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Névrose : causes, symptômes et traitements

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Névrose : causes, symptômes et traitements
Illustration chaos mental

La névrose est un terme employé par les professionnels de santé pour désigner un trouble mental particulier. Bien que l’affection soit considérée comme un trouble psychologique à ne pas négliger, elle n’est pas aussi sévère que certaines conditions mentales, comme le trouble bipolaire. Quelles sont les causes de la névrose ? Comment la reconnaître ? Quels sont les traitements envisageables pour traiter un patient ? Décryptage dans cet article.

Les causes de la névrose

La névrose est un trouble mental qui se caractérise par une grande variété de symptômes tels que l’anxiété, la dépression, la phobie et la compulsion. Ses causes, nombreuses et complexes, sont souvent d’ordre biologique, psychologique et social.

Les causes biologiques

Les facteurs biologiques peuvent énormément intervenir dans l’évolution de la névrose. Ils sont multiples et peuvent inclurent : 

  • Des perturbations chimiques dans le système cérébral ;
  • Des changements dans les hormones ;
  • Des facteurs génétiques.

Les déséquilibres chimiques dans le cerveau sont l’une des causes biologiques les plus courantes de la névrose. Il s’est avéré que les personnes affectées par la maladie ont souvent des niveaux anormaux de neurotransmetteurs. Ces derniers sont les produits chimiques du cerveau qui transfèrent les signaux entre les tissus du cerveau.

Les changements hormonaux peuvent aussi intervenir dans l’accroissement de l’affection. Les hormones, tel que le cortisol, sont produites comme le résultat de circonstances stressantes. En effet, une exposition prolongée au stress peut entraîner une augmentation des niveaux de ces hormones, ce qui peut affecter négativement la santé mentale.

Par ailleurs, les facteurs génétiques peuvent également contribuer à la névrose. En effet, il est possible que le trouble soit hérité de parents ayant des antécédents de troubles mentaux. Des recherches ont identifié des gènes spécifiques qui peuvent augmenter le risque de développer la pathologie.

En outre, le stress peut contribuer au trouble en modifiant la structure du cerveau ainsi que sa faculté. Le stress chronique peut causer une atténuation de la densité des neurones dans diverses parties du cerveau. Cette action peut affecter la capacité de l’individu à contrôler ses émotions et ses idées négatives.

Les causes psychologiques

La névrose peut être entraînée par une diversité d’éléments psychologiques. Il peut s’agir de traumatismes, de conflits internes et de troubles de la personnalité. Des événements tels que la violence, les abus physiques ou sexuels, le harcèlement ou la négligence peuvent laisser des cicatrices psychologiques profondes. Les personnes qui ont expérimenté des traumatismes peuvent donc développer des troubles tels que le trouble de stress post-traumatique.

Ensuite, les personnes qui ont des conflits internes importants peuvent développer des symptômes de la névrose. Ces conflits peuvent être des sentiments de culpabilité, d’abandon, de jalousie ou de colère non résolus. Aussi, ils peuvent être causés par des expériences passées ou des situations actuelles.

Par ailleurs, les expériences de vie difficiles, telles que la perte d’une personne importante ou l’interruption d’une relation, peuvent également être un facteur favorable au trouble. Ces événements peuvent causer un stress émotionnel important et augmenter le risque de développer des troubles tels que la dépression, l’anxiété et la névrose. En outre, les personnes atteintes de certains troubles peuvent être plus aptes à manifester des signes. Ces affections peuvent être : 

Ces troubles peuvent entraîner des sentiments d’angoisse et de stress émotionnel, ce qui peut augmenter le risque de développer des troubles de la névrose.

Les causes sociales

La pression sociale est l’un des facteurs sociaux importants pouvant causer la névrose. Les attentes sociales peuvent être très élevées dans certaines cultures. Cela peut causer des niveaux de stress et d’anxiété élevés chez les individus qui ne peuvent pas répondre à ces attentes.

Ensuite, la discrimination est aussi un facteur social. Les personnes discriminées en raison de leur race, de leur orientation sexuelle ou de leur statut socio-économique peuvent éprouver des niveaux élevés de stress émotionnel. Cela peut accroître les risques d’avoir des troubles de la névrose.

Par ailleurs, l’isolement social peut également être une cause de la maladie. Les personnes qui sont isolées socialement peuvent éprouver des niveaux élevés de solitude et de dépression. Aussi, l’isolement social peut être causé par des facteurs tels que la migration, les problèmes de santé mentale et le manque de liens sociaux.

