Exercer la médecine psychiatrique, c’est faire appel à des savoirs théoriques et pratiques sur le psychisme de l’homme. Depuis toujours, il existe une pluralité de méthodes psychothérapeutiques reposant sur des approches théoriques distinctes, et qui utilisent des pratiques bien différentes. Il s’agit des thérapies brèves, des thérapies qui durent dans le temps, des thérapies qui suivent un individu en particulier et des thérapies de groupe.
Elles sont proposées aussi bien à des enfants, des adolescents, qu’à des adultes ou encore des personnes âgées. Pour mieux cerner les contours des différentes thérapies dans le domaine de la médecine psychiatrique, nous faisons le point sur les diverses méthodes des traitements psychothérapeutiques.
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Qu’est-ce que c’est que la psychothérapie ?
Le mot psychothérapie dérive de deux termes : psycho, abréviation de psychologique – c’est-à-dire qui a rapport au mental et thérapie – qui veut diretraitement pour guérir une personne malade. C’est une science qui a longtemps été considérée comme celle des personnes folles ; bien qu’elle ait parfois réussi là où la médecine rationnelle a toujours échoué à savoir, explorer le domaine complexe de la pensée humaine. A cause de la mauvaise étiquette qui lui a été collée, plusieurs personnes, pourtant, atteintes de certains troubles psychiques hésitent à aller consulter un thérapeute. Pourtant, faire recours à la médecine psychiatrique présente certains bénéfices.
Les avantages des séances psychothérapeutiques
Les traitements qui utilisent la médecine psychiatrique présentent plusieurs avantages. Au nombre de ceux-ci, on retient :
Le suivi des tendances suicidaires liées à l’adolescence
Les psycho-pathologistes, définissent l’adolescence comme une période de crise, propice à l’apparition d‘épisodes psychotiques graves. Le suicide est aujourd’hui la deuxième cause de mortalité chez le jeune adolescent européen. La dépression en est le principal facteur. Chez le jeune adolescent, les troubles affectifs sont, de par leur fréquence et leurs conséquences sociale et scolaire, un véritable enjeu de santé publique. Les adolescents ont une façon différente d’exprimer leurs émotions. Les difficultés liées à cet âge requièrent un travail minutieux de la part du clinicien.
La prise en charge des patients souffrant de troubles psychotiques
Les épisodes psychotiques sont habituellement des incidents qui s’accompagnent inévitablement d’une frayeur, d’un sentiment d’horreur et d‘impuissance. Sont concernés ici les sujets qui :
- Font face à la mort au quotidien ou qui sont la cible de menaces de mort ;
- Gardent des blessures psychologiques graves dans le cœur (violences sexuelles, rupture amoureuse douloureuse,)
De façon directe ou indirecte (en étant un témoin par exemple), ces derniers peuvent aussi présenter des traumatismes en apprenant qu’un malheur violent ou accidentel est arrivé à un membre de la famille proche ou à un ami proche. Toutefois, peu importe la raison, ces affections doivent être prises au sérieux et le sujet concerné doit faire l’objet de prise en charge pour éviter les aggravations (anxiété, troubles du sommeil, attaques de paniques, troubles post-traumatiques)
Le traitement des troubles de l’émotion
Certains patients notamment dans les couples, sont sujets à des troubles de l’émotion et manifestent une certaine anxiété, et des excès de colères. Avec une approche de confiance, le médecin traitant arrive à cerner la cause du problème ; ce qui permet de le traiter efficacement.
Ainsi, pour prendre en charge les patients, les acteurs de la médecine psychiatrique utilisent des méthodes aussi différentes les unes des autres. Il en existe une multitude allant de la psychanalyse à l’hypnose. Cependant, nous mettrons en exergue les plus utilisées.
Quelles sont les diverses méthodes de traitements en psychothérapie?
La psychothérapie psychanalytique : la psychanalyse
La psychanalyse est une thérapie reconstructrice dont l’objectif est le changement structural de la personnalité. C’est une méthode qui vise à rechercher en l’humain des troubles mentaux à peu près inaccessibles, afin de les traiter de façon plus active. Un autre principe sur lequel se base la psychanalyse, c’est l’accroissement du degré de liberté de la personne qu’elle traite. Plus le sujet fait face à sa souffrance psychologique, mieux il sera en mesure de guérir.
Cependant, pour permettre au patient d’accéder à « son univers » d’images inconscientes, le type de relation soignant-soigné doit suivre des règles strictes. Pour que la méthode fonctionne, le thérapeute doit s’effacer totalement. De cette façon, la thérapie reconstructive pourra donner de bons résultats. La méthode peut échouer si le clinicien est trop attaché au patient.
