Le cancer constitue l’une des principales causes des nombreux cas de décès enregistrés chez les enfants. Chaque année, on note le diagnostic d’un cancer chez près de 400 000 enfants et adolescents. Quelles sont les facteurs à l’origine des cancers chez l’enfant ? Quels sont les symptômes possibles de ces cancers ? Quelles sont les formes de cancer les plus fréquents chez l’enfant ? Comment les diagnostiquer et les traiter ?
Sommaire de l'article
Qu’est-ce qu’un cancer ?
Le cancer est une maladie qui se caractérise par une croissance excessive et ininterrompue de cellules aberrantes (cellules cancéreuses), à l’intérieur d’un organe. Ce sont des cellules devenues incontrôlables, suite à un bouleversement de leur patrimoine génétique (ADN). Ce profond bouleversement cellulaire constitue d’ailleurs la base de toute maladie cancéreuse.
La multiplication incessante de ces cellules, conduit à la formation d’une tumeur dite primitive. Cette dernière, en se développant, entraîne la destruction des autres cellules normales avoisinantes. Il est possible que les cellules cancéreuses sortent de la tumeur primitive. Elles effectuent alors une migration dans une autre partie du corps, en passant par le sang ou la lymphe. Elles s’installent pour finir, dans un autre organe (poumons, foie, rein…). Cela crée une nouvelle tumeur que l’on appelle métastase.
Si la prolifération des cellules n’est pas vite contrôlée, le cancer est rapidement généralisé. Certains cancers ont une préférence à se développer au sein de l’organe d’où ils proviennent. D’autres par contre chercheront à former des métastases de façon précoce. Les organes les plus affectés par des métastases sont souvent les os, le foie, les poumons et le cerveau.
Causes des cancers chez l’enfant
Contrairement aux adultes, la plupart des cancers chez l’enfant ont des origines variées. Cependant, certains facteurs de risque peuvent être considérés. Il s’agit notamment des infections telles que le VIH, le paludisme ou le virus d’Epstein-Barr. Ces différentes infections augmentent les risques de cancer chez l’enfant, surtout dans les pays à faible ou moyen revenu.
Plusieurs études ont montré que les cancers de l’enfant peuvent être liés à l’exposition aux composés organiques volatils (COV), aux pesticides ou autres produits similaires. Par ailleurs, il existe trois principales périodes au cours desquelles, les risques d’atteinte d’un cancer s’élèvent chez l’enfant.
- Au cours de la grossesse
La grossesse est le moment où la mère peut contaminer l’enfant, lorsqu’elle a par exemple, rassemblé dans ses tissus, une grande quantité de substances chimiques cancérigènes. Ces substances se retrouvant dans le sang, contaminent le fœtus après avoir passé la barrière placentaire.
- Après la naissance
L’enfant, une fois né, consomme une quantité d’air et d’eau plus grande que celle d’un adulte. Ainsi, une pollution de l’air ou de l’eau par des substances chimiques, par exemple, favorise encore plus la contamination de l’enfant. Ces substances comprennent notamment les pesticides, les dioxines, les COV, etc.
- Pendant l’allaitement
En ce moment, les substances transitent dans le lait maternel. Il est vrai qu’il est important de toujours pratiquer l’allaitement, en raison des nombreux bienfaits qu’il apporte à l’enfant tout comme à la mère. Cependant, la possibilité d’une contamination ne peut malheureusement être contestée.
Notons également qu’à la naissance, le système immunitaire de l’enfant présente une certaine déficience. Il n’a en effet pas encore la possibilité de mettre en place les anticorps nécessaires, pour combattre les différents antigènes environnementaux. L’enfant, à la naissance, est donc vulnérable aux attaques virales et microbiennes.
L’allaitement devant permettre d’apporter tous ces anticorps, constitue, lui aussi, une source potentielle de contamination. En résumé, l’augmentation des risques de cancer chez l’enfant pourrait être liée à un accroissement de son déficit immunitaire, par certaines substances chimiques immunodépresseurs. Cela favoriserait donc l’action des virus cancérigènes.
Symptômes des cancers chez l’enfant
Généralement, les maladies cancéreuses de l’enfant, sont indiquées par l’apparition de nombreux signes. Il s’agit entre autres :
- D’un gonflement anormal du ventre avec des grosseurs ;
- D’une fièvre non fondée et persistante ;
- D’une pâleur et de l’apathie ;
- De mystérieuses et persistantes douleurs dans les membres et articulations ;
- De fréquents maux de tête s’associant à des vomissements répétés ;
- Des hématomes et saignements inexplicables ;
- Des transpirations nocturnes ;
- Des sauts d’humeurs et des changements de comportement brusques.
Les symptômes comprennent aussi la perte d’appétit, des douleurs abdominales, un déficit de la vue et des problèmes de marche. Le délai séparant l’apparition des premiers symptômes du diagnostic, dépend du type de cancer et de l’organe d’où il provient. Il peut s’étendre sur quelques jours ou sur plusieurs mois.
Les principales formes de cancer chez l’enfant
Les cancers chez l’enfant existent sous des formes différentes, en fonction de l’organe d’où ils ont pris origine.