Enfin, les troubles liés au travail sont également des facteurs sociaux contribuant à la névrose. Les personnes qui éprouvent du stress lié au travail, tel que le surmenage, le manque de soutien, peuvent développer des symptômes de l’affection.

Les symptômes de la névrose

Les symptômes de la névrose peuvent varier en fonction du type de la maladie et de sa gravité. Voici quelques symptômes de la maladie et des détails les concernant.

L’anxiété

L’anxiété est l’une des manifestations les plus classiques de la névrose. Les personnes atteintes de ce trouble mental peuvent éprouver des niveaux élevés d’anxiété qui sont hors de proportion avec la situation réelle. Les indices physiques de ce symptôme peuvent être : 

  • Des palpitations ;
  • Une transpiration abusive ;
  • Des frémissements ou frissonnements ;
  • Une respiration rapide.

Les symptômes mentaux peuvent inclure une inquiétude excessive, des idées négatives, des maladies du sommeil et de l’irritabilité. De plus, il existe différents types d’anxiété qui peuvent se manifester dans la névrose. En effet, une personne peut être atteinte d’anxiété généralisée. Elle peut donc être inquiète et anxieuse la plupart du temps, même en l’absence de danger immédiat.

Une personne peut également être atteinte de troubles de stress post-traumatique. Dans ce cas, elle peut éprouver des cauchemars et des flashbacks après avoir vécu un événement traumatisant.

La dépression

Les personnes affectées par la dépression peuvent éprouver des sensations de tristesse et de désespoir. Elles peuvent aussi ressentir des perturbations du sommeil et de l’appétit. Les signes de la dépression peuvent changer d’une personne à l’autre, mais les sensations de désespoir sont des éléments communs. Les différents types de dépression dans la névrose sont la dysthymie, la dépression saisonnière et la dépression post-partum.

La dysthymie est un type de dépression chronique qui se distingue des autres par des sentiments permanents de désespoir qui durent au moins deux ans. Par contre, la dépression saisonnière est une variété de dépression qui apparaît en hiver en raison d’une exposition réduite à la lumière du jour. Quant à la dépression post-partum, elle est un type de dépression qui survient chez les femmes qui viennent de mettre leurs enfants au monde.

Les symptômes obsessionnels-compulsifs

Les symptômes obsessionnels-compulsifs de la névrose se distinguent par des idées, des images ou des excitations répétitives et indésirables qui créent une anxiété intense. Ces pensées sont souvent suivies de comportements ou de compulsions destinés à réduire l’anxiété.

Les causes exactes des symptômes obsessionnels-compulsifs dans la névrose ne sont pas entièrement comprises. Cependant, des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux peuvent contribuer à leur apparition. Par exemple, les dysfonctionnements du système de régulation de la sérotonine dans le cerveau peuvent jouer un rôle dans l’apparition de ces symptômes. 

Par ailleurs, les symptômes obsessionnels-compulsifs se manifestent souvent par des obsessions et des compulsions qui sont répétitives et chroniques. Leurs symptômes communs incluent :

  • Des pensées obsessionnelles sur la saleté, la contamination ou les germes ;
  • La peur d’être responsable de quelque chose de mauvais ou d’immoral ;
  • L’obsession de la symétrie, de l’ordre ou de la perfection.

Hormis ces signes, d’autres symptômes peuvent être la vérification répétée des choses et le besoin de compter ou de dire des phrases spécifiques plusieurs fois. Les symptômes obsessionnels-compulsifs peuvent entraîner des conséquences sur le bien être quotidien de l’individu. Il peut s’agir de retards ou de perturbations dans les activités quotidiennes, ainsi que des problèmes de santé mentale, comme la dépression ou l’anxiété généralisée.

Les personnes affectées par ces symptômes peuvent également avoir des problèmes à conserver des rapports sociaux et professionnels avec les autres. Ces difficultés peuvent aggraver leur anxiété et leur stress.

Les phobies

Les phobies sont des peurs excessives et incontrôlables qui peuvent être déclenchées par une variété de stimuli. Les phobies communes comprennent la crainte des hautes altitudes, des araignées, des avions, des espaces renfermés et des endroits publics. Les phobies sont souvent classées en deux classes : les phobies typiques et les phobies sociales.

Les phobies typiques se rapportent à une frayeur excessive d’une chose ou d’une situation spécifique. Par contre, les phobies sociales se réfèrent à une peur intense des situations sociales ou de l’interaction avec les autres.

