L’alimentation du bébé pendant les trois premières années est très importante. C’est au cours de cette période que son éducation au goût débute. Son cerveau se développe aussi énormément dans cet intervalle de temps. Ainsi, pour assurer une bonne croissance de votre bébé durant cette période, ce dernier aura besoin d’une alimentation spécifique. Le régime alimentaire du bébé traversera plusieurs phases et connaîtra de nombreux changements. Que faire manger au bébé de 0 à 3 ans ?
Sommaire de l'article
L’alimentation du bébé de 0 à 4 mois
Au cours des 4 premiers mois, les expériences ont permis de démontrer que le bébé ne doit être nourri qu’au lait. Cela dit, il ne s’agira pas de lui donner n’importe quel lait. Pour une bonne croissance, l’enfant aura besoin de laits adaptés à son organisme. Par exemple, le lait d’origine animale (vache, juments, brebis…), ainsi que le lait d’origine végétale (riz, soja…) ne sont pas conseillés pour un bébé de 0 à 4 mois.
L’allaitement est le meilleur moyen de nourrir un enfant durant ses 4 premiers mois. Les parents ont le choix entre l’allaitement au lait maternel et l’allaitement au lait artificiel encore appelé allaitement au biberon.
Quels sont les avantages de l’allaitement au lait maternel ?
La composition du lait maternel est parfaite pour répondre aux besoins d’un bébé de 0 à 4 mois. Il contient tout le nécessaire pour stimuler la croissance de l’enfant et pour le protéger. Le fait d’allaiter un bébé peut favoriser :
- une protection contre tout type d’infection, grâce aux anticorps maternels qui se trouvent dans le lait ;
- la prévention de l’obésité et du surpoids pendant l’enfance ;
- une protection contre les allergies, en particulier chez les bébés qui ont une prédisposition familiale aux allergies ;
- une bonne digestion avec diminution des diarrhées, coliques et ballonnements ;
- un meilleur développement cognitif et sensoriel du nourrisson grâce aux contacts peau à peau avec sa mère.
Pour bénéficier des bienfaits de l’allaitement, il doit commencer tôt, dans la salle d’accouchement (ou 2 heures après la césarienne). Pendant les 3 à 5 premiers jours de l’allaitement, le lait maternel est appelé colostrum. Il s’agit d’un liquide épais, très riche en protéines. C’est pour stimuler la production du colostrum qui ne commence qu’après l’accouchement que les médecins recommandent de se mettre à allaiter l’enfant quelques heures après sa naissance.
Notez qu’il y a des mesures à prendre en compte pour allaiter le nourrisson au lait maternel.
Le bébé naît avec le réflexe de succion. Il se met systématiquement à téter dès qu’on lui met le sein dans la bouche. De ce fait, la mère doit s’installer confortablement pour que le bébé puisse téter sans aucun problème. Elle doit positionner l’enfant, la tête en face du sein, pour éviter qu’il soit obligé de tourner la tête pour téter. Le mamelon doit donc toucher sa bouche. Le nez du bébé doit rester dégagé.
En outre, le nombre de tétées doit correspondre aux demandes de l’enfant. Pour les mères qui le souhaitent, elles peuvent tirer leur lait et le conserver pour plus tard. Il est possible de conserver le lait maternel pendant au moins 6 mois au congélateur et 5 jours au plus au réfrigérateur.
Il faut noter qu’une femme qui allaite doit s’abstenir de fumer pendant la période d’allaitement. Pour cause, le tabac altère le goût du lait maternel. Elle doit aussi éviter de consommer de l’alcool. Lorsque la mère prend des traitements, elle doit le signaler à son médecin avant de commencer l’allaitement. Plusieurs traitements sont incompatibles avec l’allaitement au lait maternel.
Quels sont les avantages de l’allaitement au biberon ?
