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Polyphagie : causes, diagnostics, symptômes et traitements !

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Polyphagie : causes, diagnostics, symptômes et traitements !

La polyphagie est le terme médical utilisé pour traduire une faim disproportionnée qui ne s’atténue pas malgré une prise alimentaire conséquente. Elle est marquée par une faim insatiable. Lorsqu’un organisme fonctionne normalement, la satiété se ressent après la prise d’un repas. Chez les personnes souffrant de ce trouble, la faim perdure. La polyphagie est souvent due à une pathologie, parfois sévère, qui détruit le quotidien et la personnalité.

Il urge de le diagnostiquer pour proposer des traitements efficaces et appropriés aux personnes qui en sont atteintes. Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la polyphagie !

Qu’est-ce que la polyphagie ?

Étymologiquement, la polyphagie vient des mots grecs « polys » qui signifie « beaucoup », et « phago » qui veut dire « manger » ou « dévorer ». Alors, au sens étymologique, la polyphagie signifierait simplement « beaucoup manger ».

Encore appelée Hyperphagie, la polyphagie est un trouble caractérisé par une faim excessive avec une absence de sensation de satiété. Cela se traduit par des excès alimentaires. Elle pose un problème de santé publique. Par rapport à la dépense énergétique quotidienne toujours modérée, l’excès de nourriture entraine une prise de poids pouvant mener à l’obésité. La polyphagie est un trouble de la conduite alimentaire (TCA).

Ce mal ne devrait pas être confondu avec une augmentation normale de l’appétit dans des conditions particulières. Il s’agit notamment de grossesse et de périodes suivant des activités physiques soutenues.

Une personne souffrant de la polyphagie a un appétit anormalement accru. Il consomme des quantités d’aliments solides excessives. Pourtant, cet appétit ne disparait pas en mangeant davantage de nourritures. Une personne hyperphagique ne mange pas jusqu’à ce qu’elle n’ait plus faim. Elle s’alimente jusqu’à ce qu’elle ait trop mal au ventre (au point où elle ne peut plus ingérer d’aliments parce que l’abdomen est gonflé).

On dit qu’une personne fait des crises d’hyperphagie lorsqu’elle consomme sur un temps court une quantité de nourriture nettement supérieure à la moyenne consommée par d’autres personnes. Surtout, pour ce diagnostic, ces crises doivent survenir au moins deux fois par semaine sur une période de 6 mois.

Les causes de la polyphagie

Nombreux sont les éléments qui favorisent ce trouble alimentaire à la fois destructeur de la santé, du bien-être et de la personnalité.

Un dommage de l’hypothalamus

Le besoin excessif de manger que l’on observe pendant cette compulsion alimentaire peut être dû à un dysfonctionnement ou un dégât de l’hypothalamus. L’hypothalamus est la région du cerveau qui lie le système nerveux au système endocrinien. Il a également pour rôle de contrôler la température corporelle, la fatigue, le sommeil, la faim et la soif.

Différents signaux sont intégrés au niveau de l’hypothalamus pour rendre possible le contrôle de l’appétit. Si l’hypothalamus fonctionne mal, la régulation de l’appétit prend un coup. La porte est alors grande ouverte à la polyphagie.

L’hyperthyroïdie

Glande thyroïde
La glande thyroïde – © Crédit : informationhospitaliere.com

L’hyperthyroïdie est une affection pendant laquelle la thyroïde agit trop vite. Cette dernière est une glande qui fabrique les hormones thyroïdiennes. Elles contrôlent de nombreuses fonctions dans le corps : le contrôle du métabolisme notamment. S’il y a une hausse des niveaux d’hormones dans le sang, le taux métabolique augmente. Il s’en suit une augmentation de l’appétit puisque la faim survient rapidement. Dans ce cas, le patient ne prend plus du poids. Au contraire, il peut en perdre parce que les calories sont brulées plus rapidement.

Le diabète

La polyphagie peut être un signe de diabète. Les diabétiques ont soit un faible taux d’insuline dans leur sang, soit des cellules résistantes à l’insuline. Dans ces conditions, le glucose n’arrive pas à pénétrer les cellules. Le corps ne peut donc pas convertir la nourriture consommée en énergie. Il s’en suit un manque d’énergie, et des signaux sont envoyés au cerveau pour indiquer la faim. Le patient se retrouve ainsi dans un besoin constant de manger.

L’hypoglycémie

L’hypoglycémie correspond à un faible taux de sucre dans le sang. Ce qui entraine la faim. L’organisme stimule alors le patient à manger davantage pour que la glycémie redevienne normale. Il existe d’autres symptômes hypoglycémiques : les vertiges, la transpiration, la nervosité, les tremblements et la faiblesse.

Le syndrome prémenstruel

Les changements hormonaux associés au cycle menstruel d’une femme peuvent entrainer une faim extrême juste avant la menstruation. Elle peut éprouver une hausse d’appétit, surtout pour les plats riches en graisse et en sucre.

Le régime alimentaire

La consommation régulière de glucides et de lipides malsains entraine des faims très rapides et répétées. Ceci est possible parce que ces aliments manquent de nutriments. Dans ces conditions, l’appétit grandit et l’alimentation augmente.

