Pyélonéphrite : causes et traitements de l’infection urinaire

Les infections urinaires peuvent avoir de graves répercussions sur le système immunitaire d’un individu. Parmi les formes d’infection urinaire, on peut distinguer la pyélonéphrite. Cette dernière débute habituellement par une cystite récidivante ou mal soignée. Cependant, il existe diverses formes de prises en charge pouvant faciliter le traitement d’une pyélonéphrite. Qu’appelle-t-on pyélonéphrite et comment peut-on la traiter ?

Pyélonéphrite : présentation et origine de la maladie

La pyélonéphrite est sans doute la plus sérieuse forme d’infection urinaire. Il s’agit d’une atteinte infectieuse du tissu rénal. Celle-ci est due à l’attaque des germes urinaires présents dans l’urine.

La pyélonéphrite peut avoir diverses origines, notamment :

  • La présence de calculs ;
  • Un reflux ;
  • Une malformation obstructive.

Toutefois, cette maladie infectieuse ne résulte pas toujours d’une malformation. En effet, la bactérie Escherichia Coli peut être responsable de l’apparition de la pyélonéphrite. Celle-ci est naturellement présente chez les mammifères. On peut la retrouver dans la région anogénitale.

E Coli – © Crédit : informationhospitaliere.com
E Coli – © Crédit : informationhospitaliere.com

Pyélonéphrite : quelles sont les personnes à risque ?

Tout le monde est susceptible de contracter une pyélonéphrite. Cependant, certaines catégories de personnes sont plus vulnérables que d’autres. Il s’agit :

  • Des petites filles (principalement à cause de la taille de leur urètre) ;
  • Des femmes (chez près de 6 % de femmes, on note une présence de germes dans l’urine) ;
  • Les individus âgés ayant plus de 55 ans ;
  • Les adolescentes (le plus souvent à la suite de leur premier rapport sexuel) ;
  • Les femmes enceintes.

On peut clairement déduire que la gent féminine est plus sujette au développement de la pyélonéphrite. Quel qu’en soit l’âge, la rétention d’urine dans la vessie ainsi que la taille de celle-ci peuvent expliquer la prédisposition de certaines personnes. Quand la vessie est grande, les bactéries et l’urine stagnent plus longtemps, surtout si le sujet tarde à la vider.

Processus de déclenchement de la pyélonéphrite

Dans plus de 50 % des cas, le déclenchement de cette maladie urinaire infectieuse découle du mauvais traitement d’une cystite ou de la résistance de celle-ci face au traitement entrepris.

Le processus de déclenchement de la pyélonéphrite est tout à fait simple à comprendre. En effet, la présence de germes bactériens dans l’urine entraîne une infection dans la région de la vessie. Au fil du temps, quand ce germe n’est pas éradiqué, on assiste à une aggravation de l’infection : cette fois-ci, elle s’étend jusqu’aux reins. Une fois dans les reins, c’est le pyélon qui est la partie la plus touchée, d’où le nom de la maladie (pyélonéphrite). Outre le pyélon, l’uretère (canal qui conduit l’urine des reins jusqu’à la vessie) est aussi touché.

Quels sont les symptômes de la pyélonéphrite ?

Les symptômes de la pyélonéphrite sont particulièrement nombreux. Cependant, quand ils sont précédés d’une série de cystites, ces symptômes peuvent devenir plus violents. La manifestation des symptômes ci-dessous doit systématiquement pousser le patient à consulter. Il s’agit de :

  • Troubles digestifs, notamment la nausée, la diarrhée ou les épisodes de vomissements ;
  • Etat de malaise général ;
  • Fréquente envie d’uriner ;
  • Frissons et sueurs ;
  • Fièvre (supérieure à 38,5 degrés Celsius) ;
  • Urine trouble ;
  • Sensation de brûlure durant la miction ;
  • Douleurs abdominales ;
  • Douleurs de la fosse lombaire.

