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Polype endométrial : causes, symptômes et traitements

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Polype endométrial : causes, symptômes et traitements
Enlèvement du polype de la paroi intestinale

Le polype endométrial est une tumeur qui se localise dans la muqueuse utérine (endomètre). Très souvent bénigne, elle concerne essentiellement les femmes en phase de ménopause. Qu’ils soient isolés ou multiples, les polypes peuvent être grands de quelques centimètres ou remplir toute la cavité utérine. Découvrez ici, ses causes, ses symptômes et les mesures de traitements possibles.

Qu’est-ce que le polype endométrial ?

Le polype endométrial se développe dans la paroi utérine. Toutefois, il est à différencier du fibrome.

Présentation du polype endométrial

Polypes de l'endomètre - Crédit : informationhospitaliere.com
Polypes de l’endomètre – Crédit : informationhospitaliere.com

A l’image des polypes intestinaux, le polype endométrial est une excroissance dans la paroi interne de l’utérus (endomètre). Généralement, il se forme en cas de prolifération du tissu endométrial. En effet, le polype est relié à l’endomètre par une tige mince ou une large base et s’étend dans l’utérus.

Précisons que le polype peut être rond ou ovale. Quant à sa taille, elle varie de quelques millimètres à quelques centimètres ou plus. Bien qu’il soit bénin (non cancéreux), le polype endométrial peut causer des problèmes de menstruations ou réduire la capacité à avoir des enfants.

Différence entre le polype endométrial et le fibrome

Nombreux sont ceux qui tendent à confondre le polype endométrial et le fibrome. Cette confusion s’explique par le fait qu’ils sont tous deux des tumeurs bénignes pouvant se développer dans l’utérus. Cependant, à les analyser de plus près, ils se différencient aisément :

  • Le fibrome peut déformer l’utérus, ce qui n’est pas le cas du polype endométrial ;
  • Le fibrome est une tumeur grosse alors que le polype endométrial ne peut dépasser 6 centimètres ;
  • Le fibrome est composé de tissus musculaires du myomètre tandis que le polype de l’endomètre n’est constitué que de tissu endométrial.

Il est donc clair que ces deux tumeurs se distinguent sur de nombreux points.

Les causes du polype endométrial

Le polype endométrial est généralement causé par une production élevée d’œstrogènes. Aussi, certains facteurs de risque peuvent intervenir.

Hyperœstrogénie

En règle générale, ce sont les hormones qui sont mises en cause lorsqu’il y a une apparition de polype endométrial. Cette tumeur bénigne serait provoquée par un taux trop élevé d’œstrogènes dans le sang : l’hyperœstrogénie.  Normalement, l’œstrogène assure la croissance de l’endomètre durant la première partie du cycle menstruel. Par la suite, il est relayé durant la phase lutéale par le corps jaune. Si aucune fécondation n’intervient, ce dernier arrête la production de la progestérone et il s’en suit une dégénérescence.

Avec la fin de cette imprégnation hormonale, l’utérus et les petits vaisseaux sanguins se contractent. On constate un détachement de la couche superficielle de l’endomètre : ce sont les règles. Le plus souvent, l’arrivée de la ménopause provoque des déséquilibres hormonaux et donc, un niveau anormalement élevé d’œstrogènes parfois. Ce taux important entraîne une forte stimulation de l’endomètre, ce qui peut causer le développement d’un polype endométrial.

Les facteurs de risque

Il existe des facteurs pouvant augmenter la probabilité de développer un polype endométrial. Ces derniers ne sont pas, en effet, les causes de cette tumeur, mais peuvent contribuer à l’apparition d’une excroissance dans la paroi interne de l’utérus.

Une fois la ménopause installée, la surproduction d’œstrogènes peut continuer. Elle s’explique aussi bien par des facteurs externes que par des facteurs internes (endogènes). Concrètement, les facteurs externes concernent le mauvais équilibre du traitement hormonal de substitution qui n’arrive pas à compenser le taux d’œstrogènes par de la progestérone. En outre, la prise d’un tamoxifène dans le cadre d’un traitement du cancer de sein augmente les risques de développer un polype endométrial.

S’agissant des facteurs internes, ils sont nombreux et divers. On peut citer :

  • L’obésité ;
  • Le diabète ;
  • L’hypertension ;
  • L’hypercholestérolémie…

Notons le fait que le polype endométrial touche également les femmes non ménopausées. Seulement, dans ce cas, les causes ne sont pas clairement établies. De toute façon, le polype endométrial resterait lié à un niveau d’œstrogènes trop élevé.

Les symptômes du polype endométrial

Symptômes des polypes de l'endomètre - Crédit : informationhospitaliere.com
Symptômes des polypes de l’endomètre – Crédit : informationhospitaliere.com

Les saignements anormaux sont la caractéristique principale du polype endométrial. Ils comprennent les saignements vaginaux avant ou après les menstruations.

La ménorragie

Habituellement, le polype endométrial est asymptomatique, notamment lorsqu’il est de petite taille. De ce fait, les femmes ne se rendent pas compte de sa présence dans 50 % des cas. Cependant, quand un polype endométrial se développe et saigne, il manifeste son symptôme le plus connu : la ménorragie ou l’hyperménorrhée. Cette dernière se caractérise par une hémorragie abondante pendant la menstruation.

La métrorragie

La métrorragie est également un symptôme fréquent du polype endométrial. Il s’agit d’un saignement en dehors de la période des menstruations. Elle peut donc survenir à la suite de rapports sexuels. Selon les études, 10 à 30 % des saignements irréguliers sont liés à la présence du polype endométrial. Il en est d’ailleurs la cause principale à l’approche de la ménopause.

