait, qui signifie que le bébé ne vit plus.
Cependant, il faut arrêter de penser immédiatement à une mort fœtale, quand vous constatez que le bébé ne bouge plus pendant un laps de temps. Si le doute persiste, il va falloir recourir à une échographie et à une auscultation ultrasonique, afin d’évaluer le battement du cœur et les gestes de l’enfant. S’il est constaté après analyse, l’absence de ces faits, le spécialiste pratique un monitoring obstétrical. Si après cette étape, il ressort une confirmation de la mort du fœtus, on précède à sa sortie, soit par accouchement simple ou par césarienne.
Ainsi, le corps médical réalise une autopsie, pour déceler la cause du décès du fœtus et, prendre des mesures, afin de prévenir le même scénario, dans le cas d’une prochaine grossesse.
Les causes d’une mort fœtale
Les causes réelles de la mort fœtale restent jusqu’à nos jours, un mystère. Cependant, plusieurs recherches ont permis de déterminer certaines causes liées à ce drame.
Problème lié au placenta
Les causes de la mort fœtale sont provoquées chez la plupart des femmes, par un problème de placenta. En effet, le placenta est l’organe qui permet l’échange entre la mère et le fœtus. Il assure la nutrition et la respiration du fœtus, durant la grossesse. Pour certains experts, certaines morts fœtales sont dues à un dysfonctionnement du placenta.
Autrement dit, le placenta qui sert d’intermédiaire entre la mère et le fœtus peut connaître des difficultés. À ce stade, l’échange d’oxygène et de nutriments de la mère a l’enfant devient difficile, voire impossible. Très souvent, l’échographie ne parvient pas à déceler ce dysfonctionnement.
Dans 25 % des cas de mort fœtale, les fœtus n’ont pas atteint leur croissance normale. Lorsque la croissance du fœtus connaît une chute au cours de la grossesse, il est évident qu’il soit en danger et risque d’être mort-né. Ainsi, la mère ne ressent plus le bébé bouger normalement.
Des études ont même été entreprises dans ce sens, pour vérifier si les femmes parviennent à ressentir régulièrement le mouvement de leur bébé d’une part et d’autre part, pour déceler les moindres modifications qui surviennent, afin de réduire le taux de mortalité fœtale.
Les maladies innées ou congénitales
Certains fœtus meurent à cause de certaines maladies héréditaires. En effet, plusieurs études ont montré qu’une sur 10 morts fœtales est due, à une maladie innée. Cependant, les maladies congénitales ne sont pas toujours liées aux anomalies chromosomiques. Elles sont parfois dues aux facteurs environnementaux ou, aux facteurs qu’on ignore.
L’Infection utérine
L’infection utérine est aussi une source de la mort fœtale. Sur 100 morts fœtales, 10 sont dues à une infection utérine. En général, la mère ne parvient pas à savoir qu’elle en souffre. Il arrive qu’aucun diagnostic ne parvienne parfois à les détecter jusqu’à ce qu’elle s’aggrave.
Il existe plusieurs bactéries, responsables des infections utérines. Au nombre de celles-ci, on peut citer le streptocoque du groupe B, le klebsiella, la chlamydia, l’entérocoque, l‘ureaplasma, le E.Colis. Certaines de ces infections comme la chlamydia, sont des MST et, peuvent être évités, grâce au préservatif.
Conditions diverses
La santé anormale d’une mère peut porter préjudice à son fœtus. La pré-éclampsie et le diabète peuvent par exemple, provoquer une mort fœtale.
En dehors de ces causes, d’autres problèmes peuvent être à l’origine de la mort fœtale. Parmi ceux-ci, on peut noter :
- l’hémorragie sanguine avant ou durant le travail ;
- l‘hypertension chez la mère, provoquée par la pré-éclampsie ;
- tumeur placentaire ;
- séparation brutale du placenta et de l’utérus ;
- roulement du cordon ombilical autour du cou du bébé…
Facteurs de risques
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la mort fœtale chez les femmes. Au nombre de ces facteurs, on peut énumérer :
- une surcharge pondérale ou l’obésité ;
- le tabagisme ;
- l’alcool ;
- la drogue ;
- la mauvaise alimentation ;
- une santé critique avec des maladies telles que l’hypertension artérielle, l’épilepsie, le diabète ;
- l’âge avancé de la mère, plus de 35 ans ;
- problème d’utérus lié à une précédente fausse couche ;
- retard de la croissance intra-utérine ;
- la primiparité ;
- la négligence de la consultation prénatale.
