Peu de personnes savent que le travail et l’accouchement sont constitués de plusieurs étapes. En effet, l’accouchement normal par voie basse intervient au terme de la grossesse (entre la 37e et la 42e semaine d’aménorrhée). Toutefois, il ne se passe pas de la même manière pour toutes les femmes, car chacune vit différemment les étapes du travail et de l’accouchement. Entre la perte des eaux, la dilatation du col et les contractions, il y a tout un processus qui se déclenche afin que le bébé vienne au monde. Découvrez en détail, les différentes étapes du travail et de l’accouchement.
Les étapes du travail
La première phase du travail et de l’accouchement vaginal commence dès que la femme enceinte ressent des contractions. Cette phase ne se termine qu’une fois que le col utérin est totalement ouvert ou dilaté. En effet, au cours des semaines précédant le travail, le col utérin commence par s’assouplir. Dès que le travail débute, les contractions vont permettre l’ouverture de ce dernier, pour que le bébé puisse sortir. La première étape du travail se compose de trois différentes phases.
La phase de latence
Il s’agit d’une étape du travail chez la femme enceinte, qui peut durer près de 20 h. En effet, le travail peut commencer avec de petites contractions qui se manifestent toutes les 5 à 20 minutes. Ces contractions durent en général 30 à 60 secondes. Toutefois, le travail n’est pas toujours pareil chez toutes les femmes et il est bien possible que certaines ne remarquent pas que le travail a commencé. Dans ce cas, elles ne le réalisent que lorsque les contractions deviennent de plus en plus fréquentes. Pendant la phase de latence, le col utérin va s’ouvrir jusqu’à 3 cm, soit 1 pouce environ.
Au cours de cette phase, la femme enceinte peut ressentir des douleurs. Ces dernières ressemblent beaucoup plus à des douleurs de crampes menstruelles, et vont irradier dans l’abdomen de la future maman. Dans certains cas, les femmes en travail peuvent éprouver des douleurs dans le dos, au lieu de l’abdomen. Généralement, les douleurs associées aux contractions pendant cette phase ne sont pas aussi aiguës que celles éprouvées durant la phase active.
Pendant la phase de latence, il est conseillé aux futures mamans de se donner du repos entre les contractions, afin qu’elles conservent assez d’énergie pour les étapes suivantes. Elles peuvent tenter d’uriner fréquemment, puisqu’une vessie saturée peut réduire l’efficacité des contractions. Autrement dit, une vessie vide libère de l’espace pour que le nouveau-né sorte sans grand effort.
La rupture des membranes fœtales
Il ne s’agit pas d’une étape à proprement parler. Seulement, la rupture des membranes fœtales s’effectue en général, pendant la phase de latence. Ce phénomène indolore est souvent appelé « crever les eaux ». Une fois que les membranes fœtales se rompent, le liquide amniotique va jaillir.
Au cas où le travail se déroulerait lentement, et qu’il n’y a pas rupture de la poche des eaux au bon moment, le médecin peut intervenir. Il va dans ce cas réaliser une incision de taille relativement petite dans les membranes, avec un dispositif sous forme d’un petit crochet. On parle dans ce cas de rupture artificielle, et cela a pour but de renforcer les contractions afin d’accélérer le travail.
Cependant, au cas où les membranes fœtales se rompraient avant que les douleurs ne débutent (rupture prématurée des membranes fœtales), il est possible que le travail soit déclenché artificiellement. Dans ces circonstances, la femme enceinte doit se rendre à l’hôpital au plus tôt.
La phase active
Une fois que le col utérin de la future maman s’est dilaté d’un pouce environ, commence la phase active du travail. Au cours des heures qui vont suivre, les contractions se feront plus régulières, plus douloureuses et plus fortes. La femme enceinte peut contacter son intervenant de santé et rester au téléphone avec ce dernier jusqu’à ce que la fréquence des contractions soit de 5 minutes, sur une durée d’une heure.
Le plus souvent, pendant la phase active du travail, les contractions peuvent prendre une autre allure et s’afficher toutes les deux minutes en moyenne. En dépit du fait que le travail diffère d’une femme à une autre, les contractions ne peuvent pas dépasser une fréquence d’environ 5 minutes. Au cours de cette phase, le col utérin va continuer à se dilater jusqu’à atteindre 3 pouces environ (8 cm) et la tête du nouveau-né fera progressivement son apparition dans le pelvis.
