La Covid ! Ce mot revient sans cesse dans la presse, sur les réseaux sociaux et même dans les conversations de tous les jours. En outre, depuis 2019, des milliers de publications scientifiques parlant du Coronavirus SARS-CoV-2 fusent de toute part. Mais aucune d’entre elles n’arrivent encore à expliquer au monde, pourquoi la Covid.
Alors, d’où provient ce nouveau virus ? Par où est-il passé pour en venir à contaminer l’homme ? Toutefois, est-ce nécessaire de connaître d’où vient la Covid ? Découvrez dans ce billet, les réponses à toutes vos questions sur l’origine du Coronavirus 2019.
Sommaire de l'article
L’origine des virus
Malgré l’évolution scientifique, les débuts des virus restent incertains. Cependant, l’on peut témoigner qu’ils sont aussi vieux que la vie elle-même d’autant plus qu’on retrouve leur empreinte sur presque toute la vie sur terre. Notamment, 8 % du génome d’un être humain provient des virus.
Et selon les chercheurs, leur origine remonterait au tout début, bien avant celle de l’être humain. La principale hypothèse scientifique sur l’origine des virus, c’est qu’ils sont nés au même moment que la vie cellulaire.
Le coronavirus : tout a commencé il y aurait 25 000 ans
Dans les années 1930, une nouvelle maladie fut découverte dans le Dakota du Nord aux États-Unis. C’était une maladie respiratoire aiguë très contagieuse chez les volailles. Son nom scientifique était IBV (Infectious Bronchitis Virus) et on parlait de virus de la bronchite infectieuse aviaire.
En 1931, MC Hawn et Arthur Frederick Schalk rapportent les symptômes de cette nouvelle maladie respiratoire des poussins dans le « Journal of the American Veterinary Medical Association (JAVMA) ». Entre autres symptômes, ils citent :
- Une détresse respiratoire aiguë ;
- Des râles ;
- Une toux ;
- Une chute des pontes très importante ;
- Une détérioration de la qualité des œufs ;
- Une mortalité élevée chez les poussins.
15 ans plus tard, le Transmissible Gastroenteritis Virus (TGEV) qu’on appelle la gastroentérite du porc est découvert chez ce dernier. En outre, les chercheurs du Rockefeller Institute à New York et une autre équipe londonienne découvrent respectivement en 1949 et en 1951, le « Murine Hepatitis Virus (MHV) chez la souris.
Ils comprendront que ces 3 virus viennent de la même famille seulement dans les années 1960 où les premiers coronavirus humains furent découverts…. Les scientifiques créeront alors en 1975, la famille des Coronaviridae. Cette dernière comporte des coronavirus affectant aussi bien les animaux (oiseaux et mammifères) que les hommes.
Le nombre des coronavirus humains ne cessera de grandir jusqu’à compter les 7 types que nous connaissons. Par ailleurs, en fin juin 2021, la revue scientifique Current Biology a publié une étude américano-australienne qui prouvait que le coronavirus existait avant 1930.
En effet, les scientifiques ont remonté les modifications génétiques des coronavirus de l’être humain. Ils ont alors pu apercevoir qu’une épidémie liée à cette famille de virus avait eu lieu il y a de cela 25 000 ans. Et ceci en Asie de l’Est.
L’histoire des 7 coronavirus humains
La Covid-19 que le monde connaît aujourd’hui provient de cette famille de virus découverte le siècle dernier. Trouvez ici, un court résumé de l’histoire des coronavirus humains.
Le HCoV
Le HCoV est le tout premier coronavirus humain découvert par les chercheurs Malcolm Bynoe et David Tyrrell (Grande-Bretagne, Salisbury). Il a été observé dans les prélèvements respiratoires d’un jeune garçon présentant un rhume qui n’était pas si banal.
Le HCoV-OC43 et le HCoV-229E
En 1966, des chercheurs à l’université de Chicago (Procknow et Hamre) ont cultivé un virus assez semblable au HCoV. Ce dernier fut dénommé le HCoV-229E. Il est censé servir en tant que souche prototype sur une série de travaux de recherches sur le coronavirus humain.
L’année suivante, une autre souche (cultivée différemment) a été découverte par un groupe de chercheurs américains, dont Kenneth Macintosh. Elle est dénommée HCoV OC43.
