Pour détecter au mieux les troubles de la moelle osseuse, certains examens médicaux sont requis. En fonction du trouble, le médecin peut prescrire une ponction, une biopsie ou un myélogramme. Lisez ce mini-guide pour en savoir davantage sur ces tests !
Sommaire de l'article
Ponction et biopsie : des examens utiles sur la moelle osseuse
La ponction et la biopsie sont des tests médicaux permettant d’avoir une vue à la fois globale et approfondie sur l’état de la moelle osseuse et son environnement.
Elles consistent prioritairement à :
- observer le nombre normal de cellules sanguines ;
- connaître les raisons de la prolifération des cellules sanguines anormales ;
- diagnostiquer des problèmes sanguins affectant la moelle osseuse ;
- détecter une infection naissante ou celle s’y propageant ;
- vérifier l’existence d’un cancer du sang ou de la moelle osseuse telle que la leucémie ou le myélome multiple.
La ponction et la biopsie facilitent le diagnostic d’un autre type de cancer provenant d’une autre partie du corps. Cependant, cette fonction n’est valable qu’en cas de propagation des cellules cancéreuses jusqu’à la moelle osseuse.
Par ailleurs, elles servent à surveiller la réaction à un traitement d’un trouble ou d’un cancer de la moelle osseuse.
En outre, la ponction et la biopsie permettent principalement de faire une extraction de moelle osseuse pour une intervention médicale (une greffe de cellules souches).
Ponction et biopsie de la moelle osseuse : comment cela se passe-t-il ?
En règle générale, la ponction et la biopsie de la moelle osseuse se font à la clinique ou à l’hôpital. La durée habituelle de l’opération est de 20 à 30 minutes. Au terme de l’intervention médicale, la majorité des patients peuvent retourner à la maison. Toutefois, dans de très rares cas, ils doivent rester à l’hôpital pour un minutieux suivi médical.
L’emplacement d’application de ces deux examens dépend de l’âge du patient. En effet, ils sont réalisés dans la partie supérieure de l’os de la hanche chez le patient adulte. Cette partie du corps est encore appelée la crête iliaque. Toujours chez la personne âgée, ces tests médicaux sont parfois faits dans le sternum.
Par contre, chez les nourrissons et les jeunes enfants, le médecin pratique la ponction de la moelle osseuse à l’avant de l’os de la jambe en dessous du genou (tibia). Quant à la biopsie de la moelle osseuse, elle se fait toujours dans l’os de la hanche.
L’opération de la biopsie ou de la ponction de la moelle épinière se déroule en plusieurs étapes.
Étape 1 : la préparation à l’intervention
Pour commencer, le patient s’allonge sur le côté ou sur le ventre sur un support (une table ou un lit). Ensuite, l’équipe de soins lui administre un médicament pour l’aider à se détendre. Elle nettoie la peau qui entoure la région de réalisation de la ponction ou de la biopsie.
Une fois l’emplacement propre, une aiguille y est insérée avec une solution antiseptique. Un drap stérile est mis autour de la zone ne laissant qu’une petite partie de peau à découvert.
Enfin, une anesthésie locale est injectée pour engourdir la zone d’entrée de l’aiguille d’extraction dans la peau. Une sensation de brûlure ou de picotement est ressentie par le patient lors de l’injection anesthésique.
Bon à savoir : normalement, la ponction et la biopsie de la moelle osseuse se font en même temps. Le professionnel de santé commence par la ponction pour finir par la biopsie.
Étape 2 : réalisation de la ponction
Pour effectuer la ponction de la moelle osseuse, l’infirmière praticienne introduit une aiguille spéciale dans la peau. Cet instrument doit traverser les os et atteindre la moelle osseuse. Une seringue est fixée à l’aiguille afin de pouvoir soustraire une petite quantité de liquide de la moelle osseuse.
La substance obtenue ressemble à du sang. Il est possible que le patient ressente de la douleur. Toutefois, cette sensation désagréable ne dure que quelques secondes. À titre informatif, la ponction de la moelle osseuse sert à faire différents tests autres que ceux liés aux cancers du sang ou de la moelle osseuse.
Étape 3 : réalisation de la biopsie
En ce qui concerne la biopsie de la moelle osseuse, le médecin implante l’aiguille de prélèvement dans l’os avec un mouvement de torsion. Grâce à cet outil fin, un petit fragment de tissu osseux solide et de moelle est extirpé.
Lors de l’insertion de l’aiguille à biopsie, le patient ressent une certaine pression. La sensation est la même lors de l’extraction et du retrait de l’aiguille des os. Les greffons obtenus sont ensuite expédiés au laboratoire pour un examen au microscope.
