La pelvipéritonite fait partie des maladies peu fréquentes qui attaquent essentiellement les organes situés au niveau de la cavité abdominale. Très souvent, elle apparaît en cas d’infections des ovaires. Quelles sont les causes de cette affection ? Comment se manifeste-t-elle ? Quels sont les traitements disponibles pour lutter efficacement contre la pelvipéritonite ?
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La pelvipéritonite : qu’est-ce que c’est ?
La pelvipéritonite est une inflammation localisée au niveau de l’abdomen. Elle s’attaque spécifiquement au péritoine. En effet, le péritoine est une membrane qui recouvre les différents organes de l’abdomen. Il joue un double rôle, notamment la protection et le maintien des organes tels que l’utérus, l’estomac, le foie… dans la cavité abdominale. Ainsi, lorsqu’il est affecté et n’est pas vite traité, les organes qu’il protège peuvent être touchés aussi.
On distingue deux formes de pelvipéritonite. Quand il n’y a pas d’infection abdominale responsable, on parle de la pelvipéritonite primitive. On parle de pelvipéritonite secondaire quand elle est causée par une infection de l’un des organes de l’abdomen. Extrêmement dangereuse et mortelle, cette pathologie fait beaucoup de victimes partout dans le monde. En France, on estime le nombre de ses victimes à 1 million par an.
Quelles sont les causes de la pelvipéritonite ?
La péritonite ou encore pelvipéritonite est une pathologie qui peut avoir plusieurs causes. De façon générale, les infections sont la base de cette inflammation pelvienne. Ces infections peuvent être causées par certaines bactéries aérobies et anaérobies comme les agents de la vaginite bactérienne. De façon spécifique, elle peut être le résultat de la complication d’autres pathologies comme la fièvre typhoïde, la tuberculose…
Le plus souvent, quand l’utérus est affecté, le péritoine est également atteint. Par ailleurs, plusieurs microorganismes vaginaux sont aussi impliqués dans cette inflammation. Parmi ceux-ci, on peut énumérer :
- L’haemophilus influenza ;
- Le streptococcus agalactiae ;
- Les bacilles à Gram négatifs entériques et
- L’ureaplasma sp.
Chlamydia trachomatis, Neisseria et gonorrhoeae sont également des germes qui peuvent être à l’origine de la pelvipéritonite. Ces derniers sont spécialement transmis par voie sexuelle. Dans certains cas, la péritonite peut avoir comme cause, une infection bactérienne résultant de la perforation des organes comme l’appendice, l’intestin grêle, la vésicule biliaire et l’estomac.
En outre, la péritonite pelvienne peut avoir également d’autres origines comme :
- L’inflammation des trompes chez les femmes ;
- L’ischémie intestinale ;
- La déchirure du foie, de la vessie ou de la rate ;
- La dialyse péritonéale ;
- L’irritation sans forme d’infections des organes abdominaux.
Par ailleurs, elle peut-être aussi la complication d’une intervention chirurgicale telle que la chirurgie abdominale, la césarienne…
Quels sont les symptômes de la péritonite pelvienne ?
La pelvipéritonite aiguë est caractérisée par de violentes douleurs abdominales étendues sur tout l’abdomen. Ses symptômes sont peu spécifiques. Cependant, toute personne atteinte de la pelvipéritonite fait toujours une crise caractéristique de cette pathologie. Cette crise se manifeste d’une part, par les douleurs musculaires, les frissons et les maux de tête. D’autre part, elle se manifeste par des douleurs pelviennes avec leur corollaire d’état grippal et des troubles intestinaux. La douleur ressentie au bas ventre résulte de la contraction des muscles de la ceinture abdominale. En plus de ces différents signes, cette maladie infectieuse présente d’autres symptômes tels que :
- La fièvre ;
- La diarrhée ;
- L’absence des matières fécales ;
- Le vomissement ;
- La déshydratation ;
- La fatigue accompagnée de somnolence et de désorientation.