Le SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère)-CoV/ SARS-CoV (en anglais)
Jusque dans les années 2000, le coronavirus humain n’intéressait pas un grand nombre de chercheurs. Car ses symptômes étaient considérés comme modéré et il semblait être un problème mineur.
Ce n’est qu’en 2013 après l’identification d’un agent infectieux de cette famille ayant fait des ravages en Asie, en Europe et en Amérique que la science s’intéressera de nouveau aux coronavirus humains. On dénommera ce nouveau type de coronavirus humain : le SARS-CoV.
Selon les chercheurs, il a débuté à Guangdong dans le sud de la Chine. Il serait transmis à l’homme par un petit carnivore : la civette palmiste masquée (Paguna larvata). En outre, il a été démontré que, la chauve-souris rhinolophe fer à cheval est un important réservoir du SARS-CoV.
Le HCoV-NL63 et le HCoV-HKU1
Après l’identification du SARS-CoV, deux nouveaux coronavirus humains ont été isolés par des chercheurs. Il s’agit du HCoV-NL63 et du HCoV-HKU1 respectivement en 2004 et 2005 ; respectivement à Amsterdam et à Hong-Kong.
Le MERS-CoV
Le sixième coronavirus humain est découvert en 2012 soit une décennie après le SARS-CoV. Il semble plus grave que les types précédents et les décès enregistrés se chiffrent à des milliers de personnes à ce jour. Selon les scientifiques et l’OMS, la transmission serait interhumaine. Cependant, le chameau dromadaire serait le réservoir animal majeur de ce virus.
Le SARS-CoV-2 : le 7e coronavirus humain
Le SARS-CoV-2 est le virus responsable de la pandémie que vit le monde actuellement. Il est le dernier représentant identifié de la famille. Il a d’abord été nommé le 2019 M-CoV et sera renommé plus tard : SARS-CoV-2, Covid-19 ou Coronavirus 2019.
Les sources possibles de la Covid-19
Le 31 décembre 2019, les autorités chinoises ont informé l’OMS qu’elles avaient recensé plusieurs cas d’une pneumonie particulière au centre du pays. En réalité, le dernier virus identifié parmi les coronavirus humains vient ainsi d’être découvert.
La communauté internationale cherche alors à savoir au plus vite, les sources possibles de ce nouveau virus. Mais malgré que 21 mois se soient écroulées, son origine demeure un mystère. De nombreuses théories s’affrontent et cette section vous les présente en détail.
Le marché aux fruits de mer
À la quête de l’origine du SARS-CoV-2, c’est un marché aux fruits de mer, aux poissons et aux animaux sauvages qui sera indexé. Cela est dû au fait que la plupart des cas recensés en Chine ont un lien avec cet endroit. Les personnes contaminées y sont soit des acheteurs, soit des vendeurs.
De plus, dans les années 2010, il avait été scientifiquement démontré que tous les coronavirus humains sont d’origine animale. Cela a été prouvé grâce à des séquences génétiques. C’est pour ces raisons que les soupçons sont orientés vers ce marché. Dans cette optique, les chercheurs ont voulu savoir le type d’animal qui aurait pu l’abriter avant de le transmettre.
L’hypothèse de la chauve-souris
Depuis les recherches des années 1960, il était déjà établi que les chauves-souris constituent les premiers réservoirs naturels des formes de Coronavirus des mammifères. Ainsi, le SARS-CoV-2, MERS-CoV, HCoV-NL63, HCoV-HKU1 et HCoV-229E seraient les ancêtres des coronavirus des chauves-souris.
C’est pour cette raison que la piste de cet animal devient une hypothèse sérieuse. En revanche, les chercheurs admettent également que la transmission ne saurait se faire directement de la chauve-souris à l’être humain.
En effet, entre le nouveau coronavirus et ceux qu’on retrouve chez la chauve-souris, il y a un génome manquant malgré les fortes corrélations. Il y aurait donc un animal intermédiaire qui a reçu le virus de la chauve-souris, ce dernier ayant connu une mutation de génomes avant d’être transmis à l’être humain.
L’hypothèse du pangolin
Le 7 janvier 2020, l’université de la Chine du Sud avance l’hypothèse selon laquelle l’intermédiaire tant recherché serait le pangolin. Ce petit mammifère avec des écailles sur le corps est très consommé et utilisé en Chine. C’est l’une des raisons qui ont motivé cette hypothèse.
