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Paranoïa : causes, symptômes et traitements

La paranoïa est un trouble psychiatrique. Les personnes qui en sont atteintes peuvent avoir des hallucinations ou des idées délirantes, telles que la croyance que quelqu’un les espionne. Ce trouble peut avoir un effet marquant sur le confort et les relations interpersonnelles des personnes atteintes. C’est ainsi qu’il importe de prendre les mesures adéquates pour le traiter. Zoom dans ce billet sur ses causes, ses symptômes, ses diagnostics et les traitements possibles.

Causes de la paranoïa

La paranoïa est un trouble psychiatrique qui se distingue par une prudence exagérée envers les autres. Elle se caractérise aussi par une tendance à interpréter les actions et les intentions des autres comme étant hostile et malveillante. Les causes de ce trouble peuvent être multiples, et comprennent des facteurs génétiques, environnementaux et neurobiologiques.

Facteurs génétiques

Les chercheurs ont découvert que les antécédents familiaux de troubles psychotiques augmentent le risque de développer une paranoïa. Ils ont également montré que les personnes atteintes ont souvent des parents proches atteints de troubles mentaux similaires. 

De plus, plusieurs gènes ont été identifiés comme étant potentiellement associés à la paranoïa. Par exemple, une étude révèle que le gène catechol-O-methyltransferase (COMT) est associé à des troubles de la pensée. Il est impliqué dans la régulation d’un neurotransmetteur appelé dopamine.

Par ailleurs, des variations dans les gènes impliqués dans la production de l’ocytocine peuvent également être associées à la paranoïa. En effet, des niveaux plus faibles d’ocytocine ont été observés chez les personnes atteintes du trouble, ce qui peut contribuer à leur méfiance excessive et à leur difficulté à faire confiance aux autres.

La compréhension des facteurs génétiques qui contribuent au trouble peut aider à identifier les personnes à risque. Elle peut aussi aider à développer des approches de traitement plus efficaces.

Facteurs environnementaux

Les expériences de vie traumatiques sont souvent considérées comme un facteur environnemental clé dans le développement de la paranoïa. Les traumatismes peuvent tous contribuer à un sentiment de danger et de méfiance envers les autres. Il peut s’agir : 

  • De la violence ;
  • Des abus sexuels ou physiques ;
  • De la négligence ;
  • De la perte d’une personne importante.

Ces expériences peuvent également altérer la perception de la réalité, entraînant des idées fausses et des pensées paranoïaques. Les événements stressants, tels que les difficultés financières, les problèmes de santé et de relation, peuvent également déclencher des symptômes du trouble chez certaines personnes. De même, le stress chronique peut également affecter la chimie du cerveau, augmentant ainsi la susceptibilité aux idées paranoïaques.

Par ailleurs, le milieu social dans lequel vit une personne peut également contribuer à la paranoïa. En effet, les personnes qui sont habituées à des niveaux élevés de violence peuvent être plus susceptibles de développer des pensées paranoïaques.

En outre, l’ingestion de drogues et d’alcool peut également participer à la manifestation de la maladie. En effet, les personnes qui consomment des substances hallucinogènes, telles que la marijuana, sont plus susceptibles de présenter des symptômes de paranoïa. De même, l’abus d’alcool peut augmenter le risque de développer des idées paranoïaques.

Facteurs neurobiologiques

Certaines régions du cerveau sont plus actives chez les personnes atteintes de paranoïa que chez les personnes non atteintes. Par exemple, l’amygdale, une région du cerveau impliquée dans la régulation des émotions, est souvent hyperactive chez les personnes atteintes du trouble. Cette activité accrue peut conduire à une perception exagérée de la menace et une méfiance excessive envers les autres.

Les personnes atteintes de la maladie ont aussi des niveaux plus élevés de certaines hormones de stress, telles que le cortisol. Ce dernier, produit par les glandes surrénales en réponse au stress, peut affecter la façon dont le cerveau traite les informations. Des niveaux élevés de cortisol peuvent participer à l’émergence de la paranoïa.

Par ailleurs, des anomalies dans les neurotransmetteurs du cerveau peuvent également être impliquées dans l’apparition du trouble. En effet, les neurotransmetteurs sont des produits chimiques qui assurent la liaison entre les tissus nerveux. Une altération de leurs niveaux peut contribuer à la paranoïa.

Par exemple, la dopamine, un neurotransmetteur inclus dans le contrôle de la motivation, est souvent associée au trouble. Ces niveaux élevés peuvent entraîner des sentiments d’euphorie et de paranoïa. Par contre, des niveaux bas peuvent entraîner une perte de motivation et une diminution de l’humeur.

