En raison des cas de fracture de poignet enregistrés dans les hôpitaux, aucune tranche d’âge n’est épargnée. Les jeunes hommes et jeunes femmes connaissent fréquemment des cas de traumatismes violents au poignet. De même, les personnes âgées, surtout les femmes, voient leur poignet fracturé dans certaines circonstances. Du côté des enfants, les fractures de poignet apparaissent régulièrement durant les parties de divertissement et de loisirs entre adolescents. Quelles sont donc les principales causes capables d’occasionner une fracture du poignet?
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Quelles sont les principales causes d’une fracture du poignet ?
Le poignet comprend le scaphoïde et l’extrémité du radius. Le radius représente le long os de l’avant-bras, qui s’étend du coude jusqu’au poignet. Cette zone particulièrement fragile du membre supérieur connaît de fortes contraintes mécaniques. En ce qui concerne le scaphoïde, il correspond à l’un des petits os du carpe. Les causes à l’origine des cas de poignet cassé touchent les os de ces zones du corps humain:
1- Chute avec réception en avant et sur les mains
Dans la plupart des cas, les fractures du poignet surviennent, suite à une chute en avant avec une mauvaise réception sur la main. En effet, le poignet se casse rapidement si la personne tombe sur sa main, lorsque celle-ci se trouve en position tendue et le poignet retourné. En cherchant à amortir sa chute, le patient se casse alors le radius dans sa partie située près du poignet.
Cette fracture entraîne le déplacement de l’extrémité cassée du radius vers le haut et en arrière de la paume. Lorsque le poignet se brise ainsi, les médecins kinésithérapeutes parlent de fracture de Pouteau-Colles. Ce type de fracture entraîne parfois le raccourcissement de l’os, puisque les deux extrémités du radius se retrouvent poussées l’une vers l’autre.
L’intensité de l’accident peut même provoquer la fracture d’une partie du cubitus. Les fractures de type Pouteau-Colles s’observent plus fréquemment, chez les personnes atteintes d’ostéoporose. C’est une maladie qui rend faible l’os et s’observe beaucoup plus chez les femmes dont l’âge dépasse la cinquantaine.
Il existe un second type de fracture que les médecins qualifient de fracture de Goyrand-Smith. Ici, le poignet est cassé lorsque la main est restée inclinée vers l’avant lors de l’amortissement de la chute. Contrairement à la fracture de Colles, celle de Smith est souvent diagnostiquée chez les patients ayant subi une chute sur la face dorsale de la main.
Le poignet peut se casser ainsi, si une crosse simple ou une crosse de hockey vient percuter l’arrière du poignet. L’extrémité du radius est donc poussée vers le bas et se retrouve du côté de la paume de main. La fracture de Goyrand-Smith est beaucoup plus fréquente chez les patients hommes. Elle entraîne aussi moins de raideurs et de douleurs au niveau des doigts.
2- L’ostéoporose
Hormis les accidents et chocs physiques, l’ostéoporose représente l’un des facteurs de risque en cas de fracture du poignet. Environ 1 femme sur 3 présente des signes d’ostéoporose secondaire, à l’âge de la ménopause. Cette pathologie touche environ 1 homme sur 5, dans la population des personnes âgées d’au moins 50 ans.
En réalité, l’ostéoporose s’explique par une perte osseuse importante, due à une carence d’œstrogène dans le corps humain adulte. Une situation physiologique qui s’observe chez les adultes (personnes âgées) dont l’organisme connaît des variations (surtout la baisse) considérables en hormones androgéniques. Leurs poignets deviennent alors très fragiles et peuvent se fracturer facilement, car l’ostéoporose entraîne une déminéralisation des os.
Selon l’avis des médecins, cette maladie fait en sorte que l’os perde en densité (trame osseuse) et devienne très fragile. La perte donne lieu à une augmentation du risque de fracture du poignet. Elle augmente aussi le risque de fracture du col du fémur et d’autres vertèbres.
Par ailleurs, il existe plusieurs moyens de prévention pour réduire les risques d’ostéoporose. Toute personne qui s’impose une alimentation équilibrée riche en vitamine D et en calcium se met à l’abri de cette pathologie osseuse. La consommation de tabac et d’alcool constitue aussi un facteur à risque pour développer une ostéoporose. D’autres formes de mauvaise hygiène augmentent les risques de fracture ostéoporotique.