Par ailleurs, les sensations de douleur au niveau des cuisses et l’augmentation du risque cardiaque sont aussi les signes annonciateurs de cette pathologie. En outre, l’irrégularité des menstruations, la baisse de la tension artérielle et la perte d’appétit sont également des symptômes de l’inflammation du péritoine. Les sécrétions vaginales nauséabondes et la sensibilité du col de l’utérus pendant les rapports sexuels sont aussi ses autres signes.
Il est impératif de soumettre un individu atteint de pelvipéritonite à une prise en charge immédiate après confirmation du diagnostic. Quand la prise en charge est tardive, cela conduit à une mort subite. Par conséquent, dès l’apparition de l’un des symptômes de cette pathologie, il est très urgent de se faire examiner par un médecin. Cela est d’autant plus important quand le sujet ressent de fortes douleurs abdominales qui s’accompagnent d’une fièvre.
Pelvipéritonite : quelques cas de complications possibles
La pelvipéritonite est l’une des pathologies qui se compliquent très vite si rien n’est fait. Ces complications peuvent conduire à la stérilité, l’insuffisance rénale ou hépatique, l’occlusion intestinale… Elles peuvent aussi causer entraîner le cancer du péritoine et la septicémie. Les situations peuvent avoir diverses origines. L’un des facteurs d’aggravation de la péritonite est la perforation des poches d’infections (abcès).
En ce qui concerne la septicémie, elle est causée par l’infection de plusieurs organes de l’abdomen et la perte massive du sang. Elle entraîne une défaillance généralisée des organes qui conduit inévitablement à un choc septique mortel. Quant à l’insuffisance hépatique ou rénale, elle est principalement causée par l’empoisonnement spontané du sang.
Comment peut-on diagnostiquer la pelvipéritonite ?
Jusqu’à présent, il est difficile de procéder au diagnostic clinique de la pelvipéritonite. En effet, les symptômes de cette maladie se confondent à ceux d’autres pathologies. Par exemple, quand un patient n’ayant pas subi d’appendicectomie manifeste des signes qui suivent cette opération, on peut soupçonner une pelvipéritonite. Certains examens permettent de confirmer le diagnostic. Il s’agit notamment :
- D’une biopsie abdominale;
- De différentes analyses sanguines et
- D’un test pour confirmer les IST (infections sexuellement transmissibles).
D’un autre côté, une échographie ou un scanner peut être nécessaire au diagnostic de cette maladie.
Comment prévenir la pelvipéritonite ?
Le seul moyen efficace pour prévenir la pelvipéritonite est de se prémunir des IST. Cela revient donc à se protéger à chaque rapport sexuel. En revanche, un couple monogame peut s’abstenir d’utiliser le préservatif. Toutefois, les deux partenaires doivent au préalable être testés négatifs à cette infection. En absence d’un dépistage, l’usage du préservatif s’avère indispensable. Pour les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels, un dépistage régulier est obligatoire.
Quels traitements pour la pelvipéritonite ?
Le traitement de la péritonite dépend essentiellement de la forme dont souffre le patient. Lorsque le diagnostic révèle une péritonite primaire sans rupture viscérale, elle est traitée avec des antibiotiques. La péritonite primaire nécessite donc une hospitalisation pour éradiquer le germe pathogène. Il en est de même pour les patientes en état de grossesse chez qui l’on observe une évolution des symptômes malgré les traitements. Ainsi, l’antibiothérapie est mise en place après l’identification de la souche infectieuse.
Quant au traitement de la péritonite secondaire, elle nécessite une hospitalisation en urgence. À ce stade, l’intervention chirurgicale est obligatoire après l’administration des antibiotiques. L’opération chirurgicale commence par :
- L’incision de l’abdomen ;
- Le nettoyage de l’ensemble de la cavité abdominale ;
- Le lavage péritonéal et
- L’ablation de l’appendice/Suture d’un ulcère.
Le traitement de cette maladie infectieuse ne doit être en aucun cas négligé, car cela pourrait être fatal.