De nos jours, de nombreux couples (infertiles ou non) se lancent dans des démarches de procréation médicalement assistée (PMA). La procréation médicalement assistée désigne l’ensemble des techniques biologiques et cliniques favorisant la procréation. Celle-ci répond à un projet parental. La PMA permet à une femme ou un couple d’avoir un enfant. Que faut-il savoir sur la procréation médicalement assistée (PMA) ? Quels sont les risques liés à cette méthode ? Découvrez toutes les réponses dans cet article.
Sommaire de l'article
Présentation de la procréation médicalement assistée
Encore appelée Assistance Médicale à la Procréation, la PMA consiste à manipuler le gamète féminin (ovule) ou celui mâle (spermatozoïdes) afin d’effectuer une fécondation. Aujourd’hui, elle permet aux couples ne parvenant pas à procréer de concevoir.
La procréation médicalement assistée est indiquée :
- Lorsqu’un couple se trouve dans une situation d’infertilité médicalement prouvée ;
- Pour limiter la transmission d’une affection sévère à l’un des membres du couple ou à l’enfant.
Il existe différentes techniques de PMA, qui sont plus ou moins invasives. Au nombre de ces techniques, on peut énumérer :
- L’insémination artificielle : cette technique vise à injecter du sperme dans l’utérus de la femme, au moment où celle-ci est en ovulation ;
- La fécondation in vitro : elle est réalisée en laboratoire et consiste à mettre en contact un spermatozoïde et un ovule ; les embryons sont ensuite placés dans l’utérus de la femme ;
- L’accueil de l’embryon d’un autre couple : les géniteurs de l’enfant n’ont aucun droit sur celui-ci, car leur don reste anonyme et sans contrepartie financière ;
- La fécondation in vitro avec intracytoplasmic sperm injection : à ce niveau, les spermatozoïdes sont directement injectés dans l’ovocyte de la femme.
La loi bioéthique de juillet 1994 encadre la Procréation médicalement assistée. Cette loi a été modifiée en juillet 2011. En effet, à cette date, la PMA a été élargie à toutes les femmes. Ainsi, en dehors des couples hétérosexuels, les couples lesbiens ainsi que les femmes célibataires bénéficient également désormais des services liés à la PMA. Par ailleurs, le caractère médical d’infertilité a été supprimé par la loi.
Lorsqu’un couple envisage de se lancer dans un projet d’Assistance médicale à la procréation (AMP), il doit obligatoirement passer par une série d’entretiens. Ces différents entretiens ont pour objectif de mieux le renseigner. Lors de ces entretiens, le médecin abordera les sujets relatifs aux risques de la PMA et aux chances de réussite. Il aura à échanger avec le couple, sur la technique de procréation la plus appropriée à leur situation. À la fin de ces entretiens, le couple aura un délai d’un mois pour bien réfléchir et se décider. Suite à ce délai, il pourra confirmer par écrit, son choix.
En ce qui concerne les couples en attente de don de sperme, ils auront un délai d’attente beaucoup plus élevé. Il peut arriver que les couples dans ce cas doivent patienter pendant deux ans. Les possibilités de réussite des techniques de PMA varient. Si la fécondation in vitro ne marche pas, le médecin orientera le couple vers l’insémination artificielle.
La technique de PMA ayant le plus grand taux de réussite est la fécondation in vitro avec intracytoplasmic sperm injection (22 % de chance de réussite). Le taux de réussite du transfert d’embryon congelé est de 14 % et celui de l’insémination artificielle est de 10 %. Quant à la fécondation in vitro, son taux de réussite est compris entre 18 et 20 %.
La prise en charge des PMA est assurée par la sécurité sociale, et ceci jusqu’au 43e anniversaire de la femme (pour au maximum 4 fécondations in vitro et 6 inséminations artificielles).
D’après l’agence de biomédecine, il y aurait eu plus de 150 000 tentatives de PMA en France, en 2019. Ces différentes tentatives regroupaient les différentes techniques de procréation. Le bilan révèle que plus de 27 000 enfants ont vu le jour, suite aux différentes techniques de PMA, utilisée en 2019.
Quelles sont les techniques de la PMA ?
De nos jours, les techniques employées en matière de procréation médicalement assistée sont multiples. Elles ont chacune un caractère spécifique. Il s’agit de :
La simulation ovarienne
La simulation ovarienne apparaît comme étant la plus simple des techniques de procréation. Elle est généralement la première proposition faite à un couple, qui fait face à un problème de fertilité, principalement dans les cas de dysovulation ou d’anovulation. C’est une technique qui consiste à accroître la production de follicules matures, par le biais des ovaires. Le but de cette technique est l’obtention d’une ovulation de qualité.