Puisque le sport permet la consolidation des os et de la masse musculaire, la pratique d’activité physique régulière diminue les facteurs de risque. Le sportif qui s’adonne à des exercices physiques modérés limite les risques de fracture du poignet, et augmente sa densité osseuse.
3- Les accidents pendant la pratique des sports extrêmes et mécanisés
Si le sport permet d’éviter l’ostéoporose, certaines disciplines sportives jugées dangereuses occasionnent souvent la fracture du poignet des sportifs. La pratique des sports extrêmes comme le snowboard, le ski, le vélo, le cheval et le rugby donne lieu à des accidents de chute sur la main.
D’autres accidents surviennent sur les voies publiques et occasionnent des fractures de poignet chez les usagers de la route (conducteurs). Le traumatisme osseux peut apparaître suite à un accident sur scooter, sur moto ou sur trottinette. Sur les circuits des sports mécaniques comme le rally ou la course auto entre motocross, les cas de fracture du poignet sont fréquents. Ces sports sont considérés comme des exercices à fort risque, en raison des mauvaises chutes et des accidents.
4- Autres facteurs de risque non négligeables
En dehors des chutes en avant chez les jeunes, de l’ostéoporose chez les femmes ménopausées et des accidents sportifs, il existe d’autres facteurs de risque.
Ainsi, certains patients jeunes souffrent du poignet cassé, en raison de leurs antécédents. Les patients s’étant cassé le poignet récemment, peuvent connaître une nouvelle fracture du radius dans les 2 ou 3 années suivantes. Les risques de récidives d’une fracture du poignet augmentent alors chez ces malades. Cependant, ils diminuent au fil du temps.
Pour remédier aux cas de récidives de poignet cassé, les médecins chirurgiens procèdent à l’immobilisation du poignet, et facilitent ainsi la consolidation des os.
En revanche, la diminution de l’acuité visuelle chez les personnes avec un âge avancé les expose à davantage de chute. Les difficultés que rencontrent ces personnes du troisième âge dans l’exécution des mouvements augmentent aussi les risques de chute. Selon l’avis des médecins, les cas de poignet cassé sont plus fréquents dans cette population.
Pour finir, un accident domestique peut entraîner la fracture d’un poignet. Les cas de chute du haut d’un mur, du lit, de l’échafaudage et d’autres endroits élevés peuvent occasionner un traumatisme osseux au niveau du poignet.
Quels sont les traitements efficaces pour un poignet cassé ?
L’objectif du traitement d’une fracture de Pouteau-Colles consiste à restituer l’anatomie osseuse et articulaire. Il s’agit de réaliser une réduction des os fracturés, et de stabiliser les os impliqués. Les chirurgiens utilisent alors des moyens de stabilisation, afin de limiter ou d’éviter les déplacements secondaires des os cassés. Certains professionnels de la santé optent pour le traitement orthopédique des fractures du poignet dites de Pouteau-Colles.
Généralement, les moyens de traitement qui existent permettent d’immobiliser ou d’opérer le poignet cassé. Les patients doivent donc cesser toute activité pendant la durée du traitement, afin de faciliter la consolidation des os fracturés. L’étape de la réduction nécessite une série de manœuvres externes. Celles-ci s’effectuent sous anesthésie locorégionale ou sous anesthésie générale.
Le médecin en charge du patient peut décider après diagnostic, de réaliser une opération chirurgicale. Tout au long de son intervention, il doit assurer la récupération optimale de la fonction de la main et du poignet. Ce faisant, il limite au maximum la période de handicap et d’immobilisation. Mais, il doit tenir aussi compte de trois facteurs à savoir:
- L’importance de la fracture ;
- L’âge du sujet ;
- Le degré de déplacement des os.
Le traitement réservé au poignet cassé du patient diffère, selon que le diagnostic révèle une fracture déplacée ou non. Voici les différents traitements appliqués dans chaque cas:
1- Traitement des fractures non déplacées du poignet par immobilisation
Lorsque le diagnostic réalisé révèle une fracture non ou peu déplacée, le médecin utilise les méthodes d’immobilisation courantes pour traiter son patient. Ceci, sur une durée de 4 à 6 semaines (1 mois et demi). Il peut se servir d’une résine, d’un plâtre ou d’attelles (orthèses) issues du commerce, pour réaliser une immobilisation non amovible de l’avant-bras.