Tous ces facteurs viennent amplifier le risque de mort fœtale chez la femme, en état de grossesse.
Les diagnostics de la mort fœtale
Le diagnostic de la mort fœtale passe par :
- Des examens cliniques ;
- Des analyses pour dénicher l’origine.
Il arrive que les médecins aient de soupçon sur un décès éventuel du bébé, dès que ce dernier ne bouge plus normalement, bien que cela soit un fait normal quand le fœtus grandit et manque de place. Dans ce cas, de nombreux examens sont réalisés, dans le but d’évaluer le fœtus.
Analyse de réactivité du fœtus
A ce niveau, on suit le rythme cardiaque du fœtus en mouvement et, quand il est au repos. Pour le faire, les spécialistes se servent d’un dispositif posé sur l’abdomen de la femme.
Le profil biophysique (PBP)
Il s’agit d’une échographie au cours de laquelle, on obtient des images réelles du fœtus, afin de le suivre. Grâce à cet examen, les médecins arrivent à déterminer la quantité du liquide amniotique, afin d’analyser les moments de respiration rythmique, le tonus musculaire et les mouvements du fœtus.
Par ailleurs, les médecins réalisent des tests pour identifier un diabète, une infection, un syndrome des anti-phospholipides, à l’origine du décès du fœtus. Un examen du fœtus s’avère indispensable, pour distinguer les causes (infections ou anomalies chromosomiques) d’une éventuelle mort fœtale. Le placenta et l’utérus sont également soumis à des examens. Malheureusement, il peut arriver que la cause ne soit pas trouvée après ces examens.
Quels sont les traitements appropriés à la mort fœtale ?
Lorsqu’une femme perd son fœtus, il est impératif qu’elle suive un certain nombre de traitements, au risque de mettre sa santé en danger. Dans un premier temps, il faut donc venir au secours de la mère.
En effet une femme qui perd son fœtus a besoin d’un soutien moral du médecin et de ses proches, afin de ne pas sombrer dans la dépression.
Si le fœtus décédé n’est pas expulsé, il va falloir utiliser certains médicaments, pour faciliter son expulsion ou, faire une injection de la prostaglandine à la mère. Ce médicament, qui ressemble à une hormone, provoque les contractions utérines. Le plus souvent, les médecins administrent l’ocytocine à ces femmes, afin de provoquer le travail. Il faut noter cependant que, l’expulsion du fœtus mort de l’enceinte maternelle, se fait en fonction de l’évolution de la grossesse.
Par ailleurs, si la grossesse est à moins de 6 mois, la mère peut subir une démarche de dilatation et évacuation. Cette procédure consiste à préparer le col de l’utérus, le dilater puis, évacuer le fœtus. Bien avant cette démarche, les médecins utilisent souvent des substances comme le forceps, pour une aspiration intra-utérine.
D’un autre côté, le curetage aspiratif est aussi un soin important, dans le traitement de mort fœtale. Le curetage permet de libérer l’utérus des débris et tissus, appartenant au fœtus ou, provenant du placenta. Il se fait en plusieurs étapes. Premièrement, il faut écarter les parois du vagin de la mère ensuite, dilater l’utérus puis, y insérer un tube léger, relié à un appareil aspirateur, pour évacuer le fœtus et le placenta.
Les femmes victimes de la mort fœtale sont transfusées, s’il est remarqué qu’une coagulation intramusculaire se développe en leur sein.
Il est important de savoir que le risque qu’une prochaine grossesse soit confrontée à une mort fœtale varie, en fonction des causes à la base.
Les femmes qui ont perdu leur fœtus ont droit au même traitement physique qu’une femme qui a donné naissance normalement. Cependant, un soutien moral sera d’une grande importance. C’est très fréquent de voir une femme ayant fait un mort-né, avoir souvent des saut d’humeurs. Elle a juste besoin de réconfort et d’attention.