Accueil Maladies Neurasthénie : Symptômes, causes, diagnostic et traitements.

Neurasthénie : Symptômes, causes, diagnostic et traitements.

0
Neurasthénie : Symptômes, causes, diagnostic et traitements.

Ressentir une fatigue après un effort physique ou mental soutenu n’a rien d’inquiétant. En effet, ce genre de fatigue passe vite et l’organisme retrouve sa vitalité pour continuer à fonctionner normalement. Mais, lorsque cette fatigue n’est pas attribuable à une activité intense, lorsqu’elle devient invalidante et que d’autres symptômes plutôt sérieux y sont associés, il y a lieu de s’inquiéter. Il s’agit probablement d’une neurasthénie, encore appelée fatigue nerveuse.

Cet article vous amène à la découverte de cette affection à travers ses symptômes, ses causes, son diagnostic et son traitement.

Neurasthénie : de quoi s’agit-il ?

Le terme vient de Georges Miller Beard, un neurologue américain qui l’évoqua pour la première fois en 1869. Il la décrivait alors comme un état de fatigue physique et mentale intense. On parle aujourd’hui du syndrome de fatigue chronique qui se manifeste par une fatigue peu ordinaire, car très intense, accompagnée notamment de plusieurs autres symptômes. La personne qui en souffre se retrouve souvent dans un état d’épuisement important et anormal. Elle peut également développer de l’irritabilité ou de la tristesse, et même une déprime. L’affection s’étend généralement sur une période significative avec l’impossibilité de récupérer, même après des épisodes de repos.

La neurasthénie touche en général une personne sur 600. Dans certains pays comme les pays très industrialisés, cette prévalence peut augmenter et atteindre une personne sur 200. Les personnes âgées de 20 à 40 ans semblent être les plus ciblées par la maladie. Il en est de même pour les femmes qui sont plus touchées par la maladie que les hommes. La neurasthénie est donc une affection bien présente dans la société.

Quels sont les symptômes de la neurasthénie ?

Le principal symptôme de la neurasthénie est la fatigue chronique persistante. Dans la plupart des cas, l’épuisement ou l’abattement ressenti est inhabituel et se prolonge sans raison véritable. D’autres symptômes sont associés à cette fatigue chronique. Il s’agit généralement de symptômes neuro-cognitifs et neuro-végétatifs. On peut parler d’une difficulté à se concentrer, des pertes de mémoire, des troubles du sommeil, des problèmes digestifs, etc. Parfois, des douleurs dans la gorge, dans les articulations ou dans les muscles sont également ressenties. Le sommeil n’est pas réparateur et ne permet pas de résoudre le problème de la fatigue.

La personne qui souffre de neurasthénie aura souvent des céphalées sévères. Elle pourra même ressentir des vertiges, et voir apparaître des ganglions dans le cou ou les aisselles. On note aussi un sentiment d’angoisse et de tristesse, voire une perte de la joie de vivre. Au prochain effort physique ou mental, le patient verra ces symptômes s’aggraver.

Tous ces symptômes empêchent la personne souffrante de fonctionner normalement, ce qui peut entraîner un arrêt de travail.

Les causes de la neurasthénie

La vie moderne et toutes les sollicitations auxquelles nous devons faire face chaque jour pourraient être à la base de cette affection. Selon Georges Miller Beard, le système nerveux serait donc sollicité à l’excès, ce qui entraînerait un affaiblissement de l’état psychologique et de la résistance nerveuse.

Il n’existe pas de causes exactes de la neurasthénie à proprement parler. Plusieurs facteurs peuvent toutefois être évoqués. La neurasthénie apparaîtrait généralement à la suite d’un épisode d’infection, qu’elle soit virale ou bactérienne. Il peut s’agir par exemple d’une grippe, ou d’une mononucléose, ou encore à la suite d’un herpès. Les facteurs qui entrent en jeu peuvent donc être infectieux ou psychologiques.

Il semblerait d’ailleurs qu’un dysfonctionnement du système immunitaire soit également à l’origine de cette affection. Les facteurs peuvent même être liés aux hormones, mais aussi à l’environnement. On note également l’exposition à des substances telles que les pesticides, comme facteur de risque pour la survenue d’une neurasthénie. Les pays industrialisés ont à juste titre une plus grande prévalence de la maladie.

Comment se pose le diagnostic de la neurasthénie ?

Pour poser un diagnostic dans le cas de la neurasthénie, on procède par élimination. En effet, le médecin doit pouvoir d’abord exclure une à une toutes les causes qui pourraient être à la base de la fatigue chronique. On parle de diagnostic par exclusion.

Les symptômes de la neurasthénie peuvent être associés à d’autres maladies comme le cancer ou la fibromyalgie. Toutes les précautions doivent donc être prises pour éviter de passer à côté d’une maladie sous-jacente en posant par erreur le diagnostic de la neurasthénie.

