Le nombre de personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques augmente de jour en jour dans le monde. Elles sont l’une des causes principales de mortalité. Parmi les nombreux traitements appliqués, la réadaptation pulmonaire occupe une place de choix. Cette dernière se fait selon un programme bien établi qui permet de donner aux patients une nouvelle chance de vivre. De quoi s’agit-il réellement ? À quel moment une réadaptation pulmonaire est-elle nécessaire ? Décryptage dans cet article.
Sommaire de l'article
En quoi consiste la réadaptation pulmonaire ?
La réadaptation pulmonaire est un programme qui se met en place avec l’accord du patient. Elle vise à optimiser la qualité de vie et les capacités physiques des patients atteints de maladies respiratoires chroniques. Pour y arriver, elle améliore les capacités de travail et prolonge l’espérance de vie. Elle réduit les longs séjours à l’hôpital et limite les exacerbations. Notons qu’elle s’utilise généralement pour des cas de maladies respiratoires persistantes.
La réadaptation pulmonaire se caractérise par la pluridisciplinarité qui implique plusieurs acteurs. On peut citer par exemple le médecin traitant, le service social, le physiothérapeute et le psychologue. Le programme implique aussi le personnel soignant (si le patient est hospitalisé), le conseil diététique et le conseil du sevrage tabagique.
En pratique, ce programme comprend des exercices de relaxation et un entraînement physique. À cela s’ajoutent certaines formations et d’autres mesures pour gérer efficacement la maladie au quotidien. Le but est d’augmenter l’activité de la personne si possible, de modifier les habitudes. Notons que le programme de réadaptation pulmonaire s’étale sur 12 semaines avec 36 séances qui incluent :
- La mobilisation et le renforcement des muscles ;
- L’éducation thérapeutique, qui permet de comprendre la maladie et le traitement ;
- Le réentraînement à l’effort ;
- Le bilan de toutes les disciplines effectuées au commencement puis à la fin du calendrier.
Cependant, les activités du programme sont définies en fonction des besoins de chaque patient. Pour certains, il peut s’agir d’une consultation en pneumonie, des examens de fonction pulmonaire, d’un bilan nutritionnel. En revanche, pour d’autres, il faudra compléter des suivis spécialisés. Ceux-ci peuvent nécessiter le recours à un tabacologue, un psychologue ou un diététicien par exemple.
Quand peut-on faire une réadaptation pulmonaire ?
La réadaptation pulmonaire est généralement prescrite lorsque le patient souffre de maladie pulmonaire comme la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Il s’agit, en effet, d’une affection chronique caractérisée par une inflammation des bronches souvent associée à d’autres maladies.
Elle se manifeste par une diminution progressive et une obstruction permanente des poumons et des voies aériennes. Elle entraîne également une gêne respiratoire. Une réadaptation pulmonaire s’avère alors nécessaire, notamment pour les cas graves.
Par ailleurs, le programme de réadaptation pulmonaire est également prescrit pour les personnes asthmatiques ou les patients ayant subi une opération à la cage thoracique. Il en est de même pour les cas de pneumopathies interstitielles, de fibrose kystique ou d’hypertension artérielle pulmonaire. De façon spécifique, une réadaptation pulmonaire est convenable du point de vue médical et économique pour améliorer votre qualité de vie.
Quels sont les avantages de la réadaptation pulmonaire ?
La réadaptation pulmonaire est appropriée aux malades dont l’état semble stable, mais qui présentent des capacités physiques insuffisantes. En effet, elle permet d’interrompre une spirale négative. On parle ici de spirale négative, car la peur ressentie à cause de l’essoufflement provoque souvent l’inactivité chez les patients. Cette même peur mène à une baisse des capacités physiques et plus tard à l’isolement social.
Plusieurs études démontrent d’ailleurs qu’une réadaptation pulmonaire aide à améliorer l’autonomie physique des personnes malades. Elle leur permet de reprendre confiance en faisant des activités quotidiennes et de limiter le risque d’aggravation de la maladie. Ainsi, ils vivent désormais sans crainte en participant pleinement à la vie sociale.
En fonction de l’âge du patient, le programme de réadaptation vient pour lui redonner l’accès aux opportunités professionnelles. Le service social va donc aider à clarifier le besoin personnel de soutien en vue d’une intégration professionnelle de la personne.
Quels sont les services offerts en réadaptation pulmonaire ?
