Chaque année, plus de 50 000 personnes développent une ostéonécrose, un trouble qui cause la mort prématurée d’un segment d’os. Cette cassure est provoquée par un défaut d’apport sanguin. De plus en plus courante, cette maladie mérite d’être étudiée, afin d’être mieux prise en charge. Qu’est-ce que l’ostéonécrose ? Quels sont ses causes et symptômes ? Comment diagnostiquer et traiter l’ostéonécrose ?
Sommaire de l'article
Définition de l’ostéonécrose
L’ostéonécrose est la cassure d’un os généralement causée par un déficit d’apport sanguin vers ce dernier. Cette pathologie peut être due à une lésion ou elle peut apparaître subitement. Ce trouble peut également être idiopathique (dont l’origine reste inconnue). L’ostéonécrose se traduit généralement par des douleurs, une limitation des mouvements de l’articulation concernée et une claudication lorsque c’est un membre inférieur qui est atteint.
D’après un sondage, plus de 20 000 personnes sont atteintes chaque année de l’ostéonécrose aux États-Unis. La hanche est souvent la partie la plus touchée. Le genou et l’épaule viennent ensuite. Par ailleurs, il existe plusieurs traitements chirurgicaux pour guérirl’ostéonécrose quand les interventions non chirurgicales ne parviennent pas à soulager les symptômes de cette affection.
Les symptômes de l’ostéonécrose
Le déficit d’apport sanguin au niveau du muscle concerné marque le début d’une ostéonécrose. Quelques semaines après, l’os va s’effondre et les douleurs vont se manifester progressivement. Ce sont les premiers signes apparents d’une ostéonécrose. La manifestation de ces douleurs peut être brusque et leur intensité est proportionnelle à l’augmentation de la pression au niveau de la zone où l’os est touché. Pour limiter ces sensations douloureuses, il est généralement conseillé d’éviter de bouger l’articulation en question.
L’ostéonécrose peut porter atteinte à tous les os du corps, mais les os longs tels que le fémur sont touchés plus fréquemment par ce trouble.
L’ostéonécrose de la hanche
L’ostéonécrose de la hanche affecte habituellement la tête fémorale. Elleentraîne également sa désintégration totale ou partielle. Pour pallier cela, une luxation de la hanche ou encore une fracture du col du fémur peut être recommandée.
L’ostéonécrose du genou et de la mâchoire
L’ostéonécrose affecte le condyle interne du fémur et est à l’origine de la destruction de cet os par nécrose. En effet, le condyle représente la zone d’articulation du genou et du tibia.
Quant à l’ostéonécrose de la mâchoire, elle touche l’os mandibulaire et laisse la mâchoire à nu. Chez certains, ce trouble peut être très douloureux tandis que d’autres ne ressentent rien.
L’ostéonécrose de l’épaule
L’ostéonécrose de l’épaule est une anomalie de la vascularisation de l’os sous chondral. L’arthrose prématurée de l’épaule est la conséquence directe de ce type dysfonctionnement. Ses signes sont souvent moins remarquables que ceux de l’ostéonécrose du genou et de la hanche.
L’ostéonécrose du pied
Ce type d’ostéonécrose peut toucher, soit la cheville, soit la partie avant du pied. Cela signifie que les métatarses, surtout ceux qui sont proches du gros orteil sont principalement affectés.
Les causes de l’ostéonécrose
Avant de parler des causes proprement dites de cette maladie, il convient de préciser qu’il existe deux grandes catégories d’ostéonécrose : l’ostéonécrose traumatique et l’ostéonécrose non traumatique.
L’ostéonécrose traumatique qui est d’ailleurs la plus fréquente est habituellement causée par une fracture déplacée. Ainsi, on remarque la cassure en deux d’au moins un os et les extrémités fracturées ne sont pas ordonnées. Il faut aussi préciser que l’ostéonécrose affecte très souvent la hanche et les personnes âgées y sont beaucoup plus exposées. Par ailleurs, la luxation qui survient lorsque les extrémités osseuses d’une articulation s’éloignent complètement est aussi une cause fréquente de l’ostéonécrose traumatique.
Par contre, l’ostéonécrose non traumatique apparaît sans qu’il y ait eu un traumatisme ou une lésion directe. En effet, ce type d’ostéonécrose trouve généralement ses origines dans des maladies entraînant un blocage des vaisseaux sanguins responsables de l’irrigation de l’os en question. La partie supérieure de l’épaule, le genou (articulation de la hanche) et la tête fémorale sont les régions plus touchées par l’ostéonécrose non traumatique. Ce trouble touche beaucoup plus les hommes que les femmes et apparaît souvent entre 30 et 50 ans.
Par ailleurs, les spécialistes de la santé révèlent que la consommation abusive de l’alcool est un facteur de risque pour cette pathologie. D’autres causes plus rares de l’ostéonécrose ont été identifiées. Il s’agit entre autres :
- Des corticoïdes ;
- Des troubles de la coagulation ;
- De la drépanocytose ;
- Des maladies du foie ;
- Des accidents de décompression.
Ces facteurs ne sont pas des causes directes, mais ils peuvent favoriser l’apparition de la maladie.
Les facteurs à risque de l’ostéonécrose
Plusieurs facteurs sont considérés comme très susceptibles de conduire à une ostéonécrose. Il s’agit essentiellement :
- Des troubles de la coagulation sanguine ;
- De la chimiothérapie ;
- Du syndrome du Cushing ;
- De la maladie de Gaucher ;
- D’un taux élevé de lipides dans le sang ;
- D’une infection au VIH ;
- Du lupus.