Des analyses biologiques seront aussi réalisées pour approfondir la recherche des causes probables. De plus, un entretien psychologique sera effectué dans le but d’éliminer l’hypothèse de la dépression. Il faut également noter que l’état de fatigue doit avoir duré déjà six mois au moins. Quatre des symptômes observés dans le cas d’une neurasthénie doivent également être présents, avec une diminution de 50 % des activités journalières selon les critères de Fukuda.

Quel traitement pour la neurasthénie ?

Après un diagnostic de neurasthénie chez un patient, des médicaments peuvent lui être prescrits, ainsi que des thérapies non médicamenteuses dans le but de lui apporter un soulagement. En effet, il n’existe pas de traitement précis pour la neurasthénie. Pour les symptômes de douleurs dans les articulations, le médecin peut prescrire des anti-inflammatoires non stéroïdiens. On peut également avoir recours à des antidépresseurs et à des antiasthéniques.

Le patient peut être aussi encouragé à pratiquer des activités physiques qui lui permettent de s’exercer petit à petit, afin d’empêcher la fonte musculaire. Il peut s’agir de la marche, de la natation, ou même de la danse. Le patient peut s’entraîner à domicile, sans vouloir trop s’efforcer, mais en évoluant selon ses capacités et à son rythme. Il s’agit en effet d’une rééducation fonctionnelle.

La théorie cognitivo-comportementale apporterait également une meilleure qualité de vie aux patients souffrant de neurasthénie. Elle se fait en plusieurs séances. La personne apprend à mettre en place une meilleure gestion des difficultés. Cela a un impact sur son bien-être en général.

Pour guérir rapidement d’une neurasthénie, le patient doit pouvoir participer lui-même en adoptant plusieurs bonnes attitudes. Par exemple, il doit apprendre à se détendre et à se relaxer. Les symptômes liés au stress pourront donc reculer progressivement. Il doit également veiller à son alimentation, qui doit être équilibrée. Des siestes en journée peuvent être intéressantes, et la qualité du sommeil ne doit pas être négligée. Parce que cette affection combine des symptômes physiques et psychologiques, le patient doit pouvoir travailler sur lui-même, se connaître et savoir comment gérer son énergie pour améliorer sa qualité de vie. La pratique d’activités plaisantes peut aussi apporter un plus, pour relever son humeur.

Quelles précautions pour prévenir la neurasthénie ?

Les causes de la survenue de la neurasthénie ne sont pas réellement connues. Il serait donc difficile de déterminer des mesures permettant de prévenir cette affection. Toutefois, toute personne est évidemment encouragée à avoir une bonne hygiène de vie, à apprendre à bien gérer le stress quotidien qui peut vite devenir envahissant. Savoir se donner du repos et des moments de relaxation est idéal pour éviter d’être submergé par les sollicitations quotidiennes et se retrouver à la longue dans un état psychologique affaibli, comme le décrivait Georges Miller Beard.

On peut toutefois prévenir une dégradation de la situation s’il s’avère qu’on souffre de neurasthénie. Lorsque vous constatez un état de fatigue chronique qui devient persistant et invalidant sur une longue période, si certains symptômes associés sont présents, la démarche judicieuse est de consulter un spécialiste qui pourra se prononcer sur votre cas, et poser un diagnostic clair. C’est la meilleure option pour rapidement être pris en charge et prévenir une aggravation des symptômes de la neurasthénie.

Comment accompagner une personne neurasthénique ?

Le plus important pour toute personne atteinte de neurasthénie serait de ne pas se retrouver seule face à cette maladie. En raison de l’état de fatigue chronique, le neurasthénique a besoin d’une assistance permanente, surtout qu’il ne peut plus fournir de grands efforts et voit son activité baisser d’au moins 50 %.

De plus, la neurasthénie impliquant généralement une grande tristesse voire la dépression, il est important que le patient soit bien entouré, en particulier de personnes qui comptent beaucoup pour lui. Les psychologues s’accordent à reconnaître que l’entourage joue un rôle déterminant dans l’accompagnement des personnes dépressives. Le conjoint, les enfants, les petits enfants pour les personnes âgées et les amis sont autant de personnes qui lui seront utiles pour un bon équilibre émotionnel.

Néanmoins, il peut être compliqué de trouver la bonne place et la bonne distance autour de telles personnes. Le défi réside dans le fait qu’il faut être présent sans toutefois étouffer, et avoir les mots justes toutes les fois qu’il faut s’exprimer. Il vous faudrait une bonne dose d’empathie pour parvenir à comprendre l’état psychologique et émotionnel de votre proche pour l’aider au mieux. Il n’est d’ailleurs pas superflu de consulter vous-même un psychologue pour vous aider à vous libérer des frustrations accumulées et de la culpabilité que vous pouvez ressentir en raison de l’état de votre proche, afin de continuer à être bienveillant malgré tout. Il faut dans tous les cas éviter de s’isoler pour laisser le patient seul, en raison de son humeur parfois désagréable.

Enfin, accompagner un patient neurasthénique, c’est l’aider à accepter et suivre le traitement prescrit par le professionnel qui le suit, même s’il ne voit pas les résultats tout de suite.