Les oreillons sont une maladie excessivement contagieuse causée par le paramyxovirus. En absence d’immunisation, les oreillons surviennent généralement dans l’enfance, mais ils peuvent également survenir chez les personnes adultes. Ils se caractérisent par l’inflammation des glandes salivaires. Les oreillons sont cependant évitables grâce au vaccin ROR (rougeole, oreillons et rubéole). Quels sont les modes de transmission des oreillons et les mesures de prévention contre la maladie ?
Les oreillons : qu’est-ce que c’est et comment se propagent-ils ?
Correspondant à une maladie virale, les oreillons sont dus au paramyxovirus, encore appelé virus ‘’ourlien’’. Les paramyxovirus peuvent également causer des maladies respiratoires, la rougeole, etc. Les oreillons affectent essentiellement les glandes salivaires, situées en dessous des oreilles. Ces glandes salivaires sont aussi appelées les glandes parotides. Cette maladie affecte généralement les enfants de plus de deux ans, si aucun vaccin ne leur a été administré.
Le virus à la base des oreillons peut passer d’une personne à une autre par les sécrétions nasales, la salive ou les contacts personnels étroits. Il peut également y avoir contamination, lorsqu’un individu sain fait usage d’un objet (jouets, stylo, gobelet…) utilisé par une personne atteinte.
Les symptômes des oreillons
Après l’exposition au virus, les symptômes des oreillons deviennent apparents à partir de la deuxième semaine. Dans d’autres cas, ces symptômes peuvent apparaître dans la troisième semaine. En réalité, les symptômes des oreillons sont aussi légers, que la majorité des personnes infectées ignorent leur état de santé. Environ 20% des personnes souffrant des oreillons ne constatent pas de symptômes.
Les symptômes pseudo-grippaux peuvent apparaître en premier, tels que :
- mal de tête ;
- faible fièvre ;
- fatigue générale ;
- perte d’appétit ;
- courbatures ;
- nausées.
Dans les jours qui suivent, des symptômes classiques peuvent apparaître et se développer. Cependant, le douloureux gonflement des glandes parotides reste le principal symptôme des oreillons. Un tel gonflement peut être remarqué de manière progressive sur un ou les deux côtés du visage. Toutefois, ce symptôme peut apparaître chez moins de la moitié des personnes atteintes des oreillons.
D’autres symptômes des oreillons peuvent inclure :
- douleurs articulaires ;
- difficultés à avaler de la nourriture ;
- douleurs des deux côtés du visage ;
- bouche sèche ;
- forte fièvre pouvant atteindre 39o C ;
Il est rare que les adultes contractent les oreillons. Les symptômes dans ce cas sont généralement les mêmes, mais souvent pires avec des complications. Bien que les oreillons soient généralement bénins, des complications graves comme l’encéphalite, la méningite ou la surdité peuvent survenir. Cela ne se produit pour la plupart, que chez les adolescents ou adultes atteints de la maladie.
Les modes de transmission des oreillons
Les oreillons peuvent être transmis par les sécrétions respiratoires d’une personne atteinte de la maladie. Chez le sujet atteint, le virus passe par les voies respiratoires et va se loger dans les glandes salivaires, où il se reproduit. Ce qui est à l’origine du gonflement des glandes salivaires.
Voici énumérés, quelques modes de transmission de la maladie.
- Des éternuements ou la toux chez une personne atteinte peuvent contaminer un individu bien portant ;
- Utiliser les mêmes assiettes qu’une personne infectée peut être dangereux. Le virus peut facilement être transmis ;
- Si vous partagez des boissons ou de la nourriture avec une personne atteinte des oreillons, vous risquez aussi d’être infecté ;
- Si une personne infectée des oreillons, se touche la bouche ou le nez et touche ensuite une surface, le virus peut s’y loger. Une personne saine qui touche par la suite cette même surface peut facilement être contaminée.
Il faut préciser que les personnes infectées par les oreillons sont contagieuses, même en absence des symptômes. Ainsi, elles peuvent transmettre la maladie inconsciemment. Aussi, sont-elles contagieuses environ pendant 15 jours (6 jours avant que les symptômes n’apparaissent et jusqu’à 9 jours après leur apparition)
Diagnostic des oreillons
Le diagnostic des oreillons peut être fait, en examinant l’enflure du visage. Si les glandes salivaires ne sont pas enflées et que votre médecin soupçonne une présence d’oreillons, il peut effectuer une culture virale.
L’intérieur de la gorge ou de la joue est utilisé pour faire cette culture, par écouvillonnage. Des cellules sont alors prélevées et envoyées au laboratoire pour des tests. Il est important de notifier que d’autres virus peuvent aussi causer un gonflement des glandes salivaires.
Le médecin peut également prendre la température du patient ou prélever un échantillon d’urine, de salive ou de sang, pour confirmer le diagnostic.
Dans des cas graves, un échantillon du liquide céphalo-rachidien de la colonne vertébrale peut aussi servir de test.
Traitement des oreillons
Les oreillons étant viraux, ils ne répondent pas aux antibiotiques, encore moins aux médicaments. Il n’existe donc pas de traitement spécifique pour guérir des oreillons. Votre médecin peut cependant vous faire des recommandations, afin que vous vous sentiez plus à l’aise pendant que vous êtes malade. Il s’agit notamment des recommandations suivantes :
- Prendre des analgésiques (ibuprofène, acétaminophène…) afin de baisser la fièvre ;
- Boire beaucoup de liquides afin d’éviter la déshydratation ;
- Se reposer lorsque vous sentez une faiblesse ;
- Appliquer des sacs de glace sur les parties enflées ;
- Ne pas consommer les aliments ou boissons acides (ils peuvent causer plus de douleurs aux glandes salivaires) ;
- Faire un gargarisme à l’eau tiède salée ;
- Avoir pour régime des aliments qui ne sont pas durs à mâcher.