Quant à la sérotonine, elle est nécessaire dans le contrôle de l’humeur et de l’anxiété. Des niveaux bas de sérotonines sont associés à une augmentation de la méfiance et de l’anxiété, qui sont des symptômes courants du trouble.

En ce qui concerne l’acétylcholine, elle est un neurotransmetteur qui intervint dans la connaissance et la mémoire. Des niveaux bas d’acétylcholine sont associés à des problèmes de mémoire et à des difficultés à traiter les informations sociales.

Facteurs culturels

Les facteurs culturels peuvent comprendre les différences culturelles dans les croyances, les normes sociales et les pratiques. Les croyances culturelles et religieuses peuvent affecter la perception des menaces et de la sécurité. Elles peuvent conduire à une méfiance excessive envers les autres et une perception accrue de la menace.

Les normes sociales, quant à elles, diffèrent en fonction de la culture. Cette variation peut affecter la manière dont les symptômes de la paranoïa sont perçus et exprimés. Par exemple, dans certaines cultures, il est perçu comme normal le fait de se méfier des étrangers. Cependant, ces comportements peuvent être considérés comme excessifs ou paranoïaques dans d’autres milieux.

Par ailleurs, les événements traumatiques qui ont eu lieu dans le passé peuvent affecter la perception de la menace et de la sécurité dans une culture. Ainsi, les personnes qui ont été témoins d’événements traumatiques peuvent développer une méfiance excessive envers les membres de groupes sociaux différents du leur.

Enfin, les pratiques de soins de santé mentale varient selon les cultures. Dans certains milieux, les troubles mentaux sont considérés comme des signes de faiblesse, ce qui peut conduire à une réticence à chercher un traitement. Ailleurs, les traitements traditionnels ou spirituels peuvent être préférés aux traitements médicaux conventionnels.

Symptômes de la paranoïa

Les symptômes de la paranoïa peuvent varier selon la gravité et la période du trouble. Voici les signes les plus abondants de cette affection :

Méfiance excessive

La méfiance excessive est l’un des symptômes les plus déterminants de la paranoïa. Elle se distingue par : 

  • Une forte méfiance ;
  • Une suspicion constante ;
  • Une interprétation erronée des actions ou des intentions des autres ;
  • Une attitude à voir les circonstances de façon négative.

Les personnes atteintes du trouble peuvent être convaincues que d’autres personnes ou institutions complotent contre elles. Elles peuvent être persuadées que leur téléphone est sur écoute, que leur courrier est intercepté, ou qu’elles sont suivies. Elles sont donc très vigilantes et prennent toutes les précautions possibles pour se protéger.

Un tel niveau de méfiance excessive peut affecter de nombreux aspects de la vie quotidienne, y compris les relations avec les autres. Les personnes atteintes de paranoïa peuvent avoir des difficultés à faire confiance aux autres, même aux membres de leur famille. Elles peuvent être très sensibles aux critiques ou aux remarques négatives, qu’elles interprètent souvent comme des preuves supplémentaires de leur persécution.

Par ailleurs, la méfiance excessive peut affecter la relation d’une personne avec sa société. En effet, elle peut conduire à une désocialisation, aussi bien au niveau social que professionnel. Pour finir, la méfiance excessive peut affecter la prise de décisions et rendre la personne très résistante à toute forme de traitement.

Idées de persécution

Les idées de persécution sont une croyance fausse et persistante. Ici, la personne se sent persécutée, harcelée ou menacée par d’autres personnes, même en l’absence de preuves tangibles ou de raisons objectives. Les idées de persécution peuvent être dérangeantes et perturbantes pour la vie quotidienne de la personne atteinte de paranoïa.

Aussi, le patient peut croire que les gens le suivent ou l’espionnent, ou qu’elle est victime d’un complot. Les idées de persécution peuvent également être associées à d’autres symptômes de la paranoïa, tels que la méfiance excessive ou les hallucinations.

En outre, les idées de persécution sont souvent liées à une perception erronée de la réalité. Le malade interprète les événements d’une façon qui n’est pas conforme à la réalité. Il peut également être influencé par des événements traumatisants ou des expériences négatives passées.

Isolement social

L’isolement social se manifeste lorsque la personne atteinte de paranoïa évite délibérément les interactions sociales avec les autres en raison de ses croyances délirantes. Cet isolement peut aggraver les symptômes du trouble et avoir des répercussions négatives sur la santé mentale de la personne.

