Cancer de la moelle osseuse, le myélome est une pathologie fréquemment développée par les seniors. Il résulte d’un dysfonctionnement de certains leucocytes, en l’occurrence, les plasmocytes. Cette affection expose les personnes atteintes à des douleurs, des risques d’infection et de fracture. L’établissement de son diagnostic repose sur la réalisation de différents examens. En ce qui concerne le traitement, il regroupe diverses options thérapeutiques. Qu’appelle-t-on myélome ? Pourquoi les personnes âgées souffrent-elles de ce type de cancer et comment peut-on le traiter ?
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Définition du myélome
On peut définir le myélome comme étant une pathologie de la moelle osseuse, qui apparaît à la suite de la prolifération incontrôlée des plasmocytes. Ces derniers font normalement partie du système immunitaire et sont chargés de la production d’anticorps, lesquels sont essentiels dans la lutte contre les infections et la protection de l’organisme. Malheureusement, en cas de myélome, les anticorps produits par ces types de globules blancs sont inefficaces.
Encore appelée maladie de Kahler, cette affection doit cette appellation au docteur Otto Kahler, qui fut la première personne à l’avoir décrite.
La phase primaire de cette maladie se caractérise par la division et la prolifération anarchique d’une cellule anormale, donnant de ce fait naissance à plusieurs cellules anormales (encore appelées cellules myélomateuses). Celles-ci, à leur tour, se divisent et envahissent la moelle osseuse. Située à l’intérieur des os, cette dernière est une substance spongieuse indispensable dans la production des cellules sanguines (notamment les plaquettes, les hématies et leucocytes), mais également dans la constitution des os.
Les cellules myélomateuses étant toutes identiques ne produisent qu’un seul type d’anticorps spécifiques. Dans le cas d’un myélome, l’anticorps sécrété porte le nom de « protéine M ». En présence d’une chaîne légère (fragment) de cette protéine dans l’urine, on parle de protéine Bence-Jones.
Dans certains cas, la prolifération des plasmocytes peut ne pas engendrer la production de protéine Bence-Jones ou de protéine M. À ce niveau, on parle de myélome non sécrétant.
Cette maladie de la moelle osseuse est beaucoup plus présente chez les seniors. Dans certains pays d’Europe comme le Canada ou encore la France, on dénombre respectivement près de 2900 et de 4000 cas de myélome par an. Toutefois, le risque de contraction de cette affection reste relativement faible.
Causes du myélome
Jusqu’à nos jours, les principales raisons pouvant expliquer la prolifération anarchique des plasmocytes (laquelle est à l’origine du myélome) restent inconnues. Cependant, l’existence de certains facteurs de risque peut prédisposer au développement de cette forme de cancer de la moelle osseuse. On peut citer :
- L’âge (à partir de 60 ans) ;
- La génétique ou les antécédents familiaux de myélome ;
- L’obésité ;
- Les antécédents de gammapathie monoclonale (maladie précancéreuse des plasmocytes) ;
- L’environnement (exposition aux produits chimiques et aux fortes doses de radiation).
Par ailleurs, avant d’établir un lien de causalité de la maladie avec les facteurs environnementaux, il faudrait que le patient ait un certain âge et qu’il ait été en contact pendant une longue durée.
Symptômes du myélome
Ce cancer de la moelle osseuse se traduit, le plus souvent, par des douleurs osseuses. Celles-ci représentent d’ailleurs les symptômes primaires de la maladie. Intenses et tenaces, ces douleurs se manifestent respectivement au niveau du dos, des côtes, du cou et du bassin. Souvent, elles surviennent brutalement suite à la fracture d’une côte (ou encore d’un long os) et à un tassement vertébral. La prolifération locale des plasmocytes engendre des excroissances douloureuses au niveau des os.
À l’instar des douleurs, les patients peuvent présenter :
- Une importante fatigue ;
- Des saignements anormaux au niveau des gencives ou du nez, provoqués par une carence en thrombocytes ;
- Des infections urinaires et respiratoires consécutives au manque de leucocytes ;
- Une perte de poids ;
- Un déclin de la fonction rénale ;
- Une sensation de faiblesse au niveau des jambes.
À ces symptômes préalablement énumérés s’ajoute une augmentation du taux de calcium sanguin : on parle d’hypercalcémie. Celle-ci peut être à l’origine d’une constipation, de nausées, d’une fréquente émission d’urine ou encore d’une perte de l’appétit.
