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Myélofibrose : Comment soigner le cancer de la moelle osseuse ?

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Myélofibrose : Comment soigner le cancer de la moelle osseuse ?
Diagnostic de la myélofibrose

La myélofibrose est un cancer rare qui affecte la moelle osseuse. Elle se traduit par un envahissement de la moelle par le tissu fibreux, qui l’empêche de produire des cellules sanguines. Pouvant survenir seule ou résulter d’une autre maladie, la myélofibrose peut être à l’origine de la fatigue, d’une grave anémie ou d’une hypertrophie du foie et de la rate. En quoi consiste concrètement la myélofibrose ? Quels sont les causes et symptômes possibles ? Quels traitements pour en venir à bout de cette maladie ? Focus sur le cancer de la moelle osseuse ?

Qu’est-ce c’est que la myélofibrose ?

La myélofibrose est une affection rare, qui est caractérisée par un remplacement des cellules souches sanguines, localisées au niveau de la moelle osseuse, par du tissu fibreux. Cette pathologie se traduit par la fabrication des globules rouges anormaux, une augmentation de la quantité de rates et une anémie.

Dans une moelle osseuse normale, il existe des cellules nommées fibroblastes, qui produisent un tissu fibreux (tissu conjonctif). Ce dernier est aussi constitué des cellules chargées de produire des cellules sanguines. Dans le cadre d’une myélofibrose, les fibroblastes fabriquent un volume excessif du tissu fibreux, qui au final, remplace les cellules souches. Lorsque ce phénomène se produit, certaines cellules souches migrent de la moelle osseuse vers le foie et la rate. Dans la plupart des cas, la production des globules rouges est réduite, puis une anémie se développe et s’aggrave progressivement.

Plus encore, une bonne quantité de ces globules rouges est anormale ou immature. Une certaine quantité de plaquettes immatures et de globules blancs peuvent être présents dans le sang. Suivant l’évolution de la myélofibrose, le volume des globules blancs peut diminuer ou augmenter, mais la quantité de plaquettes est généralement diminuée.

Quelles sont les causes de la Myélofibrose ?

La Myélofibrose peut survenir seule, dans ce cas on parle de la myélofibrose primitive, ou elle peut être liée à un autre trouble, on parle de la myélofibrose secondaire.

Myélofibrose primitive

C’est une Myélofibrose qui survient de manière spontanée, en raison de certaines mutations génétiques. Le plus souvent, elle affecte des personnes âgées de cinquante et soixante-dix ans, notamment le sexe masculin. Plus de 50% des personnes affectées par la myélofibrose primitive présentent une mutation au niveau du gène JAK2 (Janus kinase 2). Ce dernier a pour fonction de contrôler quelques enzymes impliquées dans la réponse immunitaire et dans la croissance cellulaire.

Chez d’autres patients, la myélofibrose peut être due à une mutation dans le gène du récepteur de la trombopoïétine (MPL), intervenant dans la croissance cellulaire, ou une mutation dans le gène de la calréticuline (CALR), intervenant dans la production des protéines indispensables au bon fonctionnement cellulaire.

Myélofibrose secondaire

La myélofibrose secondaire survient, à la suite d’autres affections, particulièrement du sang. Il s’agit :

  • De lymphome ;
  • De thrombocythémie ;
  • De la polyglobulie essentielle ;
  • Du myélome multiple ;
  • De la leucémie myéloïde chronique.

Cette pathologie peut apparaître chez les personnes affectées par la tuberculose, le lupus érythémateux systémique (lupus), une infection par le VIH, la sclérose systémique et l’hypertension pulmonaire.

Quels sont les facteurs de risque ?

De multiples facteurs sont susceptibles de favoriser les risques de la myélofibrose.

  • Maladies auto-immunes ;
  • Hérédité : des proches d’une personne affectée par la myélofibrose peuvent présenter une prédisposition à cette pathologie ;
  • Exposition à certains rayonnements et à des produits chimiques : un volume suffisamment important apparait comme un facteur de risque considérable ;
  • Origine ethnique : les personnes de race blanche présentent plus de prédisposition à la myélofibrose, selon le rapport des études.

Quels sont les symptômes de la myélofibrose ?

La myélofibrose est une affection qui reste asymptomatique durant des années. Chez certains individus, elle provoque rapidement une leucémie, une anémie ou un faible taux de plaquettes dans le sang. Ensuite, on constate que l’anémie provoque la faiblesse, l’asthénie, la sensation de malaise général et la perte de poids. Les sueurs nocturnes et la fièvre ne manquent pas.

En cas de faibles taux des globules blancs, l’organisme est assujetti à un risque accru d’infections. C’est ce qui justifie le fait que de nombreuses personnes atteintes de la myélofibrose contractent les infections. La réduction de la quantité de la plaquette augmente le risque de saignements. Les patients présentent aussi des symptômes de la maladie ayant causée la myélofibrose, en cas de la myélofibrose secondaire.

Le volume de la rate et du foie augmente, pendant que ces organes essaient de réaliser une part de travail de production des cellules sanguines. Mais dans ces organes, les cellules sanguines produites sont inefficaces et elles ne font que favoriser l’hypertrophie de la rate. Une hypertrophie du foie et de la rate peut causer une douleur abdominale et provoquer un saignement des veines variqueuses dans l’œsophage (varices œsophagiennes), ainsi qu’une tension artérielle anormalement élevée dans quelques veines (hypertension portale).