De plus, en faisant des recherches scientifiques sur des échantillons de 1000 animaux, les chercheurs ont pu découvrir que le SARS-CoV-2 avec une séquence génétique qui était à 99% similaire avec des virus chez le pangolin. Ce qui s’avère être une piste crédible même si cette enquête n’est pas faite par la communauté internationale.
Le centre de recherche de Wuhan
Le 14 avril 2020, de nombreux médias ont révélé que les services secrets américains avaient de grands doutes sur les thèses évoquées jusqu’à maintenant sur l’origine de la maladie. Selon eux, ce serait le laboratoire de Wuhan qui serait la cause de toute cette catastrophe… le virus s’y serait échappé. Pourtant, il s’agit d’un laboratoire à très haut niveau de sécurité.
Cette piste qui ne semble pas très crédible a pourtant été soutenue par d’éminentes personnalités comme :
- L’ex-président des USA : Donald Trump ;
- L’ex-chef de la démocratie américaine : Mike Pompéo.
Cette rumeur est essentiellement due au fait que ledit laboratoire reçoit de nombreuses visites de personnalités. Si bien que des chercheurs auraient alerté qu’il pouvait y avoir un accident bientôt. Mais la Chine dément toute origine venant d’un laboratoire.
Le complot criminel
En parallèle, une rumeur selon laquelle la Covid-19 serait d’origine criminelle circule. Plusieurs théories s’affrontent parmi lesquelles :
- Virus créé par des laboratoires pharmaceutiques ;
- Virus créé pour réduire la population ;
- Virus pour nettoyer les territoires à conquérir…
Même si cela semble très peu crédible, cette idéologie est portée par de grands scientifiques comme le chercheur français Luc Montagnette, prix Nobel de médecine en 2008. Pourtant, quand on observe la suite de la séquence génétique du virus, rien ne révèle une manipulation humaine malsaine. Ça semble une suite de séquences naturelle.
Que retenir ?
Jusqu’à présent, aucune des pistes ci-dessus n’a encore été officiellement validée. Toutefois, il semble beaucoup plus probable que la maladie soit d’origine naturelle, qu’elle soit partie de la chauve-souris, aie transité par le pangolin avant d’être transmis à l’homme.
Toutefois, de nombreux scientifiques suggèrent que le risque que le virus se soit échappé par inadvertance d’un laboratoire n’est pas nul. Selon eux, il ne faudrait pas bannir cette hypothèse.
Est-il nécessaire de savoir d’où vient la Covid ?
De pékin à Madrid en passant par Paris et Rome, la communauté scientifique et médicale internationale s’échine pour découvrir l’origine de la Covid. Mais pourquoi la recherche de l’origine du coronavirus 2019 est-elle indispensable ?
Il faut savoir qu’en 2020, près d’une vingtaine d’éminents scientifiques, dont le professeur Akiko Iwasaki, ont cosigné une lettre dans laquelle ils demandent la poursuite des recherches sur l’origine de la Covid-19. Cette lettre est parue dans la revue Science.
Ils y insistent sur le fait que l’enquête doit être fondée sur des données, objectives, transparentes et soumises à un contrôle indépendant. Selon eux, savoir d’où vient la Covid-19 est indispensable pour prévenir d’éventuelles futures pandémies.
Ainsi, toujours selon le comité, s’il s’avère que le virus est passé de la chauve-souris, au pangolin puis à l’homme, des mesures seront prises pour minimiser, voire éviter des contacts futurs. Cela pourrait aussi conduire à la réglementation de l’exploitation commerciale de la faune sauvage et de l’élevage en Asie.
Sinon, s’il s’avérait que la pandémie provenait d’un manque de vigilance dans un laboratoire, il faudra savoir dans quelle mesure renforcer la sécurité dans les centres de recherche.
Voilà ce qui ressort de l’interview du professeur Akiko Iwasaki, immunologiste à la faculté de médecine de Yale. Le professeur virologue à l’université de Glasgow : David Robertson et le rédacteur en chef de Scientific American : Josh Fischman sont également tous deux du même avis.
Ce dernier stipule aussi que le fait de savoir d’où vient la Covid-19 n’aura pas uniquement un impact sur la santé publique et la médecine. Cela permettrait d’éviter les hypothèses racistes et de démystifier les stéréotypes. Il pourrait même y avoir à long terme, de formidables répercussions sur l’économie et la recherche scientifique.