- Le neuroblastome (système nerveux)
C’est une tumeur qui se développe depuis le système nerveux, le long de la colonne vertébrale ou dans les glandes surrénales. Les autres localisations plus rares sont le cou, le thorax ou le pelvis.
- Le néphroblastome (rein)
Encore appelé tumeur de Wilms, c’est un cancer du rein spécifique aux petits enfants. La formation d’une masse dans l’abdomen, constitue souvent l’un des premiers signes d’alerte. Des examens d’imagerie seront par suite nécessaires pour le diagnostic.
- Le rétinoblastome (rétine)
C’est un cancer de l’œil, affectant les cellules de la rétine. Il présente des signes tels que les reflets blancs observés dans la pupille ou l’apparition d’un strabisme. Un examen ophtalmologique sera notamment requis.
- Les tumeurs cérébrales (cerveau)
Ces tumeurs peuvent avoir lieu dans la partie postérieure du crâne, ou dans les hémisphères cérébraux. Elles regroupent plusieurs autres maladies comme les gliomes, les tumeurs rhabdoïdes, les médulloblastomes, etc.
- La leucémie (moelle osseuse)
C’est la forme de cancer la plus fréquente chez les enfants. Elle trouve son origine dans la moelle osseuse, au sein des cellules immatures participant à la formation des cellules sanguines. Après envahissement de la moelle épinière, la leucémie se propage dans l’ensemble de l’organisme, à cause de sa présence dans le sang.
- Le lymphome (lymphocytes)
C’est un cancer du système lymphatique, qui se développe au niveau des globules blancs aidant l’organisme à combattre les infections. Le lymphome de type ‘non-Hodgkiniens’ (LHN) est le plus fréquent chez les enfants.
On note également d’autres formes de cancer comme : le sarcome d’Ewing, le mélanoblastome, le glioblastome et l’ostéosarcome.
Toutes ces tumeurs nécessitent un diagnostic correct pour l’application d’un traitement adéquat.
Diagnostic des cancers chez l’enfant
Pour les cancers de l’enfant, un diagnostic précoce est le plus recommandé pour vite prendre en charge la maladie. Si cette dernière est détectée tôt, les souffrances diminueront, le traitement sera plus efficace et la probabilité de survie sera meilleure.
Le diagnostic précoce débute par la prise de connaissance des symptômes par le personnel médical. Il s’agira de réaliser une évaluation clinique, afin de découvrir une tumeur et déterminer son stade exact. Cette tumeur peut correspondre :
- Au gonflement d’un ganglion (lymphome) ;
- A des troubles visuels (rétinoblastome) ;
- A des maux de tête ou à des symptômes neurologiques (neuroblastome, tumeurs cérébrales) ;
- Au gonflement de certains organes (foie, rein, rate…)
Le recours à un traitement concerté et décidé lors d’une réunion pluridisciplinaire, sera ensuite accordé. Cette réunion ou concertation rassemble différents spécialistes dont les radiothérapeutes, les chirurgiens, les pédiatres-oncologues, les pédopsychiatres, etc.
Traitement des cancers chez l’enfant
Un diagnostic juste et correct permet d’administrer un traitement conforme au type de cancer détecté. Généralement, les traitements comprennent la chimiothérapie, la radiothérapie, ou encore la chirurgie.
Pour une leucémie ou un lymphome par exemple, le traitement se compose essentiellement d’une association de chimiothérapie et de radiothérapie. Pour les cancers plus sévères, le traitement est le plus souvent composé d’une combinaison de chirurgie, de radiothérapie et de chimiothérapie.
Pour un traitement efficace, l’enfant doit être placé dans un centre idéal. En effet, les chances de guérison dépendent fortement de la qualité des démarches thérapeutiques mises en œuvre par le centre en question. Cependant, l’accès à des services thérapeutiques de qualité, à des médicaments importants, ou encore à des produits sanguins, varie en fonction des pays.
Habituellement, les enfants arrivent à bien supporter leur traitement, y compris sur le plan psychologique. Cela est possible grâce à la présence de leurs géniteurs, à l’assistance des psychologues et à la compétence des équipes soignantes. Le plus important est de rassurer les parents qui doivent arriver à vaincre leur inquiétude et angoisse. En effet, ces deux sentiments peuvent être communiqués à l’enfant. C’est pourquoi, il est important que les parents assistant l’enfant restent sereins.
Il n’est pas important de révéler les détails de la maladie à l’enfant. Il suffit juste de lui expliquer ce qu’on essaye de lui faire par des termes simples. En effet, il est possible qu’il puisse vite comprendre qu’il est souffrant. Cependant, c’est le regard de ses géniteurs qui détermine sa perception de la gravité de la situation. Il est donc essentiel pour lui d’être rassuré et mis en confiance, pour le bon déroulement de son traitement.
Dans la plupart des centres concernés, se trouvent des salles de jeu ainsi que des programmes de scolarisation. Cela a pour but de détendre les enfants et de leur rendre la vie aussi normale que possible. Par ailleurs, des soins continus doivent être appliqués aux enfants terminant un traitement, afin de prévenir toute récidive. Cela permet aussi de prendre en charge les effets secondaires éventuels des traitements de longue durée.