Généralement, le poignet garde sa forme et l’os ne perd pas sa qualité après les fractures non déplacées. La technique utilisée est qualifiée de traitement orthopédique par les professionnels de la santé. Elle montre son efficacité, si le patient évite de porter des charges du début de l’installation jusqu’à sa guérison. Le traitement nécessite un suivi clinique, accompagné de contrôle radiographique tous les 15 jours. La radiographie permet en effet de surveiller de près, toute forme de déplacement secondaire au cours du processus.
L’immobilisation des articulations laisse libre les doigts de la main, et immobilise seulement le poignet. Le poignet doit rester en position neutre. Il peut être aussi placé en légère extension. Mais une immobilisation d’un poignet en flexion est proscrite. Les mouvements du coude doivent être possibles malgré l’installation du plâtre.
Le patient ne doit pas laisser sa main pendante tout au long de la durée de l’immobilisation. Dans le cas contraire, la diminution d’activité entraîne une accumulation du sang dans les veines du poignet et de la main. Le malade peut alors ressentir d’importantes douleurs. Il peut aussi développer un œdème.
Lorsque le plâtre brachio-antébrachio-palmaire est mal placé, c’est-à-dire trop serré, il engendre une ischémie musculaire au niveau de l’avant-bras. Les médecins utilisent le terme « syndrome de Volkmann” pour qualifier ce problème. L’ischémie s’explique par l’absence de sang dans le muscle. Une opération en urgence doit avoir lieu pour enlever le plâtre, si le malade présente des troubles sensitifs comme le syndrome des loges.
2- Traitement des fractures déplacées du poignet par opération
La meilleure manière de traiter une fracture du poignet avec déplacement d’os consiste à réaliser une opération chirurgicale. Le traitement chirurgical du poignet cassé par immobilisation ou par plaque n’est pas envisagé pour les fractures déplacées. L’opération vise à redresser le poignet, et à installer un tuteur à ce dernier.
Le tuteur correspond à un matériel d’ostéosynthèse. Son rôle est d’assurer une bonne consolidation de l’os cassé. Plusieurs techniques d’ostéosynthèse sont utilisées par les chirurgiens pour redresser le poignet défectueux. Voici ci-après quelques méthodes très efficaces:
1. Installation d’un fixateur externe
Pendant cette opération, le chirurgien place un système de fixation au poignet du patient. Une partie de ce dispositif reste visible à l’extérieur. Les 2 ou 3 fiches du dispositif sont implantées dans l’extrémité inférieure du radius, juste au-dessus de la fracture. Du côté de la main, le chirurgien met en place 2 ou 3 autres fiches dans le deuxième métacarpien, juste en haut du foyer de fracture.
En réalité, le fixateur externe constitue un type d’immobilisation externe qui s’apparente à un plâtre. Le fixateur externe, contrairement au plâtre, donne la possibilité de réduire la fracture par une traction de cette dernière. Il existe plusieurs types de fixateur externe pour assurer la synthèse des fractures complexes du poignet.
2. Mise en place d’une broche ou technique d’embrochage
Le brochage intra-focal consiste à faire de petites incisions dans la peau, pour y passer les broches. Celles-ci possèdent un diamètre de 1,6 à 2 millimètres, et ressemblent de très près à des clous. Pendant l’intervention chirurgicale, le chirurgien coupe les broches au ras de la peau. Il les enfouit ensuite sous la peau, ou les laisse à l’air libre pour les protéger avec le pansement.
Une fois installées, les broches sont retirées dans un bloc opératoire après 6 semaines. Elles peuvent également être retirées en consultation, si le patient est mis sous anesthésie locale. Pour obtenir une guérison totale, la technique d’embrochage par les broches doit être associée avec l’immobilisation par plâtre, attelle ou résine.
3. L’installation d’une plaque pour faciliter l’ostéosynthèse
Plusieurs centaines de plaques différentes peuvent servir pour l’ostéosynthèse du poignet. Il existe néanmoins un nouveau type de plaque très apprécié par les patients comme les médecins : c’est la plaque aux vis bloquées. Ses vis sont directement verrouillées dans la plaque et le montage s’avère très solide.
Le dispositif limite presque à zéro les potentiels déplacements secondaires que peut connaître le foyer de fracture. Le verrouillage direct dans la plaque s’effectue grâce à deux pas de vis. L’un est situé dans la tête de la vis et l’autre est présent dans la plaque même.
