Si l’anurie peut très vite mettre en jeu le pronostic vital, une sécrétion excessive de l’urine n’est de même pas anodin. La polyurie est une anomalie intéressant la sécrétion et l’émission de l’urine et qui affecte aussi bien les plus jeunes que les adultes. Plusieurs facteurs en sont favorables comme c’est le cas du diabète. Focus sur les gravités possibles en cas de diabète et les traitements pour contrer la polyurie.
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Polyurie : tout savoir sur la pathologie
La polyurie traduit un débit urinaire quotidien anormalement élevé. En temps normal, à moins d’avoir bu de façon excessive un liquide, la quantité d’urine à éliminer par jour est généralement inférieure à 3 litres. La diurèse chez un individu sain est en effet comprise entre 0,8 litre et 1,5 litre. La polyurie se caractérise dès lors par une sécrétion excessive et une émission d’urines supérieure à 3 litres par 24 h chez l’adulte.
Chez l’enfant, un débit urinaire supérieur à 2 litres par m2 par 24 h traduit généralement une polyurie. Cette émission anormale des urines peut être aussi bien en journée comme pendant la nuit. La polyurie est cependant à distinguer de la pollakiurie, de la nycturie et de l’urgenturie. Pour cause, on parle de pollakiurie et de nycturie respectivement en cas de mictions multiples journalières et lorsqu’on doit toujours se lever pour uriner la nuit.
L’urgenturie quant à elle désigne l’envie pressante d’uriner. Les causes d’une polyurie sont diverses et selon celles-ci, des symptômes tels que les pertes urinaires, une gêne ou des douleurs lors des mictions peuvent être des signes cliniques. Une dégradation de l’état général peut également s’observer.
Une polyurie peut s’accompagner d’une soif permanente et intense, et donc d’un apport excessif en eau. On parle dans ce cas de syndrome polyuro-polydipsique. La polydipsie étant l’apport excessif d’eau dans l’organisme. En cas de syndrome polyuro-polydipsique, la polyurie peut être soit primitive (induisant généralement une polydipsie secondaire), soit secondaire (conséquence de la polydipsie).
Mieux encore, il peut s’agir d’une polyurie nocturne. La polyurie nocturne est un cas de polyurie se manifestant spécialement pendant la nuit et qui s’accompagne d’une nycturie.
Le diabète : une affection favorable à la polyurie
Les symptômes de la polyurie peuvent le plus souvent être secondaires à de nombreuses étiologies. Si les causes de l’anomalie sont nombreuses, la plus fréquente cause des symptômes est le diabète sucré.
Il peut s’agir d’un diabète de type 1 ou d’un diabète de type 2. Outre le diabète sucré, les facteurs favorables à la polyurie incluent également le diabète insipide (aussi bien le diabète insipide central que le diabète insipide néphrogénique).
Le diabète sucré
La prévalence du diabète sucré reste importante chez les personnes âgées de plus de 18 ans, mais n’épargne pas cependant les plus jeunes. Le diabète sucré de type 1 peut se développer chez un individu, quel que soit son âge alors que le diabète sucré de type 2 est plus fréquent chez les adultes.
Le diabète sucré peut en effet être favorable à la polyurie puisqu’il est susceptible d’induire une diurèse osmotique passive chez sa victime. Ceci s’explique par la forte quantité de glucose en cas de diabète sucré.
Celle-ci dépasse la capacité de réabsorption tubulaire des reins entraînant ainsi une diurèse osmotique passive. La diurèse osmotique passive étant favorable à l’augmentation du volume urinaire, la polyurie s’en suit dès lors.
Le diabète insipide
Moins fréquent que le diabète sucré, le diabète insipide a une prévalence de 1/25 000. Tout comme le diabète sucré de type 1, le diabète insipide peut être remarqué à tout âge et concerne aussi bien les femmes que les hommes. En cas de polyurie favorisée par un diabète insipide, il peut s’agir du diabète insipide central ou d’un diabète insipide néphrogénique.
Ils traduisent respectivement une absence de l’hormone antidiurétique (ADH) et une résistance à celle-ci. Le diabète insipide peut être une cause de la polyurie puisqu’en cas de diabète insipide central ou de diabète insipide néphrogénique, l’action de l’ADH est compromise. La réabsorption d’eau par les tubules rénaux collecteurs est dès lors entravée. Ce qui entraîne une diurèse hydrique et par conséquent la polyurie.
Polyurie et diabète : quelle gravité ?
Lorsque la polyurie n’est pas rapidement prise en charge ou quand le traitement choisi n’est pas adapté, de nombreuses complications peuvent survenir. Le patient peut en effet être exposé à des anomalies plus graves. Il peut par exemple être victime d’une hyponatrémie. L’hypernatrémie constitue également une gravité de la polyurie en cas de diabète. Des affections telles que l’acidocétose diabétique et l’état hyperosmolaire peuvent alors survenir.
Par ailleurs, si la polyurie se manifeste des fois pendant la nuit, la victime peut être sujette à des incontinences urinaires. La déshydratation rapide de l’individu est d’autre part l’une des gravités possibles.
Quels traitements contre la polyurie en cas de diabète ?
La prise en charge de la polyurie en cas de diabète chez un patient sujet dépendra du type de diabète dont il s’agit. Ainsi, selon qu’il s’agisse d’un diabète sucré ou d’un diabète insipide, le traitement contre la polyurie devra être adapté.
Quel traitement en cas de diabète sucré ?
Lorsqu’il s’agit d’un diabète sucré de type 1, le traitement repose généralement sur la prise d’insuline. Il s’agit d’une approche médicale visant à maintenir normal, le taux de glucose dans l’organisme du patient. Des injections fréquentes d’insuline seront effectuées afin d’imiter la sécrétion d’insuline normale de l’organisme.
Avec le traitement, la diurèse osmotique passive va régresser et la polyurie s’estompera. Concernant le diabète sucré de type 2, le respect des mesures hygiénodiététiques est la toute première approche. Lorsque cette dernière ne sera pas concluante, le traitement sera alors médicamenteux. Des médicaments antidiabétiques peuvent être prescrits.
Il peut s’agir de comprimés ou d’injections selon le diagnostic. Les médicaments antidiabétiques permettront de contrer le diabète et implicitement contribueront à traiter la polyurie.
Le traitement contre la polyurie due à un diabète insipide
En cas de diabète insipide central, le traitement adéquat consiste généralement à la prise d’une hormone analogue à l’hormone antidiurétique. La desmopressine est la plus utilisée et est prise par voie endonasale.
Concernant le diabète insipide néphrogénique, le traitement est tout autre. Une prise de desmopressinene sera point efficace. Il faudra plutôt détecter la maladie rénale en cause et y remédier.