Le stress

Lorsque le stress domine une personne, le corps libère une grande quantité de cortisol. Le cortisol peut donner faim. Cette faim peut aussi être une réponse émotionnelle. On pourrait utiliser la nourriture pour faire face aux émotions négatives, consciemment ou innocemment.

Autres causes probables de la polyphagie

Il existe bien d’autres causes de la polyphagie. La polyphagie peut être causée par : une acidocétose diabétique, une infestation par les vers intestinaux, la prise de certains médicaments, les troubles d’humeurs et d’autres causes psychologiques.

Polyphagie : établir un diagnostic !

Le diagnostic de la polyphagie est important, car il permet d’en connaître la cause et les traitements adéquats.

Le diagnostic de suspicion

Si vous ressentez souvent un besoin excessif de manger et que vous consultez votre médecin, il aura besoin de connaître certains antécédents médicaux.

  • Que ressentez-vous d’autre à part le besoin excessif de manger ?
  • Depuis combien de temps ressentez-vous ce besoin énorme de consommation ?
  • Quel est votre régime alimentaire ?
  • L’envie démesurée de manger est constante ou épisodique ?
  • Est-ce qu’il y a un changement de poids ?
  • Observez-vous une variation ou non de la quantité de nourriture consommée par jour ?
  • Quelle est votre fréquence d’activités sportives ?
  • Remarquez-vous la présence d’autres problèmes médicaux ?
  • Quels sont vos antécédents médicaux familiaux ?
  • Quels médicaments ou stupéfiants avez-vous l’habitude de consommer ?

Le médecin analyse votre historique médical et effectue un examen physique. Avec toutes ces informations, il est en mesure de déterminer la cause de la polyphagie. Autrement, des tests sanguins sont nécessaires !

Le diagnostic par tests de laboratoire

Les tests de laboratoire sont faits dans le but d’exclure toute cause suspectée. Voici une liste des potentiels tests :

  • Les tests sanguins par défaut ;
  • Une série de tests de glucose de sang pour détecter le diabète ;
  • Des tests de la fonction thyroïdienne pour déterminer une hyperthyroïdie ;
  • Une analyse toxicologique approfondie du sang et de l’urine pour déterminer si vous utilisez des produits stupéfiants ;
  • Une inspection par rayon X peut être faite, si un dommage du cerveau est suspecté.

Toutes ces informations réunies permettent au médecin de trouver la cause de la polyphagie afin de proposer un traitement idéal.

Les différents symptômes de la polyphagie

Une augmentation de l’appétit peut être normale dans certaines situations de la vie. Mais quand l’appétit devient trop important, cela devient inquiétant.

Une personne polyphagique présente un comportement obsessionnel et compulsif envers la nourriture. Elle continue à manger longtemps après avoir pris une dose qui devrait rassasier. La consommation exagérée de nourriture peut entrainer la culpabilité, la somnolence et des douleurs abdominales.

Une personne souffrant de la polyphagie peut vouloir manger toute sorte de nourriture, n’importe quel jour et à n’importe quel moment de la journée. Le symptôme le plus évident de la polyphagie est une quantité excessive de graisses dans le corps. Une personne souffrant de la polyphagie présente d’autres symptômes comme :

  • La consommation d’un grand volume de nourriture beaucoup plus vite que la moyenne ;
  • Le sentiment de ne pas être maitre de sa consommation de nourritures ;
  • L’incapacité de stopper cette prise alimentaire ;
  • L’alimentation secrète pendant les crises de polyphagie pour dissimuler la quantité de nourriture consommée ;
  • Le mal-être constant, une dépression permanente et un dégout récurrent de soi-même ;
  • La culpabilité et la honte après une crise de polyphagie ;
  • Le sport excessif pour compenser après les crises de polyphagie.

Les traitements de la polyphagie

La polyphagie peut être passagère et disparaitre après quelque temps sans remède. Elle peut aussi devenir chronique. Une personne souffrant de ce trouble doit alors envisager un traitement. Les traitements utilisés contre la polyphagie dépendent de sa cause réelle.

Pour une personne atteinte de diabète, l’idéal est d’utiliser des injections d’insulines ou d’autres médicaments pour contrôler ses niveaux de sucre dans le sang.

Une personne qui souffre d’hypoglycémie a deux (2) options. Si son prochain repas s’approche, elle doit apporter à son organisme 10 à 15 grammes de glucides qui agissent rapidement (comprimés de glucoses, bonbons, boissons sucrées, etc.). Si elle a encore du temps avant son prochain repas, elle devrait prendre des glucides qui agissent lentement. Ceci lui permettra de prévenir une nouvelle chute de sucre dans le sang.

Pour une personne atteinte d’hyperthyroïdie, il est conseillé de se traiter avec des médicaments, la chirurgie ou la thérapie radioactive.

Une personne qui abuse des stupéfiants peut avoir besoin d’une réhabilitation des toxicomanes.

Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) axée à la fois sur la connaissance et le comportement peut aider le patient à adopter une alimentation saine et à cesser de manger lorsqu’il atteint le seuil de satiété.