L’anémie

L’anémie causée par les hémorragies fréquentes et abondantes peut bel et bien être un symptôme du polype de l’endomètre. Aussi, la femme peut-elle ressentir des douleurs au niveau du bas-ventre en raison de la dilatation du col de l’utérus.

Le diagnostic du polype endométrial

Pour diagnostiquer le polype endométrial, le gynécologue pose de nombreuses questions sur les symptômes. En outre, il peut effectuer des tests pour la confirmation. Ces derniers se présentent comme suit :

L’échographie transvaginale

L’échographie transvaginale est un test permettant de confirmer que les excroissances constatées chez une femme sont des polypes de l’endomètre. Elle consiste pour le professionnel de santé à insérer un appareil portable mince appelé transducteur à ultrasons dans le vagin de la patiente. L’appareil émet des ondes sonores qui montrent une image de l’intérieur de l’utérus. Ainsi, il est possible de voir les irrégularités qui peuvent être présentes.

La sonohystérographie

Outre l’échographie transvaginale, le fournisseur de soins, pour détecter la présence d’un polype endométrial, peut procéder à une sonohystérographie. Dans ce cadre, il envoie un liquide stérile dans l’utérus de la patiente à travers un tube fin (cathéter). Le liquide provoque l’expansion de l’utérus, fournissant une image plus nette de toute croissance dans la cavité utérine.

La biopsie de l’endomètre

Concernant la biopsie de l’endomètre, le médecin utilise un instrument en plastique souple pour réaliser un prélèvement de tissus sur les parois internes de l’utérus. Ensuite, l’échantillon est testé en laboratoire pour la détection des cellules anormales.

Le curetage

Le curetage présente quelques similarités avec la biopsie de l’endomètre. Ici également, le professionnel de santé se sert d’un instrument métallique (curette) pour recueillir des tissus des parois internes de l’utérus. La curette possède une petite boucle à l’extrémité qui est utilisée pour gratter les tissus ou les polypes. Ces derniers sont envoyés au laboratoire pour être testés. De cette manière, il est possible de déterminer la présence de cellules cancéreuses.

Les traitements du polype endométrial

Il existe de nombreux traitements pour soigner le polype endométrial. On peut citer les soins médicamenteux, la polypectomie utérine, l’endométrectomie et l’hystérectomie.

Les traitements médicamenteux

Le polype de l’endomètre peut être traité par des médicaments. Ces derniers permettent le maintien en équilibre des hormones. Généralement, il s’agit de progestatifs ou d’agonistes des hormones qui libèrent des gonadotrophines. Toutefois, l’arrêt des médicaments peut entraîner la réapparition des symptômes.

La polypectomie utérine

L’un des traitements les plus efficaces du polype endométrial concerne sans doute la polypectomie utérine. Elle est réalisée pendant une hystéroscopie et permet d’enlever le polype. L’avantage principal de ce traitement réside dans son caractère précis.

Avec cette opération, le chirurgien gynécologue peut visualiser le polype et l’enlever en même temps. Dans la même lignée, il est en mesure d’envoyer le tissu à un laboratoire afin de vérifier la présence de signes de cancer.

L’endométrectomie

Pour traiter le polype de l’endomètre, le professionnel de santé peut procéder à une endométrectomie. Cette opération chirurgicale consiste à enlever toute la muqueuse endométriale. Bien évidemment, elle contribue à la diminution des risques de récidive et de cancer de l’endomètre. Souvent, cette solution est proposée aux patientes ménopausées ou qui ne veulent pas ou plus d’enfants.

L’hystérectomie

Les types d'hystérectomie - Crédit : informationhospitaliere.com
Les types d’hystérectomie – Crédit : informationhospitaliere.com

L’hystérectomie est un retrait de la totalité de l’utérus. Cette intervention chirurgicale n’est proposée que dans le cas où la patiente présente d’autres lésions telles que :

  • Les fibromes ; 
  • Les kystes ;
  • Les malformations de l’utérus…

Dans la majorité des cas, ces dernières empêchent le fournisseur de soins d’accéder au polype.

Les évolutions et les complications possibles

Dans l’ensemble, la plupart des polypes de l’endomètre ne présentent pas un réel danger. À cet effet, une simple surveillance suffit amplement. Néanmoins, notons que certains d’entre eux peuvent évoluer et déboucher sur un cancer de l’endomètre. Cette évolution se faisant souvent après la ménopause, la majorité des cancers de l’endomètre se développent donc généralement chez les patientes âgées.

Cancer de l'endomètre - Crédit : informationhospitaliere.com
Cancer de l’endomètre – Crédit : informationhospitaliere.com

Plus rarement, le polype endométrial peut être une cause d’infertilité. En effet, il peut empêcher la nidation, ou provoquer de fausses couches à répétition. Cette infertilité est cependant loin d’être systématique. De nombreuses femmes, même avec un polype endométrial, arrivent à mener à terme leur grossesse.

La prévention du polype endométrial

Il n’existe pas de recette miracle pour prévenir le polype de l’endomètre. Néanmoins, une alimentation pauvre en viande et en produits laitiers peut aider. En outre, il est conseillé de pratiquer régulièrement le sport, car ce dernier facilite la régulation du poids et des taux hormonaux.

Dans le même ordre d’idées, il peut s’avérer bénéfique de prendre des mesures afin de détecter cette tumeur au plus tôt. Cela permet d’éviter les complications ou les symptômes désagréables. À cet effet, des examens gynécologiques réguliers sont nécessaires.