L’allaitement maternel est le premier facteur de protection durable de la santé de l’enfant. En effet, par sa composition, le lait maternel possède des vertus incommensurables, pour le bien-être du bébé et celui de sa mère. Qu’est-ce que le lait maternel ? De quoi se compose-t-il ? Découvrez ici, les réponses à ces questions.
Sommaire de l'article
Qu’est-ce que le lait maternel et quelle est son origine ?
Produit par le corps de la femme, le lait maternel permet d’alimenter le nouveau-né. En effet, aussitôt après l’accouchement, le bébé est mis au sein pour la première tétée. Le sein de la maman fournit, sans préparation cet aliment sain, à une bonne température, facile à digérer et adapté à l’âge du bébé. Les seins, encore appelés mamelles, sont des organes glandulaires contenant les glandes mammaires.
Les premiers jours après l’accouchement, les glandes mammaires ne sécrètent qu’un liquide jaunâtre (le colostrum), très riche en anticorps, qui protégeront le nouveau-né contre les infections.
La véritable montée laiteuse ne débute que vers le troisième jour. Les glandes mammaires sécrètent alors un lait de transition, puis à partir du 14e jour le lait « définitif ». La première tétée a lieu 12 ou 24 heures après la naissance. Ensuite, le sein est donné régulièrement toutes les trois heures, à raison de 6 tétées par 24 heures réparties entre 6 et 21 heures, généralement.
Quelles sont les phases de production du lait maternel ?
La production du lait maternel se fait principalement en trois phases. On distingue :
Phase 1 : La montée du colostrum
Le colostrum est une substance épaisse de couleur jaunâtre. Il est produit par la glande mammaire de la femme et permet de nourrir le bébé à sa naissance.
La production de colostrum intervient à partir du troisième trimestre de la grossesse et, continue 2 à 3 jours après l’accouchement. Le colostrum est alors remplacé de manière progressive par le « lait transitionnel ».
Au premier jour, le colostrum est produit en quantité très faible. Ensuite, le volume du colostrum croît graduellement en fonction du nombre de tétées et des besoins du nouveau-né. La composition du colostrum varie d’une mère à une autre. En cas de naissance prématurée, le colostrum est généralement plus riche.
Quoi qu’il en soit, le colostrum contient une importante quantité de vitamines, de protéines, de sels minéraux et d’agents anti-infectieux qui assurent la protection du nourrisson.
Phase 2 : Le lait transitionnel
Le lait transitionnel est produit par le sein de la femme, sur une durée de 04 semaines. Comme son nom l’indique, il sert de « transition » entre le colostrum et le lait mature. La quantité journalière produite varie entre 600 et 700 millilitres.
Le taux de lactose et de lipide augmente brusquement. Par contre, celui des sels minéraux et des protéines chute.
Phase 3 : Le lait maternel proprement dit
Le lait maternel est essentiellement constitué :
- de 4 % de lipides ;
- de 87,5 % d’eau ;
- de 0,5 % de micronutriment ;
- de 1 % de protéine et ;
- environ 7 % de glucides.
Cette composition augmente non seulement au cours de l’allaitement, mais également en fonction de l’âge et des besoins du bébé. Certains composants du lait maternel sont issus d’une synthèse (par les cellules de l’acinus) et de la filtration sélective du sang.
Grâce à la spécificité de sa composition, le lait maternel se conserve bien. De plus, une femme peut produire entre 800 et 1000 millilitres de lait en une journée.
Composition du lait maternel
Comme indiqué précédemment, la composition du lait maternel évolue constamment au fil du temps pour s’accommoder aux besoins du nourrisson. Autrement dit, les caractéristiques du lait maternel changent en fonction de plusieurs facteurs que sont le temps et le rythme de tétée du bébé.
Le lait maternel est une formule sur-mesure remplissant plusieurs fonctions biologiques. En effet, il assure une croissance et un développement idéal au nouveau-né, en protégeant ce dernier des potentielles infections. Ses différents composants sont les suivants.
L’eau
L’eau apparaît comme étant le principal constituant du lait maternel. En effet, elle représente environ 87,5 % du volume total de ce dernier. Ainsi, le lait maternel est particulièrement désaltérant. Il répond aux colossaux besoins hydriques du bébé.
Les protéines
Le lait maternel contient environ 8 à 12 grammes de protéines par litre. Cette teneur est nettement inférieure à celle des autres mammifères. Néanmoins, les protéines contenues dans le lait maternel sont mieux assimilées par l’enfant. De plus, les acides aminés retrouvés dans les protéines répondent parfaitement aux besoins du nourrisson.
Aussi, on retrouve des immunoglobulines (forme de protéines), qui assurent une fonction de facteurs de croissance des enzymes, mais également un rôle de protection immunitaire.
Les glucides
Le lait mature de la mère contient 75 grammes par litre de glucides, dont 12 grammes d’oligosaccharides et 63 grammes de lactose.
Les oligosaccharides représentent une spécificité majeure du lait maternel. En effet, ils réagissent comme de véritables probiotiques, qui participent à la formation de l’écosystème bactérien, dans le colon du nourrisson. Par conséquent, le lait maternel représente une réelle protection vis-à-vis des infections digestives.
