La polycythémie est affection touchant le sang. Il s’agit d’une production excessive de globules rouges qui provoque un certain nombre de dégâts à l’organisme entier. C’est un mal à prendre au sérieux puisqu’il peut provoquer la mort, s’il n’est pas pris en charge à temps. Quelles sont les causes de la polycythémie et comment se manifeste-t-elle ? Peut-on vivre avec cette maladie ? Si oui, quels sont les traitements à suivre ? Tour d’horizon sur la polycythémie.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que la Polycythémie ?
Le mot « Polycythémie » est utilisé pour désigner un accroissement pathologique des globules rouges dans le sang. Sinon le terme « Polycythémie » en lui-même signifie « beaucoup de cellules dans le sang ». On l’appelle aussi érythrocythose ou encore polyglobulie. On distingue deux types de polycythémie : la polycythémie essentielle ou vraie et la polycythémie secondaire.
La polycythémie essentielle représente un trouble de croissance au niveau de la moelle épinière. C’est une pathologie assez rare, qui provoque une hyper réactivité de la moelle. Ainsi, elle produit un grand nombre de cellules sanguines.
La polycythémie secondaire quant à elle se déclenche, comme une réaction à un apport limité en oxygène. Elle est observée chez certaines personnes, particulièrement celles qui consomment du tabac. Elle peut également atteindre les personnes qui font un séjour en haute altitude, du fait de la rareté de l’oxygène dans l’air respiré.
De ces deux formes de polycythémie, on retient que la polycythémie essentielle provoque une hausse de la concentration des globules rouges ou de l’hémoglobine dans le sang. Toutefois, il n’est pas non plus exclu que cette pathologie accroisse le nombre des plaquettes et des globules blancs.
Quelles sont les causes de la Polycythémie ?
La principale cause de la polycythémie vraie est un dérèglement du fonctionnement au niveau de la moelle épinière. En effet, la moelle épinière est située au centre de la majorité des os. C’est elle qui assure la production normale de la totalité des globules rouges et des plaquettes. Elle s’occupe également de la production d’une partie des globules blancs.
Lorsque son fonctionnement est déréglé pour une raison ou une autre, les différentes productions dont elle est chargée se trouvent affectées. Ces productions sont de ce fait, sans aucun ordre et sans aucune règle. Il en résulte un certain nombre de pathologies, dont la polycythémie.
Jusqu’à ce jour, la cause de la polycythémie vraie est inconnue. Cependant, les chercheurs relèvent une mutation génétique commune à toutes les personnes atteintes. On note également que cette pathologie fait partie des plus rares qui soient. Elle touche le plus souvent les personnes qui ont atteint la soixantaine.
On la remarque également, mais très rarement chez des personnes de moins de 40 ans. Elle peut toucher aussi les bébés. On constate cependant, qu’elle touche plus les hommes que les femmes.
Malgré que la cause exacte de la polycythémie vraie ne soit pas connue, il existe quelques facteurs susceptibles de provoquer une apparition de la polycythémie secondaire. Dans ce cas-ci, l’accumulation du nombre de globules rouges est due à une présence de l’oxygène en faible quantité dans l’air inspiré.
L’organisme en manque, provoque une surproduction de globules rouges pour compenser. Cette production va continuer jusqu’à ce qu’il y en ait en excès. On peut également assister à une hyper stimulation de la moelle osseuse, dans le cas d’un traitement de remplacement de testostérone.
De nombreux autres facteurs peuvent provoquer un accroissement du nombre de globules rouges. Il s’agit principalement de :
- Un séjour en haute altitude ;
- Une maladie pulmonaire chronique ;
- Les kystes rénaux ;
- Certaines tumeurs ;
- Le tabagisme ;
- Les maladies cardiaques congénitales.
Particulièrement chez les grands fumeurs, la grande concentration sanguine en monoxyde de carbone peut provoquer l’augmentation du taux de globules rouges. Il faut aussi dire que les personnes travaillant dans des endroits souterrains à l’instar des mines, sont exposées à cette affection.