Étape 4 : le post-prélèvement
Au terme de la biopsie et/ou la ponction de la moelle osseuse, l’infirmière :
- nettoie la région de l’extraction avec de l’alcool ;
- pose un bandage sur la région corporelle ;
- applique une pression avec la main pendant quelques minutes pour arrêter le saignement.
Le patient doit rester allongé pendant 20 à 30 minutes après l’opération. Une fois l’écoulement de sang fini, il peut quitter la clinique ou l’hôpital. Mieux, il peut reprendre ses activités habituelles au bout de 3 à 4 jours.
Biopsie et ponction : Quels effets secondaires possibles ?
Généralement, la ponction et la biopsie de la moelle osseuse entraînent rarement des problèmes graves. Cependant, certaines personnes peuvent constater des effets secondaires à savoir :
- une hypersensibilité ou une douleur légère ;
- un saignement ou une ecchymose ;
- une rougeur ou une enflure.
Ces différents signes cliniques apparaissent à l’endroit où l’aiguille a été insérée.
Interprétation des résultats de la biopsie/ponction
Après une biopsie et une ponction de la moelle osseuse, les examens peuvent révéler plusieurs types de cancers tels que :
- le myélome multiple ;
- la leucémie ;
- le lymphome non hodgkinien (LNH) ;
- le lymphome hodgkinien (LH).
Ces examens peuvent aussi révéler un cancer susceptible de s’être propagé jusqu’à la moelle osseuse. Ils peuvent aussi prouver l’existence d’un trouble sanguin et/ou une anémie.
Par ailleurs, ils peuvent aussi permettre au médecin d’analyser l’état bactérien du patient. Autrement dit, il évalue l’étendue d’une infection engendrée par des bactéries ou des champignons dans la moelle osseuse.
Examens de la moelle osseuse : traitement particulier pour les enfants
Contrairement à un adulte, un enfant doit être préparé avant de subir une ponction de la moelle osseuse. Cette étape préliminaire lui permet :
- de réduire son anxiété ;
- d’accroître sa collaboration ;
- de l’aider à développer des capacités d’adaptation.
Une bonne préparation revient à expliquer au patient de jeune âge tout le processus d’intervention. Cela inclut les choses qu’il va devoir voir, entendre et ressentir.
Par ailleurs, les cas de prélèvement de moelle osseuse chez l’enfant requièrent une anesthésie générale. Elle lui est administrée par l’intermédiaire d’une ligne intraveineuse (IV) située dans une veine de la main.
Cependant, une anesthésie locale ainsi qu’un sédatif sont plutôt idéaux pour un enfant plus âgé. Dans ce cas, le groupe de soins applique une crème anesthésique sur la zone de prélèvement avant l’intervention.
Il en ressort que l’étape préparatoire aux examens de la moelle osseuse dépend de l’âge et de l’expérience de l’enfant. En outre, cette tâche incombe aux parents. Pour mieux s’en sortir, ils doivent se rapprocher de l’infirmière pour avoir des conseils avisés.
Le myélogramme : l’examen spécifique de la moelle osseuse
Le myélogramme est le test médical consistant en l’analyse de la moelle osseuse même. Il consiste à analyser la composition de la moelle rouge ou jaune. Il s’agit donc de l’examen qui permet de déterminer la typologie de la moelle osseuse
Quelles sont les indications médicales du myélogramme
Cet examen médical est prescrit pour un certain nombre d’indications. Principalement, le myélogramme sert à rechercher les métastases d’un cancer. En dehors de cette utilisation, il est idéal pour :
- une suspicion de maladie du sang ou de la moelle osseuse ;
- un bilan médical d’exploration suite à l’apparition d’une anémie, d’une thrombopénie, d’une neutropénie ou d’une fièvre prolongée sans cause connue ;
- une recherche d’éventuelles extensions des lymphomes.
Il convient de préciser que cet examen n’est pas couramment prescrit. Par conséquent, il est effectué à la demande d’un médecin spécialiste ou d’un service hospitalier.
Avant la réalisation de cet examen médical, une biopsie de la moelle osseuse est souvent nécessaire. Cette dernière permet de confirmer le diagnostic des résultats au myélogramme de la moelle.
Par ailleurs, un myélogramme est recommandé pour une surveillance annuelle des patients atteints d’aplasie médullaire congénitale. Il s’agit d’une affection caractérisée par une raréfaction de la moelle osseuse. Il est également requis après un traitement immunosuppresseur.
Prélèvement en vue d’un myélogramme : les zones corporelles appropriées
Avant toute chose, il importe de notifier qu’il faut une petite quantité de moelle osseuse pour réaliser un myélogramme. Cette première extraction de moelle osseuse s’effectue avec un trocart.