Les lipides
Le lait maternel renferme, en moyenne, 35 grammes par litre de lipides. Il est d’ailleurs riche en cholestérol avec une teneur qui varie entre 2,6 et 3,9 mm par litre. Cela représente un réel atout pour le nourrisson. En effet, le cholestérol est un précurseur hormonal. Il joue un rôle crucial dans le développement cérébral et dans la formation des membranes.
Vitamines, oligo-éléments et sels minéraux
La vitamine D, les oligo-éléments, et les sels minéraux contenus dans le lait maternel jouent un rôle prépondérant dans la formation squelettique et la croissance osseuse du bébé. Leur quantité est particulièrement adaptée aux possibilités d’élimination rénales du bébé (qui n’a pas, à ce stade, des reins matures). Le lait maternel contient notamment :
- du magnésium ;
- du chlore ;
- du fer ;
- de l’iode ;
- du potassium ;
- du phosphore ;
- du calcium ;
- du sodium ;
- du zinc ;
- du soufre ;
- du sélénium et une multitude de vitamines (A, B1, B2, PP, B5, B6, B8, B9, B12, D, E, C et K).
La concentration en fer bien qu’étant très faible a une meilleure biodisponibilité. Cependant, cette concentration ne serait pas suffisante en cas de prolongement de l’allaitement maternel exclusif au-delà de 6 mois. C’est pourquoi au bout de ce délai, il doit être mis en place une supplémentation en fer, ou même une variation alimentaire.
Un supplément en vitamine K est aussi essentiel dès la naissance et durant toute la période de l’allaitement exclusif, afin de prévenir un risque hémorragique qui est certes rare, mais existant.
Les bactéries, les hormones et les enzymes
Le lait maternel renferme des enzymes qui favorisent une meilleure digestion du lactose et des graisses. De plus, ces enzymes assurent la protection du nouveau-né contre certaines bactéries notamment le lysozyme.
Par ailleurs, certaines hormones qui se trouvent dans le lait facilitent le développement et la croissance des organes sexuels.
Aussi, le lait maternel est riche en diverses espèces bactériennes. Ces bactéries établissent un véritable microbiote intestinal dans le but de protéger les intestins du nourrisson contre d’éventuels risques d’infections digestives.
Bienfaits du lait maternel
Le lait maternel est très adapté aux besoins du bébé. Celui-ci utilise 95 % des éléments qui y sont contenus. Il digère le lait pris au cours d’une tétée en 1 heure 30 minutes. La composition du lait maternel change au cours de l’allaitement et ces changements correspondent aux besoins du bébé au fur et à mesure de sa croissance.
L’allaitement maternel exclusif donne au bébé, la liberté de boire selon son appétit. Le lait maternel est toujours prêt, sain et stérile (sans aucun microbe). Il contient des substances appelées anticorps, qui permettent au bébé de se défendre contre les infections.
L’allaitement maternel provoque le rapprochement intime pendant plusieurs heures par jour, de la mère et de son enfant. Mieux encore, les vertus du lait maternel perdureraient à l’âge adulte. En effet, une personne qui a été allaitée aurait une tension artérielle et une cholestérolémie plus basses. De plus, cette dernière serait moins sujette à l’obésité, au surpoids et au diabète de type 2.
Par ailleurs, d’après l’Organisation Mondiale de la Santé, un enfant allaité aurait d’excellents résultats lors des tests d’intelligence. Cela est probablement dû à une accélération du développement cognitif durant sa petite enfance.
Au-delà des bienfaits pour le bébé, l’allaitement maternel constitue, pour la mère, une technique naturelle de régulation des naissances. De plus, il réduit le risque de contracter un cancer de l’ovaire et du sein à un âge plus avancé. Il permet aussi à la femme de lutter contre l’obésité et de retrouver son poids d’avant.
Enfin, il réduit le risque de transmission du virus du SIDA de la mère à l’enfant. Une mère séropositive qui suit un traitement antirétroviral peut donc allaiter son bébé.
Différence entre le lait maternel et le lait artificiel
À de nombreux égards, le lait maternel et celui artificiel sont similaires. Ils désaltèrent le bébé, en lui procurant des nutriments ainsi que de l’énergie. Par conséquent, le bébé grandira, quel que soit le lait qu’il consomme. Cependant, en dépit des avancées réalisées par rapport à sa fabrication et à sa composition, le lait artificiel n’égale pas les vertus du lait maternel.
Le lait maternel est naturellement l’aliment idéal pour les nouveau-nés. Il est nettement plus riche et complexe que le lait artificiel, et permet de construire, d’une part, le cerveau et d’autre part, le système digestif et immunitaire (unique en son genre).
Le lait maternel a l’avantage d’être un liquide vivant, contrairement au lait artificiel. Il convient au bébé ainsi qu’à son développement. Ainsi, si le nouveau-né tombe malade, l’organisme de la mère « fabrique » des anticorps et des lymphocytes (globules blancs) qui passeront dans le lait pour lutter contre les infections.
En somme, le lait maternel est composé de plusieurs nutriments notamment l’eau, les protéines, les lipides, les vitamines, les glucides et les sels minéraux. Chacun de ces nutriments joue un rôle important dans la croissance du bébé. L’allaitement maternel n’est donc pas à négliger.