Chez les bébés, cette affection est due à la réception d’une trop grande quantité d’oxygène dans le sang placentaire lors de la naissance. Le fait que la mère vive dans une zone de haute altitude peut également avoir cet impact sur le bébé. Il peut également arriver que le placenta ne fonctionne pas normalement.
Comment se manifeste la Polycythémie ?
Généralement, la polycythémie ne présente pas de symptômes particuliers. Elle se découvre de manière tout à fait fortuite, lors des contrôles routiniers du taux d’hémoglobine ou des globules rouges. Néanmoins, il n’est pas exclu que cette affection présente des signes dont la manifestation est graduelle. Il s’agit notamment de :
- Maux de tête ;
- Démangeaisons après le bain ;
- Étourdissements ;
- Rougeur des mains ;
- Rougeurs du visage ;
- Troubles de vision ;
- Faiblesse générale.
Il peut aussi arriver que les personnes atteintes aient une hyperpression artérielle.
Chez les bébés, la maladie provoque une baisse du taux de glycémie, un manque d’appétit et des difficultés respiratoires. Toutefois, notons que cette pathologie est bénigne chez les bébés. Elle ne nécessite pas de traitement particulier et disparaît au bout de quelques jours. Néanmoins, il est conseillé de consulter un médecin pour une meilleure orientation.
En effet, la polycythémie peut entraîner, dans des cas très rares, des complications. Il s’agit généralement d’une crise d’épilepsie causée par un apport sanguin non adapté au cerveau.
Quelles sont les possibles complications de la Polycythémie ?
La polycythémie est une affection à ne pas négliger. Si elle n’est pas traitée à temps, elle peut aggraver les symptômes. Le patient peut développer des caillots sanguins. Dans certains cas, la mort peut s’en suivre après un accident vasculaire cérébral ou une crise cardiaque.
Lorsque le patient suit un traitement adapté, son espérance de vie varie entre 7 et 15 ans. Ainsi, on ne peut guérir la polycythémie. Les patients traités efficacement vivent avec la maladie pendant environ 10 ans. Leurs risques de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral sont considérablement réduits. En effet, les potentielles causes de décès sont les caillots de sang ou des cas compliqués de la métaplasie myéloïde.
Quand faut-il consulter un médecin ?
La polycythémie est une affection qui ne présente pas toujours de symptômes. Cependant, lorsque vous remarquez un ou plusieurs de ses symptômes cités plus haut, il est conseillé de consulter un médecin. Ce dernier pourra effectuer les examens nécessaires pour identifier le mal et sa forme. Il pourra ainsi vous orienter au sujet du traitement le plus adapté, après avoir posé son diagnostic.
Comment diagnostique-t-on la Polycythémie ?
Lors d’une consultation, le médecin se renseignera d’abord sur l’état de santé du malade, et effectuera un examen physique. Son objectif est de vérifier si le patient présente des signes de mauvaise circulation sanguine dans les poumons ou dans le cerveau. Il posera des questions pour savoir si le patient souffre de symptômes comme le bourdonnement des oreilles, des troubles de vision, des maux de tête ou encore la faiblesse.
Il l’examinera ensuite, pour détecter d’éventuels signes physiques d’une augmentation de la quantité de sang dans l’organisme. Il s’agit surtout de la coloration du teint et de la dilatation des veines. Si de surcroît, la peau présente une coloration rouge ou si elle démange après les bains chauds, on peut penser à la polycythémie.
Pour identifier la présence d’une cause potentielle de la polycythémie, le médecin pose des questions et effectue quelques examens. Entre autres, il cherche à savoir si le patient est fumeur, s’il abuse souvent de l’alcool, ou si un membre de sa famille souffre d’une maladie rénale.
À travers un autre examen physique, le médecin recherche des signes comme une pression artérielle élevée, une cyanose, une obésité, des bruits abdominaux et des souffles cardiaques. Par la suite, il effectuera une série d’examens sanguins pour relever la numération complète des globules rouges dans le sang, le taux de vitamine B12 et bien d’autres substances encore. Généralement, ces examens suffisent pour confirmer ou infirmer le diagnostic de la polycythémie.