Cette liste n’est bien évidemment pas exhaustive, mais ces éléments sont les plus à même de conduire à une ostéonécrose.
Le diagnostic de l’ostéonécrose
Les médecins commencent à suspecter une ostéonécrose quand les patients ne retrouvent pas un état satisfaisant après une fracture. Les douleurs inexpliquées à la hanche, au genou ou au niveau de l’épaule sont également d’excellents indices pour diagnostiquer ce mal.
Toutefois, pour confirmer le diagnostic, des radiographies de la région concernée sont réalisées. On peut également faire une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) pour avoir un meilleur pronostic, car celle-ci permet de mettre en évidence l’ostéonécrose, même à un stade précoce. Ces deux examens permettent de déterminer l’avancement de la maladie et de savoir avec précision si l’os est effondré. Notons que certaines analyses de sang permettent aussi de détecter l’ostéonécrose, mais la probabilité de réussite de ces dernières est très faible.
Comment prévenir l’ostéonécrose ?
Les astuces à mettre en pratique pour réduire le risque d’ostéonécrose dépendent des causes mises en évidence. En effet, pour une ostéonécrose causée par les corticoïdes, l’idéal est d’arrêter la prise de ce type de médicament. Les médecins ne doivent recommander ces substances qu’en cas d’extrême nécessité et les prescrire à des doses faibles et pour une courte durée.
En ce qui concerne l’ostéonécrose induite par les accidents de décompression, les mesures de prévention sont bien différentes. En effet, le patient doit suivre minutieusement les règles de décompression lors de la plongée. Aussi, doit-il respecter les mesures lors des travaux dans un espace pressurisé. Par ailleurs, la consommation d’alcool et le tabagisme doivent être évités, sinon réduits.
Pour finir, notons qu’il y a de nombreux médicaments en cours d’évaluation, qui serviront à prévenir l’ostéonécrose chez les personnes à haut risque.
Le traitement de l’ostéonécrose
Mesures non chirurgicales, interventions chirurgicales ou encore pose de prothèse, le traitement de l’ostéonécrose peut prendre diverses formes.
Les mesures non chirurgicales
Quelques mesures simples existent pour traiter les symptômes de l’ostéonécrose. Il s’agit par exemple de la prise d’anti-inflammatoires ou de médicaments antidouleur. On peut aussi penser à la réduction des efforts physiques pour ce qui concerne l’ostéonécrose de la hanche et du genou. La kinésithérapie dont les méthodes permettent de soulager les douleurs causées par le trouble peut aussi être employée.
Ces petits gestes peuvent guérir l’ostéonécrose si le trouble a été diagnostiqué assez tôt. Ils sont beaucoup plus adaptés pour les affections qui touchent le genou. Ces dernières ne nécessitent habituellement pas d’intervention chirurgicale.
Les interventions chirurgicales
Il existe plusieurs formes d’interventions chirurgicales qui peuvent permettre de ralentir ou d’atténuer les effets de l’ostéonécrose. Ces opérations visent principalement à préserver l’articulation concernée et se pratiquent généralement sur la hanche. Il peut y avoir des options de remplacement articulaire s’il l’os en question s’effondre.
La décompression centrale
Cette intervention est la plus simple des opérations chirurgicales contre l’ostéonécrose. Elle consiste à réaliser de petits trous dans la zone atteinte dans le but de réduire la pression observée dans l’os. La décompression centrale soulage bien souvent de façon immédiate les douleurs et permet d’éviter une arthroplastie totale de la hanche. Souvent utilisée pour les personnes âgées, cette méthode peut également s’avérer efficace chez les jeunes, même après un effondrement osseux. À la fin cette opération, le patient est obligé d’utiliser des béquilles pendant au moins six semaines.
Par ailleurs, durant la décompression centrale, il peut arriver qu’on injecte dans les petits trous les cellules osseuses du patient lui-même. Cette option permet en effet de guérir la tête fémorale.
La greffe osseuse
La greffe osseuse est une opération qui consiste à transplanter un os d’un site à un autre. C’est une excellente option pour soigner l’ostéonécrose. Cependant, elle implique généralement un retrait de la région de l’os qui est morte et son remplacement par un autre os en bon état extrait d’une autre partie de l’organisme. Ainsi, le nouvel os restaure le fonctionnement du muscle qui va continuer à se développer.
L’ostéotomie
L’ostéotomie est beaucoup plus une opération de conservation de l’articulation touchée. Cette intervention s’opère sur la hanche et est adaptée aux personnes encore jeunes, pour lesquelles la décompression centrale est déconseillée. Toutefois, l’ostéotomie est une opération délicate et difficile qui n’est réalisable que dans des centres dédiés. Ces derniers doivent disposer de l’équipement adapté et d’une bonne expérience chirurgicale pour réussir cette opération.
La substitution totale de l’articulation
La substitution totale de l’articulation est la dernière solution pour éliminer une ostéonécrose. On y fait habituellement recours quand l’articulation concernée a subi un effondrement significatif. Cette opération vise à soulager les douleurs et à rétablir la mobilité de l’articulation.
Pour ce qui concerne les ostéonécroses de la hanche, la pose de prothèse est l’option la plus pratiquée. Elle offre aussi des résultats intéressants. En effet, jusqu’à 95 % des personnes ayant subi ces remplacements d’articulations retrouvent entièrement leur mobilité et ont la capacité de reprendre leurs activités quotidiennes.
Il faut cependant préciser que pour les jeunes souffrant d’ostéonécrose, le remplacement total des articulations peut nécessiter un renouvellement après quelques années. Heureusement, les équipements modernes et les nouvelles techniques chirurgicales ont permis de réduire cette éventualité.