Articulation très sollicitée du corps humain, le genou fait très souvent l’objet de plusieurs troubles, dont les plus fréquents sont les gonalgies. Celles-ci surviennent en particulier chez les sportifs et peuvent créer de sérieux dégâts au genou. Quelles sont les causes d’une gonalgie ? Par quels symptômes se manifeste-t-elle ? Quels sont différents moyens de traitement de cette maladie ?
Sommaire de l'article
Définition de la gonalgie
Une gonalgie désigne une douleur se produisant sur un ou les deux genoux. Cette douleur peut être engendrée par chacun des éléments constitutifs de l’articulation. Il peut s’agir des ligaments, du ménisque, de la rotule, des tendons, etc.
Cependant, il peut arriver que ce mal ne touche qu’un seul genou. Ainsi, en fonction de celui qui est touché, on distingue la gonalgie droite et la gonalgie gauche. Les médecins parlent souvent de gonalgie bilatérale, quand les deux genoux sont touchés.
Quelles sont les causes de la gonalgie ?
Les causes d’une gonalgie sont multiples et variées. Elle peut être d’origine traumatique, mécanique ou inflammatoire.
Causes traumatiques
Nombreux sont les traumatismes pouvant provoquer l’apparition d’une gonalgie. Il peut s’agir de la fracture de l’un des deux os du genou, reliée ou non à une lésion des cartilages. Une rupture des ligaments (lors d’une entorse par exemple) ou des lésions aux ménisques, peuvent également constituer de potentielles causes.
Causes mécaniques
Les causes mécaniques sont liées à des affections et pathologies articulaires. La plus fréquente d’entre elles est l’arthrose, encore appelée gonarthrose. C’est un mal qui se caractérise notamment par une détérioration des cartilages du genou. Les causes mécaniques incluent aussi des affections extra-articulaires comme les tendinites (inflammations du tendon). D’autres pathologies parfois responsables, peuvent aussi être évoquées.
- L’algodystrophie
C’est une affection qui se traduit par des problèmes circulatoires et articulaires, des douleurs, une décalcification des os, etc.
- Le syndrome ou la maladie de Paget
La maladie de Paget fait son apparition après 50 ans, et entraîne une déformation ainsi qu’un remaniement considérable des os du genou.
- L’ostéonécrose des condyles
C’est une destruction de l’os se trouvant aux extrémités du fémur (condyle). Elle apparaît en grande partie chez les personnes âgées.
Les facteurs mécaniques comprennent en outre, une détérioration des ménisques due à l’âge, y compris des lésions spontanées survenant chez les sportifs. Une irritation de la bourse présente à l’avant du genou (hygroma du genou) peut aussi constituer une source mécanique de gonalgie.
Causes inflammatoires
Les gonalgies peuvent provenir de certaines maladies et infections inflammatoires telles que :
- Le lupus ;
- Les spondylarthrites ;
- Les troubles de polyarthrite rhumatoïde ;
- Le rhumatisme de type psoriasique ;
- Les rhumatismes microcristallins (dépôt d’acide urique au sein des articulations) ;
- L’arthrite septique.
Il est à noter que le surpoids, le port fréquent de talons hauts, mais aussi l’absence de souplesse peuvent faciliter l’apparition d’une gonalgie.
Quelques signes et symptômes d’une gonalgie
Le principal symptôme d’une gonalgie est la douleur. Celle-ci peut avoir lieu sur un seul ou les deux genoux. Elle peut se manifester de manière brutale suite à un traumatisme, ou s’installer progressivement lorsqu’elle est issue d’une pathologie. Cette douleur peut s’accompagner de plusieurs autres symptômes, dont les gonflements notamment.
En effet, les gonflements du genou sont l’une des principales réactions symptomatiques rencontrées chez une personne souffrant de gonalgie. Ils sont généralement dus à une sécrétion abondante ou à un épanchement du liquide synovial (lubrifiant les articulations). Ces gonflements peuvent aussi s’expliquer d’autres manières, en fonction de l’origine des gonalgies.
En cas de traumatismes par exemple, le genou va rapidement gonfler en raison d’un saignement au sein de l’articulation (hémarthrose). C’est l’une des structures du genou ayant subi le traumatisme qui va saigner, et provoquer une augmentation de la pression intra-articulaire.
Le gonflement du genou peut également résulter de nombreuses pathologies. C’est le cas par exemple de l’arthrose, de l’arthrite, ou encore des tendinites. De même, les infections comme la tuberculose ou la syphilis, constituent des facteurs potentiels de gonflement.
Par ailleurs, les gonflements les plus importants du genou, altèrent sa flexion et engourdissent la jambe (une raideur matinale pourrait survenir en cas d’arthrite aseptique). Il faudra attendre son dégonflement afin de pouvoir bien fléchir la jambe à nouveau.
Les autres symptômes correspondent à :
- Des effets de rougeurs ;
- Des raideurs de l’articulation ;
- Une chaleur ressentie à l’intérieur du genou ;
- Un blocage et des craquements dans l’articulation.
Une raideur du genou est synonyme d’un genou qui ne fléchit jamais correctement. Les blocages de l’articulation apparaissent souvent en cas de lésion du ménisque ou de pathologies rotuliennes. Les craquements dans le genou sont significatifs d’une affection des ligaments, des muscles ou de la rotule.