Le développement incontrôlé et excessif des cellules myélomateuses altère le fonctionnement de la moelle osseuse. Cela entraîne une déficience du système immunitaire et une baisse des hématies. Cette dernière peut mener à une anémie. Elle représente une complication de la maladie et n’est d’ailleurs pas la seule. En effet, le myélome peut également être responsable de fractures osseuses.
Diagnostic du myélome
Plusieurs facteurs (les symptômes de la maladie, les analyses sanguines et urinaires, quelques examens complémentaires) doivent être pris en compte dans l’établissement du diagnostic du myélome. En effet, c’est la fusion de ces différents facteurs qui permet de corroborer ou non la présence d’un myélome.
Lors de la consultation, le patient devra répondre à quelques questions en lien avec les symptômes de la maladie. Par la suite, le médecin devra réaliser des analyses sanguines et urinaires dans l’unique but de déceler la présence de la protéine M. Lorsque ces analyses révèlent la présence effective de la protéine M (ou d’un fragment de celle-ci), alors la réalisation d’examens sanguins supplémentaires s’impose. Ces examens vont aider à déterminer :
- La quantité de protéine M dans l’urine ;
- Les taux de gamma globulines ;
- Le taux de calcium sanguin ;
- Le taux de bêta-2-microglobuline ;
- Les taux de lactates déshydrogénases ;
- Les taux de créatinine ;
- Les taux de protéines C-réactives.
Pour confirmer le diagnostic du myélome, le médecin peut procéder à la réalisation d’une IRM, d’une tomographie, d’une radiographie (pour observer la présence de régions osseuses affaiblies, généralement associée au myélome), d’une tomodensitométrie ou encore d’une biopsie de la moelle osseuse. Encore appelée myélogramme, cette dernière consiste à prélever quelques fragments de la moelle osseuse pour les observer au microscope et pour déceler la présence de cellules myélomateuses. La réalisation de cet examen est d’ailleurs nécessaire pour confirmer le diagnostic de la maladie de Kahler.
Traitement du myélome
La prise en charge et le traitement de la maladie de Kahler dépendent de certains facteurs tels que l’âge du patient et le stade de la maladie. Le plus souvent, celle-ci évolue lentement et peut ne pas entraîner l’apparition de symptômes. Dans ce cas, le médecin ne pourra administrer aucun traitement. Le patient devra simplement enchaîner les séances de consultation afin que le médecin suive son état de santé.
En revanche, les patients qui présentent les symptômes de la maladie peuvent bénéficier d’une variété de traitements tels que :
- La chimiothérapie ;
- La radiothérapie ;
- La transplantation de cellules souches ;
- La prescription de médicaments comme les bisphosphonates ;
- Les traitements novateurs.
La chimiothérapie est couramment pratiquée en cas de maladie de Kahler. Elle nécessite l’usage et la combinaison de plusieurs médicaments anticancéreux pour faciliter l’élimination des cellules myélomateuses. Ces médicaments ont été élaborés pour détruire les cellules qui se multiplient anormalement. Par ailleurs, ils peuvent parfois endommager les cellules saines. Pour éviter de tels désagréments, le médecin devra identifier minutieusement le type de médicament à administrer, la posologie ainsi que la durée de prise du médicament. Le médicament peut être absorbé par voie orale ou injecté par voie intraveineuse. Le traitement peut s’étendre sur des mois, mais doit prendre fin dès que le taux de protéine M ou de protéine Bence-Jones se stabilise.
La transplantation de cellules souches est une option thérapeutique qui implique la combinaison d’une chimiothérapie et d’une transfusion de cellules souches. Les cellules souches peuvent provenir de l’organisme du patient ou d’un donneur et permettent de remplacer la moelle osseuse endommagée.
La radiothérapie quant à elle fait appel à l’usage des rayons X pour la destruction des cellules myélomateuses. La zone où s’est développée la tumeur représente la partie cible des radiations. La radiothérapie peut s’étendre sur des jours, voire des semaines. Outre sa fonction destructrice des cellules myélomateuses, elle permet aussi de soulager les douleurs caractéristiques du myélome.
Les bisphosphonates sont utilisés pour amoindrir le risque de fracture osseuse et pour combattre les douleurs osseuses de la maladie.
Lorsque le patient présente une anémie, la prescription d’agents stimulateurs de l’érythropoïèse peut être une alternative. Ils favorisent la production d’hématies, à travers une stimulation de la moelle osseuse.