Dans certaines situations, l’allaitement au lait maternel peut être difficile ou impossible à faire pour plusieurs raisons. Pour cela, l’allaitement au biberon est l’alternative qui s’impose. Encore appelée « lait 1er âge », cette forme d’allaitement assure l’alimentation pendant les 4 premiers mois. On peut également adopter ce mode d’alimentation jusqu’à l’âge de 6 mois.
L’allaitement au biberon nécessite l’emploi d’un biberon avec une tétine 1er âge au débit adapté. Le lait à préparer pour nourrir le bébé au biberon est disponible sous forme de liquide ou de poudre. Ainsi, lorsque le lait 1er âge doit être utilisé sous forme de poudre, il faudra faire attention à l’eau qu’on utilise pour la préparation.
Il faut se servir d’une eau minérale adaptée et non gazeuse. Si vous avez des questions, vous pouvez vous rapprocher d’un médecin.
Il est possible de faire un allaitement mixte. Cela consiste à combiner l’allaitement au lait maternel et l’allaitement au biberon. Toutefois, que le bébé soit nourri au lait maternel ou au lait 1er âge, il faudra le complémenter en vitamine D. Cet élément est très important dans le processus de fixation du calcium sur les os.
L’alimentation du bébé de 4 mois à 1 an
À partir du 4e mois révolu (ici, le 4e mois représente le début du 5e mois), il faut commencer l’étape de la diversification alimentaire.
Qu’appelle-t-on diversification alimentaire ?
La diversification alimentaire fait référence à l’introduction d’un autre aliment que le lait dans le régime de l’enfant. Au cours de cette période, le bébé apprend à se nourrir d’aliments solides. L’étape de la diversification alimentaire ne doit pas commencer avant le 4e mois. Lorsqu’elle est trop précoce, elle peut entraîner des conséquences négatives sur la santé du nourrisson. Il s’agit entre autres :
- des ballonnements associés à un excès de fibres ;
- le développement d’allergies alimentaires et d’eczéma ;
- le risque majoré d’obésité ou de surpoids à l’adolescence ou à l’âge adulte ;
- une insuffisance d’apports nutritifs ;
- un risque de carence en calcium ;
- des problèmes rénaux et digestifs liés à l’immaturité de l’appareil rénal et digestif.
Il est conseillé de veiller aussi à ce que la diversification alimentaire ne débute pas après l’âge de 6 mois. Sinon, cela entraînera également des répercussions sur la santé de l’enfant.
En quoi consiste la diversification alimentaire chez le bébé ?
Le lait étant l’élément principal de l’alimentation du nourrisson, il faudra réduire désormais de façon progressive sa quantité dans les repas. Progressivement et successivement, différents aliments peuvent être proposés au bébé.
Les fruits et les légumes
Les premiers aliments qu’il faut d’abord essayer sont les légumes. Il faut en donner à l’enfant sous la forme de soupe que l’on épaissira progressivement. Les nutritionnistes recommandent de privilégier les légumes faciles à digérer tels que :
- les courgettes dont on a retiré les pépins et la peau ;
- les haricots verts ;
- les épinards ;
- les carottes ;
- la partie blanche du poireau, etc.
Il ne faut jamais donner les feuilles de poireaux aux bébés. Elles sont riches en fibres et plus difficiles à digérer. Les légumes doivent être préparés à la vapeur et sans y ajouter du sel. Pour les introduire dans l’alimentation du bébé, vous devez les proposer en petite quantité au début, en complément du lait, dans les repas de midi et du soir.
Ensuite, vous pouvez commencer par donner des fruits au bébé sous forme de compotes sans y ajouter du sucre.
Le poisson, la viande et les œufs
Le poisson, la viande et les œufs sont à introduire sous forme de purée à l’alimentation du bébé au moins une fois par jour. La viande permet d’apporter du fer pour protéger l’enfant des risques d’anémie. Pour les œufs, il faut commencer par le jaune d’œuf bien cuit et ajouter ensuite le blanc d’œuf bien cuit.
À partir de 7 à 8 mois, l’enfant devra désormais consommer environ 10 g de protéines par jour (2 cuillères à café). Cette protéine doit être mélangée à des légumes.