Cet instrument est une tige métallique pointue coulissant à l’intérieur d’une canule. Pour l’aspiration du greffon, une seringue est adaptée sur le trocart. La source idéale pour ce type de prélèvement est les os.
En premier lieu, l’extraction de la moelle osseuse peut être faite sur la partie supérieure du sternum. Cette partie du corps est dotée de l’un des os plats riches en moelle osseuse. Il le demeure jusqu’à un âge avancé.
En deuxième lieu, la crête des os iliaques est une région propice pour le prélèvement de cette substance à l’origine du sang. Cette partie du corps est sollicitée lorsque le prélèvement au niveau du sternum est dangereux. Cet emplacement convient notamment aux enfants.
Toujours chez les enfants, la moelle osseuse peut être prise sur l’épiphyse des os longs. L’endroit corporel le plus approprié est la bosse tibiale. En dernier lieu, l’apophyse vertébrale est aussi parfaite pour un prélèvement sans risque.
Le myélogramme : un ensemble d’analyses
La réalisation du myélogramme proprement dit est celle de plusieurs analyses sur la moelle osseuse. Il s’agit en occurrence :
- de l’analyse cytologique de la moelle faite au microscope ;
- des examens cytogénétiques pour un affinement du diagnostic de la maladie et un examen des chromosomes des cellules de la moelle osseuse ;
- des examens complémentaires particuliers tels que les cultures cellulaires ou la recherche de bactéries.
Pour effectuer le myélogramme, le médecin étale une goutte de moelle osseuse sur une lame de microscope. Il le fait en suivant une technique particulière dite « en frottis ». Ensuite, le greffon est traité avec des colorants spécifiques.
Pour un résultat sans doute, plusieurs frottis sont nécessaires pour l’analyse de chaque patient.
Une analyse microscopique se déroule en deux temps. Pour commencer, une première lecture rapide du frottis est faite. Enfin, une seconde lecture profonde est effectuée. Lors de cette dernière phase, le professionnel de santé établit le pourcentage des différentes populations de cellules médullaires.
Bon à savoir : le biologiste choisit le meilleur endroit du frottis pour la seconde étape de l’analyse après la lecture rapide. À la seconde lecture approfondie du frottis, il établit le pourcentage des différentes lignées de cellules médullaires. Ces dernières comptent au moins 200 cellules. Les proportions trouvées sont essentielles pour analyser et interpréter au mieux le myélogramme.
Résultats du myélogramme : quelle interprétation en faire ?
À l’issue des différents examens effectués sur l’échantillon de moelle osseuse, le professionnel rédige le compte-rendu du myélogramme. Ce dernier doit comporter :
- les informations d’identification du patient ;
- la zone de la ponction de moelle osseuse ;
- la note sur la dureté de l’os ponctionné ;
- la notation de la richesse de la moelle osseuse (de 0 à 4) ;
- le nombre maximum de mégacaryocytes ;
- les taux des différentes lignées de cellules médullaires ;
Outre ces éléments, le document doit aussi préciser la présence d’amas de cellules ou de cellules anormales. La conclusion du biologiste doit aussi y figurer. Cette partie peut comporter des commentaires spécifiques sur d’éventuelles anomalies morphologiques.
Les résultats du myélogramme sont considérés comme normaux, lorsque la teneur de la moelle est située entre 2 et 3. Il faut également que le nombre de mégacaryocytes avoisine 50.
En outre, les 3 lignées cellulaires doivent avoir un équilibre réparti de la manière suivante :
- la lignée granuleuse mettant en relief les différents types de globules blancs doit être de 60 % (marge plus ou moins 10 %) ;
- la lignée érythroblastique productrice de globules rouges du sang doit être à 25 % (marge plus ou moins 5 %) ;
- les lignées non granuleuses génératrices de plaquettes sanguines doivent être de 15 % (plus ou moins 5 %).
À l’intérieur de chaque lignée cellulaire, plusieurs différents types de cellules peuvent être retrouvés. Ces éléments témoignent du degré de maturation des cellules simples, des cellules souches précurseures et des cellules sanguines matures.
Lorsque les résultats ne correspondent pas à celui d’une moelle osseuse normale, le médecin doit établir un diagnostic rapidement. Pour le faire, il prescrit des analyses pour détecter un certain nombre de maladies du sang ou de la moelle osseuse. Quelquefois, des tests complémentaires peuvent s’avérer nécessaires pour confirmer ou entériner le diagnostic.
Bon à savoir : Dans une moelle osseuse normale, l’ensemble de la structure des lignées cellulaires doit être harmonieuse.
En somme, la biopsie et la ponction ainsi que le myélogramme sont les examens liés à la moelle osseuse. Grâce à eux, le professionnel de santé peut effectuer un diagnostic certain et proposer le traitement adéquat à son patient.