Dans un premier temps, le médecin prescrit à la patiente, la prise d’un médicament. Il s’agit généralement du citrate de clomifène, qui se prend par voie orale. Ce médicament favorise la production et la mise en place d’un ovocyte. La patiente doit prendre le citrate de clomifène durant la période s’étalant entre le 2e et le 6e jour de son cycle. En cas d’échec au bout de plusieurs cycles, le médecin propose une injection d’hormones. Durant le déroulement du traitement de la simulation ovarienne, le médecin réalise des dosages hormonaux et des échographies dans l’optique de suivre les résultats.
L’insémination artificielle
L’insémination artificielle est la technique de PMA la plus utilisée pour les problèmes liés aux troubles de l’ovulation et à l’infertilité masculine. C’est la plus ancienne technique de procréation. Elle consiste à faire un dépôt de sperme dans l’utérus de la femme. L’insémination artificielle est indolore et simple. Il est possible de répéter cette technique sur plusieurs cycles. Elle ne nécessite aucune hospitalisation.
La fécondation in vitro
Les médecins recommandent la fécondation in vitro pour plusieurs raisons, particulièrement :
- Insuffisance du nombre des spermatozoïdes mobiles chez l’homme ;
- Obstruction des trompes chez la femme ;
- Perturbation de l’ovulation.
La fécondation in vitro consiste à faire croiser, à l’extérieur de l’organisme de la femme, des spermatozoïdes et des ovules. Ce croisement doit être effectué dans un milieu pouvant favoriser leur survie, en vue d’obtenir une fécondation. Après un délai de 3 jours, l’embryon obtenu est directement inséré dans l’utérus de la femme. La fécondation in vitro repose sur le choix de spermatozoïdes et d’ovules de qualité. Compte tenu du nombre d’embryons (2 ou 3) placés dans l’utérus de la femme, la fécondation in vitro peut provoquer des grossesses multiples.
La fécondation in vitro intracytoplasmic sperm injection
La fécondation in vitro intracytoplasmic sperm injection consiste à injecter du sperme dans le cytoplasme (d’un ovule mature) de la femme. C’est la technique de PMA au taux de réussite le plus élevé. Pour cette opération, le médecin se sert habituellement d’une micropipette. Le médecin recommande le plus souvent cette technique en cas d’échec de la fécondation in vitro classique.
L’accueil d’embryons
L’accueil d’embryons est la technique de PMA la plus rarement employée. Elle consiste à implanter un embryon congelé (provenant des géniteurs), dans l’utérus de la femme. Le don d’embryon est effectué de façon anonyme. Le plus souvent, le couple donneur a déjà subi auparavant une démarche de PMA. Cette technique présente des risques, comme la transmission d’une maladie génétique à l’enfant à naître.
Risques médicaux liés à la PMA
Le principal risque médical qui découle des techniques de PMA, chez la femme, est le syndrome d’hyperstimulation ovarienne. Cette maladie démarre par :
- Des ballonnements ;
- Des douleurs ;
- Des vomissements.
Les cas de décès suite à cette affection sont relativement faibles. Toutefois, ils peuvent survenir en cas d’accidents thromboemboliques. De plus, les femmes ayant des kystes ovariens sont les plus exposées au syndrome d’hyperstimulation ovarienne.
Un bébé issu d’une PMA est exposé à un risque de malformations à sa naissance. Ces enfants sont également exposés à des troubles mentaux. Lorsque l’embryon est congelé, le risque que l’enfant contracte des troubles mentaux est moindre. À l’opposé, l’hyperstimulation ovarienne peut accroître le risque de contraction d’un trouble mental chez le bébé à naître.
Pays autorisant la PMA
Il existe plusieurs pays qui autorisent la PMA. Mais, les conditions d’accès diffèrent. Les pays autorisant la PMA pour toutes les femmes, sans distinction sont :
- la France ;
- la Belgique ;
- l’Espagne ;
- le Portugal ;
- l’Irlande ;
- les Pays-Bas ;
- la Grande-Bretagne ;
- la Finlande ;
- le Danemark ;
- la Suède.
Certains pays comme, la Croatie, la Pologne, la Lettonie, l’Estonie, la Bulgarie, la Slovénie, la Grèce, le Chypre ou encore la Hongrie, n’autorisent pas la PMA pour les couples lesbiens. De même, dans certains pays (Allemagne, République tchèque, Italie, Slovaquie, Slovénie, Roumanie, Malte et Lituanie), les femmes célibataires sans foyer ne bénéficient pas de la PMA.