Le placenta prævia est un état potentiellement dangereux qui peut survenir pendant la grossesse. Il se produit lorsque le placenta se situe en bas de l’utérus, obstruant le col utérin. En effet, ce trouble peut causer des saignements importants et mettre la vie de la mère et du bébé en danger. Par ailleurs, la source des saignements dans le placenta praevia est maternelle et cela peut conduire à une naissance prématurée de l’enfant. Il convient donc de faire un diagnostic pour un traitement, dès que possible. De plus, il est conseillé à toutes les femmes enceintes de comprendre les causes, les symptômes et les traitements pour gérer ce trouble de manière adéquate. Que savoir sur le placenta praevia ? Quels sont ses signes cliniques et ses causes ? Quels sont ses traitements et ses risques ?
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Placenta prævia : une pathologie rare
Le placenta est un organe éphémère qui se forme à l’intérieur de l’utérus au cours de la grossesse. En effet, il produit les hormones nécessaires pour le bon déroulement de l’accouchement et transporte également des nutriments et de l’oxygène de la mère au fœtus. De plus, cet organe évacue les déchets produits par le fœtus dans le sang de la mère, tout cela se fait par le biais du cordon ombilical.
Généralement, le placenta est souvent localisé au niveau de la partie supérieure de l’utérus, ce qui permet de faciliter le développement du fœtus. Par ailleurs, au cours du placenta praevia, le placenta se forme au niveau de la partie inférieure de l’utérus couvrant ainsi le col utérin. Dans certains cas, cela représente une barrière pour l’accouchement vaginal du bébé de façon normale.
En outre, il existe trois variétés de placentas praevia dont :
- Le placenta praevia central : ce type de placenta est à la base d’une occlusion complète de l’orifice interne du col de l’utérus. En effet, il est impossible à la femme enceinte qui développe cette variété de placentas d’accoucher naturellement. La seule option est la césarienne.
- Le placenta prævia marginal : cette variété de placentas se trouve sur le bord de l’ouverture du col utérin. Dans ce cas, un accouchement sous surveillance par voie naturelle est possible.
- Le placenta prævia latéral : c’est le cas où l’ouverture du col utérin est couverte en partie à l’interne.
Il est capital de savoir que cette pathologie se manifeste rarement chez les femmes en état de grossesse. En effet, il se produit lors de 1 grossesse sur 300.
Les causes du placenta prævia
De nombreux facteurs sont à l’origine du placenta prævia. Ce dernier peut se manifester lorsque la muqueuse de l’utérus comporte des affections telles que les fibromes.
De plus, les cicatrices d’incision ou d’avortement constituent un risque pour cette pathologie. En outre, il y a :
- L’âge maternel avancé : les femmes plus âgées sont plus susceptibles de développer un placenta prævia. En effet, cela concerne plus les femmes enceintes ayant au-delà de la trentaine.
- La grossesse multiple : les femmes enceintes de plusieurs bébés sont plus susceptibles de développer un placenta praevia. Il faut savoir que le risque est deux fois plus important dans ces cas.
- Historique de césarienne : les femmes ayant subi une césarienne précédente sont plus susceptibles de présenter cette pathologie lors de grossesses ultérieures.
- La consommation de tabac ou de cocaïne : les femmes qui fument durant la grossesse ont un risque accru de développer un placenta praevia.
- Historique de placenta prævia : les femmes ayant eu un placenta prævia lors de grossesses précédentes ont un risque accru de le développer à nouveau.
L’utilisation de stéroïdes, la consommation d’alcool ou de drogues pendant la grossesse, et la pré-éclampsie peuvent également augmenter le risque de placenta prævia. La conception de la grossesse par les techniques de reproduction dont la fécondation in vitro constitue un facteur pour cette pathologie. Pour finir, la formation anormale du placenta fait également partie des causes du placenta prævia.
Les signes cliniques du placenta praevia
Le placenta prævia se manifeste par de nombreux signes cliniques. Lors des deux premiers trimestres de la gestation, il peut y avoir la présence de saignements. Dans ce cas, l’écoulement du sang peut commencer et s’arrêter puis recommencer au bout de quelques semaines. Durant le troisième trimestre de la grossesse, la femme est confrontée à un saignement excessif.