Les personnes atteintes peuvent avoir peur des autres et croire qu’elles sont constamment menacées ou persécutées. Cette peur peut les inciter à éviter les interactions sociales et à se retirer de leur environnement social. L’isolement social peut également être dû à la culpabilité associée aux croyances délirantes, ce qui peut amener l’individu à se sentir isolé et incompris.

Par ailleurs, l’isolement social peut avoir des répercussions sur l’état mental de la personne atteinte de paranoïa. Celle-ci peut se sentir seule, triste, déprimée, ou avoir des pensées suicidaires. L’isolement peut également aggraver les symptômes du trouble, car la personne n’a pas l’occasion de confronter ses croyances avec des preuves tangibles.

Altération du fonctionnement quotidien

L’altération du fonctionnement quotidien peut avoir des répercussions négatives sur la vie quotidienne des personnes atteintes de paranoïa. Celles-cipeuvent avoir des difficultés à maintenir leurs relations sociales et effectuer des activités quotidiennes en raison de leurs croyances délirantes.

Elles peuvent aussi avoir des difficultés à se confier aux autres, ce qui peut affecter leurs relations sociales. Par ailleurs, en évitant les interactions sociales, elles ont du mal à nouer de nouvelles amitiés, exprimer leurs émotions et communiquer efficacement avec les autres. Cette situation peut engendrer des désaccords ou des conflits.

En outre, l’altération du fonctionnement quotidien peut également affecter la capacité de la personne à travailler en équipe ou à suivre des instructions. Cette situation peut donc compromettre ses performances professionnelles.

Pour finir, les activités quotidiennes peuvent également être affectées par la paranoïa. Les personnes atteintes du trouble peuvent avoir des difficultés à sortir de chez elles ou à effectuer des tâches courantes.

Diagnostics de la paranoïa

La paranoïa peut être diagnostiquée comme un trouble psychiatrique indépendant ou comme un symptôme d’autres troubles mentaux. Les différentes étapes clés pour le diagnostic de la paranoïa sont :

Évaluation de l’historique médical

Le professionnel de la santé mentale commence par recueillir l’historique médical complet du patient. Il recueille aussi les antécédents familiaux de troubles psychiatriques, les antécédents personnels de troubles mentaux et les antécédents médicaux généraux.

Évaluation des symptômes

Le professionnel de la santé mentale évalue les symptômes du patient. Il examine également les idées délirantes, les hallucinations, la méfiance excessive, les idées de persécution et les comportements de retrait social. Le professionnel utilise des entretiens cliniques, des questionnaires et des tests psychologiques pour évaluer ces symptômes.

Examen physique

Dans la plupart des cas, un examen physique se révèle indispensable pour éliminer les causes physiques possibles des symptômes. Ces causes peuvent être des troubles de la thyroïde, des infections, des lésions cérébrales ou des maladies neurologiques.

Évaluation du fonctionnement quotidien

Le médecin évalue également l’impact des symptômes sur le fonctionnement quotidien du patient. Il s’occupe aussi du travail, des relations interpersonnelles, des activités sociales et des activités de la vie quotidienne.

Diagnostic différentiel

Le médecin doit exclure d’autres troubles psychiatriques qui peuvent présenter des symptômes similaires à ceux de la paranoïa. Ces troubles peuvent être la schizophrénie, le trouble obsessionnel compulsif et le trouble de la personnalité paranoïaque.

Traitements de la paranoïa

Le traitement de la maladie est un processus qui nécessite une approche multidisciplinaire. Ce traitement nécessite aussi une collaboration étroite entre le patient, les professionnels de la santé mentale et les proches du patient. Les traitements pour le trouble visent à réduire les symptômes, améliorer le fonctionnement quotidien et prévenir les rechutes. Voici les traitements couramment utilisés pour la paranoïa :

Thérapie individuelle

La thérapie individuelle implique un travail face à face avec un thérapeute qualifié pour explorer les idées et les émotions qui soutiennent les manifestations du trouble. Cette thérapie peut prendre plusieurs formes, notamment la thérapie cognitive et comportementale (TCC) et la psychanalyse.

Dans la TCC, le thérapeute aide le patient à identifier les pensées irrationnelles qui sous-tendent sa paranoïa et à les remplacer par des pensées plus réalistes. Dans la psychanalyse, le thérapeute encourage le patient à explorer les expériences passées qui ont pu contribuer à sa maladie. De plus, la thérapie individuelle peut être particulièrement efficace pour traiter la paranoïa. En effet, elle permet au patient de travailler directement avec un professionnel de la santé mentale pour comprendre ses pensées et ses comportements.

