Les fosses nasales comprennent de multiples vaisseaux sanguins très fins, qui saignent en cas de pression sur les cloisons nasales ou d’utilisation de certains produits. Ce phénomène généralement bénin et courant, est appelé épistaxis ou saignement de nez. Cela peut être aussi la manifestation d’une maladie plus grave. Il est donc recommandé se faire consulter lorsque le saignement de nez persiste. Voici les causes et conséquences des saignements du nez.
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En quoi consiste le saignement du nez ?
Bien avant, notez que l’épistaxis est une expression utilisée dans le domaine médical, pour désigner le phénomène de saignement de nez. Il se traduit par un écoulement de sang qui provient des cavités nasales. Les saignements de nez apparaissent comme un trouble ORL souvent bénin. Ils sont très fréquents chez les enfants de deux à dix ans, les femmes enceintes, et les adultes après soixante-dix ans. Ils peuvent néanmoins toucher tout individu, quel que soit l’âge.
Dans certains cas, le saignement peut être le signe d’une atteinte grave, et les signes alertant sont les saignements de nez à répétition ou persistants.
Saignement du nez : quelles en sont les causes ?
L’épistaxis est qualifiée d’essentielle, dans 60% des cas. Le saignement du nez est provoqué par la division de capillaires sanguins à l’intérieur de la tache vasculaire, un point où convergent les systèmes artériels des cavités nasales.
En effet, l’épistaxis essentielle est généralement due à une fragilité vasculaire, qui peut avoir pour facteur de risque :
- L’exposition au soleil ;
- Le changement brutal de température surtout chez les enfants : lorsqu’ils passent par exemple du froid à l’intérieur au chaud à l’extérieur ;
- Le grattage intempestif ;
- L’effort physique.
On observe plus ces causes chez les enfants qui saignent, mais aussi chez les jeunes adultes et les adolescents. L’épistaxis peut également survenir chez des sujets plus âgés.
En dehors de l’épistaxis essentielle qui est la forme la plus fréquente du saignement de nez, on distingue plusieurs autres dont les causes sont multiples. À cet effet, il s’agit souvent de la conséquence d’un dysfonctionnement ou d’une maladie. La cause de saignement du nez peut être alors localisée ou généralisée.
On parle de l’épistaxis d’origine localisée, lorsqu’elle est causée par :
- Un traumatisme (comme un grattement) dans les alentours de la tache vasculaire, un traumatisme nasal accompagné ou non d’une fracture, ou encore un effort violent ;
- Une tumeur, qu’elle soit maligne ou bénigne, pouvant être située à plusieurs emplacements des fosses nasales ;
- Une inflammation, comme la sinusite ou la rhinite, dont une infection ORL peut en être à l’origine.
On parle de l’épistaxis d’origine généralisée, lorsque le saignement est la conséquence d’une maladie sous-jacente telle que :
- Une Hypertension artérielle ;
- Un trouble vasculaire comme la maladie de Rendu-Osler ou une rupture d’anévrysme carotidien intracaverneux ;
- Une maladie hémorragique due à une thrombopathie ou à une thrombopénie, l’utilisation de certains médicaments (le spray nasal décongestionnant, les anticoagulants, les antiagrégants plaquettaires, comme l’aspirine), l’hémophilie ou certains types de purpura.
En outre, le saignement de nez peut être provoqué par la consommation d’alcool ou de drogue. Puisque l’épistaxis est bénigne, les personnes atteintes d’alcoolisme devront être plus attentionnées à ce symptôme, qui peut être un trouble hépatique.
Saignement du nez : quels sont les symptômes ?
L’épistaxis se manifeste par l’écoulement de sang d’une ou des deux narines, et peut même se répandre dans la gorge, où l’on avale ou crache. L’écoulement de sang peut être ponctuel ou fréquent, passager ou persistant. Étant bénin, le saignement de nez ne provoque pas de complication. Mais, dans les cas où il est consécutif à une maladie, certains signes doivent vous alerter pour que vous limitiez le risque de complication.
Toutefois, en cas de persistance de saignement du nez, l’écoulement de sang peut devenir important. Lorsqu’il est abondant ou se répète souvent, s’il ne cesse pas après dix minutes, bien que des dispositions aient été prises pour le stopper, ou en cas de prise de médicaments fluidifiant le sang, il faut se faire consulter. Un avis médical est également recommandé lorsque le saignement de nez est accompagné des symptômes comme une tachycardie, une faiblesse ou une pâleur.
Comment prévenir une épistaxis ?
Lorsque vous avez tendance à souffrir de saignement du nez, il faut :
- Éviter de mettre le doigt dans le nez ;
- Se moucher très doucement ;
- Assurer une bonne humidification des locaux, surtout en hiver et en période de grossesse ;
- Humidifier la muqueuse nasale à l’aide du sérum physiologique.
En quoi consiste le traitement du saignement du nez ?
Conduite à tenir dans le cadre d’un saignement du nez
La démarche à suivre consiste à :
- Rester assis le mieux possible, dans un cadre paisible ;
- Ne pas pencher la tête en arrière pour tenter d’éviter l’écoulement du sang vers la gorge ;
- Réaliser une compression bi-digitale, c’est-à-dire qu’il faut appuyer sur le haut du nez pendant deux minutes environ, puisque c’est à ce niveau qu’on retrouve les vaisseaux ;
- Se moucher délicatement, dans l’optique d’éliminer les caillots sanguins éventuellement présents au niveau des cavités nasales ;
- Se servir d’un coton ou d’un mouchoir par exemple, pour limiter le saignement par le nez ;
- Procéder à une compression de l’aile du nez durant au moins dix minutes, pour arrêter le saignement.
Les tampons hémostatiques peuvent être utilisés, à titre de complément aux mesures indiquées pour stopper le saignement du nez. Après trente minutes, lorsque le saignement persiste ou devient abondant, il faut consulter un médecin ou s’orienter vers les urgences. Si le nez est sec, il faut mettre une crème de type Homéoplasmine à l’entrée de celui-ci, pour permettre l’hydratation des muqueuses.
La prise en charge
En ce qui concerne la prise en charge, le médecin procède à un examen du nez, afin de déterminer la cause du saignement. Il examine de même la peau, pour dépister les signes de troubles de la coagulation : les bleus, l’éclatement des petits vaisseaux. Ensuite, le professionnel de santé met en place un traitement pour stopper le saignement.
Il existe à cet effet la cautérisation (électrique ou chimique), qui est proposée dans un contexte de saignement répété ou abondant. Elle a pour but d’éliminer les petits vaisseaux fragiles au niveau de la muqueuse nasale, et de les substituer par le tissu fibreux. À la suite de cela, le professionnel de santé procède à l’humidification à base du sérum physiologique et recommande la lubrification du nez par une pommade.
En dehors de la cautérisation, on peut faire recours au tamponnement. Ce dernier a pour but de mettre les mèches hémostatiques profondes dans la zone postérieure ou antérieure des cavités nasales, pour compresser.