Notons par ailleurs que la douleur apparaissant au genou peut être mécanique. Cela signifie qu’elle s’amplifie au cours d’un mouvement et s’atténue au repos. Elle peut être aussi inflammatoire, lorsqu’elle se réveille au cours de la nuit par exemple.
Diagnostic des gonalgies
Lorsque les douleurs ressenties au genou sont handicapantes, récidivantes ou résistent à la prise d’antalgiques, un diagnostic auprès d’un médecin traitant se révèle nécessaire.
Préparation du diagnostic
Avant de se rendre chez son médecin en cas de douleur au genou, il serait utile pour le guider, de savoir décrire la douleur et ses symptômes. Il faut à cet effet, se poser un certain nombre de questions.
- Où la douleur se situe-t-elle exactement ? Autrement dit, est-elle plus localisée à l’avant de l’articulation, à l’arrière, sur les extrémités ou sur toute l’articulation au complet ?
- La douleur se prolonge-t-elle au niveau des jambes ?
- La douleur est-elle présente sur les deux genoux ?
- À quelle intensité la douleur s’exerce-t-elle ? Cette intensité est-elle variée ?
- À quel moment la douleur apparaît-elle ? Par quoi est-elle atténuée ?
- Depuis quand les douleurs sont-elles survenues ?
- Qu’est-ce qui les a déclenchées ? (faux-geste, chirurgie, traumatisme, surmenage ou efforts excessifs, sport, marche, etc.)
- La douleur gêne-t-elle les mouvements de la vie quotidienne ?
Les réponses à ces différentes questions permettent de faire un bilan sur le mal ressenti, et facilitent la tâche au médecin traitant lors du diagnostic.
Déroulement du diagnostic
Une fois le bilan effectué, la visite chez le médecin peut désormais avoir lieu. Ce dernier débute la consultation par un interrogatoire, lui permettant de déterminer les caractéristiques de la douleur (intensité, fréquence d’apparition, etc.). Il recueille également les informations liées aux différents symptômes associés.
Le médecin procède ensuite à un examen clinique. Pour ce faire, le patient doit adopter différentes postures. Il se met dans un premier temps debout, pour une vérification de l’équilibre et pour la recherche d’une éventuelle déviation de l’axe de la jambe. Par suite, le médecin examine la démarche du patient pour la détection d’une éventuelle boiterie. Enfin, s’effectuent une inspection et une palpation du genou, associées à diverses autres manœuvres en position allongée sur le dos. Ces différents tests permettent la mise en évidence :
- D’un épanchement (accumulation de liquide) au sein de l’articulation ;
- D’une tumeur ;
- Des mouvements anormaux, et
- Des troubles de mobilité ou des lésions des ménisques.
Si une gonalgie se confirme, des examens complémentaires sont pratiqués, en prenant en considération les observations de l’examen clinique. On peut effectuer une radiographie afin d’étudier la structure osseuse, et détecter d’éventuelles présences de calcium dans les tissus. La structure des os peut aussi être étudiée à l’aide d’un scanner. Une IRM est envisageable pour visualiser les ligaments, les muscles et les bourses synoviales.
Par ailleurs, une échographie du genou serait utile pour la recherche d’un éventuel épanchement. Si ce dernier est trouvé, on pratique une ponction articulaire pour prélever le liquide se trouvant à l’intérieur du genou. Une analyse est ensuite effectuée sur ce prélèvement.
Enfin, il est aussi possible de pratiquer une arthroscopie. Celle-ci peut être utilisée dans un but thérapeutique et pour un diagnostic. Elle consiste en une exploration de l’articulation, à l’aide d’un tube relié à une caméra.
Traitement d’une gonalgie
Le traitement à appliquer dépend de la cause et de la gravité des gonalgies. Il peut être médicamenteux ou chirurgical. Le repos et l’utilisation de poche froide peuvent permettre d’apaiser les douleurs superficielles du genou. On peut aussi les apaiser par l’usage d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), par voie orale ou par voie topique (gel ou crème).
Des douleurs avec des symptômes plus sévères, nécessitent une prise en charge beaucoup plus particulière. Les gonalgies dues à une arthrose par exemple, peuvent être soulagées par une cure thermale, une kinésithérapie, une application de gel AINS, ou par injections de corticoïdes. Ces injections sont effectuées au cabinet d’un rhumatologue, et souvent par guidage échographique.
Si les douleurs persistaient, une intervention chirurgicale pourrait être envisagée, afin de substituer tout ou une partie du genou par une prothèse. Dans la quasi-totalité des cas, elle apaise définitivement les douleurs. En cas de rupture ou de lésion des ligaments, le patient peut être dirigé vers un orthopédiste, en vue d’échanger sur une intervention chirurgicale. Celle-ci sera suivie d’une période de rééducation ou d’un traitement par immobilisation de type plâtre.
Prévention des gonalgies
Le risque d’apparition d’une gonalgie peut être réduit grâce à la mise en place de certaines mesures préventives. Il s’agit dans un premier temps de la perte du poids. Les kilos en surplus pèsent considérablement sur l’articulation. Une activité physique se doit aussi d’être pratiquée, afin d’aider à garder une bonne mobilité de l’articulation. Une autre méthode préventive consiste à alterner ses chaussages, en évitant les talons trop hauts.