La nicotine est un composé organique qu’on retrouve généralement dans les plants de tabac. Créant une forte dépendance, elle est pourtant utilisée à plusieurs fins. Elle est généralement présente dans les cigarettes de tabac, les cigarettes électroniques et dans d’autres produits à base de nicotine. La médecine en fait aussi usage pour aider les adeptes des cigarettes à arrêter de fumer. Retrouvez ici l’essentiel à savoir sur ce produit qui divise l’opinion.
Sommaire de l'article
Nicotine : Définition et mode de fonctionnement dans l’organisme
Définition
La nicotine est un produit chimique contenant de l’azote. En d’autres mots, on dira qu’elle est un alcaloïde végétal. C’est également un stimulant addictif (qui rend dépendant). En effet, bien qu’elle soit utilisée à d’autres fins, la nicotine est plus connue pour son utilisation dans les cigarettes (classique comme électronique). Elle se trouve principalement dans les plants de tabac, mais aussi dans les aubergines, les plans de poivrons verts, les tomates et les pommes de terre, en faible quantité. Cela s’explique par le fait que ces légumes fassent partie de la famille des solanacées.
Mode de fonctionnement dans l’organisme
Dans le corps humain, il existe des protéines appelées récepteurs. Ces récepteurs ont pour fonction de recevoir certains produits chimiques ou neurotransmetteurs spécifiques. La nicotine, une fois dans l’organisme se lie aux récepteurs nicotiniques-cholinergiques, ce qui crée une réponse biologique.
Les récepteurs nicotiniques-cholinergiques se situent à plusieurs endroits du corps, notamment dans les ganglions, le cerveau, la partie interne de la glande surrénale et les jonctions neuromusculaires.
La nicotine est qualifiée de stimulant parce qu’elle permet la libération automatique dans le corps, des neurotransmetteurs comme l’acétylcholine, la sérotonine, la bêta-endorphine, la dopamine, la noradrénaline et l’ACTH, quand elle se lie aux récepteurs.
Ces neurotransmetteurs ont chacun leur rôle. La bêta-endorphine, la dopamine et la sérotonine régulent par exemple l’humeur, les émotions, le plaisir et le soulagement de la douleur. La libération de la dopamine est à la base du plaisir ressenti quand on fume de la cigarette. C’est d’ailleurs pour cela que la dopamine est appelée hormone du bonheur ou du plaisir.
L’acétylcholine contrôle quant à elle les réponses physiologiques. C’est le cas des mouvements musculaires ou des contractions cardiaques. Il n’est donc pas rare de constater que la fréquence cardiaque d’une personne puisse s’accélérer après la consommation de la nicotine. Chez d’autres personnes c’est la pression artérielle qui devient élevée ou la fréquence cardiaque qui s’accélère.
Un peu d’histoire
Aux Etats-Unis, et ce depuis plus de 2000 ans, la plante du tabac est utilisée comme médicament et stimulant.
On ne sait pas explicitement comment le tabac a atteint l’Europe mais on pense que c’est Christophe Colomb, qui l’a découvert pour la première fois dans ses explorations des Etats-Unis.
Dans les années 1600, les cigares et le tabagisme des pipes se sont répandus. Alors que certains considèrent le tabac comme un médicament aux milles vertus, d’autres le considèrent comme très nocif.
En 1700 l’industrie du tabac a commencé par se développer avant d’exploser en 1880. En effet, en cette année, une machine a été brevetée pour produire des cigarettes en papier. Les cigarettes de tabac ont donc vu le jour et sont devenues beaucoup plus faciles à produire.
Le tabac a été utilisé comme insecticide pour la première fois en 1763.
Vers le 19ème siècle, les gardiens de la loi ont progressivement commencé à réaliser les effets nocifs de la nicotine sur la santé. S’en suivirent alors des lois adoptées, qui interdisaient strictement à tous les magasins de vendre aux mineurs de la nicotine. Beaucoup d’études ont par la suite prouvées le rapport entre le tabagisme, le cancer du poumon et les maladies cardiaques. D’autres études ont également reconnu que la nicotine pouvait créer chez son utilisateur, une grave dépendance.
Aujourd’hui, nous connaissons tous les effets indésirables que la nicotine pourrait avoir sur l’organisme.
Utilisation de la nicotine
La nicotine est utilisée dans plusieurs domaines que voici :
Pesticide
La nicotine protège les plants de tabac des herbivores, lorsqu’elle est dans son milieu naturel Même si son utilisation dans ce domaine a diminué, il faut néanmoins reconnaître que la nicotine était utilisée depuis des siècles. Plusieurs Etats (Union européenne, les Etats-Unis…) ont interdit la vente des pesticides à base de nicotine.
Outre cela, des produits chimiques du nom de néonicotinoïdes sont aujourd’hui utilisés dans plusieurs produits pesticides. Ces néonicotinoïdes sont des produits dérivés de la nicotine. Ils sont donc similaires à la nicotine et sont utilisés dans la protection des plantes, mais également pour le contrôle des puces et tiques chez les animaux domestiques.
Cependant, la Commission Européenne, en 2018 a adopté une loi interdisant tout usage de pesticides néonicotinoïdes en plein air. En effet, ces produits peuvent être à la base d’éventuels problèmes de santé et peuvent représenter de graves menaces pour les abeilles. Aux Etats-Unis, les pesticides contenant des néonicotinoïdes sont également interdits.