Entre 9 et 12 mois, les quantités de protéines doivent être doublées (soit 20 g/j). Elles peuvent aussi triper en fonction des besoins de l’enfant. Un apport trop élevé en protéines chez le bébé peut épuiser ses reins.
Les yaourts et les fromages
Les yaourts peuvent être essayés à partir de l’âge de 6 mois. Quant aux fromages, vous pouvez les donner au bébé à partir du 8e mois.
Le gluten et les féculents
Entre 4 et 7 mois, il est possible d’ajouter du gluten sous forme de seigle, de farine de blé ou d’orge dans le biberon. Dès le 6e mois, les pommes de terre (cuites à la vapeur et finement écrasés) seront proposées et mélangées aux légumes. Pour commencer par introduire des légumineuses dans l’alimentation du bébé, il faudra attendre le 18e mois.
Les matières grasses
Habituellement, une cuillère à café d’huile végétale non cuite ajoutée aux légumes peut assurer l’apport en matières grasses.
Pour finir, il existe des mesures à adopter pour faire accepter de nouveaux aliments à l’enfant. Cela dit, lorsque le bébé refuse un aliment, il ne faut pas le forcer. L’aliment pourra être reproposé quelques jours ou quelques semaines plus tard. De préférence, le mode de cuisson des aliments doit être à la vapeur, afin de préserver au maximum les qualités nutritives.
Afin d’assurer une alimentation optimale, vous pouvez utiliser la cuillère pour bébé. En effet, une cuillère trop froide sera désagréable pour l’enfant et suscitera le rejet. Vous devez utiliser des cuillères en plastique ou en silicone.
L’alimentation du bébé entre 1 et 3 ans
Durant la période de 1 à 3 ans, le lait pour bébé reste toujours l’un des principaux aliments pour l’enfant. Cette période marque le début d’une alimentation diversifiée et équilibrée. En réalité, l’allaitement va progressivement laisser place au lait de croissance. Le bébé devra prendre alors 500 ml (au minimum) de lait tous les jours. Il faut s’assurer que la quantité ne dépasse pas 800 ml.
À partir du 18e mois, les légumineuses peuvent être ajoutées à l’alimentation de l’enfant. Le bébé mange désormais en petits morceaux plus ou moins écrasés selon sa capacité à mastiquer et sa dentition.
Les bases d’une alimentation saine et équilibrée chez le bébé doivent prendre en compte :
- le recours limité au sel, aux fritures, et au sucre ;
- l’eau comme la principale boisson ;
- l’absence de grignotage entre les repas ;
- la présence de 3 repas par jour, avec une collation dans la matinée et une autre dans l’après-midi.
Il existe des aliments à éviter ou à limiter lorsque le bébé a entre 1 et 3 ans. Ainsi, bien que les matières grasses soient fondamentales pour le bon développement de l’enfant, elles doivent être apportées avec modération. Il faut aussi éviter les aliments frits.
Le jambon cru, les abats, les charcuteries et le poisson pané sont à bannir aussi. Il en est de même pour les espadons, les carpes et les anguilles qui présentent des risques de contamination aux métaux lourds. Les tisanes qui contiennent des substances végétales ayant des effets sur l’organisme sont également à proscrire chez l’enfant.
Les jus de fruits peuvent être utilisés pour assurer une bonne diversification alimentaire, mais il faut limiter la consommation, pour réguler les apports en sucre. Les chocolats, les sucreries et les pâtisseries ne conviennent qu’en petite quantité et très occasionnellement.
Les quantités et les aliments à proposer à l’enfant peuvent dépendre :
- de son appétit ;
- de son état de santé ;
- du nombre de biberons dans la journée.
Si vous avez des doutes sur l’alimentation des bébés, l’idéal est de vous rapprocher d’un médecin. Il saura vous conseiller sur la quantité et la nature des aliments que vous pouvez proposer à votre enfant.