La plaque offre une meilleure stabilité de l’ostéosynthèse, en raison de la vis bien verrouillée. Toutes les vis tiennent seules, grâce au verrouillage à l’intérieur de la plaque.
La pose de la plaque par l’orthopédiste suit les étapes suivantes:
- Ouverture de la peau et des tissus sous-jacents sur plusieurs centimètres lors d’une intervention chirurgicale, afin d’accéder au foyer de fracture ;
- Repositionnement des fragments osseux à l’aide de différents outils, c’est la réduction de la fracture ;
- Fixation de la plaque à l’os par le biais des vis de blocage ;
- Mise en place des plaques anatomiques sur la face antérieure ou celle postérieure du poignet.
La dernière étape concerne uniquement les plaques anatomiques qui reproduisent la forme du poignet. Elles sont posées dans la plupart des cas, sur la face antérieure du poignet.
4. Le vissage simple
La fracture de la styloïde radiale ou fracture du radius peut être traitée par vissage simplement. Ici, la vis utilisée permet de comprimer et de stabiliser le fameux foyer de fracture, jusqu’à guérison totale. Les fractures de la styloïde radiale emportent généralement le bord externe du poignet. C’est pour cette raison que la vis est utilisée pour resserrer les deux fragments d’os écartés lors de la fracture.
5. Une association de plusieurs techniques et/ou méthode
Les docteurs spécialisés en chirurgie osseuse associent généralement plusieurs moyens de synthèse. Ainsi, certains patients se voient poser une plaque et des broches. D’autres sont obligés d’utiliser deux plaques pour soigner leur poignet cassé. Enfin, la technique d’embrochage peut être combinée avec la pose d’un fixateur externe pour plus d’efficacité.
Seul le chirurgien connaît le bon traitement pour guérir votre poignet fracturé. Le patient ne doit pas faire l’erreur de choisir un traitement par suivisme d’un membre de sa famille.
Quelles sont les complications possibles suite à une fracture du poignet ?
Chaque traitement, chirurgical ou non, montre son efficacité, lorsqu’il est suivi à la lettre et s’étend sur une période bien définie par le docteur. Ainsi, les fractures osseuses du poignet sont guéries selon les techniques indiquées, et suivant la période de traitement d’au moins 6 semaines.
Une reprise d’activité professionnelle peut venir à partir de la fin du deuxième mois (après 8 semaines). Si les techniques sont mal exécutées ou si le patient ne suit pas scrupuleusement les prescriptions du docteur, il peut connaître des complications.
Lorsque l’os touché s’avère très fragile, le foyer de fracture peut bouger. Une fracture instable occasionne également des déplacements secondaires. L’instabilité du foyer de fracture entraîne une douleur atroce, en raison du mouvement (minime ou non) des fragments osseux.
Par ailleurs, un os cassé provoque toujours un saignement et un gonflement du poignet. Les professionnels de la santé parlent d’hématome et d’œdème. Il s’agit de deux phénomènes qui produisent d’intenses douleurs. La douleur diminue lorsque la main est maintenue légèrement plus haute que le cœur. Cette position permet d’éliminer les risques de développement d’œdème.
Lorsque l’os est maintenu dans une mauvaise posture et que s’ensuit une consolidation osseuse, un cal vicieux apparaît au niveau de la fracture. En absence d’intervention spontanée, l’hématome peut donner lieu à une rupture de ligament et de tendon fléchisseur ou extenseur. Ce cas de complication s’observe lors de l’utilisation d’un matériel d’ostéosynthèse. Même pendant la rééducation, les complications suivantes peuvent s’observer:
- La raideur du poignet;
- L’algodystrophie qui correspond à une raideur associée à la sudation sur fond de douleur;
- L’anesthésie de la face dorsale de l’index, du pouce ou autre partie de la main suite à l’atteinte du nerf radial sensitif;
- La compression des muscles sous le plâtre; ils peuvent même disparaître;
- La perte de la fonction des doigts de la main concernée;
- L’arthrose après une mauvaise réduction d’un cas de fracture articulaire, d’une lésion cartilagineuse ou d’une lésion ligamentaire.
Le patient peut aussi se retrouver avec infection superficielle en cas de fracture récidive, de mauvaise hygiène de vie et de soins post-opératoires bâclés.