Puisque le patient atteint du trouble présente souvent des problèmes de confiance, il est donc nécessaire que le thérapeute établisse une relation de confiance avec lui avant de commencer le travail thérapeutique. Celle-ci peut également accompagner  le patient dans le développement des compétences d’adaptation pour faire face aux situations sociales difficiles. Le patient peut apprendre à identifier les déclencheurs de son trouble et utiliser des techniques de relaxation pour gérer son anxiété.

Thérapie de groupe

La thérapie de groupe aide les personnes atteintes de paranoïa à mieux appréhender leur condition et à apprendre des compétences pour mieux gérer leurs symptômes. Ce type de thérapie nécessite la contribution de plusieurs personnes atteintes du même trouble mental. Elle aide les participants à se considérer moins seuls dans ce qu’ils traversent et leur offre un environnement sûr et bienveillant pour explorer leurs pensées et émotions.

Cette thérapie peut prendre différentes formes pour traiter la paranoïa. Les méthodes de relaxation, comme la méditation ou la respiration profonde, peuvent être utilisées pour permettre aux participants de mieux gérer leur anxiété.

L’un des avantages de la thérapie de groupe pour la paranoïa est que les adhérents peuvent s’instruire entre eux. Ils peuvent mettre en commun leurs connaissances et leurs stratégies pour faire face à leur trouble. Cela pourrait surtout être utile pour ceux qui ont du mal à faire confiance aux autres.

Par ailleurs, la thérapie de groupe peut aider les participants à se sentir moins isolés et à mieux comprendre leur condition. Cependant, ils peuvent la percevoir comme un défi. En outre, les participants peuvent se sentir menacés par les autres membres du groupe et avoir des difficultés à partager leurs pensées et leurs émotions en raison de leur méfiance. Les thérapeutes doivent donc travailler à établir un environnement sûr et bienveillant pour que les participants puissent se sentir à l’aise.

Médicaments antipsychotiques

Les médicaments antipsychotiques sont une classe de médicaments utilisés pour traiter un certain nombre de troubles mentaux. Ils sont conçus pour atténuer les signes psychotiques, comme les hallucinations et les démences, qui sont couramment associées à la paranoïa

Ces médicaments fonctionnent en modulant la transmission de certaines substances chimiques dans le cerveau, notamment la dopamine, la sérotonine et la noradrénaline. Les médicaments antipsychotiques peuvent bloquer les récepteurs de la dopamine dans le cerveau, ce qui peut aider à réduire les symptômes du trouble.

Lorsqu’ils sont bien utilisés, les médicaments antipsychotiques pourraient être très efficaces pour réduire les manifestations de la paranoïa. Ils peuvent aider les patients à se sentir moins anxieux et moins préoccupés par les pensées paranoïaques. Cependant, leurs effets secondaires peuvent être graves. Les plus courants incluent : 

  • La torpeur ;
  • La prise de poids ;
  • Les frémissements ;
  • La raideur musculaire.

Des effets secondaires plus rares peuvent inclure des mouvements accidentels de la langue ou du visage, appelés dyskinésies tardives. Ces effets secondaires peuvent être permanents, même après l’arrêt du traitement. Les patients prenant des médicaments antipsychotiques doivent alors être régulièrement surveillés par un médecin pour détecter les effets secondaires potentiels.

Gestion du stress

Il existe de nombreuses techniques de gestion du stress qui peuvent être efficaces pour réduire l’anxiété et le stress associés à la paranoïa. Parmi ces techniques, on peut citer la relaxation progressive, la méditation, l’exercice physique et bien d’autres. La relaxation progressive permet de se focaliser sur différentes parties de son corps, en les contractant puis en les relâchant au fur et à mesure. Cette méthode peut aider à réduire la tension musculaire et l’anxiété.

La méditation, quant à elle, nécessite de mettre toute son attention sur l’instant présent, tout en ayant conscience de ses idées et de ses sensations. Elle peut servir à diminuer le stress et l’anxiété, en favorisant la relaxation et la clarté mentale. En ce qui concerne l’exercice physique, elle peut permettre de diminuer le stress et l’anxiété, en dégageant des endorphines, hormones qui favorisent la détente et le bien-être. Elle peut aussi servir à rétablir le sommeil, ce qui peut être avantageux pour les personnes touchées par la paranoïa.

Pour finir, la thérapie cognitive comportementale se concentre sur les pensées et les attitudes qui participent à l’anxiété et au stress. Elle peut aider les patients à diversifier leur manière de penser et à changer leur attitude de manière à réduire les symptômes du trouble.

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