Même si les contractions de cette phase du travail de la femme enceinte sont beaucoup plus douloureuses, les futures mamans disposent de quelques astuces pour soulager la douleur. Ainsi, appliquez-vous à vous détendre (même si cela paraît difficile). Pour cela, vous pouvez :
- faire usage de techniques de respiration ;
- chanter ;
- marcher entre les différentes contractions, etc.
Dans certains cas, la future maman peut demander à ce que l’on administre des solutions médicamenteuses afin de soulager la douleur pendant l’accouchement.
La phase de transition
Pendant la période de transition, le col utérin de la future maman peut s’ouvrir jusqu’entre 8 et 10 cm, soit 3 à 4 pouces. Ceci représente le diamètre indispensable pour que la tête du nouveau-né puisse passer sans aucune gêne dans le canal génital. À ce stade, les contractions ne sont plus aussi fortes qu’au cours de la phase précédente. La fréquence pour une contraction est comprise entre 2 et 3 min et elle peut durer 60 secondes environ.
Au cours de cette phase, la tête de l’enfant continue par descendre lentement dans le pelvis et à la fin, il y aura ouverture du canal génital. Ce canal est une sorte de passage entre l’utérus, le col utérin et le vagin, qui va permettre au bébé de passer sans difficulté.
La 2e étape du travail et de l’accouchement
À la fin de la phase de transition, le travail prend fin, et la future maman peut commencer par pousser afin de mettre l’enfant au monde. Cette deuxième étape dure en général entre 20 minutes et 2 heures. Il s’agit de la partie la plus fluctuante du travail. Chez certaines futures mamans, elle peut durer au-delà de trois heures, alors que chez d’autres, elle dure à peine 5 minutes.
Durant ces instants, la future maman va éprouver des contractions régulières et fortes en moyenne toutes les deux minutes. Le rôle de ces contractions est de l’aider à faire descendre le plus facilement possible la tête du bébé dans le canal génital, et dans le pelvis.
Chez certaines femmes, cette étape du travail et de l’accouchement est plus simple à gérer que la phase active du travail, puisqu’elles peuvent pousser. Le fait de pousser soulage quelque peu les douleurs. Il est surtout conseillé aux futures mamans de savoir gérer leur souffle lorsqu’elles auront une forte et insupportable envie de pousser. Elles doivent suivre la cadence naturelle de chaque contraction et pousser comme si elles étaient à la selle.
À la fin de chaque contraction, l’utérus se libère et la tête du nouveau-né recule légèrement. Après quelque temps, le périnée va commencer par bomber et la tête du bébé va commencer par apparaître. À la fin de cette deuxième étape de l’accouchement, la tête du bébé va finir par émerger et la maman pourra arrêter de pousser pendant un moment. Pendant ce temps de répit, elle aura toujours l’envie de pousser, mais il est important qu’elle se garde de le faire pour éviter une déchirure du vagin. La tête du bébé va donc descendre sans pression à son propre rythme.
La sage-femme ou le médecin va guider avec douceur la tête du nouveau-né dans le canal génital. Il fera de même pour chacune des deux épaules, et le reste du corps va sortir facilement sans grand effort. L’intervenant de santé peut également vider le nez du bébé, ainsi que sa bouche avec un dispositif de succion afin de lui permettre de prendre sa première respiration. Il pincera ensuite le cordon ombilical afin que celui-ci soit coupé.
En général, si l’accouchement n’a pas engendré de complications, le bébé sera rapidement nettoyé avant d’être placé sur la poitrine de sa mère. Cette dernière pourra admirer son enfant pour la première fois et le réchauffer avec sa température corporelle.
Troisième étape du travail et de l’accouchement
La 3e étape du travail et de l’accouchement peut durer entre 10 et 59 minutes. Comparativement aux deux premières étapes, cette phase est moins stressante. Elle consiste à l’expulsion du placenta et bien évidemment, elle peut passer inaperçue pour la nouvelle maman, qui se concentre sur l’admiration de son nouveau bébé. En général, le placenta est expulsé au moyen de quelques contractions indolores.
Il est donc possible que le médecin ou la sage-femme demande à la maman de pousser légèrement pendant une courte période. Ainsi, les vaisseaux sanguins ayant alimenté le bébé pendant qu’il était encore fœtus vont se fermer et, le vagin va devenir plus compact et plus petit.
Il ne reste plus qu’à passer de bons moments avec bébé, après ces étapes.