Le purpura est une maladie auto-immune assez rare. Sa principale caractéristique est la diminution du taux de plaquettes dans le sang. Cette diminution est la conséquence de certaines anomalies du système immunitaire, qui entraînent la production d’anticorps contre les plaquettes. Il existe deux différents types de purpura que sont le purpura thrombopénique et le purpura vasculaire. Comment peut-on définir le purpura ? Quels sont les causes et les symptômes de chacun des types de la maladie ? À quelles complications peut-elle conduire ? Quels sont les traitements les plus efficaces contre le purpura ? Voici les réponses à ces questions.
Sommaire de l'article
Le purpura : de quoi s’agit-il exactement ?
Le purpura est une affection générale bénigne qui se caractérise par de petites hémorragies au niveau de la peau et des muqueuses. Lorsque cette infection s’installe, une certaine quantité de sang sort des vaisseaux sanguins et reste bloquée sous la peau. Des points, des taches et des traits rouges ou encore des hématomes apparaissent alors sur la peau et sur les muqueuses.
Généralement, le purpura ne provoque pas de démangeaisons. Les infections graves telles que la méningite ou la chute du nombre de plaquettes dans le sang sont celles dans lesquelles on retrouve les manifestations du purpura. Cette affection peut également survenir suite à une anomalie au niveau des vaisseaux sanguins.
Par ailleurs, le purpura est aussi connu sous le nom de vascularite à immunoglobuline A et touche principalement les capillaires sous la peau, dans les intestins et au niveau des reins. Selon les causes et les symptômes, la gravité d’un purpura peut énormément varier, de la même manière que le traitement à adopter.
Les enfants ayant entre 5 et 15 ans sont les plus exposés aux purpuras même si toutes les tranches d’âge peuvent être atteintes. Par ailleurs, les garçons seraient plus touchés que les filles. En Europe, entre 15 et 20 enfants sont atteints de purpura sur 10 000 chaque année.
Les différents types de purpura
En fonction de la cause et des caractéristiques, un purpura peut être dit thrombopénique ou alors vasculaire. Voici les particularités de chacun de ces types de purpura.
Le purpura thrombopénique
La principale cause de ce type de purpura est une diminution du nombre de plaquettes dans le sang. En effet, ces plaquettes ont pour mission d’empêcher les saignements : elles s’agglutinent lorsqu’il y a une lésion au niveau d’un vaisseau sanguin. Lorsque leur nombre dans le sang diminue, la moindre lésion est à l’origine de saignements et parfois même d’une hémorragie.
Le purpura thrombopénique est généralement bénin. Mais, il doit être pris en charge le plus rapidement possible pour éviter les complications. Chez les enfants, la guérison de ce type de purpura est possible, alors qu’il y a de fortes chances qu’il devienne chronique chez les adultes.
Le purpura thrombopénique peut également être dû à une anomalie du système immunitaire, qui produit des anticorps contre les plaquettes du sang. On distingue aussi d’autres causes telles que les maladies auto-immunes, les maladies du foie, le VIH, les hépatites B et C ou encore la prise de certains médicaments. Il faut aussi évoquer certaines maladies du sang qui entraînent une baisse de production des plaquettes dans la moelle osseuse.
Le purpura vasculaire
Dans le cas d’un purpura vasculaire, c’est une atteinte des capillaires, une inflammation, une infection ou une réaction allergique qui provoque la sortie du sang des vaisseaux sanguins. Les vaisseaux sanguins deviennent étanches et laissent passer le sang facilement. Les points et les taches de purpura se forment alors.
Le purpura rhumatoïde est un type de purpura vasculaire assez courant. Il est aussi appelé purpura Henoch-Schönlein. Il touche essentiellement les vaisseaux sanguins de la peau, du foie, et des intestins.
Par ailleurs, les purpuras vasculaires se manifestent essentiellement par des douleurs articulaires et radiculaires. Toutefois, ils guérissent assez rapidement.
Le purpura : quelles sont les causes ?
Généralement, le purpura est déclenché par une infection virale, une maladie auto-immune, la prise d’un médicament ou la consommation d’aliments qui provoquent des réactions allergiques. On peut aussi évoquer les cas de piqûres d’insectes et de vaccination récente.
Par ailleurs, une infection des voies respiratoires (comme la rhinopharyngite) peut être impliquée, dans la mise en place d’un purpura. Il existe aussi quelques prédispositions génétiques qui peuvent augmenter le risque de survenue de cette maladie. Cependant, le purpura n’est pas lui-même considéré comme une maladie génétique.