La myélofibrose aigüe, encore appelée myélofibrose maligne, est une forme rare de la myélofibrose, qui se traduit par une diminution du taux de plaquettes, de globules blancs et de globules rouges. Le nombre de certaines cellules blastiques (globules blancs immatures) est accru dans la moelle osseuse. La myélofibrose aigüe est considérée comme une forme de leucémie aigüe.

Comment se déroule le diagnostic de la myélofibrose ?

Le diagnostic de leucémie myéloïde chronique est généralement fortuit après une suspicion d’anomalies évocatrices. Parfois, l’association de quelques symptômes conduit le médecin à requérir des examens complémentaires spécifiques.

Pour confirmer le diagnostic, écarter certains diagnostics différentiels, éliminer une leucémie myéloïde chronique au stade acutisé ou accéléré et à titre pronostic et préthérapeutique, le médecin peut demander les examens suivants :

  • Biopsie ostéomédullaire (BOM) nécessaire au diagnostic de la myélofibrose ;
  • Examen de biologie moléculaire sur prélèvement sanguin, à la recherche du gène de mutation de JAK-2 ;
  • Examen cytogénétique sur prélèvement de moelle osseuse par la technique FISH, à la recherche du chromosome Philadelphie ou le caryotype conventionnel dans l’optique d’éliminer une leucémie myéloïde chronique ;
  • Mesure du volume de la rate : elle se fait souvent par échographie ;
  • Numération formule sanguine et frottis sanguin, afin de rechercher des anomalies qualitatives et quantitatives des cellules sanguines circulantes.  

De plus, d’autres tests peuvent être faits pour évaluer la capacité du patient à recevoir un traitement spécifique.

Comment traiter la myélofibrose ?

L’objectif du traitement de la myélofibrose est de retarder l’évolution de la pathologie et de limiter les complications. C’est uniquement la greffe des cellules souches qui permet de guérir les personnes touchées.

Greffe de cellules souches

Ce traitement est proposé en général, à des patients qui présentent un risque accru de développement de la myélofibrose primitive. La greffe de cellules souches apparait comme la seule prise en charge qui permet d’obtenir la guérison. Toutefois, les risques qui y sont liés ne sont pas pour autant négligeables. Pour cela, ce type de traitement est recommandé aux jeunes patients qui disposent d’un donneur compatible, et qui n’ont pas autres troubles de santé.

Ruxolitinib

Apparaissant comme le premier traitement utilisé, le ruxolitinib est un médicament développé pour inhiber la mutation du gène JAK2.  Il est également efficace chez les patients porteurs de mutations dans les gènes MPL et CARL, puisque ces gènes sont capables d’activer l’enzyme JAK2. Le ruxolitinib permet aussi de contrôler les symptômes, de diminuer la taille de la rate, d’augmenter la survie globale et de ralentir la fibrose.

Toutefois, ce médicament ne fait pas disparaître la fibrose présente dans la majorité des cas. Aussi, peut-il provoquer une numération plaquettaire basse et une anémie.

Dans l’optique de réduire la quantité de la rate et de maintenir la numération plaquettaire, les médecins peuvent aussi prescrire la thalidomide avec de la prednisone. Plus encore, le fédratinib peut être utilisé comme alternative au ruxolitinib, car il est capable d’inhiber la mutation de JAK2.

Réduction de la taille de la rate

La réduction de la taille de la rate contribue au soulagement des symptômes. Hormis le ruxolitinib, l’hydroxyurée (un agent chimiothérapique) est capable de réduire la taille de la rate et du foie, mais il peut aggraver par la même occasion l’anémie, et diminuer le nombre de plaquettes.

La radiothérapie permet de réduire le volume de la rate, mais elle peut engendrer une réduction considérable de la quantité des globules blancs et favoriser des infections. Parfois, la rate peut prendre un grand volume et causer des douleurs, cela peut nécessiter une ablation.

Cette ablation n’est cependant indiquée, qu’après avoir tenté les autres traitements possibles. L’ablation est évitée chez les patients qui souffrent de la myélofibrose primitive, du fait des complications possibles, comme la mise en place des caillots sanguins, la migration de la fabrication des cellules sanguines vers d’autres organes vitaux (comme le foie) et les infections.

Association d’un androgène à la prednisone

L’association d’une hormone masculine comme le danazol à la prednisone, peut atténuer temporairement la gravité de l’anémie chez plus de 30% des individus touchés par la myélofibrose, mais ce traitement est moins utilisé. L’hormone dite érythropoïétine, chargée de stimuler la fabrication des globules rouges, peut permettre d’améliorer l’anémie, mais elle favorise aussi une augmentation de la portée de la rate.

Dans certains cas, on associe l’érythropoïétine au fédratinib ou au ruxolitinib, pour prévenir toute augmentation du volume de la rate. Les patients atteints d’anémie nécessitent dans certains contextes, la transfusion des globules rouges.

Quel est le pronostic de la myélofibrose ?

Environ 50% des patients de la myélofibrose primitive survivent durant plus de cinq ans, mais la durée varie d’un individu à l’autre. Les médecins se servent d’un système permettant d’attribuer des valeurs aux différentes caractéristiques de l’affection, afin de déterminer le pronostic et de guider les décisions thérapeutiques.

Étant donné que la myélofibrose évolue progressivement, l’espérance de vie est généralement de dix ans ou plus, mais le pronostic est fonction du degré d’atteinte de la fonction médullaire. Chez les patients atteints de la myélofibrose secondaire, le pronostic est fonction de la maladie sous-jacente. Une myélofibrose qui survient après une thrombocytémie essentielle ou une polyglobulie essentielle a en général un pronostic défavorable.