La parodontite est une infection dont la principale cible est le parodonte, qui regroupe essentiellement la gencive et toutes les structures qui entourent la dent. L’hypersensibilité gingivale et les saignements, sont les principaux symptômes de ce mal qui peut évoluer vers un déchaussement total de la dent. Le traitement à suivre se décide en fonction du degré d’atteinte. Mais généralement, le détartrage et le surfaçage sont les meilleures solutions. Pour des résultats optimaux, il est important que l’infection soit diagnostiquée de façon précoce. Comment définir la parodontite ? Que dire des causes, des symptômes, des complications et des traitements possibles de cette infection ?
La parodontite : qu’est-ce que c’est ?
D’origine infectieuse, la parodontite est une maladie parodontale qui peut affecter une ou plusieurs dents à la fois. La maladie se manifeste essentiellement par une destruction du parodonte qui est le tissu soutenant la dent. Cette destruction est provoquée par l’accumulation de plusieurs bactéries à la surface de la dent et au niveau de la gencive. En effet, ces bactéries provoquent une réponse inflammatoire au bout de laquelle les structures tissulaires de la dent sont détruites.
Généralement, on distingue deux grandes formes de parodontite. La première qui est la plus fréquente est la parodontite chronique dont l’évolution est lente et modérée.
La deuxième forme est la parodontite sévère qui représente environ 20% des cas de parodontite. Les jeunes personnes (moins de 30 ans) sont les plus exposées à cette forme de la maladie. L’organisme de ces personnes éprouve souvent des difficultés à se défendre contre certaines bactéries.
Dans la plupart des cas, une parodontite commence avec une gingivite : c’est le premier stade de la maladie. Il s’agit d’une inflammation gingivale provoquée par les bactéries présentes au niveau de la plaque dentaire. Si cette inflammation est détectée rapidement, des gestes simples comme l’adoption d’une hygiène dentaire rigoureuse et un brossage régulier des dents peuvent suffire pour l’éliminer.
Dans le cas contraire, l’infection va évoluer et toucher des tissus beaucoup plus profonds du parodonte. Ceci entraîne la forme sévère de l’affection qui peut conduire à de nombreuses complications.
Pour revenir à la gingivite, c’est une inflammation de la gencive qui est à l’origine de saignement. Elle est irréversible et peut conduire à la destruction de toute la structure tissulaire de la dent.
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Parodontite : quelles en sont les causes ?
Jusqu’à maintenant, les causes réelles de la parodontite restent difficiles à déceler. Cependant, deux facteurs essentiels interviennent dans l’apparition de cette maladie. Le premier est bien évidemment la présence de bactéries buccales qu’on désigne aussi par le terme de d’agents pathogènes. Le deuxième facteur est lié à un affaiblissement ou à une baisse de la réactivité du système immunitaire. C’est d’ailleurs ce qui permet aux bactéries buccales de s’installer.
On peut évoquer en dehors de ces deux facteurs, d’autres éléments au nombre desquels les infections, la consommation de tabac et la mauvaise alimentation. L’apparition de la parodontite est aussi associée à d’autres maladies générales notamment le diabète, le VIH et les maladies cardiovasculaires.
Pour ce qui est des bactéries, il est important de préciser qu’il en existe des centaines dans la bouche. Ce sont donc celles néfastes qui s’installent sur la gencive et sur les dents puis forment la plaque dentaire. La plus agressive de ces bactéries est le Porphyromonas gingivalis qui attaque les gencives et arrive finalement à détruire tous les tissus environnants. Par ailleurs, chaque type de parodontite peut être provoqué par une bactérie différente. Il est donc très difficile de définir avec certitude une cause universelle de la maladie.
Les principaux symptômes de la parodontite
L’inflammation des gencives marque le point de départ de la parodontite. Les premiers symptômes qui permettent de détecter la présence de la maladie sont les saignements au niveau de la gencive. Ces derniers peuvent se produire de manière spontanée ou lorsqu’on se brosse les dents. Si aucun traitement n’est appliqué et que la maladie évolue, d’autres manifestations plus graves peuvent apparaître. Il s’agit :
- Du gonflement et des rougeurs au niveau des gencives ;
- De la mauvaise haleine constante ;
- Des abcès avec du pus sur la gencive ;
- D’un mouvement brusque et régulier des dents qui finissent par se déchausser ;
- De la rétraction des gencives qui implique une apparence plus longue des dents ;
- De l’apparition d’espaces vides entre les dents et la gencive.
En outre, le développement de la parodontite est très lent, ce qui fait que la plupart de ces symptômes n’apparaissent que de manière tardive. Pour que la maladie soit découverte le plus précocement possible, il est recommandé de réaliser des examens dentaires et parodontaux de façon régulière.
Quelles sont les personnes les plus exposées à la parodontite ?