Les phobies résultent d’une liaison entre les éléments biologiques, psychologiques et sociaux. Par exemple, les troubles anxieux tels que la névrose peuvent augmenter la probabilité d’avoir une phobie. De plus, les expériences de vie stressantes ou traumatisantes peuvent également intervenir dans l’apparition des phobies.

Par ailleurs, les symptômes des phobies dans la névrose varient en fonction de la phobie spécifique. Une personne touchée par le trouble peut avoir des attaques de panique, des sueurs excessives, des palpitations cardiaques et une respiration rapide et saccadée.

En dehors de ces signes, les phobies peuvent perturber gravement les activités quotidiennes d’une personne atteinte et ses relations sociales. Les personnes touchées par des phobies peuvent également avoir des problèmes quant au maintien des rapports sociaux et professionnels.

Les symptômes somatiques

Les symptômes somatiques sont considérés comme des signes physiques qui peuvent être liés à des facteurs psychologiques, émotionnels ou comportementaux. Ils sont très diversifiés et peuvent comprendre :

  • La peine ;
  • Des spasmes ;
  • Des nausées ;
  • Des douleurs à la tête.

Il est largement admis que les symptômes somatiques peuvent être liés à une variété de facteurs psychologiques, émotionnels et comportementaux. Par exemple, des événements stressants ou traumatisants peuvent déclencher des symptômes somatiques chez les personnes atteintes de névrose.

Les symptômes somatiques peuvent être très variés et inclure des douleurs abdominales, des douleurs thoraciques et bien d’autres. Ils peuvent être accompagnés de signes émotionnels tels que l’anxiété, la tristesse, la colère ou la frustration.

Cependant, les symptômes somatiques peuvent être invalidants et perturber gravement les activités quotidiennes de l’individu. En outre, ils peuvent également affecter les relations sociales et professionnelles de l’individu, en particulier s’ils sont fréquents et intenses.

Les traitements de la névrose

Les traitements de la névrose varient en fonction du type et de la gravité du trouble. Voici les différents traitements disponibles :

Les thérapies psychologiques

Les thérapies psychologiques sont un traitement efficace pour traiter l’affection et d’autres troubles mentaux. Elles sont souvent utilisées pour soutenir les patients dans le processus d’appréhension de leur situation. Elles aident aussi à gérer leurs symptômes et à retrouver un fonctionnement émotionnel et comportemental sain. Il existe plusieurs catégories de thérapies psychologiques utilisées pour traiter la névrose. Il s’agit de : 

  • La thérapie cognitive et comportementale ;
  • La thérapie interpersonnelle ;
  • La thérapie psychodynamique ;
  • La thérapie centrée sur l’individu.

La thérapie cognitive et comportementale s’appuie sur l’idée que les pensées et les émotions sont interdépendantes et peuvent avoir une influence significative sur la santé mentale. Elle travaille donc à déterminer les idées et les convictions négatives qui participent à la propagation des symptômes de la névrose. Ensuite, elle enseigne des compétences pour remplacer ces pensées par des pensées plus positives et constructives.

La thérapie psychodynamique se concentre sur l’exploration des processus inconscients qui affectent le comportement et les émotions. Elle a pour objectif d’aider les patients à comprendre les forces qui influencent leur comportement et élaborer des stratégies pour mieux contrôler leurs émotions.

La thérapie interpersonnelle, quant à elle, se concentre sur les relations interpersonnelles. Elle vise à aider les patients à améliorer leurs compétences en matière de communication et à mieux comprendre leurs relations avec les autres. La thérapie interpersonnelle peut être employée dans le soin des affections de l’humeur et des troubles anxieux.

En outre, la thérapie centrée sur l’individu se concentre sur la compassion, la tolérance et l’acceptation sans condition du patient. Elle a pour but d’aider les patients à comprendre et accepter leurs émotions et leurs pensées mais aussi à avoir une bonne estime d’eux-mêmes.

Les thérapies psychologiques sont généralement bien tolérées, sans effets secondaires importants. Elles peuvent être individualisées au dépend des besoins individuels du patient. Cependant, elles nécessitent souvent une implication active du patient.

Les médicaments

Les médicaments sont généralement exploités pour soigner les symptômes de la névrose. Bien que leur efficacité laisse toujours à désirer, ils peuvent aider à réduire ses manifestations et perfectionner l’aisance des patients. Les médicaments fréquemment employés pour soigner la névrose sont les antidépresseurs, les anxiolytiques et les antipsychotiques. Les antidépresseurs sont exploités pour soigner les symptômes de la dépression, un symptôme courant de la névrose.