Si le sujet atteint est un enfant, ne lui donnez pas d’aspirine. En effet, prendre de l’aspirine peut le rendre vulnérable au développement du syndrome de Reye, qui est une maladie grave provoquant une insuffisance hépatique, et même la mort.
Par ailleurs, un adulte atteint peut déjà retourner au travail, une semaine après le diagnostic des oreillons. A ce stade, vous n’êtes plus contagieux. Normalement, 10 jours après l’apparition des symptômes, vous devrez vous sentir mieux. La bonne nouvelle pour les personnes infectées des oreillons est qu’une fois la maladie contractée, elles ne peuvent plus l’avoir une deuxième fois. Le virus, une fois contracté, vous met à l’abri de la maladie, pour toujours.
Complications associées aux oreillons
Bien qu’elles soient rares, les complications des oreillons peuvent être assez graves. Les oreillons touchent principalement les glandes parotides, ce qui crée des inflammations. Ils peuvent aussi déclencher des inflammations dans certaines parties de l’organisme comme les organes reproducteurs, ou encore le cerveau.
Chez les hommes, les oreillons peuvent causer l’orchite, une inflammation des testicules. Cependant, il est possible de placer des sacs de glaces sur cette partie, afin de réduire les douleurs causées par l’orchite. La maladie peut, dans des cas exceptionnels, provoquer une stérilité. Le traitement de l’orchite peut reposer uniquement sur des analgésiques.
Chez les femmes infectées par les oreillons, il peut y avoir un oophorite. L’oophorite est un gonflement des ovaires. Bien que ce gonflement soit douloureux, il ne nuit pas aux ovules. Par ailleurs, il y a de fortes chances qu’une femme enceinte, atteinte par les oreillons fasse une fausse couche.
L’encéphalite et la méningite sont des complications possibles des oreillons. Non traitées, ces deux affections peuvent être mortelles. L’encéphalite est une maladie caractérisée par l’inflammation du cerveau. La méningite quant à elle, est une inflammation des membranes situées autour de la moelle épinière. Pour ces deux affections, les symptômes sont généralement, de graves maux de tête, des convulsions ou la perte de conscience. N’hésitez donc pas à contacter votre médecin, si vous ressentez un ou plusieurs de ces symptômes.
La pancréatite est aussi une affection pouvant être induite par les oreillons. Il s’agit d’une inflammation du pancréas, un organe de la cavité abdominale. Ses symptômes comprennent des vomissements, des douleurs abdominales et des nausées.
Les oreillons peuvent aussi créer une perte auditive. Dans ce cas, le virus de la maladie endommage la cochlée, qui est l’une des structures de l’oreille, participant à l’audition. Sur 1000 personnes infectées des oreillons, la perte d’audition atteint environ 5 personnes.
Prévenir les oreillons : est-ce possible ?
Le meilleur moyen de prévenir les oreillons reste incontestablement la vaccination. Généralement, les nourrissons et les enfants reçoivent un vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR), au même moment. Le tout premier vaccin ROR est souvent administré entre le 12è et le 15è mois de votre bébé. Une deuxième prise est nécessaire pour les enfants qui ont entre 4 et 6 ans. Avec ces deux doses, le ROR a une efficacité de plus de 85% contre les oreillons, selon les études réalisées. L’efficacité d’une seule dose de vaccination de ROR est estimée à 78%.
Pour les adultes qui n’ont pas encore été infectés, ils peuvent demander à se faire vacciner. Les personnes travaillant dans les endroits à haut risque de contraction des oreillons devraient aussi se faire vacciner. C’est le cas des personnes qui travaillent dans les écoles ou les hôpitaux.
Cependant, il existe une catégorie de personnes qui ne doit pas recevoir le vaccin ROR.
- Vous souffrez d’un cancer ou êtes sous des traitements, affaiblissant votre système immunitaire ;
- Vous avez un trouble du système immunitaire ;
- Vous êtes allergique à la néomycine, à la gélatine ou à d’autres composants du vaccin ROR ;
- Vous aviez un antécédant de réaction grave à une dose du ROR ;
- Vous avez la tuberculose ;
- Vous êtes enceinte ;
- Au cours des 4 dernières années, vous avez reçu un autre vaccin ;
- Vous avez une condition de santé qui provoque facilement des saignements ou des ecchymoses ;
- Etc
Le vaccin ROR et l’autisme
Beaucoup d’inquiétudes se sont répandues dans la presse populaire sur l’autisme, qui serait provoqué par le vaccin ROR. Selon de nombreuses études scientifiques réalisées, il n’y a aucun lien entre le vaccin ROR et l’autisme. L’autre préoccupation soulevée par les parents est que le vaccin ROR contiendrait du thimérosal. Le thimérosal est un agent conservateur à base de mercure, utilisé dans plusieurs autres vaccins. Les vaccins ROR ne contiennent aucune trace de thimérosal.
Effets secondaires des vaccins ROR
Le vaccin ROR peut, comme de nombreux traitements, provoquer des effets indésirables. Cependant, la plupart des personnes qui prennent ce vaccin ne ressentent aucun effet secondaire. Dans l’un ou l’autre des cas, la vaccination ROR reste le meilleur moyen pour éviter la rougeole, les oreillons ou encore la rubéole. Voici quelques effets secondaires qui pourraient découler des vaccins ROR :
- Douleurs et raideurs des articulations ;
- Convulsions ;
- Réactions allergiques ;
- Éruptions cutanées ;
- Fièvre ;
- Respiration sifflante ;
- Faible numération plaquettaire.