Généralement, ce sont les personnes âgées qui présentent un grand risque de développer cette infection. Mais, les personnes atteintes de diabète sont également à risque. Il en est de même pour les femmes enceintes ou celles ayant atteint la ménopause, compte tenu de leurs changements hormonaux.
Par ailleurs, certains facteurs génétiques peuvent augmenter le risque pour une personne de développer une parodontite. En effet, la présence combinée de certains gènes peut favoriser l’apparition de la maladie.
Les dernières études de l’OMS estiment qu’entre 15 et 20 % des adultes ayant au moins 35 ans sont atteints de parodontite.
Quelques facteurs de risque de la parodontite
De l’alimentation aux habitudes quotidiennes de vie, certains facteurs peuvent accroître le risque de développement d’une parodontite.
La mauvaise alimentation est le premier de ces facteurs de risque. De nombreuses études ont révélé que la majorité des personnes souffrant du mal ont un niveau ne favorisant pas une alimentation saine et équilibrée. Ainsi, il est conseillé de consommer beaucoup d’aliments riches en vitamine C pour éviter la maladie.
Un autre facteur de risque de la parodontite est la consommation de drogues ou d’alcool. Même si leur implication dans le déclenchement de la maladie n’a pas été prouvée, ces éléments sont à l’origine de l’augmentation de la gravité de la parodontite.
On peut également évoquer la prise de certains médicaments qui réduisent la production de salive et font augmenter le risque d’infection. Au nombre de ces médicaments, on peut citer les psychotropes, les antihistaminiques et les antihypertenseurs.
L’infection par le VIH est également un important facteur de risque de la parodontite. Il faut aussi mentionner le port d’un appareil dentaire qui empêche un bon nettoyage des dents et qui crée donc un cadre propice pour les infections.
Enfin, les personnes qui souffrent de maladies génétiques présentent un risque important de développer une parodontite. Au nombre de ces maladies génétiques, on distingue la trisomie 21, le syndrome d’Ehlers-Danlos, la neutropénie familiale cyclique, l’histiocytose X et le syndrome de déficience d’adhésion des leucocytes.
Quelques mesures pour prévenir la parodontite
Malgré les nombreux facteurs de risque que présente la parodontite, cette dernière reste une maladie qu’il est possible de prévenir. Les différentes mesures de prévention font rapport à l’application d’une hygiène bucco-dentaire stricte et à une régularité des examens dentaires pour une intervention à temps.
De façon spécifique, il faudra pour prévenir la parodontite :
- Brosser efficacement les dents au moins deux fois par jour : il faut utiliser une brosse à dents dont les poils sont souples. La brosse à dent doit être changée tous les mois. Il est conseillé de demander conseil à un dentiste sur la manière dont les dents doivent être brossées ;
- Passer le fil dentaire au moins une fois par jour : ce geste servira à éliminer les déchets et les bactéries accumulés au cours de la journée ;
- Procéder au détartrage des dents de façon régulière ;
- Arrêter de fumer ;
- Réduire la consommation de sucre et d’alcool.
En plus de ces précautions, il faudra adopter certaines habitudes alimentaires pour éviter les infections bucco-dentaires.
Dans les situations particulières telles que la grossesse, la femme enceinte doit se faire suivre par un dentiste pendant et même après la grossesse.
Quels traitements contre la parodontite ?
L’objectif principal de tout traitement de la parodontite est avant tout de ralentir ou d’arrêter la progression de la maladie d’une part. D’autre part, le traitement vise à restaurer dans la mesure du possible les structures détruites. Il faut préciser que le traitement à suivre dépend du niveau d’avancement de la maladie, mais aussi de l’état de santé général du patient.
Le premier des traitements est un nettoyage complet et intensif des dents. Cela suffit généralement pour que la maladie ne progresse plus. Peu importe le traitement choisi, l’étape du nettoyage des dents est primordiale. Ce nettoyage favorise l’élimination des bactéries fixées sur les dents et les gencives. Ainsi, les dents pourront à nouveau adhérer à la gencive et les infections verront leur progression ralentir. Pendant le nettoyage, il faut s’assurer de la cicatrisation des poches parodontales dans lesquelles se logent la plupart des bactéries. Cela passe par le surfaçage radiculaire qui se réalise sous anesthésie locale avec des curettes manuelles et des appareils à ultrasons.
Dans environ 10 % des cas de parodontite, le nettoyage des dents et le surfaçage ne sont pas efficaces. On a alors recours à la chirurgie pour traiter la maladie. La procédure consiste notamment à inciser la gencive. Après, il faudra nettoyer les poches parodontales et enlever le tartre. Ensuite, on peut replacer la gencive. Il est possible que l’os soit détruit durant l’opération. Dans ce cas, on réalise une chirurgie parodontale régénératrice.