La thérapie de groupe
C’est une thérapie qui vient en complément à la psychothérapie individuelle. Les méthodes utilisées dans ce type de thérapies sont fonction du trouble du patient, mais aussi des personnes impliquées dans la thérapie. Chacune d’elles (les personnes ici concernées), sous la supervision du psychothérapeute, est invitée à partager ses ressentiments. La thérapie de groupe existe sous plusieurs appellations. Deux se démarquent essentiellement à savoir :
La thérapie de couple
La fréquence grandissante des divorces et l’évolution des diverses formes de conjugalité (homosexuelles, bisexuelles, etc.) ont donné lieu à des remises en question théoriques et à des aménagements techniques. La personnalité paranoïaque conduit souvent à des problèmes au sein du couple avec en particulier, une souffrance importante pour le partenaire. Il est possible d’envisager une thérapie de couple ou au moins une session conjointe pour modifier un schéma d’interaction entretenant le problème.
Le clinicien doit cependant être conscient que son comportement est sous la surveillance étroite d’un patient pouvant ressentir de la jalousie, de la colère ou un sentiment de trahison s’il le perçoit comme de parti pris. Les thérapies systémiques, de couple ou familiales, peuvent également désamorcer les facteurs de renforcement liés aux interactions familiales.
La thérapie familiale
Un abord familial est quasiment toujours indiqué dans les troubles anxieux. Des conversations narratives vont aider la famille à déconstruire puis reformuler un discours collectif plus respectueux des aspirations, des valeurs et des rêves de chacun. Les membres de la famille découvrent alors une nouvelle façon de discuter, ce qui va rendre leurs liens encore plus forts. La thérapie familiale occupe aussi d’autres fonctions comme, celle d’observation de difficultés et également de prévention du retentissement des problèmes sur les autres membres de la famille.
La thérapie par approche cognitivo-comportementale
La thérapie par l’approche cognitivo-comportementale est utilisée chez les patients dont les actions tendent à aller à l’encontre du processus de guérison. Différents programmes sont actuellement disponibles et ceux-ci utilisent des styles variés tels que les jeux de rôles. Ces programmes ont également pour but d’entraîner les patients dans leur relation sociale et de réadapter certaines de leurs facultés. De nombreuses études lui sont actuellement consacrées et elles montrent de bons résultats.
Toutefois, il est important de reconnaître les succès encore modestes des traitements cognitifs dans les affections comme la schizophrénie. Lorsqu’on stoppe le traitement,, les performances d’une partie des patients régressent. Cette régression ne signifie pas forcément que les techniques comportementales et cognitives sont inopérantes ; mais plutôt qu’elles ne seraient pas curatives et qu’un traitement de longue durée serait nécessaire afin d’obtenir de meilleurs résultats.
La cure du sommeil
La pathologie qui revient sans cesse lorsqu’on parle de trouble du sommeil, c’est sans conteste l’insomnie. Les causes de l’insomnie sont multiples. Elle peut être liée au stress ou à des épisodes traumatisants, à l’occasion de troubles post-traumatiques. Si le médecin prend le temps de bien interroger le patient concernant l’origine du trouble, il pourra mieux le traiter.
Toutefois, le soigné doit aussi faire part des circonstances d’apparition du trouble du sommeil. Il doit notifier s’il s’agit d’un événement particulier (maladie, hospitalisation, voyage, etc.) ; renseigner le praticien sur ses habitudes de sommeil, ses conditions d’habitation (en particulier bruit, lumière, température de la chambre), les habitudes de vie (sport, tabac, alcool etc.), les répercussions du mauvais sommeil sur la vie professionnelle, familiale et sociale, ainsi que les traitements déjà utilisés.
En cas d’insomnie chronique, plutôt que de chercher à restaurer d’emblée et de façon irréaliste, un sommeil normal, il est préférable de déterminer avec le patient des objectifs à atteindre de façon progressive étape par étape. Chaque consultation permettra de déterminer avec le patient, en fonction du type d’insomnie, quel est l’objectif principal à atteindre. Diminution de la latence d’endormissement, du nombre et de la durée des éveils nocturnes, augmentation du temps de sommeil total; on évaluera l’objectif en se fixant un pourcentage précis d’amélioration avant de prescrire le traitement.
La thérapie artistique
La possibilité d’induire un processus créatif propre à chaque pratique artistique est l’élément central et spécifique de chaque médiation. Il est important que les patients arrivent à s’exprimer ; autrement le traitement serait inefficace. L’art thérapie peut être très bénéfique surtout pour les patients souffrant de maladies telles que l’autisme et la surdité-mutité. Les représentations, ou dessins que fait le patient, peuvent cacher un sens. Cela peut montrer qu’il se rappelle de quelque chose. La technique artistique et l’aide technique que l’art-thérapeute doit apporter à son patient sont au premier plan. Il n’est pas recommandé que le clinicien en charge du patient médise l’interprétation de l’image. Il doit plutôt prononcer des paroles qui l’amèneront à préciser son désir et à le faire évoluer.
Toute psychothérapie pratiquée dans les normes, quelle que soit la technique spécifique utilisée, aboutira toujours à de bons résultats. Toutefois, pour avoir ce succès, il va falloir que les actions thérapeutiques reposent sur les fondements psychologiques valables et que le traitement du patient se fasse selon l’approche psychothérapeutique.