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Polydipsie: comment traiter la sensation excessive de soif ?

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Polydipsie: comment traiter la sensation excessive de soif ?
Femme avec soif excessive

La polydipsie est un symptôme généralement associé à la polyurie, un trouble urinaire correspondant à une augmentation de volume d’urine émis. La personne atteinte présente une envie de boire intense et impérieuse. Quels sont les causes, complications et traitements possibles de la polydipsie ?

Polydipsie : de quoi s’agit-il ?

La polydipsie apparaît comme un symptôme, qui se traduit par une sensation de soif exagérée et intense. Elle entraîne, chez la personne atteinte, une consommation excessive de liquides, particulièrement des boissons. La quantité de liquide consommée au quotidien au moment d’une polydipsie dépasse trois litres.

Cependant, notez qu’il existe une différence entre la polydipsie et un accroissement modéré de la sensation de soif. Cette dernière peut être provoquée par de multiples facteurs dont la baisse de la pression artérielle, la fièvre, la consommation d’aliments très sucrés ou très salés, le stress, l’exercice physique, la prise de certains antibiotiques et la chaleur.

Très souvent, la polydipsie est liée à une polyurie, qui se traduit par un volume d’urine excédant trois litres quotidiennement : on parle dans ce cas du syndrome polyuro-polydipsique. Ce dernier peut être associé à d’autres symptômes comme :

  • Douleurs pendant la miction ;
  • Fièvre ;
  • Amaigrissement ;
  • Hématurie ;
  • Etc.

Polydipsie : quels sont les différents types ?

En cas de diagnostic d’un syndrome polyuro-polydispique, la polydipsie est soit primaire ou secondaire.

Polydipsie primaire

Encore appelée polydipsie primitive, elle apparaît comme le premier signe clinique du syndrome et entraîne une polyurie secondaire. La polydipsie n’est pas provoquée par la défaillance d’un organe. Mais, elle peut résulter de problèmes psychologiques ou d’une anomalie du contrôle de la sensation de soif.

Polydipsie secondaire

Existant sous plusieurs formes, elle est la conséquence d’une polyurie primaire. Les différentes formes de la polydipsie secondaire existantes sont différentes de par leurs causes mais, elles affectent toutes, le processus de rétention d’eau au niveau des reins. Ce mécanisme se déroule sous l’action de l’hormone antidiurétique. Ainsi, c’est en réalité l’activité de cette dernière qui est altérée dans le cadre de la polydipsie.

On distingue en effet deux formes de polydipsie secondaire. Il s’agit notamment du diabète insipide central, dont la principale caractéristique est un déficit de l’hormone, et du diabète insipide néphrogénique, qui est responsable d’une insensibilité rénale des effets de l’hormone.

D’après certains chercheurs, plusieurs facteurs, hormis ceux énumérés, peuvent être aussi responsables du syndrome polyuro-polydipsique secondaire.

Polydipsie : causes et risque de complication ?

Les polydipsies évoquées précédemment peuvent avoir plusieurs origines :

  • Troubles psychologiques : les psychoses, telles que la psychose maniaco-dépressive et la schizophrénie, et les névroses, telles que la boulimie et l’anorexie mentale ;
  • Maladies neurologiques : la sclérose en plaques par exemple ;
  • Troubles hormonaux, principalement l’hyperadrénocorticisme et l’hyperthyroïdie.
Tumeur cérébrale – © Crédit : informationhospitaliere.com
Tumeur cérébrale – © Crédit : informationhospitaliere.com
  • Présence d’un trouble cérébral, qui altère le bon fonctionnement du « centre de la soif » : tumeur cérébrale, méningite, ischémie, dysfonctionnement de l’hypothalamus, traumatisme crânien, etc. ;
  • Déficit de sécrétion de l’hormone antidiurétique au niveau du cerveau ;
  • Déficit de réponse rénale à cette hormone, qui peut être provoqué par une pyélonéphrite, une sarcoïdose et autres ;
  • Troubles métaboliques, notamment  l’hypercalcémie (une quantité excessive de calcium dans le sang) et l’hypokaliémie (le manque de potassium) ;
  • Stress et anxiété ;
  • Anomalies ou maladies génétiques ;
  • Prise de certains médicaments.

Par ailleurs, la polydipsie peut être la manifestation d’une pathologie potentiellement grave. En ce qui concerne le risque de complication, elle peut entraîner une déshydratation rapide de l’organisme.

Polydipsie : prise en charge

La prise en charge de la polydipsie débute par la détermination de sa cause ou du syndrome polyuro-polydipsique. À cet effet, le médecin peut demander plusieurs examens, principalement une osmolarité de l’urine. Cette analyse permet de déterminer la concentration de l’urine en différents composés (ions, sucres, sodium, urée, glucose, etc.).

Ensuite, le professionnel de santé propose au patient un traitement, qui est d’ailleurs fonction de la cause et de l’évolution de la polydipsie.

  • Dans le cas d’un diabète, le traitement est médicamenteux et peut être fait par médicaments antidiabétiques ou par insuline ;
  • En cas de problème rénal, la prise en charge est faite en néphrologie ;
  • Lors de troubles cérébraux, le traitement en neurologie sera nécessaire ;
  • Dans le cas d’un trouble psychologique (comme un trouble d’anxiété ou une psychose), un suivi psychiatrique doit être mis en place dans l’optique de réduire le besoin la soif excessif.

Enfin, il est crucial de mettre en place un suivi médical adéquat, à titre préventif, afin de limiter le risque de récidive.