La conception d’un plan de réadaptation pulmonaire commence par quelques tests de l’équipe soignante, comme :
- Le test d’effort : pour mesurer la tension artérielle, le niveau d’oxygène et la fréquence cardiaque pendant l’exercice ;
- Les tests respiratoires : pour établir le bon fonctionnement des poumons ;
- Le test de six minutes de marche : pour voir la distance à parcourir par le patient pendant une marche.
Quoi qu’il en soit, le plan de réadaptation pulmonaire aide à bien comprendre la maladie pour une meilleure prise en charge. Il inclut l’éducation et les formations suivantes :
Les techniques de respiration
Lors de la réadaptation, l’équipe soignante apprend au patient les techniques de respiration spécifiques. Parmi ces dernières, on peut citer :
- La respiration de yoga ;
- La respiration des lèvres pincées ;
- La respiration avec rétroaction assistée par ordinateur.
Le patient peut aussi être ressourcé sur les moyens d’éliminer le mucus de ses poumons. Toutes ces techniques lui permettent de mieux se contrôler lorsqu’il respire en cas de stress ou d’activité physique.
L’éducation
Pendant les séances de travail individuelles ou en groupe, les fournisseurs répondent à toutes les questions sur la maladie pulmonaire concernée. Ils donnent des conseils sur la manière de la gérer. Ainsi, les patients apprennent davantage sur les poumons, leur fonctionnement et sur les meilleurs moyens de prendre les médicaments.
L’équipe soignante apprend également à ces derniers les méthodes pour identifier les signes d’une poussée de tension et à établir un plan pour la gérer ou l’éviter. Par ailleurs, si les candidats à la réadaptation pulmonaire sont des fumeurs, ces derniers bénéficient d’un programme de sevrage pour un arrêt définitif. Quoi qu’il en soit, notons que l’éducation apprend aux malades à maintenir leur énergie en trouvant les moyens les plus simples d’accomplir leurs tâches quotidiennes.
Le conseil psychologique
Les personnes atteintes de maladies pulmonaires chroniques peuvent également souffrir de la dépression, de l’anxiété et des troubles émotionnels. L’accompagnement psychologique (individuel ou collectif) propose alors une formation dans ce sens pour aider les patients à gérer leurs craintes.
L’entraînement physique
Lors d’une réadaptation pulmonaire, l’entraînement physique vise à renforcer le dos, les bras, les jambes, et les muscles. Il favorise également le développement de l’endurance et la flexibilité. Mais, pour l’ouverture des voies respiratoires pendant l’activité physique, certains médicaments peuvent être recommandés par l’équipe soignante.
Les conseils de nutrition
Les conseils nutritionnels visent à instruire les patients sur les aliments qu’il faut consommer. Ils leur permettent aussi de savoir la quantité suffisante qui leur convient. Par exemple, un diététicien peut proposer un plan de supplément ou de perte de poids. Selon le cas, il peut prescrire des médicaments pour faciliter le développement des muscles.
Programme ambulatoire ou stationnaire, lequel choisir ?
La réadaptation pulmonaire intervient pendant une durée relativement courte. Il constitue le point focal d’une prise en charge des personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques.
Le choix d’une réadaptation pulmonaire stationnaire ou ambulatoire dépend des circonstances extérieures et du patient lui-même. En effet, lorsqu’un patient est victime d’une grave affection ou d’une mobilité réduite, sa situation nécessite une hospitalisation.
Lorsque les comorbidités paraissent graves, le recours à une réadaptation stationnaire s’avère important. Notons que cette forme de réadaptation peut se faire sur une durée de 3 semaines à trois mois. Cependant, lorsque les patients semblent plus actifs, ils bénéficient plutôt d’un programme de réadaptation ambulatoire. Quoi qu’il en soit, le choix d’une réadaptation est défini par le médecin.
Que faire à la suite d’une réadaptation pulmonaire ?
Après un programme de réadaptation, il est opportun d’intégrer un groupe de suivi afin de garder la ligne. Plusieurs études prouvent que l’optimisation des capacités physiques s’estompe environ un an après la réadaptation lorsque celle-ci n’est pas suivie d’un entraînement.
Afin de permettre aux patients de conserver une bonne forme physique, les salles de sport, les hôpitaux et les Ligues pulmonaires proposent diverses offres. Ces dernières sont des activités physiques réservées aux patients souffrant de maladies pulmonaires et respiratoires. En ce qui concerne le coût de la réadaptation pulmonaire, les frais sont pris en charge par la caisse maladie. Néanmoins, la clé d’investissement dépend de plusieurs facteurs, dont la caisse maladie du canton.