Ils sont souvent prescrits en premier lieu pour soigner les signes du trouble. Ils fonctionnent en augmentant les taux de neurotransmetteurs dans le système nerveux, impliqués dans le contrôle de l’humeur et du sommeil. Les antidépresseurs peuvent débuter leur agissement au bout de nombreuses semaines. Il est donc important de continuer à les prendre même si les symptômes ne s’améliorent pas immédiatement.

Les anxiolytiques, tels que le diazépam, sont utilisés pour traiter l’anxiété et les symptômes obsessionnels-compulsifs. Ils fonctionnent en augmentant l’activité du neurotransmetteur GABA dans le système cérébrale, ce qui a un effet apaisant sur l’anxiété et les symptômes obsessionnels-compulsifs. Les anxiolytiques sont souvent utilisés à court terme, car ils peuvent causer une dépendance physique et une tolérance.

En ce qui concerne les antipsychotiques, ils sont parfois utilisés pour soigner les signes psychotiques comme les hallucinations et les délires. Ils fonctionnent en bloquant l’activité du neurotransmetteur dopamine dans le cerveau. Les antipsychotiques peuvent engendrer des effets secondaires comme la sédation et la rigidité musculaire.

Les thérapies alternatives

Il existe de nombreuses thérapies alternatives qui peuvent aider à réduire les symptômes de la névrose. En premier, on compte l’hypnothérapie qui utilise l’hypnose pour aider les patients à accéder à leur inconscient et à leur permettre de résoudre leurs problèmes émotionnels. Les hypnothérapeutes utilisent généralement des suggestions pour permettre aux patients de se détendre et de se focaliser sur leurs idées et leurs émotions.

La thérapie par l’art est aussi une forme de thérapie créative qui se sert de termes artistiques pour permettre aux patients d’explorer leurs émotions et leurs pensées. Elle peut aider les patients à surmonter leur anxiété, leur stress et leur dépression en leur permettant d’exprimer leur créativité et leur imagination.

Par ailleurs, la méditation est également une technique qui peut servir à diminuer le stress et la dépression. Les patients apprennent à mettre toute leur attention sur leur respiration et apprennent aussi à se délasser. Cela peut aider à apaiser leur esprit et à accroître leur confort émotionnel.

En outre, on note les thérapies corporelles, comme le yoga et le tai-chi, qui peuvent aider les patients à réduire leur anxiété et leur stress. Elles enseignent aux patients à se focaliser sur leur organisme et leur souffle, ce qui peut les aider à calmer leur esprit et à réduire leurs symptômes de la névrose.

Enfin, on peut évoquer la thérapie nutritionnelle qui consiste à modifier l’alimentation pour aider à réduire les symptômes de la maladie. En effet, la plupart des aliments peuvent augmenter les signes de la névrose, tandis que d’autres peuvent aider à les réduire. Les patients peuvent travailler avec un diététicien pour élaborer un plan alimentaire adapté à leurs besoins.

L’hospitalisation

L’hospitalisation est un moyen rarement utilisé pour traiter la névrose, car cette affection n’est pas considérée comme une maladie grave qui en nécessite. Cependant, dans certaines situations, une hospitalisation peut être nécessaire pour traiter les symptômes de ce trouble.

Lorsqu’une personne atteinte de la maladie présente des symptômes graves tels que des idées suicidaires ou une dépression sévère, une hospitalisation peut être nécessaire. Dans un environnement hospitalier, les patients peuvent recevoir un traitement plus intensif et être surveillés de près pour s’assurer qu’ils sont en sécurité.

Par ailleurs, l’hospitalisation peut être utile pour les patients qui ont du mal à suivre un traitement en ambulatoire. Dans un environnement hospitalier, ils  peuvent recevoir un traitement complet, y compris une thérapie psychologique, des médicaments et d’autres traitements complémentaires.

Bien que l’hospitalisation puisse être utile pour les patients atteints du trouble, cette option de traitement n’est pas adaptée à tous les patients. Dans certains cas, une hospitalisation peut aggraver les symptômes de la maladie et créer des problèmes supplémentaires, tels que des sentiments d’isolement et de stigmatisation.

Pour finir, l’hospitalisation peut être coûteuse et avoir des effets néfastes sur les rapports sociaux et professionnels du patient. Ce dernier doit donc bien mesurer ses bienfaits et ses inconvénients avant de se décider.