Récréationnel
La nicotine est largement utilisée comme drogue récréative, à cause de ses effets stimulants. En effet, ses effets altèrent l’humeur et induisent le bonheur ou le plaisir. Son utilisation à de telles fins est nettement répandue dans le monde. Aux Etats-Unis simplement, plus de 40 millions de personnes adultes utilisent des cigarettes de tabac ou des cigarettes électroniques à nicotine. En France, les statistiques font état de plus de 16 millions de fumeurs.
En dépit de la cigarette de tabac et celle électronique qui sont généralement utilisées pour consommation de la nicotine à des fins divertissantes, le tabac à pipe, le tabac à mâcher, le tabac à priser et les cigares sont également des produits à base de nicotine.
Par ailleurs, une utilisation répétée de la nicotine entraîne indubitablement des changements dans le cerveau. Une libération régulière de dopamine par la consommation de la nicotine conduit à la dépendance. Ce qui pousse l’individu à en utiliser, encore et encore.
Médical
La nicotine est utilisée par les professionnels de la santé pour aider les fumeurs à arrêter le tabagisme. Nous le savons tous, chez la personne qui consomme la cigarette, cesser de fumer brusquement peut entraîner des effets graves ou d’autres fringales connues sous le nom de ‘’symptômes de sevrage’’. Des produits délivrant de faibles doses de nicotine sont donc utilisés par les tabacologues, pour aider les patients à diminuer la consommation de la cigarette.
Un tel traitement est appelé thérapie de remplacement de la nicotine (TRN). Ainsi, les produits proposés dans la TRN ne contiennent pas une forte quantité de nicotine et encore moins de produits chimiques nocifs retrouvés dans les cigarettes. Les produits de la thérapie de remplacement de la nicotine peuvent être des chewing-gums, des vaporisateurs nasaux, des inhalateurs ou des pastilles.
Risques associés à l’utilisation de la nicotine
De nombreux risques sont associés à l’utilisation de la nicotine. Les effets secondaires sur la santé de son consommateur sont légions. Voici quelques risques liés à l’utilisation de la nicotine :
- Risques de cancer : sa consommation accrue est liée au cancer gastro-intestinal et au cancer du poumon. Il y a également des risques liés au cancer du sein et au cancer du pancréas ;
- Développement de l’emphysème (maladie pulmonaire obstructive chronique) ;
- Difficultés respiratoires ;
- Problèmes de développement du cerveau ;
- Risque d’ulcère peptique, de reflux gastrique, d’hypertension et de maladies cardiovasculaire ;
- Risque de complication et de fausses couches, de mortinatalité chez la femme enceinte ;
- Risque d’arythmie cardiaque (rythme cardiaque irrégulier) ;
- Risque de caillots de sang, d’AVC ;
- Spasmes dans les poumons, douleurs dans les muscles et articulations ;
- Problèmes de santé à vie pour les enfants exposés à la nicotine dans l’utérus. Ces problèmes peuvent endommager leur système reproducteur, cardiovasculaire, respiratoire, endocrinien et neurologique ;
- Infertilité, Diabète de type 2 chez la femme enceinte ;
- Augmentation de la pression artérielle.
Quelques effets secondaires associés à l’utilisation de la nicotine incluent :
- La nervosité, les vertiges, les étourdissements, les cauchemars ;
- Les douleurs d’estomac, l’indigestion, nausées, vomissements ;
- L’augmentation constante de la fréquence cardiaque ;
- Les maux de dos ;
- La diarrhée ;
- Athérosclérose ;
- Sommeil perturbé ou irrégulier ;
- Restriction sanguine possible ;
- Bouche sèche ;
- Pyrosis.
Avantages potentiels de la nicotine sur le corps humain
La nicotine est autant un stimulant qu’un sédatif. Un corps exposé à la nicotine subit des « coups de pieds ». En d’autres mots, on dira que l’individu ressent de forts effets.
En effet, c’est le résultat de la stimulation des glandes surrénales par la nicotine. C’est cela d’ailleurs qui entraîne une libération importante d’adrénaline, ce qui stimule le corps. Il y a une augmentation de la pression artérielle, de l’activité respiratoire et de la fréquence cardiaque.
En effet, la nicotine provoque la libération de dopamine, ce qui procure le plaisir et motive le cerveau. Plus un sujet consomme de nicotine et plus il aura besoin de fortes doses, afin de bénéficier des mêmes effets.
Selon certaines études réalisées, la nicotine semble contribuer à l’amélioration de la concentration et de la mémoire. Cela est dû toujours selon les mêmes études, à l’augmentation de la noradrénaline et de l’acétylcholine. La noradrénaline rappelons-le améliore la sensation d’éveil.
La consommation de la nicotine est facteur d’augmentation des bêta-endorphines, ce qui réduit l’anxiété.
Même si la consommation de nicotine n’est possible que pour les personnes adultes de plus de 21 ans aux Etats-Unis et plus de 18 ans en France, sa vente est légale dans plusieurs pays. Il est cependant déconseillé de se servir de la nicotine à des fins récréatives, car elle est une substance assez addictive. Même si vous êtes un fumeur et que vous envisagez de laisser le tabac avec une thérapie de substitution à la nicotine, discutez-en avec votre médecin. Ne prenez jamais d’initiative tout(e) seul(e).