Lorsqu’une personne âgée contracte la forme sévère de la pyélonéphrite, les symptômes varient et deviennent plus graves. On peut remarquer chez le sujet atteint une pâleur, un changement de couleur de la peau, une importante faiblesse physique générale.

Outre les symptômes préalablement cités, on peut ajouter les troubles respiratoires et les troubles de la conscience.

Diagnostic de la pyélonéphrite

Le diagnostic de cette maladie urinaire infectieuse prend en compte l’observation clinique des symptômes. Une fois cette étape réalisée, le médecin pourra confirmer le diagnostic de la maladie à travers la réalisation d’examens biologiques complémentaires (tests urinaires et sanguins).

Tests urinaires

Le médecin réalise en premier lieu un test sous forme de bandelette urinaire. Ce test va permettre de déterminer s’il s’agit d’une infection urinaire ou non. L’existence d’une infection urinaire est confirmée par la présence de sang et de nitrites dans les urines.

Une fois le test jugé positif, le médecin effectue un examen cytobactériologique des urines (ECBU) pour déterminer la souche bactérienne à l’origine de l’infection. Cet examen se déroule en deux étapes. La première étape consiste à la numération bactérienne sur ensemencement d’urine. Quant à la dernière, elle vise à identifier la bactérie à partir de ses propres caractères biochimiques.

Pour compléter l’ECBU, le médecin peut opter pour un antibiogramme qui va permettre d’analyser la sensibilité de la bactérie identifiée face aux antibiotiques. Quoi qu’il en soit, le traitement par antibiotiques peut automatiquement démarrer une fois que le prélèvement urinaire effectué. Par ailleurs, si la bactérie se montre résistante face à l’antibiotique administré, le médecin optera pour un autre traitement.

Tests sanguins

Divers tests sanguins peuvent être réalisés lors du diagnostic de la pyélonéphrite. On peut citer :

  • Le dosage de la créatinine (pour vérifier le fonctionnement des reins ainsi que son activité de filtration) ;
  • L’hémoculture (pour déterminer une présence de germes dans le sang et la sévérité de l’infection urinaire) ;
  • La NFS (numération formule sanguine) pour savoir s’il y a eu une augmentation du nombre de globules blancs présents dans l’organisme : c’est le signe d’une infection de l’organisme ;
  • La recherche de marqueurs de l’inflammation.

Quand le médecin note que les symptômes que présente le patient sont très intenses (que ce soit avant ou après la prise d’antibiotiques), il réalise le plus tôt possible une échographie au niveau de la vessie, des reins et des voies urinaires. Cette échographie permet de visualiser une malformation des reins ou de l’appareil urinaire. Elle aide également à détecter une autre complication rénale. Cet examen n’est pas systématiquement réalisé lors d’une première apparition de la pyélonéphrite.

Pyélonéphrite : traitement de l’infection urinaire

Tout comme la plupart des maladies infectieuses, la prise en charge de la pyélonéphrite est basée sur une antibiothérapie. Ce traitement est directement administré quand le diagnostic de la maladie est posé. Cependant, le type de traitement à administrer est fonction de la gravité de la maladie.

Lorsqu’il s’agit d’une simple pyélonéphrite, le médecin peut prescrire au patient des antibiotiques à base de céphalosporine ou de fluor quinolone. La durée du traitement peut prendre une à deux semaines. Par ailleurs, en présence d’une pyélonéphrite aiguë associée à de sévères complications, le traitement va combiner un antibiotique à un Amin glycoside.

Pyélonéphrite aiguë – © Crédit : informationhospitaliere.com
Pyélonéphrite aiguë – © Crédit : informationhospitaliere.com

Toutefois, il existe certains cas où le médecin peut réaliser une opération des uretères. La réalisation de cette opération varie selon l’âge du patient. En effet, chez les adultes, le médecin se sert des voies naturelles pour le traitement des reflux. Il introduit une sonde dans les voies urinaires du patient pour détruire un polype.