L’écoulement du sang n’engendre pas des sensations douloureuses. Cependant, il existe certaines femmes enceintes qui ressentent des crampes utérines lors de ce symptôme. Il faut savoir que le saignement est dû au détachement du placenta des parois utérines. Au cours du troisième trimestre de la grossesse, on observe un amincissement des parois de l’utérus qui s’étirent, afin de faire de la place au fœtus qui croit. A cela s’ajoutent :
- Les douleurs abdominales (ces douleurs peuvent survenir en raison de contractions utérines ou de saignements importants) ;
- La perte de liquide amniotique qui indique une rupture prématurée des membranes ;
- Des contractions utérines qui peuvent se présenter en réponse à des saignements importants ;
- Bébé non actif (si le bébé n’est pas actif alors qu’il devrait l’être, cela peut être un signe de placenta praevia ou d’autres complications de la grossesse) ;
- Une anémie fœtale ;
- Une infection puis, une formation de caillots sanguins ;
- Une régression de la croissance fœtale dû à un approvisionnement sanguin insuffisant.
Il est important de consulter immédiatement un médecin en cas de saignement vaginal ou de tout autre symptôme suspect durant la grossesse. Les saignements peuvent être un signe de complications graves du placenta praevia et peuvent mettre en danger la vie de la mère et du bébé.
Les traitements du placenta prævia
La prise en charge de ce type de pathologie a pour objectif de minimiser les signes cliniques et d’assurer la croissance de la grossesse. Ainsi, il faut une hospitalisation pour les cas du placenta prævia afin de prévenir les complications potentielles. De plus, le médecin peut décider de vous faire accoucher au cours de la 36e et 37e semaine. En effet, cela est valable uniquement lorsque les saignements se sont arrêtés. Ce traitement implique également un accouchement immédiat par césarienne si le gynécologue constate que la mère et l’enfant rencontrent des problèmes.
Lorsque les saignements surviennent avant la 36e semaine de grossesse, les médecins recommandent une hospitalisation et une activité limitée. Autrement dit, la patiente doit rester couchée ou assise pendant la majeure partie de la journée. En effet, cela est recommandé jusqu’à l’arrêt du saignement. Par ailleurs, si le saignement cesse, la femme peut recommencer ses activités quotidiennes. En outre, il faut éviter la pratique des rapports sexuels tout au long de cette période afin de limiter le déclenchement du saignement.
En vue de faciliter la maturation des poumons du fœtus, certains professionnels de santé conseillent l’utilisation des corticoïdes. En effet, cela permet de limiter les complications lors d’un accouchement prématuré. Il est important de savoir que lorsque la tension artérielle de la patiente devient trop basse, il faut immédiatement faire accoucher la femme. De plus, quand le rythme cardiaque du fœtus devient anormal, l’accouchement est nécessaire. En cas d’hémorragies, il faut une transfusion sanguine.
Pour limiter les risques d’hémorragie lors de l’accouchement, il est recommandé de manger régulièrement les aliments riches en vitamine K1. En effet, il s’agit des épinards, des haricots verts, des huiles végétales et des poireaux. Tous ces aliments sont bénéfiques pour la femme enceinte, car ils jouent un rôle important dans la coagulation du sang. En outre, il faut également prendre pour habitude de boire de la tisane d’ortie au cours de la grossesse. Cette tisane permet d’augmenter le taux d’hémoglobine dans le sang.
Il est important de savoir que les femmes ayant un rhésus négatif doivent recevoir de l’immunoglobuline Rho(D), afin de prévenir l’érythroblastose fœtale. Ce dernier est dû à une incompatibilité de rhésus entre la mère et le fœtus. Ainsi, il importe de bien suivre les consignes du médecin et ne pas ignorer les symptômes de cette pathologie. Pour finir, le placenta praevia ne doit pas vous inquiéter, car c’est une affection rare qui disparaît d’elle-même la majorité du temps. Si malgré tout, vous avez des doutes, le personnel soignant prendra toutes les dispositions, pour mettre votre enfant et vous en sécurité.
Les risques du placenta praevia
Le placenta prævia peut présenter des risques importants pour la mère et le bébé, notamment :
- Saignements abondants : ils peuvent être importants et mettre la vie de la mère en danger.
- Insuffisance placentaire : Le placenta peut ne pas fonctionner correctement, ce qui peut entraîner une insuffisance placentaire et une carence en nutriments puis en oxygène pour le bébé.
- Naissance prématurée : le placenta prævia peut entraîner une naissance prématurée, ce qui peut augmenter les risques de morbidité et de mortalité néonatale.
- Problèmes de croissance fœtale : les bébés nés avec un placenta praevia peuvent présenter des problèmes de croissance et de développement en raison d’une carence en nutriments et en oxygène.
- Accouchement difficile : le placenta praevia peut rendre l’accouchement difficile et nécessiter une césarienne pour protéger la vie de la mère et du bébé.
Il est important de consulter immédiatement un médecin en cas de saignement vaginal ou de tout autre symptôme suspect durant la grossesse pour minimiser les risques liés au placenta praevia.