Les symptômes du purpura
Les manifestations d’un purpura sont aussi nombreuses que diverses. Mais, la maladie débute généralement par une fièvre. Ensuite, peuvent apparaître d’autres symptômes parmi lesquels on peut citer :
- Les atteintes articulaires : il s’agit généralement de douleurs au niveau des genoux, des chevilles, des poignets, des coudes. On peut aussi remarquer un œdème du dos ou du pied ;
- Les atteintes cutanées : elles sont liées à des éruptions purpuriques souvent papuleuses et qui peuvent être accompagnées de plaques d’urticaire ;
- Les manifestations digestives : les douleurs abdominales et spasmodiques qui peuvent évoluer vers une hémorragie digestive ;
- Les atteintes rénales : il s’agit des hématuries, d’une insuffisance rénale ou encore d’un syndrome néphrotique. Ces atteintes surviennent dans environ 40 % des cas ;
- Les céphalées, les convulsions, la parésie, le coma et bien d’autres atteintes neurologiques ;
- La fatigue chronique ;
- Une hypertension artérielle.
La maladie peut également se manifester par une raideur au niveau de la nuque (surtout lorsqu’elle est liée à une méningite).
Pour le purpura thrombopénique, on peut remarquer d’autres symptômes comme les troubles de la coagulation sanguine, les règles abondantes chez les femmes, des saignements au niveau du nez et des gencives puis l’apparition de sang dans l’urine et dans les selles.
Le diagnostic du purpura
Selon des études récentes, le purpura affecte une personne sur environ 10 000. Il concerne en majorité les enfants. C’est une prévalence plutôt importante, quand on sait que cette maladie peut être lourde de conséquences. Voilà pourquoi son diagnostic doit être fait le plus rapidement possible.
Ce dernier repose essentiellement sur la détection de plaques ou de taches rouges sous la peau et qui ne disparaissent pas sous l’effet de la pression. Avec une analyse de sang, on pourra réaliser un dosage des plaquettes sanguines et diagnostiquer une éventuelle inflammation.
Lorsque le purpura est lié à une méningite, le cas est considéré comme une urgence et le traitement doit immédiatement commencer, même avant les résultats des analyses.
Pour le cas particulier du purpura thrombopénique, les médecins peuvent réaliser un myélogramme qui est un examen de la moelle osseuse. Il permet de s’assurer que les taux de globules rouges et blancs sont normaux. Le myélogramme permet aussi de détecter des maladies sous–jacentes du sang, qui peuvent être responsables de l’affection.
Pour une confirmation du diagnostic, d’autres examens tels que les tests d’urine peuvent être réalisés, le but étant de vérifier que les reins fonctionnent normalement.
Les complications possibles d’un purpura
Les premières complications du purpura sont liées à des lésions sur la peau. Cependant, ces dernières peuvent aussi apparaître au niveau d’autres organes. Il peut s’agir des reins ou des articulations, au niveau desquelles on remarquera des douleurs et un gonflement. Les lésions peuvent également affecter le système digestif et induire des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements. Les lésions peuvent aussi affecter les poumons, les testicules, la vessie et le système nerveux.
Par ailleurs, les petits saignements provoqués par un purpura peuvent rapidement évoluer vers une hémorragie et celle-ci peut entraîner des nécroses (c’est la destruction des tissus présents dans la zone de l’hémorragie).
Les traitements du purpura
Dans la majorité des cas, le traitement d’un purpura est médicamenteux. Les médicaments à prescrire vont dépendre des causes de la maladie et de l’état de santé général du patient.
Lorsque le purpura est associé à une méningite ou à une varicelle, le médecin prescrit généralement des antibiotiques, avant même que les résultats du diagnostic soient disponibles.
Lorsqu’il s’agit d’un purpura thrombopénique, le traitement vise avant tout à augmenter le taux de plaquettes dans le sang, pour le ramener à une valeur normale. Un traitement à base de corticoïdes suffit généralement, pour atteindre cet objectif. Toutefois, ce traitement ne doit pas durer trop longtemps puisqu’il peut entraîner de nombreux effets secondaires.
Alternativement aux corticoïdes, il est possible d’opter pour une injection d’immunoglobulines. Lorsque le taux de plaquettes dans le sang est inférieur à 30 000/mm3, le cas doit être pris en charge en urgence, puisque les risques d’hémorragies sont beaucoup plus importants.
Par ailleurs, lorsque le purpura a une origine immunologique, la meilleure solution consiste à retirer la rate. En effet, c’est cet organe qui fabrique les anticorps, qui détruisent les plaquettes dans le sang. Il faut alors pratiquer une splénectomie pour le retirer. Dans environ 70 % des cas, cela favorise la guérison du purpura. Toutefois, l’ablation de la rate expose le sujet à un grand nombre d’infections.
Il existe d’autres pistes à envisager avant de penser à une ablation de la rate. Il s’agit notamment de la prise de certains médicaments tels que le Danazol et la Dapsone. Ceux-ci ont pour effet de réduire ou de supprimer les réactions immunitaires qui conduisent à la destruction des plaquettes.
Après le traitement, un purpura ne récidive généralement pas. Toutefois, dans environ 20 % des cas, un second épisode peut survenir, environ deux mois après le premier. Pour ce deuxième épisode, les symptômes sont généralement moins graves. Pour plus de prudence, il est alors conseillé de faire régulièrement des analyses de sang et d’urine, pendant les premières semaines suivant la guérison. De plus, la surveillance médicale doit être plus accrue chez les personnes âgées puisque le risque de développer une insuffisance rénale est important.