Il faut par ailleurs effectuer un certain nombre de tests supplémentaires, pour déterminer s’il s’agit d’une polycythémie essentielle ou secondaire. Cette partie du diagnostic s’appuie sur certains éléments comme :
- Le taux de saturation en oxygène ;
- Les antécédents médicaux ;
- La formule sanguine ;
- Un examen physique.
Le médecin peut également demander une biopsie de la moelle épinière et un examen sanguin pour identifier certaines mutations génétiques propres au mal.
Comment traiter la Polycythémie ?
Comme mentionné plus haut, la polycythémie ne se guérit pas. Néanmoins, il existe un traitement qui permet aux patients de vivre avec la maladie pendant un certain nombre d’années. Ce traitement dépend de certains facteurs comme le sexe, l’âge et l’état de santé du patient.
Pour contrer le risque de formation des caillots de sang, les médecins administrent un traitement à base de faibles doses d’acide acétylsalicylique (AAS). Ce traitement est recommandé pour la majorité des patients atteints de polycythémie, sauf s’ils ont une contre-indication.
Pour réduire les symptômes et diminuer l’intensité du mal, les spécialistes ont souvent eu recours à la phlébotomie. Il s’agit d’une pratique qui consiste à retirer de petites quantités de sang. Ce traitement était très utilisé surtout contre la polycythémie vraie.
Pour le réaliser, les médecins prélèvent entre 300 et 500 ml de sang, avec un intervalle de quelques jours au début. Ensuite, la fréquence peut s’élargir et le prélèvement peut s’effectuer avec un intervalle de quelques semaines puis quelques mois. Ces prélèvements ont pour but de maintenir normal le taux d’hémoglobine ou de la ramener à un niveau faible.
Avec le temps, lorsque le taux d’hémoglobine se stabilise, les retraits peuvent atteindre plusieurs mois. Pour les patients qui souffrent d’une maladie cardiaque ou d’un problème vasculaire cérébral, le volume du prélèvement doit être situé entre 200 et 300 ml. Dans tous les cas, le patient devra consulter le médecin chaque mois, dès que son taux d’hémoglobine se stabilise.
Il peut également arriver que le patient ait un taux élevé de globules blancs et de plaquettes. Dans ces cas, le médecin complète le traitement avec une prescription de médicaments comme le phosphore radioactif. Ce genre de médicaments est réputé pour freiner la production de globules blancs au niveau de la moelle osseuse. À 80 ou 90 % des cas, ils arrivent à réduire considérablement le taux de globules blancs, avec une rémission allant de 6 mois à plusieurs années.
Par ailleurs, on peut utiliser d’autres médicaments pour réduire à la fois le taux de globules blancs et les plaquettes. Il s’agit généralement de l’hydroxyurée. Aussi, lors du traitement, il peut arriver que le taux d’acide urique s’accroisse dans le sang. Pour contrer cet effet et réduire les démangeaisons, les médecins prescrivent respectivement l’allopurinol et des antihistaminiques.
En outre, lorsque la polycythémie provoque des complications chez les bébés, il est possible de prélever quelques onces de sang, tout en les remplaçant par du liquide intraveineux. Cette opération vise à diluer les globules rouges et à normaliser leur concentration dans le sang.
Comment prévenir la Polycythémie ?
Malheureusement, il est impossible de prévenir la polycythémie. Toutefois, réduisez le risque d’exposition à la maladie, en adoptant un certain nombre de comportements. Commencez déjà par un arrêt du tabagisme. Il faut aussi éviter d’effectuer de longs séjours en haute altitude.
Il est également recommandé d’effectuer de l’exercice sportif. Au quotidien, il est conseillé de privilégier les solutions qui font travailler l’organisme. Par exemple, il faut préférer les escaliers aux ascenseurs dans la mesure du possible.
Il faut également éviter de rester trop longtemps en position assise pour contrer la formation des caillots. Une prise conséquente d’eau peut aussi participer à la réduction du risque d’exposition à cette pathologie.