Ainsi, l’urine pourra être évacuée normalement. Cependant, lorsqu’il s’agit d’une malformation des uretères, le médecin insère une aiguille dans la vessie du patient par endoscopie. Celle-ci va permettre d’injecter un composé de pâte macro-plastique (non résorbable) et de collagène résorbable. Ce composé facilitera une amélioration des fonctions du clapet défectueux.

Dans le cas de l’enfant, l’opération n’est pas automatiquement envisagée, car il existe une possibilité pour que les uretères se reforment naturellement et retrouvent leur fonction, au fur et à mesure que l’enfant prend de l’âge. Dans le cas contraire, le médecin pourra choisir d’opérer le jeune patient. Pour ce faire, il réalisera une incision au niveau du bas ventre du patient afin d’atteindre ses uretères.

Pour accompagner le traitement par antibiothérapie, le patient peut recourir à quelques astuces naturelles.

Prise en charge naturelle de l’infection urinaire

Il existe quelques astuces naturelles qui peuvent permettre de traiter une pyélonéphrite. Celles-ci sont à utiliser à titre préventif.

Le jus de canneberges

Ce jus est composé d’un flavonoïde très particulier. Il s’agit de la proanthocyanidine A. C’est une molécule qui lutte contre l’adhésion des bactéries responsables des infections urinaires au niveau des parois de la vessie. Elle a également des propriétés antioxydantes. Un verre de jus de canneberges par jour pourrait être efficace pour lutter contre la pyélonéphrite

Huile essentielle

La pyélonéphrite se manifeste par des douleurs lombaires. Ainsi, pour atténuer ces dernières, il est possible d’utiliser de l’huile essentielle, car elle a des propriétés antalgiques et anti-inflammatoires. Pour utiliser l’huile essentielle, il faut la fusionner à de l’huile végétale. Une fois la fusion faite, le mélange obtenu pourra être appliqué au bas du dos (précisément au niveau des zones sensibles) pendant une dizaine de minutes. Ce traitement pourra être appliqué au jour le jour jusqu’à obtention du résultat escompté.

Vitamine C

Consommer de la vitamine C peut être efficace pour traiter une pyélonéphrite. À travers une inhibition de la prolifération des bactéries, la vitamine C permet à l’urine de maintenir son acidité. Elle permet également de booster l’immunité du patient. Ainsi, il est conseillé de consommer suffisamment de fruits et légumes riches en vitamine C.

Végétaux drainants et diurétiques

Ces végétaux assurent une augmentation du volume des urines tout en éliminant les déchets. Il s’agit du persil, la guimauve, le fenouil doux ou encore le raisin. Quand la fréquence de miction est élevée, les bactéries sont facilement éradiquées. Pour l’usage, il est par exemple possible de réaliser un jus de raisin ou une infusion de guimauve. Il est possible de boire jusqu’à 4 tasses par jour.

L’ail

L’ail est un aliment aux multiples vertus. Il assure un bon fonctionnement des reins grâce à ses propriétés alcalinisantes. Il possède aussi des propriétés anti-inflammatoires et antibactériennes qui font de lui un puissant remède contre les maladies infectieuses, en particulier la pyélonéphrite. Consommer de l’ail assure le renforcement de l’organisme. Il contient assez de minéraux. Pour son utilisation, il est recommandé de faire une infusion d’ail. Dans un premier temps, la gousse d’ail doit être hachée puis écrasée dans un mixeur. La bouillie obtenue est ensuite ajoutée à de l’eau bouillante dans une tasse. Le mélange obtenu est à boire.

Comment prévenir la pyélonéphrite ?

Afin d’éliminer le risque de récidive de la maladie, il existe quelques gestes préventifs à appliquer. En effet, il est recommandé de ne pas retenir la sortie de l’urine. Il faut constamment penser à vider sa vessie.

Aussi, une bonne hydratation favorise l’élimination des toxines à travers l’urine. Il est donc important de boire beaucoup d’eau. À la suite des rapports sexuels, il est recommandé d’uriner. Enfin, il faut adopter une alimentation riche en fibres.

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